CHAPITRE VII

Et puis je ne sais plus… L’impression d’être figé, bloqué, dans une sorte de néant. Comme si tout avait été stoppé dans le Grand Mouvement Universel. Mes pensées elles-mêmes ne fonctionnent qu’au ralenti, mais suffisamment, toutefois, pour faire renaître mes folles inquiétudes au sujet de Teuf-Teuf.

En effet, la Machine a essayé de nous récupérer, mais peut-être y a-t-elle mis trop de hâte, trop de précipitation, et ça a dû foirer quelque part dans ses mécanismes de réintégration. Quoi qu’on en pense, Teuf-Teuf n’est quand même qu’une vieille ferraille et c’est bien ce qui m’inquiète…

Enfin, tout semble bientôt s’éclaircir autour de moi alors que la voix de Teuf-Teuf percute mon subconscient :

— Ah ! mon bon maître ! Pitié, pitié, j’ai eu de très graves ennuis mécaniques, mais ils sont réparés. Je vais pouvoir vous diriger vers un autre monde en attendant que nous ayons enfin réparé cette pénible situation.

— Teuf-Teuf, non, écoute…

— Je dois vous prévenir, poursuit Teuf-Teuf, que Bud est déjà sur ce monde depuis plus d’un mois. Un mois de ce monde, cela va sans dire.

 Un mois ?

 C’est le temps, converti en temps néantiel, que vous avez passé dans votre état actuel de dématérialisation. Attention, prêt ? Courage, mes bons maîtres, et bonne chance !

Une renversée dans le gouffre noir, insondable…

Et puis…