Dans un instant, on va passer à table. Aux cigares, y aura un coup de sonnette en coulisse. Vous me suivez ? Non, pas la peine de mettre votre main sale devant vos yeux pour sauter ce passage, je veux que vous lisiez comme les copains. Bon. Le maître d’hôtel va se pointer en annonçant : y a là trois messieurs déguisés qui prétendent être LA surprise. Toute la tablée va exclamer : « La surprise ! Quelle surprise ? » On fera entrer les trois mecs. Des clowns, ma chère ! The circus ! Ces trois bonshommes auront des instruments. Ils se mettront à jouer de la musique, comme on dit chez vous. Et puis alors…
Pff, à quoi bon ?
Ça y est, v’là ma colère qui tombe. Je dégode de la rogne, les gars. Bon, faut pas saccager son métier pour une colère. Je m’arrête de prédire. Oubliez ce que je viens de vous cloquer. C’est des vannes. Un galop d’essai. Une pirouette de clown. Rien ! Je plaisantais. Inventais n’importe quoi pour vous agacer les dents. Une tranche de citron vert que je vous faisais mordre. Pardonnez-moi. On s’aime bien, non ? Des potes, c’est fait pour se chahuter, se torgnoler même, de temps en temps. Allez, ça va je me réharnache. On reprend au refrain. Hue !
Dorothy me retombe sur la coloquinte avant que j’aie pu proférer une broque.
— Cher marquis, vous permettez que je vous fasse un clockputch ? C’est ma spécialité.
— En quoi ça consiste, douce amie ?
Bérurier brandit un pouce pareil à un coron du Nord vu de loin.
— C’est de feurste couality, mon marquis. Elle m’en a confectionné déjà deux qu’on se relèverait la nuit, pieds nus, pour en écluser !
Dorothy me hale jusqu’au bar. Pendant qu’elle verse des rasades multicolores dans un shaker, j’opère un mouvement de boomerang en direction de Béru. Vous pensez si j’ai besoin de quelques mots explicatifs de Pépère !
Et ça urge.
Au bout de deux pas, je me trouve face à face avec Martin Braham.
— Restez tranquille et laissez courir, me dit-il.
— C’est-à-dire ?
— Oubliez le professeur Cassegrène. Il va nous falloir jouer serré, tous.
— Comment vous êtes-vous introduit ici ?
Il sourit.
— J’y suis.
Je lui prends le bras, familièrement, et l’entraîne à l’écart.
— Je vais vous dire un truc, Braham : si vous commettez un assassinat dans cette maison, je vous abats.
A travers mon veston, je fais saillir la crosse de mon revolver.
— J’ai ce qu’il faut. Et ne vous avisez plus de me renouveler le gag de la dent creuse, sinon je vous plombe avant de sombrer dans le coaltar. Maintenant, dites-moi ce que vous avez fait de Marie-Marie.
— Qui ça ?
— La mouflette des Bérurier qui a disparu.
Il hoche la tête.
— J’ignore ce dont vous parlez.
— Attendez qu’on se trouve en tête-à-tête et vous ne l’ignorerez pas longtemps.
L’ennui, dans une soirée de ce genre, c’est que les apartés ne peuvent se prolonger. Un entrelacs de conversations. Des gens viennent à vous, s’en éloignent pour aller vers d’autres, vous abandonner à d’autres… Inès se pointe.
— Vous ne vous étiez jamais vus ? demande-t-elle, affable.
— Jamais, mais nous nous reverrons, dis-je, car le doktor Prosibe est éminemment fascinant. Il y a longtemps que vous vous connaissez ?
Madame Alonzo, etc. hoche la tête de droite à gauche, puis de gauche à droite, ce qui constitue une parfaite négation en ordre de marche.
— Nous correspondons depuis un certain temps, mais c’est la première fois que nous le voyons.
— De même que le professeur Cassegrène ?
— Oui.
Cette personne, croyez-moi ou faites-vous prendre la température avec la flèche de Notre-Dame, gagne à être connue. Au premier abord elle semble tarte et rébarbative. Et puis tu lui parles, tu la regardes, et tu la trouves « pas si mal que ça » et plutôt agréable.
