CHAPITRE 16

Dante souleva les paupières et s’attendit à ce qu’une migraine atroce lui vrille la tête. Mais rien ne se produisit.

Ni réplique massive, ni sueurs froides, ni terreur à glacer les os.

Il cligna des yeux une fois, deux fois, distinguant un plafond de tuiles acoustiques blanches et un néon fluorescent éteint au-dessus de sa tête. Environnement des plus étranges – les murs couleur taupe, le petit canapé capitonné sur lequel il était allongé, le petit bureau en bois en face de lui, bien rangé et éclairé par un abat-jour posé à côté de l’ordinateur.

Il inspira et ne sentit ni la fumée ni l’odeur de brûlé qui lui emplissaient les narines dans la réalité cauchemardesque de sa vision macabre. Il ne sentait qu’une chaleur douce et épicée qui semblait l’envelopper comme un cocon paisible. Il remonta les mains le long de son corps et les posa sur la polaire qui ne recouvrait que partiellement son corps. La couverture écrue avait la même odeur qu’elle.

Tess.

Il tourna la tête au moment où elle entrait dans la pièce. La blouse blanche avait disparu; Tess avait l’air incroyablement douce et féminine dans un cardigan vert pâle qu’elle portait par-dessus un haut beige. Son jean soulignait ses hanches et dévoilait une bande de chair lisse à l’endroit où son haut rejoignait son pantalon.

Elle avait ôté la barrette en plastique qui maintenait ses cheveux. A présent, les souples boucles couleur miel retombaient sur ses épaules en cascades brillantes.

— Alors ? demanda-t-elle en le regardant se relever et se tourner pour poser les pieds sur la moquette. Vous vous sentez mieux?

—Oui.

Sa voix était un croassement rauque, mais il se sentait étonnamment bien. Reposé, apaisé, alors qu’il aurait dû être agité comme une pile électrique et avoir mal partout – les séquelles habituelles de sa vision de mort. Par réflexe, il passa sa langue le long de ses dents, mais ses redoutables crocs étaient rentrés. Sa vue semblait être redevenue normale, les deux rayons laser surnaturels qui prouvaient son appartenance à la Lignée avaient disparu.

La tempête de sa transformation, si jamais elle était survenue, était passée.

Il se dégagea de la couverture moelleuse et constata qu’il n’avait plus ni sa veste ni ses bottes.

—Où sont mes affaires ?

— Juste ici, répondit-elle en désignant le cuir noir et les Doc Martens à semelles crantées qu’elle avait déposés avec soin sur une chaise près de la porte. Votre portable est sur mon bureau. Je l’ai éteint il y a deux heures. J’espère que vous ne m’en voulez pas. Il sonnait constamment et je ne voulais pas vous réveiller.

Il y a deux heures ?

—Quelle heure est-il maintenant ?

— Euh… une heure moins le quart.

Merde. Les appels provenaient sûrement du complexe, où tous se demandaient probablement où il était passé. Il allait avoir des comptes à rendre.

— Au fait, Harvard se repose. Certains de ses problèmes pourraient se révéler très graves. Je lui ai donné

à manger et à boire et je lui ai administré des antibiotiques en intraveineuse, ce qui devrait l’aider à dormir. Il se trouve dans le chenil situé au bout du couloir.

L’espace de quelques secondes, Dante, perplexe, se demanda comment elle pouvait connaître l’agent du Havrobscur et pourquoi diable il était sous traitement et endormi dans le chenil de la clinique. Puis les connexions se refirent dans son cerveau et il se rappela le petit animal galeux qu’il avait utilisé pour gagner les bonnes grâces de Tess.

— J’aimerais le garder cette nuit si vous n’y voyez pas d’inconvénient, ajouta Tess. Peut-être deux jours, afin de lui faire passer d’autres examens et être sûre qu’il a tout ce dont il a besoin.

Dante acquiesça.

—Ouais, d’accord.

Il regarda autour de la petite pièce confortablement meublée, avec un petit bureau dans l’angle et une plaque électrique à côté d’une machine à café. Manifestement, Tess y passait beaucoup de temps.

—Ce n’est pas la pièce dans laquelle je me trouvais.

Comment je suis arrivé ici ?

