Je viendray aux jeux sans vilainie, que jouent les Damoiselles avec les jeunes hommes, esquels elles entremeslent des rencontres, pour faire de plaisans solecismes. Comme quand elles disent : Messire Jean prestez moy vostre grivan, vostre vangri, quatre ou cinq fois de suitte, c’est enfin pour tomber sur vostre grand…, … grand. Ce que disent quelquefois aucuns, sans y mal penser. Helas ! les pauvrettes, qu’en feroient-elles ?
On dit aussi : Il y a trois gentils-hommes à la porte, qui bonnes nouvelles apportent. L’un a nom Messire Guy, qui le petit foncouti. L’autre Messire Guyonnet, qui le petit coutifonnet. L’autre Messire Guyon qui le petit coutifon.
Je vous vend le prestre verd, qui dit sa Messe verde, sur un autel verd, couvert de verd, qui dit en son joly chant verd : Paissez moy de Messe verde, je vous paisse Messe verderay.
Item celuy-cy : Je vous vends le pon du coy, le coy du pon. Je vous laisse à penser si, quand on a bien des fois répété ces petits mots, il ne faut pas à la fin venir aux gros.
Il y a autres infinis jeux Damoiselets, de cette sorte. Si vous les voulez plus naïfvement sçavoir, addressez vous aux mieux goderonnées et attintelées filles, de l’âge d’entre seize et vingt ans. Car on m’a asseuré que je n’y entends rien envers elles, et qu’elles le sçavent trop mieux faire que moy.
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Une première observation s’impose, à la lecture du Seigneur des Accords. Presque toutes les contrepéteries qu’il mentionne portent sur la mutation de deux consonnes placées en tête de deux mots. Ce sont donc, non seulement les meilleures, mais encore les seules véritables contrepéteries.