QUINLAN

 

 

L’an 40 de l’ère chrétienne, dernière année complète du règne de Caligula, empereur de Rome, fut marqué par d’extraordinaires démonstrations d’orgueil démesuré, de cruauté et de folie. L’empereur se montra en public vêtu en divinité, et dans divers documents officiels de l’époque on le désigne par le nom de « Jupiter ». Il fit remplacer les têtes des statues des dieux par des sculptures à son effigie, et força les sénateurs à le vénérer comme un dieu vivant. Un de ces sénateurs était son cheval, Incitatus.

Le palais impérial du Palatin fut agrandi pour annexer un temple érigé à la gloire de Caligula. Au sein de la cour de l’empereur vivait un ancien esclave, garçon de quinze ans pâle de peau et brun de cheveu, convoqué par le nouveau dieu soleil sur les conseils d’un devin qu’on n’avait jamais revu. L’empereur avait renommé l’esclave Thrax.

Selon la légende, on avait découvert Thrax dans un village abandonné de l’arrière-pays sauvage de l’Orient lointain, dans les terres gelées, habitées par des tribus particulièrement barbares. On le disait d’une brutalité et d’une ruse hors normes malgré son apparence innocente et fragile. D’aucuns prétendaient qu’il était doué du pouvoir de prophétie, et Caligula fut aussitôt fasciné. On ne voyait Thrax que la nuit, en général assis à côté de Caligula, sur qui il exerçait une grande influence pour quelqu’un de si jeune, ou seul dans le temple, sous le clair de lune qui donnait à sa peau blafarde l’aspect de l’albâtre. Thrax, qui maîtrisait plusieurs dialectes barbares, apprit vite le latin et les sciences, son appétit vorace pour le savoir n’ayant d’égal que sa soif de cruauté. Il se gagna vite une réputation sinistre à Rome, à une époque où l’on considérait prestigieux de se distinguer par sa seule férocité. Il conseillait Caligula sur les questions politiques, attribuait ou retirait des faveurs impériales avec une parfaite aisance. Il encouragea aussi l’élévation de l’empereur au rang de divinité. On les voyait siéger côte à côte dans le Circus Maximus, où ils supportaient avec ferveur leur écurie lors des courses équestres. D’après la rumeur, c’était Thrax qui avait suggéré qu’on empoisonne les adversaires qui avaient osé vaincre leurs coureurs.

Comme Caligula, Thrax ne savait pas nager, et ce fut lui qui inspira à l’empereur sa plus grande folie. Un pont provisoire flottant, long de plus de trois kilomètres, avec des barges pour pontons, qui reliait le port de Baïes à celui de Pouzzoles. Thrax n’était pas présent quand Caligula avait accompli une traversée triomphale sur sa monture favorite, Incitatus, affublé de l’authentique cuirasse d’Alexandre le Grand, mais on racontait que l’ancien esclave avait par la suite franchi l’édifice à maintes reprises, de nuit, toujours dans une litière portée par quatre esclaves nubiens, vêtu des habits les plus délicats, entouré d’une dizaine de gardes.

Une fois par semaine, on apportait à Thrax sept femmes esclaves sélectionnées avec soin, dans la chambre souterraine décorée d’or et d’albâtre qu’il occupait sous le temple. Il exigeait qu’elles soient vierges, en parfaite santé, et âgées de dix-neuf ans au plus. Afin de les sélectionner, on utilisait de petits prélèvements de leur sueur. Le septième jour, à la tombée de la nuit, il fermait sa porte massive de l’intérieur avec une barre de fer.

Le premier sacrifice avait lieu sur un piédestal de marbre vert au centre de la salle, orné d’un relief qui représentait une masse de corps grouillants, implorants, qui levaient yeux et bras suppliants vers les deux. A sa base, deux rigoles jumelles acheminaient le sang des esclaves dans des coupes d’or incrustées de rubis et de grenat.

