CHAPITRE VIII

Trois cars de CRS et une demi-douzaine de voitures pie stationnaient devant l’immeuble d’Hélène Miller quand le commissaire Marot arriva sur les lieux. Une foule de curieux qui grossissait de minute en minute s’amassait autour d’un cordon hâtivement constitué par les gendarmes. Le tout formant une masse mouvante de parapluies et de casques luisants. Marot et Tana déboulèrent dans le hall. Ils s’attendaient tous deux à tomber sur le cadavre criblé de balles du fauve. Ils furent déçus. Un gradé s’avança vers eux et esquissa un salut désabusé.

— Alors ? s’enquit Marot.

— Alors rien, soupira le CRS en haussant les épaules. Mes hommes continuent de fouiller le bâtiment.

— Comment ça, rien ? renauda Marot. Vous n’avez pas trouvé la lionne ?

Le CRS secoua la tête, négativement. Marot jeta un coup d’œil vers Tana qui étouffait un bâillement.

— Elle s’est tirée ?

Le CRS fit la moue.

— C’est peu probable, grogna-t-il. Une voiture de ronde est arrivée ici quelques minutes après l’appel. Et je ne vois pas comment l’animal aurait pu ouvrir cette porte d’entrée…

— Il a bien réussi dans un sens, fit remarquer Marot. Expliquez-moi. Vous avez été averti comment ?

— Un locataire qui a entendu les cris de la fille coincée dans l’ascenseur.

Marot se tapota la poitrine.

— Vous n’auriez pas de quoi écrire ? demanda-t-il.

Le CRS ouvrit son blouson et découvrit une impressionnante rangée de stylos multicolores. Marot laissa échapper un sifflement admiratif.

— Vous avez une préférence ? fit le CRS avec un sourire.

Marot se renfrogna. Il prit un Bic bleu et trouva une vieille note de blanchisserie dans sa poche.

— Reprenons. Qui a vu la lionne ?

— La fille.

— Son nom ?

— Hélène Miller.

— Qui d’autre ?

— Personne.

Marot haussa les sourcils.

— Un seul témoin ? s’étonna-t-il. Vous êtes sûr qu’elle n’est pas…

Il vrilla son index sur sa tempe.

— Elle est psychologue, rétorqua le gradé.

Marot gloussa.

— Alors là, mon vieux, croyez-moi, ça ne signifie rien !

Le CRS hocha la tête.

— D’accord, admit-il. Mais je voudrais vous montrer quelque chose.

Il attira les deux policiers vers le fond du hall et désigna la porte de l’ascenseur. La partie inférieure du battant métallique était lacérée. De longs sillons par quadruples séries balafraient l’acier. Certaines entailles étaient profondes d’un centimètre. Quelques carreaux manquaient au carrelage, juste devant la porte.

Marot, pensif, se mit à suçoter le capuchon du stylo. Il se tourna vers Tana.

— Qu’est-ce que tu penses de ça, toi ?

L’inspecteur grimaça.

— Vandalisme…

Marot parut approuver. Il montra les dégâts.

— N’importe qui aurait pu faire ça avec un solide tournevis, remarqua-t-il.

— Il y en a d’autres, aux étages supérieurs, fit le CRS.

Marot était de plus en plus sceptique.

— Je m’attendais bien à une psychose féline, soupira-t-il. Je vous parie qu’il n’y a pas plus de lionne dans cet immeuble que de girafes ou de mammouths. Où est la fille ?

— Dans son appartement. Elle a pris des sédatifs.

Marot marmonna une vague injure.

— J’espère qu’elle dort pas ! Allons-y.

Il y a trop de monde maintenant. Je la tuerai plus tard. J’ai le temps. L’Heure Mauve s’achève. Dans la Vallée, les couleurs s’estompent, se noient dans une marée uniformément sombre. La lumière des soleils faiblit comme la flamme d’une bougie qui vacille. Les montagnes dessinent à l’horizon des châteaux plus noirs que le noir du ciel. Ce sont les derniers instants de l’Heure Mauve. Quelques-unes de mes Amies sont redescendues de leur observatoire, d’autres restent là-haut, mais aucune ne paraît véritablement apaisée. Elles demeurent nerveuses, agitées. Le cycle de la Vallée est perturbé. Je n’aime pas ça. L’étranger qui s’approche est de plus en plus menaçant. Comme mes Amies, à présent, je sens sa présence, perçois son existence et devine son désir de nous anéantir. Je crois parfois apercevoir son regard, immense, encore loin, du côté des recoins sombres de la Vallée.

Je m’imaginais à l’abri de tout. Je me rends compte du contraire. J’ai, jusqu’à présent, toujours parlé librement de la Vallée, à quiconque voulait m’entendre. Je n’ai jamais songé que quelqu’un pouvait croire sérieusement à mes propos. C’était l’avantage de la Maison. Personne n’écoute vraiment. On cherche à deviner ce qui se cache derrière les mots. Cette sécurité n’est plus. Des gens savent que nous existons et veulent nous détruire. Cette constatation donne un nouveau relief à la Vallée. Je sais ce qu’elle est.