Elle possède un charme discret qui opère en souplesse. Sa tristesse digne te séduit. Tu t’aperçois qu’elle est pas mal roulée « après tout ». T’aimerais lui voter une séance d’amour ardent pour dire de lui fondre les stalactites.
— Vous êtes en affaire avec ces éminents savants ? insisté-je.
— Oui, dans un sens.
Je n’ose lui demander lequel. Ce serait un peu poussé.
— Vous êtes belle, soupiré-je.
Elle rougit et son regard se détourne du mien. On dirait que je viens de la prendre au dépourvu. Elle a un temps d’hésitation, puis elle me regarde. C’est doux, c’est reconnaissant. Mince, vous savez qu’elle me fait envie, cette bonne femme ? Je me la servirais bien de cataplasme. Lui chuchoterais volontiers des trucs improvisés. Jamais préméditer ce qu’on va dégoiser à une femme farouche, surtout, ça casse le charme. Faut broder. Une fille comme Inès, tu la chambres à la dégoulinante, rien qu’en improvisant, j’insiste. Quand tu prononces un mot, tu dois ignorer encore le suivant, sinon c’est râpé. Oublie pas ce conseil du grand San-Antonio, mon fils, si tu tiens un jour à te faire reluire dans les délicatesses.
On se quitte.
Ou plutôt JE la quitte. Comme si j’avais peur de moi, tu comprends ? Le côté : « Non, non, je sens l’envoûtement qui me gagne et après je serais malheureux comme les pierres. »
Justement, Dorothy vient d’achever sa mixture. C’est indéterminé comme couleur, pas très engageant. Supposez qu’on ait foutu de la grenadine dans du café au lait, avec une giclée de sirop de menthe. Et puis c’est crémeux du haut. Bref, dégueulasse à contempler. Je préfère l’avaler d’un trait pour plus vite m’en débarrasser. Baoum ! Cette décharge ! De la dynamite à l’état pur. Mon gosier prend feu. Mon tube digestif rougit. Mon pot d’échappement s’embrase. Je suis une torche vivante. Un brasero arrosé d’essence.
— Qu’en pensez-vous ? gazouille la blonde Américaine.
— Un nectar, exhalé-je. Un nectar de forêt en feu !
— Devinez ce que vous venez de boire…
— Un transformateur électrique avec beaucoup d’acide chlorhydrique sans aucun doute, mais c’est le petit arrière-goût qui m’échappe… Ne serait-ce pas de la limaille de fer macérée dans du vinaigre d’alcool ?
Elle rit.
— Tequila ! De l’extra-forte à 90° degrés.
— Voilà donc pourquoi ça râpait : je viens d’avaler un angle droit !
— Madame est servie, annonce le maître d’hôtel d’une voix onctueuse pour maître-autel.
Et Monsieur, donc !
Dorothy se penche sur moi,
— Chéri fou, gazouille-t-elle, à cause des convenances je ne pourrai pas vous avoir à mon côté, car il faut que je me mette entre ces deux crétins de savants. Mais nous tâcherons de nous échapper au café, n’est-ce pas ? Je trouverai un prétexte.
On passe en cortège à la salle à jaffer. Chemin faisant, je parviens à m’approcher de Béru.
— Sois prêt à tout ! lui soufflé-je.
— Qu’est-ce que tu crois qu’j’branle ici ? me répond-il dans un cruel renvoi de clockputch (33).
Il est là.
Je suis là.
Nous ignorons pourquoi.
Mais nous sommes prêts.
Et c’est ce qui importe, en ce monde, mes amis. Etre prêt, c’est s’abstenir d’aller voir ailleurs si on y est.
La table est rectangulaire.
Alonzo Balmasquez y Suerunpazo se place à un bout. De part et d’autre de la table, on trouve Dorothy et les deux savants, puis Inès, « l’abbé » et moi.