Thrax émergeait d’un couloir, vêtu de son seul subligar, et ordonnait calmement à la première esclave de monter sur le piédestal. Là, il la buvait à la vue des sept miroirs de bronze suspendus aux murs de la chambre, après avoir perforé son cou avec son aiguillon. La succion était si soudaine, si rapide, que l’on voyait les veines se comprimer sous la peau et la couleur quitter la chair en quelques secondes. Les bras filiformes de Thrax bloquaient le torse de sa victime avec une grande force et une maîtrise consommée.

Lorsque l’amusement que lui procurait la panique ainsi provoquée s’estompait, il s’attaquait sans tarder à une deuxième esclave, se nourrissait d’elle et la tuait brutalement. Suivaient une troisième et une quatrième, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une seule esclave, terrorisée. Alors venait le sacrifice final, celui que Thrax préférait.

Mais, par une nuit d’hiver, Thrax s’arrêta net, au moment de se repaître de la dernière esclave, car il avait détecté un deuxième pouls en elle. A travers sa tunique, il palpa son ventre, qu’il sentit dur et rebondi. Ayant eu confirmation de sa grossesse, Thrax lui asséna un coup violent au visage. Puis il saisit un poignard en or posé près d’une corne d’abondance pleine de fruits frais et en abattit la lame en direction de la gorge de l’esclave, mais celle-ci bloqua le coup avec le bras, dont il entailla les muscles et manqua les tendons de quelques millimètres. Thrax attaqua encore, elle para de nouveau. Malgré sa rapidité et son adresse, son corps d’adolescent, à la formation encore incomplète, désavantageait Thrax. La jeune femme fondit en larmes et supplia le Maître d’épargner sa vie et celle de son enfant à naître, cependant que son sang s’écoulait de ses blessures en un filet appétissant. Elle invoqua ses dieux, mais ses supplications ne signifiaient rien pour le Maître, sinon qu’ils participaient du rituel de son nourrissage.

Au même moment, des gardes du palais tambourinèrent à sa porte. Ils avaient pour ordre de ne jamais interrompre sa cérémonie hebdomadaire, et, puisqu’ils connaissaient son penchant pour la cruauté, le Maître en conclut qu’ils devaient avoir une raison importante pour le déranger. La Créature ôta la barre et les laissa accéder à son sanctuaire ensanglanté. Des mois de service dans le palais avaient insensibilisé les soldats à la vue du spectacle de monstruosité et de perversion qui s’offrit à eux. Ils informèrent Thrax que Caligula venait de survivre à une tentative d’assassinat et le convoquait.

Il fallait exécuter l’esclave et mettre fin à sa grossesse. Il ne pouvait en aller autrement. Mais, ne voulant pas qu’on le prive de son plaisir, Thrax ordonna que les portes soient gardées jusqu’à son retour.

La prétendue atteinte à la vie de Caligula se révéla être une simple crise d’hystérie de l’empereur, qui s’était soldée par la mort de sept innocents parmi les convives d’une orgie. Lorsqu’il regagna ses quartiers peu après, Thrax découvrit que, tandis qu’il s’était absenté pour apaiser le dieu soleil, les centurions avaient déserté le palais, y compris le temple, afin de réprimer le coup d’Etat imaginaire. L’esclave enceinte, maintenant infectée et blessée, avait disparu.

L’aube approchant, Thrax avait persuadé Caligula de dépêcher des légionnaires dans toutes les villes voisines pour retrouver la jeune femme et la ramener au temple. Malgré tous les efforts déployés, les soldats ne parvinrent pas à mettre la main dessus. Lorsque la nuit revint, Thrax partit lui-même à la recherche de l’esclave, mais l’empreinte qu’il avait laissée sur son esprit était faible, à cause de sa grossesse. Alors âgé de quelques centaines d’années à peine, le Maître commettait encore des erreurs.

Le poids de cette négligence allait l’accabler pour les siècles à venir. Au cours du premier mois de la nouvelle année, Caligula fut assassiné. Son successeur, Claudius, revenu après une brève période d’exil, s’assura le soutien de la garde prétorienne, et Thrax, l’esclave maléfique, fut banni du palais.