La Vallée est une prison.

Nous en sortirons.

Et ceux qui voudront nous y remettre périront !

Ramon Villegas prit une canette de bière dans le frigo, la décapsula et en but une gorgée. Il revint dans son salon, s’installa devant la table et posa la balle d’or devant lui. Il l’observa un moment avant d’ouvrir un canif et de gratter légèrement la douille. Il n’était pas expert en la matière, mais il savait reconnaître de l’or lorsqu’il en avait entre les mains. L’étui de la balle était simplement doré. Sous cette couche, Villegas découvrit une douille classique en alu. Le blindage, en revanche, paraissait fait d’or pur. Malgré sa curiosité, le chasseur se retint de l’ouvrir pour voir ce qu’elle avait dans le ventre. Il la regarda sur tous les angles. Il n’y avait aucune inscription sur l’étui et un nouveau nettoyage de la base n’en révéla pas davantage.

Selon toute vraisemblance, il s’agissait d’un calibre 30. Villegas quitta sa chaise et partit ouvrir un placard de son living. Une dizaine de carabines y étaient soigneusement alignées. Il hésita une seconde et empoigna une carabine légère de type U.S. MI. La balle d’or se logea parfaitement dans le boîtier-chargeur. Il actionna la culasse et fit monter la balle dans le canon. Il réitéra l’opération à plusieurs reprises. À chaque fois, la balle montait de façon parfaitement rectiligne. Il visa un point imaginaire sur le mur.

— T’es morte, Lilith ! grogna-t-il.

Il reposa la carabine sur la table et éclata de rire.

— Nom de Dieu ! Cette vieille est vraiment cinglée !

Il engloutit le reste de la canette, s’essuya les lèvres d’un revers de manche et décida d’aller se pieuter.

Hélène Miller avait le regard perdu vers son plafond. Elle ne détourna pas la tête lorsque le commissaire Marot, flanqué de Tana et du CRS, fit son entrée. Il toussota discrètement et s’approcha du lit.

— Mademoiselle Miller ?

Elle tourna les yeux vers Marot. Son regard était toujours vide, inexpressif.

— J’aimerais vous poser quelques questions, mademoiselle Miller.

Pas de réponse. Marot fixa un moment ses yeux éteints posés sur lui comme s’il était devenu subitement transparent et se tourna vers Tana. Ce que pensait l’inspecteur ne faisait aucun doute. Pour lui, cette frangine était bourrée de came. Marot esquissa une grimace et revint à la fille.

— Pouvez-vous me raconter comment ça s’est passé ?

Hélène tourna de nouveau son regard vers le plafond. Elle entrouvrit les lèvres.

— Elle a réussi à appeler l’ascenseur, murmura-t-elle. Je n’arrivais pas à stopper cette maudite cabine. À chaque fois que je la bloquais, elle appuyait sur le bouton d’appel.

Marot écarquilla les yeux.

— Je vous demande pardon ?

— La cabine était presque arrivée à l’étage. J’apercevais son ombre derrière la vitre dépolie. Et brusquement elle est partie…

— Mais de qui parlez-vous ?

— La lionne.

Marot se redressa, poussa un soupir excédé et rangea sa note de teinturerie.

Il se planta devant le CRS.

— Et c’est pour cette folle que vous avez dérangé tout ce monde ? grogna-t-il.

— Je pouvais pas savoir ! se défendit le gradé.

— Vérifiez vos informations la prochaine fois ! gueula Marot. J’en ai ma claque de cette histoire ! Tu viens, Tana, on se tire.

Le CRS ouvrit la bouche. Il montra la psychologue qui paraissait se désintéresser totalement de ce qui se passait dans sa chambre.

— Et qu’est-ce que j’fais d’elle ?

— Ce que vous voulez, mon vieux. C’est votre témoin, après tout.

Hélène Miller se redressa brusquement, l’air hébété.

— Il faut que je téléphone ! déclara-t-elle.

Marot haussa les épaules.

— Faites comme chez vous, mon p’tit, marmonna-t-il en se dirigeant vers le couloir. Alors Tana, tu t’ramènes ?

L’inspecteur suivit le commissaire tandis que la fille quittait son lit, titubante, assommée par les tranquillisants.

— Il faut que je l’appelle ! bafouillait-elle, nettement paniquée. Je ne voulais pas le croire. Je pensais qu’il était déprimé.

Marot s’apprêta à quitter l’appartement, puis se ravisa et revint sur ses pas.

— Un instant, mademoiselle Miller. Vous ne vouliez pas croire qui et quoi ?