Je suis à la droite d’Inès. J’ai « l’Homme » en face de moi. On se contemple sans haine et sans crainte tous les deux. C’est l’affrontement catégorique. Chacun est sur ses gardes. Les dés sont jetés, comme disent mes confrères. Qu’ajouteraient-ils encore ? Ah oui : que le meilleur gagne ............... (34)
J’ai beau me maîtriser, des tremblements inquiétants me viennent dans les antérieurs. Est-il évident que je suis ? Du moins que je suis autre chose que cette illusion de participer à une soirée saugrenue ? Saugrenue… Ça vous paraît pas un peu faiblard, à vous, comme terme ? Un brin racho ? Je vais pas mollusquer du vocabulaire à c’t’heure ! Si San-A. invertèbre du style, faudra se rabattre sur quoi pour essayer de le remplacer ? Relire les anciens, je vois pas d’autres solutances…
Je regarde le tueur. Il a un maintien exquis. Pour bien se servir d’un couvert à poisson, faut de l’entraînement ou, qui mieux est, de l’hérédité surchoix. Je veux bien que le saumon est pas trop tartant sur le plan arêtes, n’empêche qu’il réclame des aptitudes. Le tueur dont je sais qu’il va tuer. Qui sait que je le sais. Et qui reste imperturbable dans un rôle foireux de professeur Prosibe. Et puis il y a l’abbé. Je ne le vois pas. Mais j’entends sa voix de source. Et je pense à ses dessous si peu ecclésiastiques… L’abbé, c’est le détonateur de la bombe « H » (35). Il est là pour désigner la personne à scrafer. En face, Béru s’empiffre. Un Béru qui sort d’où et se laisse manœuvrer en vertu de quoi, pour le compte de qui ? Il y a moi, également, pas négligeable pour un pet de cygne noir ! Moi qu’on a placé sur l’échiquier comme un pion. Qui suis-je ? Le fou ou le cavalier ? La tour, le roi, la reine ? La reine des pommes ! Quelle main va me jouer ? Le clan des trois Nino-Clamar ou apparentés sert de toile de fond. Sont-ce eux les victimes en puissance ? Je ne vois pas d’autres rôles à leur mesure.
Ah non ! J’oublie l’Américain, quelque part dans la nuit brune tandis que luit sur la plaza, la lu-u-u-u-ne que chantait la défunte Louise Mariano.
Non, pas saugrenue, la soirée. Mais assez terrifiante si on la considère à plat comme je viens de le faire. Mieux : terrific ! Rien ne vaut l’américain quand tu donnes dans le suspense. Dorénavant, toutes les parties extra-dramatiques, je les écrirai en uhessaïen moderne. Je veux qu’on me lise les morceaux palpitants en V.O., mes drôles.
— Eh bien, professeur, dit tout à coup Alonzo à Bérurier, que pense-t-on de notre dernière proposition à Paris ?
Le Mastar, qui suçait l’arête médiane du saumon après lui avoir becqueté les deux yeux, reste en arrêt, comme un épagneul breton devant une boîte de canigou ouverte.
— On en cause ! répond-il à travers son harmonica à mayonnaise.
Martin Braham pose son verre de chablis et déclare :
— Cher ami, je sais qu’il n’est rien de plus fastidieux pour des dames que d’écouter parler affaires, c’est pourquoi je propose qu’on bannisse ce genre de conversation de cette table, il sera bien temps au café !
Ce sang-froid !
Et il prend l’accent allemand, s’il vous plaît. Un accent léger, presque distingué.
— J’sus partant pour la propose, renchérit Bérurier. D’autant que, les bonnes dames mises à part, la croque est de première et mérite une minute de silence, comme si on présenterait les couleurs !
» V’là un petit fripon qu’a bien fait d’avoir la vue basse et de prendre une cuiller à lancer pour une truite arc-en-ciel.
— Aaaaah, Paris ! exclame Dorothy pour dire quelque chose, Pâââris !