La jeune esclave enceinte s’enfuit au sud et regagna le pays de ses Etres chers, où elle donna naissance à un petit garçon blafard, presque diaphane, dont la peau prenait la couleur du marbre au clair de lune. Il était né dans une grotte, au milieu d’une oliveraie de Sicile, et sur ces terres arides ils chassèrent pendant des années. La mère et le bébé partageaient un lien psychique faible, et si tous deux survivaient en attaquant des humains, il manquait à l’enfant l’agent pathogène nécessaire pour transformer ses victimes.

Des rumeurs concernant l’existence d’un démon se répandirent dans toute la Méditerranée cependant que l’Enfanté grandissait − il se développait très vite. Le sang-mêlé pouvait supporter une exposition limitée à la lumière du soleil sans périr. Toutefois, frappé par la malédiction du Maître, il possédait tous les attributs des vampires, à l’exception de la connexion qui l’inféodait à son géniteur.

En revanche, si le Maître venait à être détruit, il le serait lui aussi.

Dix ans plus tard, alors que l’Enfanté regagnait sa caverne peu avant l’aube, il décela une présence. Dans l’obscurité de la grotte, il vit une ombre plus noire encore, qui l’observait. Puis il sentit la voix de sa mère qui s’estompait en lui, son signal qui s’éteignait. Il comprit aussitôt ce qui s’était produit. L’intrus avait assassiné sa mère et l’attendait. Sans même voir son ennemi, l’Enfanté perçut la profondeur de sa cruauté. La chose tapie dans l’ombre ne connaissait pas la pitié. Sans demander son reste, l’Enfanté s’enfuit vers son seul refuge, les premiers rayons du soleil.

L’Enfanté survécut du mieux qu’il le put. Il fouillait dans les ordures pour se nourrir, chassait, et volait parfois les voyageurs sur les chemins de Sicile. Très vite, il fut capturé et jugé. On l’envoya dans une école de gladiateurs. Lors des combats d’exhibition, l’Enfanté vainquit tous ses adversaires, humains comme fauves. Son talent surnaturel et son aspect singulier suscitèrent l’intérêt du Sénat et des militaires romains. La veille de la cérémonie du marquage au fer rouge, plusieurs rivaux jaloux de sa réussite et de l’attention dont il jouissait lui tendirent un guet-apens et lui infligèrent de nombreuses blessures à l’épée, auxquelles il survécut comme par miracle. Vite remis sur pied, il fut aussitôt retiré du camp d’entraînement et confié à un sénateur, Faustus Sertorius, qui possédait une vague connaissance des arts obscurs, ainsi qu’une vaste collection d’objets primitifs. Le sénateur, qui avait identifié le gladiateur comme étant le cinquième immortel né de la chair humaine et du sang vampirique, le nomma Quintus Sertorius.

L’étrange peregrinus fut d’abord incorporé dans l’auxilia de l’armée romaine, mais il s’éleva vite dans la hiérarchie et rejoignit la troisième légion. Sous la bannière de Pégase, Quintus traversa la mer pour combattre les féroces Berbères d’Afrique. Il devint expert dans le maniement du pilum, le long javelot romain, et l’on racontait qu’il pouvait le propulser avec assez de force pour abattre un cheval lancé au galop. Il se battait avec un glaive d’acier à double tranchant, un gladius hispaniensis, forgé spécialement pour lui, vierge de toute ornementation d’argent et pourvu d’une poignée en os taillée dans un fémur humain.

Au fil des décennies, Quintus accomplit à maintes reprises la marche victorieuse qui menait du temple de Bellone à la Porta Triumphalis, et servit pendant plusieurs générations, sous le règne de tous les empereurs. Des rumeurs concernant sa longévité ajoutèrent à sa légende, et il devint à la fois craint et admiré. En Bretagne, il sema la terreur au sein de l’armée picte. Chez les Gamabrivii de Germanie, on l’appelait l’Ombre d’acier, et sa simple présence suffisait à maintenir la paix sur les berges de l’Euphrate.