— Vous avez fait une sorte de malaise dans la salle d’examen. Je vous ai aidé à vous relever et je vous ai conduit jusqu’ici, dans mon bureau. J’ai pensé que vous y seriez mieux. Vous sembliez très mal.

— En effet, concéda-t-il en se frottant le visage de ses mains.

—Qu’est-ce qui vous est arrivé ? un malaise ?

—Quelque chose du genre.

—Ça vous arrive souvent ?

Il haussa les épaules, ne voyant pas de raison de mentir.

—Ouais, assez souvent.

Tess s’approcha de lui et prit place sur l’accoudoir du canapé.

— Vous avez un traitement pour ç a ? Je voulais vérifier, mais je ne me sentais pas le droit de fouiller dans vos poches. Si vous avez besoin de quelque chose…

— Tout va bien, répondit-il sans cesser de s’étonner de l’absence de douleur ou de nausée consécutives à ce qui avait été la pire crise qu’il ait vécue à ce jour.

La seule jamais survenue alors qu’il était éveillé. Et pourtant, excepté le fait qu’il se sente un peu sonné après avoir dormi aussi profondément, il aurait à peine pu dire qu’il avait eu cette satanée vision.

— Est-ce que vous m’avez… donné ou fait quelque chose ? A un moment, j’ai senti vos mains sur mon dos et sur ma tête…

Une expression étrange se peignit sur son visage, comme une panique momentanée. Puis elle cligna des yeux et détourna son regard.

—Si vous pensez que cela peut vous aider, j’ai du Tylenol dans mon bureau. Je vais vous en donner avec un verre d’eau.

Elle entreprit de se lever.

— Tess. (Dante tendit la main et lui saisit mollement le poignet.) Vous êtes restée auprès de moi tout ce temps-là ? toutes ces heures ?

—Bien sûr. Je ne pouvais pas vraiment vous laisser seul ici.

Il eut brusquement une claire image mentale de ce qu’elle avait dû voir si elle s’était trouvée près de lui alors qu’il combattait la vision de mort qui l’assaillait.

Mais elle ne s’était pas enfuie et ne le regardait pas non plus d’un air terrifié. En fait, il se demandait si le fait qu’elle soit restée à ses côtés avait désamorcé le pire de ses cauchemars avant même qu’il commence.

Son contact avait été si apaisant, doux et tendre.

— Vous êtes restée avec moi, répéta-t-il, impressionné par tant de compassion. Vous m’avez aidé, Tess. Merci.

Elle aurait pu retirer à tout moment sa main, mais elle hésitait, un regard interrogatif dans ses yeux bleus.

— Je… Puisque vous semblez remis, je crois qu’on va en rester là. Il est tard et je dois rentrer.

Dante résista à l’envie de souligner qu’elle essayait une fois de plus de s’enfuir. Comme il ne voulait pas l’effrayer, il se leva lentement du canapé et se plaça à côté d’elle. Il regarda leurs doigts qui se touchaient encore, l’un comme l’autre ne souhaitant pas interrompre ce contact inattendu.

— Je dois… y aller, répéta-t-elle doucement. Je ne crois pas que ça – ce qui se passe entre nous – soit une bonne idée. Je ne tiens pas à m’engager dans une relation avec vous.

—Et pourtant, vous êtes restée à mes côtés, à prendre soin de moi ces cinq dernières heures.

Elle fronça les sourcils.

— Je ne pouvais pas vous laisser seul. Vous aviez besoin d’aide.

—Et vous, Tess, de quoi avez-vous besoin ?

Il ferma les doigts pour saisir les siens dans une prise plus affirmée. Dans le petit bureau, l’air sembla se faire plus dense et commencer à palpiter. Dante sentit le pouls de Tess battre plus rapidement au bout de ses doigts. Il sentait son intérêt, le désir qu’elle avait ressenti lorsqu’il l’avait embrassée au musée et qu’il avait été tenté de la séduire devant des centaines de personnes. Elle l’avait désiré à ce moment-là déjà, peut-

être même la nuit dernière aussi. Le parfum délicieux qui émanait de sa peau tandis qu’elle soutenait son regard éloquent lui disait sans ambages qu’elle le désirait en ce moment même.

Dante sourit, enflammé de désir pour la femme dont le sang coulait dans ses veines.