— Y sera toujours Paris, affirme péremptoirement le Mastar, quéqu’un voudrait pas me refiler un rabe de mayonnaise, plize ? Le saumon est une bestiole qui succule mais demande la burette. Sans vaseline, t’as intérêt à morfiler du coton hydropique ! Si je vous dirais, moi je préfère un bon filet de maquereau au vin blanc à un saumon sans mayonnaise. Même un hareng-pommes-à-l’huile te dévale mieux le courant. Je voudrais pas chiquer la petite bouche, mais votre cuistot devrait la tourner au citron, la mayonnaise. C’est plus onctionneux et tu la rotes moins.
Je cherche, mais en vain, le regard du Dodu pour l’inciter à la prudence. J’ai idée que les deux « clockputch » de l’Américaine lui ont un peu trop dégommé la menteuse. Remarquez qu’au point où nous en sommes, lui et moi, on ne risque pas grand-chose.
— Aaaah, Paris ! Pâââââris ! re-exclame Dorothy en me téléphonant un regard incendiaire beau comme Carthage en flammes, un ancien film de la Métro.
— Ben, c’est Paris ! tranche Béru. Faut pas non plus se coincer la queue dans la portière.
Heureusement, Inès me demande ce qu’il faut voir actuellement à Paname. Je lui cite deux ou trois spectacles à succès en me référant aux critiques de M. Jean-Jacques Gautier (l’homme qui préserve tes soirées en t’épargnant d’aller au théâtre). Tout en répondant aux questions de Mme Balmasquez y Suerunpazo (franchement, sans Alonzo ça fait pas rire, j’aurais dû revenir en arrière pour rectifier. Je verrai sur épreuves. Si ça paraît tel quel, c’est que je les aurai pas relues, comme souvent, car les épreuves en sont une pour moi !). Tout en répondant aux questions de Mme Nani-Nana-Chose, reprends-je (car après une trop longue parenthèse vous êtes paumés comme des enfoirés), je cherche discrètement sa jambe sous la table (dessus ça ferait impoli). N’allez pas croire, surtout, que je suis le genre de cloche qui fait du pied aux dames. Généralement c’est elles qui m’en font ! Je cherche sa jambe uniquement pour ne pas la trouver !
Un brin d’explication pour éclairer vos esprits ténébreux ?
Facile.
Moi, vous me connaissez. Quand je vigile, j’ai tous les sens en batterie. Je fonctionne à pleine turbine. Or je tiens à m’assurer d’une espèce de quelque chose que je crois avoir confusément enregistré.
Ma patte gauche s’en va en mission spéciale. Elle a des instructions détaillées et sait l’itinéraire à suivre. La v’là qu’investigue consciencieusement dans la périphérie du siège d’Inès.
Elle ne rencontre rien.
Elle insiste, traverse à gué l’écartement de la chaise : ballepeau !
Renseigné, je lui lance l’ordre de regagner sa base. Mine de rien, je me décolle un peu de la table. Faut propicier, mes poules. Pas louper le bon moment. Il ne tarde pas. Inès est en train de causer sur sa gauche au loufiat, lequel demande, je crois comprendre, des instructions à propos de ce qui va succéder au saumon.
Moi, floutt, je laisse glisser ma serviette sur le sol dallé de marbre rose.
— Pardon ! fais-je en plongeant brusquement.
Y a du remue-ménage rapidingue sous la table, à quelques encablures de là. Mais avec une pincée de fractions de seconde de retard sur mon regard d’aigle. J’ai eu le temps de voir, mes chères chéries. De voir un spectacle qui pour être ultra-bref n’en fut pas moins intéressant. Sucez zan ! Pardon : jugez-en ! La grave, la noble, l’austère Inès avait la jambe droite de l’abbé Schmurtz entre les deux chères siennes. Qu’en dites-vous ? Et un C.D.T. de plus pour San-A. ! Rendez-moi un petit service : notez-le dans la colonne crédit, je vous en prie, notez ! Notez qu’après, au moment de faire mes comptes, je vais oublier de le facturer à mon éditeur. C’est fait ? Merci mutch !
