AVANT-PROPOS

Philippe IV de France et Édouard Ier d’Angleterre étaient ennemis jurés. Philippe se considérait comme un nouveau Charlemagne. Il désirait donner à la France des frontières naturelles et, par le biais de sa famille les Capets – , voulait dominer les autres monarchies d’Europe. Deux visées l’incitèrent par conséquent à passer le plus clair de son règne à comploter contre Édouard d’Angleterre : s’emparer, au sud-est de la France, de la province de Gascogne aux riches vignobles que détenaient encore les Anglais ; voir son petit-fils couronné roi d’Angleterre à Westminster. Ce second but était, pour lui, le moyen le plus sûr d’aboutir à la réalisation du premier. Édouard Ier manoeuvra pour éviter d’être ainsi pieds et poings liés, mais les événements jouèrent contre lui. En mai 1303, sous une pression internationale très forte, surtout de la part de la papauté, il ratifia le traité de Paris, par lequel il promit solennellement que son fils aîné, le prince de Galles, épouserait Isabelle, la fille unique de Philippe.

Au début du XIVe siècle, tout comme de nos jours, les intrigues internationales allaient bon train. C’était aussi une période de changements considérables où les grands écrivains de l’époque commençaient à faire reculer les limites du savoir. L’un de ces auteurs, Roger Bacon, un érudit franciscain, mort une trentaine d’années auparavant, détenait maints grands secrets...