Cette femme qui était peut-être également de mèche avec ses ennemis, si jamais Tess était impliquée dans les entreprises pharmaceutiques de son ancien petit ami.

Une chose était sûre, elle ne pensait pas à cet humain en cet instant. Les yeux de Tess s’assombrirent et sa respiration s’accéléra, s’échappant par ses lèvres entrouvertes. Dante ramena légèrement son bras pour l’attirer plus près de lui. Elle se laissa faire sans opposer de résistance.

— J’ai envie de t’embrasser encore, Tess.

—Pourquoi?

Il eut un petit rire.

—Pourquoi ? Parce que tu es belle et parce que je te veux. Et je crois que tu me veux aussi.

Dante leva sa main libre vers le visage de Tess et caressa doucement la courbe de sa mâchoire. Sa peau était douce comme de la soie contre ses doigts, aussi délicate que du verre. De son pouce, il effleura le renflement mat de ses lèvres.

— Mon Dieu, Tess. Je meurs d’envie de te goûter.

Elle ferma les yeux et soupira.

—C’est de la folie, murmura-t-elle. Je ne… Ce n’est pas… Normalement je…

Dante lui releva le menton et se pencha pour l’embrasser. Il voulait seulement sentir ses lèvres sur les siennes, désir qui ne l’avait plus quitté depuis ce moment passionné au musée. Lors de cette soirée, il n’avait été pour elle qu’une sorte de fantôme qui lui volait un zeste de passion puis s’éclipsait avant qu’elle sache s’il était réel ou si elle avait tout imaginé. Mais à présent, pour une raison qui lui échappait, il voulait qu’elle sache qu’il était fait de chair et d’os.

Manifestement, il était complètement stupide.

Car à cet instant même, il voulait qu’elle le sente

— qu’elle ressente tout de lui – et qu’elle comprenne qu’elle était sienne.

Au départ, il voulait seulement la goûter, mais elle était si douce sur sa langue. Elle était si réactive, passait ses bras autour de son cou pour l’attirer plus près d’elle tandis que leurs bouches se mêlaient dans une longue et profonde étreinte. Les secondes devinrent des minutes.

Un moment insensé d’oubli éternel.

Tandis qu’il l’embrassait, Dante enfouit ses mains dans la masse luxuriante de ses cheveux, se délectant de leur douceur et de leur chaleur. Il voulait la déshabiller.

Il la voulait nue sous lui, à crier son nom tandis qu’il la pénétrait.

Dieu, comme il la désirait.

Son sang courait, chaud et furieux, dans son corps.

Son sexe était durci et palpitait d’excitation, alors qu’il n’en était qu’aux préliminaires avec Tess.

Et vu ce qu’il ressentait, il espérait que ce n’étaient que les prémices de leur relation aussi.

Avant que Dante puisse s’arrêter, il l’attira vers le canapé et l’allongea sur les coussins.

Elle ne résista pas et leva vers lui ses yeux au bleu assombri comme un ciel d’orage entre ses longs cils épais. Sa bouche était luisante et gonflée après son baiser, ses lèvres d’un rose profond. Sa gorge avait rougi sous l’effet du désir, couleur qui se prolongeait jusqu’au décolleté en V de son haut moulant. Ses tétons étaient durs comme de petits boutons de rose et poussaient contre le tissu à chaque inspiration. Elle n’était plus que désir, et il n’avait jamais rien vu de plus exquis.

— Tu es à moi, Tess.

Dante se pencha sur elle et effleura de baisers ses lèvres, son menton, son cou, jusqu’à la peau délicate sous son oreille. Elle sentait si bon, et c’était si bon de la sentir tout contre lui.

Dante inspira le doux parfum de l’excitation de Tess avec un grondement. Le désir rendait ses gencives douloureuses, à l’endroit où ses crocs s’allongeaient. Il en sentait les pointes acérées, qui poussaient en rythme avec le battement régulier de son pouls.

— Tu es à moi. Et tu le sais, n’est-ce pas ?

Elle répondit d’une petite voix, à peine plus audible qu’un souffle d’air sortant de ses poumons, pourtant Dante l’entendit parfaitement, et ses paroles achevèrent de l’enflammer.

Elle avait dit « oui ».