Quintus présentait un aspect impressionnant. Sa musculature taillée au ciseau et la pâleur surnaturelle de sa peau lui donnaient l’apparence d’une statue vivante sculptée dans le marbre le plus pur. Tout en lui respirait la guerre, le combat, et son maintien traduisait une profonde assurance. Il conduisait toutes les charges, quittait toujours le champ de bataille le dernier. Pendant quelques années, il avait conservé des trophées en souvenir de ses victoires, mais à mesure que les tueries se répétaient et que les souvenirs s’entassaient dans sa demeure, il s’en lassa. Il établit des techniques de combat, au nombre exact de cinquante-deux, des mouvements d’une précision de danseur qui lui permettaient de venir à bout de ses adversaires en moins de vingt secondes.

A chaque étape de sa carrière, Quintus eut à subir la persécution du Maître, qui avait depuis longtemps abandonné le corps âgé de quinze ans de Thrax. Il déjoua des guets-apens, repoussa des attaques de vampires fantoches, plus rarement des assauts directs menés par le Maître sous ses diverses enveloppes charnelles. Au début, Quinlan fut désarçonné par la nature de ces agressions, mais au fur et à mesure il se mit à éprouver de la curiosité pour son géniteur. Sa formation militaire romaine lui avait appris à passer à l’offensive en cas de menace, aussi se lança-t-il à la recherche du Maître afin d’obtenir des réponses.

A la même époque, les exploits de l’Enfanté et sa légende grandissante lui valurent l’attention des Aînés, qui l’approchèrent une nuit, au cœur d’une bataille. Par ce contact avec eux, il apprit la vérité sur son ascendance et l’histoire de l’Aîné rebelle qu’ils surnommaient « le Dernier ». Ils lui dévoilèrent beaucoup de choses, convaincus qu’après tant de révélations son choix naturel serait de se joindre à eux.

Quintus refusa. Il tourna le dos à l’ordre fermé des seigneurs vampires nés de la même force cataclysmique que le Maître. Quintus avait passé toute sa vie au sein des humains, et il voulait essayer de s’adapter à leur race. Il tenait à explorer cette part de lui-même. Et malgré la menace que le Maître représentait pour lui, il préférait vivre en tant qu’immortel parmi les mortels, plutôt que comme un sang-mêlé chez les sangs purs.

Né d’une omission et non d’une action, Quintus ne pouvait procréer. Son incapacité à se reproduire l’empêchait de prétendre à faire une femme complètement sienne. Il lui manquait aussi l’agent pathogène qui lui aurait permis de répandre l’infection et de soumettre des humains à sa volonté.

Au terme de sa carrière militaire, Quintus accéda au rang de légat, reçut des terres fertiles, et même une famille – une jeune veuve berbère à la peau brune et aux yeux noirs, qui avait déjà une fille. Avec elle, il trouva l’affection, l’intimité puis, au bout d’un certain temps, l’amour. La femme basanée lui chantait des chansons dans sa langue maternelle pour l’endormir dans les profondes caves du foyer de Quintus. Au cours d’une période de paix relative, ils vécurent sur le littoral méridional de l’Italie. Puis, un soir, profitant de l’absence de l’Enfanté, le Maître avait rendu visite à la Berbère.