Ecoutez, j’en suis baba de l’abbé, moi ! Car, de deux choses l’une, ou bien Mme Alonzo Machin-Truc est en passe de se faire excommunier par le pape, ou bien de l’être par son mari, car de deux choses la hune (comme disait Surcouf) : ou bien elle sait que l’abbé est une abbesse et elle a donc des instincts féministes. Ou bien elle l’ignore et alors elle chahute avec le clergé, ce qui n’est pas catholique pour une Espagnole. Bref (comme disent les gens qui sont longs), dans un cas comme dans l’autre, elle n’est pas exactement celle que je pense et cette fieffée coquine envoie le bouchon sur les nénuphars quand elle me joue la scène du « Ne-me-regardez-pas-ainsi-monsieur-je-suis-presque-vierge-et-ça-m’intimide ».
Voilà ce que j’avais à dire sans plus attendre.
Et sans plus attendre, je l’ai dit.
Qu’on se le dise !
Ceci dit, belle abbesse (36), votre jeu me surprend. Le voilà bien le personnage clé de voûte de cet édifice rococo. Parce qu’enfin, Eve le sait bien, ELLE, qu’elle n’est pas curé ni homme.
— Avec ma serviette seulement, répliqué-je. Elle s’était évadée.
On se sourit.
La conversation continue. Le repas aussi. Lui, il se poursuit par un gigot à l’ail, tout à fait de circonstance. Celui qui en disconviendrait aurait droit à mon pied là où vous savez !
Je vous passe la salade.
Les fromages.
La crème renversée (surtout sur le revers du faux professeur Cassegrène).
Je vous passe la rhubarbe.
Vous me passez le séné.
Nous passons au salon.
Rien de plus tartignolant à décrire qu’un repas pour un grand romancier. Idem pour un cinéaste. C’est le moment de l’ellipse. Les gens s’installent. Deux répliques. Un plan de coupe. Tu les retrouves au fumoir. Fume, c’est du habana ! La mange, c’est pas un spectacle. Une seule réussite du genre : la Cène. Et encore, on a supprimé les longueurs. « Prenez et mangez ! Prenez et buvez ! »
Et puis hop : au fumoir !
Les grandes scènes romaines, pareil ! Quo Vadis (Basile). L’orgie ! La troussette, gros plan de bafrage. Et puis hop : au vomitorium ! Henry VIII, kif-kif mon zami ! Il mord dans un gigot. Plan de coupe ! Zou : le v’là qui rote au fumoir !
Moi, San-Antonio, tout malin que vous me savez, je peux pas faire mieux. J’ai beau chercher, macache ! Une connerie de Béru. Le coup de théâtre de l’abbé avec Inès. Et puis hop : au fumoir !
Au fumoir ! Au fumoir !
Fumer, ça oui. Mais jaffer, c’est trop dégueulasse. Dégradant ! Faut être Gauld et Millaud pour faire passer. Et encore ce qui les sauve, c’est d’être lus seulement par des gens qu’ont faim. Les seuls écrivains qu’on lise entre onze heures et midi ! Le soir never, ça nécessiterait du bicarbonate ! En pagaille ! Donc, on est au salon. Le loufiat, bien stylé, passe les cigares en humidificateur d’acajou. Chouette collection. J’en prends un.
Et alors, mes chers camarades, il se produit un truc qui va vous en boucher un coing. Un coup de sonnette retentit. Tout le monde se dévisage. Le maître d’hôtel pose le coffret à havanes sur une console, s’excuse et sort.
Pendant son absence, nobody n’ose l’ouvrir. On dirait qu’une bombe vient de crever le plaftard sans exploser. Qu’elle gît au milieu du salon et qu’on n’ose seulement pas respirer avec les fesses de crainte de la faire sauter.
Enfin, le pingouin radine.
Il semble être sorti de sa réserve pour aller faire un tour. Il s’approche de Dorothy.
— Madame, murmure-t-il, il y a là trois messieurs déguisés qui prétendent être LA surprise.
Eh ben, mes drôles ? Qu’est-ce qui l’a dans le pétrus ?