Mon Dieu, qu’est-ce qu’elle disait ?

Qu’est-ce qu’elle était en train de faire, à se laisser embrasser, toucher – prendre – de la sorte ?

Cela lui ressemblait si peu. C’était si téméraire.

Probablement dangereux aussi, pour une dizaine de raisons dont elle se fichait pour le moment.

Elle n’était pas une fille facile – loin de là, compte tenu de sa méfiance généralisée à l’égard des hommes

— mais quelque chose chez cet homme faisait voler en éclats toute peur et toute inhibition. Elle se sentait liée à lui, d’un attachement bien plus profond que tout ce qu’elle connaissait et qui évoquait en elle des notions tirées des contes de fées, comme le destin et la destinée.

Ces choses-là ne faisaient pas partie de son vocabulaire courant, mais elle ne pouvait nier que, en dépit de tout ce qu’elle aurait dû ressentir à cet instant même, tout lui semblait… parfaitement à sa place.

C’était trop bon pour se mettre à douter, quand bien même son corps aurait été enclin à entendre raison. Mais ce n’était pas le cas, pas quand Dante l’embrassait, la touchait, faisait tout pour réveiller en elle sa féminité qui semblait avoir été endormie depuis un siècle.

Elle n’opposa aucune résistance quand il lui enleva soigneusement son gilet, puis retira son haut pour dévoiler ses seins. Il prit une profonde inspiration quand il se pencha pour embrasser son ventre dénudé et la mordilla doucement tandis qu’il remontait vers son soutien-gorge. Il le dégrafa et dégagea lentement le satin qui couvrait ses seins.

— Mon Dieu, tu es magnifique.

Sa voix était rauque et son souffle, chaud contre sa peau. Ses seins étaient gonflés du désir d’être caressés et attirés dans sa bouche. Comme s’il savait ce qu’elle avait en tête, Dante effleura de sa langue un téton durci.

Il le prit entre ses lèvres et le mordilla tandis que, de sa main, il caressait l’autre, la rendant folle de désir.

Tess le sentit descendre sa main vers le bouton de son jean. Il le dégrafa et ouvrit la fermeture Éclair. De l’air frais effleura son ventre, puis ses hanches, tandis que Dante faisait glisser son jean le long de ses cuisses.

Il tira longuement sur son mamelon, releva la tête et l’admira dans sa nudité partielle.

—Exquise, dit-il, le même mot qu’il avait prononcé l’autre nuit.

Avec tendresse, il laissa courir sa main le long de sa gorge, puis plus bas.

Son corps s’arc-bouta contre lui, comme s’il était attaché par une chaîne invisible qu’il tirait à lui. Il lui caressa le ventre, puis glissa ses doigts sous sa culotte et trouva l’entrée de son sexe gorgé de désir. Il introduisit un doigt entre les lèvres douces, et Tess ferma les yeux, en proie à un délicieux supplice.

Il souffla d’une voix rauque.

— Tu es douce comme de la soie, Tess. De la soie chaude et humide.

Tandis qu’il lui parlait, il la pénétra du bout de son doigt, intrusion minimale. Mais elle en voulait plus.

Elle souleva les hanches et gémit doucement tandis qu’il reculait, taquin, et effleurait son clitoris.

—Quoi ? lui demanda-t-il dans un murmure rauque.

Qu’est-ce que tu veux, Tess ?

Elle se tordait sous son contact, cherchant à l’attirer contre elle. Dante se pencha et lui embrassa le ventre tandis qu’il plaçait ses deux mains sur la ceinture de son jean pour le faire glisser au sol. Sa culotte suivit. Dante embrassa son nombril, puis fit glisser sa langue vers le bas, vers la toison près de son bas-ventre. D’une main, il lui souleva la cuisse, ouvrant Tess à son désir.

— Tu veux que je t’embrasse ici ? demanda-t-il en appuyant ses lèvres sur sa hanche, avant de descendre un peu plus bas, vers la peau délicate à l’intérieur de sa cuisse. Et là?

— Oui, répondit-elle, haletante, s’arc-boutant tandis que la chaleur envahissait tout son corps.

—Je crois, dit-il en s’écartant du canapé et en se plaçant entre ses jambes, que tu veux que je t’embrasse… ici.