Au retour de Quintus, sa famille transformée l’attaqua en même temps que le Maître. Forcé de les combattre, il libéra son épouse et l’enfant. Il survécut difficilement à l’agression de la Créature. A cette époque, l’hôte qu’avait choisi le Maître était un ancien légionnaire, tribun ambitieux et impitoyable nommé Tacite. Son corps, de taille moyenne mais trapu, conférait à la Chose un avantage indéniable. Tacite était fort comme un bœuf. Ses bras et son cou, épais et court, n’étaient constitués que de muscles saillants. Ses épaules et son dos massifs lui donnaient une allure voûtée, mais alors même qu’il se dressait au-dessus d’un Quintus apparemment vaincu, il se tenait aussi droit qu’une colonne de marbre. L’Enfanté s’était néanmoins préparé pour cet affrontement, le craignant et l’espérant tout à la fois. Dans un pli caché de sa ceinture, il cachait un coutelas d’argent à lame étroite, enveloppé d’un fourreau qui protégeait sa peau mais pourvu d’une poignée de santal sculpté qui lui permit de le dégainer en un instant. D’un coup violent porté au visage de Tacite, il lui creva un œil et lui ouvrit la joue de haut en bas. Le Maître poussa un hurlement de douleur en se couvrant la face, d’où coulaient à flots du sang blanc et une humeur vitrée. D’un bond, il se rua hors de la maison et disparut dans le jardin enténébré.

Lorsqu’il fut remis sur pied, Quintus éprouva un sentiment de solitude qui ne le quitterait plus jamais. Il jura de se venger de la chose qui l’avait créé, même si cet acte devait entraîner sa mort.

Des années plus tard, à l’avènement de la foi chrétienne, Quintus alla à la rencontre des Aînés et reconnut sa véritable nature. Il leur offrit sa fortune, son influence et sa force, et ils l’accueillirent dans leur cénacle. Quintus leur rendit compte de la perfidie du Maître, et ils prirent acte de la menace, sans jamais perdre confiance en leur supériorité numérique et leur sagesse.

Au cours des siècles qui suivirent, l’Enfanté poursuivit sa quête de vengeance.

Pendant sept cents ans, Quintus, devenu Quinlan, n’approcha jamais davantage du Maître qu’à Tartous, dans l’actuelle Syrie, lorsque le Maître l’appela « fils ».

Mon fils, on ne peut gagner des guerres aussi longues qu’en cédant du terrain. Conduis-moi aux Aînés. Aide-moi à les détruire, et je t’accorderai la place qui te revient à mes côtés. Sois le prince que tu es vraiment...

Le Maître et Quinlan se tenaient au bord d’une falaise qui dominait une vaste nécropole romaine. L’Enfanté savait que le Maître n’avait aucun moyen de s’enfuir. A cause des rayons naissants du soleil, sa peau commençait déjà à fumer et à se consumer. Les paroles de la Créature furent inattendues, la voix dans sa tête lui fit l’effet d’une intrusion. Quinlan ressentit alors une intimité qui l’effraya. L’espace d’un instant, qu’il regretterait tout le reste du temps qui lui était imparti, il éprouva un véritable sentiment d’appartenance. Cette chose, réfugiée dans le grand corps pâle d’un ferronnier, était son père. Son père véritable. Lorsque Quinlan baissa son arme, le Maître descendit la façade rocheuse et disparut dans un réseau de cryptes et de boyaux.

 

Des siècles plus tard, un navire quitta le port anglais de Plymouth pour rejoindre Cape Cod, dans les territoires récemment découverts en Amérique. D’après le manifeste officiel, le vaisseau transportait à son bord cent trente passagers, mais dans ses cales se trouvaient plusieurs caisses chargées de terre. La liste des marchandises indiquait quelles contenaient des bulbes de tulipes. Leur propriétaire souhaitait peut-être tirer profit du climat côtier. La réalité se révélait bien plus obscure. Trois Aînés et leur allié loyal, Quinlan, s’établirent dans le Nouveau Monde, sous les bons auspices d’un riche marchand, Kiliaen Van Zandren. Les colonies du Nouveau Monde n’étaient en fait guère plus qu’une république bananière, dont le développement commercial allait donner naissance en moins de deux siècles à la première puissance économique et militaire mondiale, mais sa croissance fulgurante n’était qu’une couverture dissimulant les véritables affaires qui se décidaient dans des salles souterraines, derrière des portes closes. Tous les efforts convergeaient vers un seul objectif, l’acquisition de l’Occido Lumen, dans l’espoir de répondre à la seule question qui, à cette époque, demeurait sans réponse pour Quinlan et les Aînés.

Comment détruire le Maître ?