Le premier contact de sa bouche sur son sexe lui coupa le souffle. Puis il appuya ses baisers, jouant de sa langue, la rendant folle. Le plaisir de Tess augmentait, de plus en plus intense. Elle ignorait qu’on pouvait ressentir un tel désir, mais tandis que son appétit la consumait, elle sut qu’une seule chose pouvait la rassasier.

—S’il te plaît, dit-elle d’une voix cassée et rauque.

Dante, s’il te plaît…

— Tu me veux à l’intérieur de toi, Tess ? Parce que c’est ce que je veux moi aussi. Je veux m’introduire en toi et sentir ta chaleur humide me faire jouir jusqu’à ce que je n’en puisse plus.

Mon Dieu. Elle allait jouir rien qu’en imaginant la scène.

—Oui, réussit-elle à articuler. Oui, c’est ce que je veux.

Il s’écarta et arracha sa chemise. Tess ouvrit les yeux et regarda entre ses paupières lourdes les muscles de Dante bouger dans la lumière tamisée de son bureau.

Son torse nu, semblable à une sculpture antique, était orné d’un étonnant motif tatoué qui descendait de ses abdos fermes jusqu’à la ceinture de son pantalon.

Du moins, elle pensait qu’il s’agissait de tatouages.

Mais à ses yeux inondés de désir, les motifs géométriques semblaient changer de couleur à mesure qu’elle observait Dante, les lignes passant du rouge sombre à l’indigo et au vert océan.

— Ta peau est magnifique, dit-elle, aussi curieuse qu’impressionnée. Mon Dieu, Dante…, tes tatouages, ils sont incroyables.

Elle leva les yeux vers son visage et crut y voir un éclat ambré. Et quand ses lèvres se recourbèrent dans un sourire, il lui sembla qu’il cherchait à lui cacher quelque chose.

Dante défit son pantalon noir et l’enleva. Il ne portait rien en dessous, et son sexe se dressa aussitôt libéré, énorme, aussi époustouflant que le reste de son être. A sa grande surprise, Tess constata que le magnifique motif des tatouages se poursuivait jusqu’à la base de son sexe et s’enroulait autour comme des doigts adorateurs et multicolores. Des veines épaisses striaient la longueur de son membre, couronné d’un gros gland sombre.

Elle aurait pu le regarder éternellement, mais il tendit la main vers son bureau pour éteindre la lumière. Tess déplora l’obscurité qui le dissimulait, mais l’instant d’après, Dante la recouvrait de sa chaleur, et elle s’autorisa à explorer de ses mains tout ce que ses yeux ne pouvaient plus voir.

Il s’appuya de tout son poids sur elle et écarta ses cuisses de son bassin pour s’installer entre ses jambes.

Il introduisit son membre dur et chaud entre ses lèvres, et joua à l’orée de son sexe, intensifiant plus encore son désir.

—Dante.

Elle haletait, l’attendait, impatiente. Elle dut faire preuve d’une immense concentration pour dompter le tumulte qu’il provoquait en elle et, l’espace d’une seconde, penser de façon rationnelle.

—Dante, attends. Je prends la pilule, mais je…

peut-être qu’on devrait…

— Tout va bien.

Il l’embrassa tandis que son sexe en érection poussait contre l’entrée de son vagin. Il promena sa langue sur les lèvres de Tess et elle sentit son propre goût, comme une douceur musquée sur sa langue.

— Tu es en sécurité avec moi, Tess. Je te le promets.

D’ordinaire, elle n’était pas du genre à faire aveuglé-

ment confiance, mais confusément elle savait qu’elle pouvait le croire. Elle se sentait incroyablement en sécurité avec lui. Protégée.

Il l’embrassa encore, enfonçant plus profondément sa langue. Tess l’accueillait et lui rendait ses baisers; elle souleva son bassin pour venir à la rencontre de son pénis, pour lui montrer ce qu’elle voulait. Il expira profondément et ondula le bassin tandis que leurs corps commençaient à se fondre.

— Tu es mienne, lui dit-il dans un souffle.

Tess ne pouvait le nier.

Pas en cet instant.

Elle s’agrippa à lui avec avidité, puis dans un grognement sourd, il plongea profondément en elle.