— Christian ! Il avait vu la lionne derrière la voiture. Je n’ai pas voulu le croire. Il faut que je lui dise qu’il avait raison !

Marot reprit son papier et tendit la main vers le CRS.

— Repassez-moi le stylo ! ordonna-t-il.

— Mais, mais…, bêla le CRS. Vous ne m’avez pas rendu l’autre !

Marot lui balança un regard furieux et trouva le Bic bleu dans sa poche.

— Christian comment ? demanda-t-il.

— Christian Collet.

— C’est quoi ce type ? éructa Tana. Votre dealer ?

— Mon dealer ?

— Laissez tomber ! coupa Marot. Vous avez son adresse ?

Elle la lui donna. Le commissaire la nota sur son chiffon.

— Et vous prétendez qu’il a aperçu la lionne, lui aussi ?

— Oui. C’est même pour ça qu’on s’est disputés.

— Parce que vous vous êtes disputés ?

— À cause de la lionne. Je ne voulais pas le croire.

— C’est votre fiancé ?

Elle hocha doucement la tête, s’abstenant de préciser que Marot utilisait des appellations nettement désuètes. On ne pouvait pas raisonnablement appeler fiancé un type avec qui on s’envoie en l’air une ou deux fois par semaine.

— Et vous avez rompu, fit Marot. Il a mal pris la chose et il vous a poursuivie jusqu’à l’ascenseur. C’est bien ça ?

Hélène se tourna vers le commissaire, éberluée.

— Je ne comprends pas ce que vous dites, murmura-t-elle.

— Ce n’est pas grave. Retournez vous coucher et dormez tranquille. On va aller expliquer tout ça à ce cher Christian.

Le médium se raidit brusquement. Il jeta un coup d’œil inquiet autour de lui. Quelque chose venait de changer dans l’atmosphère de la rue. L’averse s’était apaisée et transformée en un crachin tiède qui ridait la surface des flaques. Le quartier était désert. Coin mort de banlieue qui s’endort après la dernière émission de télé. Tibor se recula dans la pénombre, comme il l’avait fait lorsque les flics étaient passés. C’était comme si cent mille types s’apprêtaient à surgir en hurlant, s’écoulant dans la rue par chacune des portes des immeubles. Tibor essaya de se calmer, de ralentir les battements désordonnés de son cœur. Il entrouvrit sa cape et posa sa main sur le manche d’un long poignard dont il avait attaché l’étui à sa ceinture.

À l’autre bout de la rue, l’adversaire se présenta. Une mince silhouette qui ondulait sous la lumière des réverbères. Une démarche souple, désinvolte. Quel âge pouvait-il avoir ? Dix-huit, vingt ans ? Guère plus en tout cas. Une centaine de mètres le séparaient encore du médium. L’atmosphère de la rue devint plus pesante encore. Tibor éprouvait les pires difficultés à retrouver un semblant de sérénité. Tout allait être terminé bientôt. Dans quelques secondes…

La silhouette continuait à grossir. Les traits du jeune homme commençaient à se dessiner. Rien, dans son attitude comme dans son physique, ne laissait apparaître ce qu’il était vraiment. Il avançait tranquillement, sans l’ombre d’une hésitation.

Tibor fut, une seconde, la proie d’un affreux doute. Et s’il se trompait ? Si ce n’était pas lui qui… Était-il possible qu’il s’apprête à tuer un innocent ?

Tibor se mordit sauvagement les lèvres. Il n’avait pas le droit de commettre pareille erreur. Si seulement il avait pu apercevoir plus nettement son visage ! Il l’aurait, à coup sûr, reconnu. Il l’avait si longtemps attendu qu’il l’aurait immédiatement reconnu, sans l’avoir jamais vu.

Le jeune homme marchait de l’autre côté de la rue, les mains enfoncées dans les poches de son jean. Il arriva presque à la hauteur du médium. Tibor empoigna le couteau et sortit de l’ombre.

— Samuel Aliba ! cria-t-il.

L’autre s’immobilisa au bord du trottoir. Il tourna lentement la tête vers le médium. La lame scintilla.

Le jeune homme avança d’un pas en direction de Tibor. Son visage apparut dans la lumière et le médium comprit instantanément qu’il avait échoué. L’autre souriait. D’un sourire féroce et cruel. Ses yeux étaient comme des braises fendues verticalement par une pupille plus fine qu’un tranchant de lame de rasoir.

Tibor leva son poignard. La patte monstrueuse aux griffes acérées surgit de l’ombre, juste derrière lui, et lui déchira la nuque.

Christian Collet dormait d’un sommeil sans rêve quand Marot et Tana tambourinèrent à sa porte. L’étudiant ouvrit un œil. Il logeait dans un studio exigu, agrémenté d’une kitchenette équipée dont il ne se servait pratiquement jamais, prenant la majorité de ses repas à l’extérieur. Le lit occupait la moitié de la pièce et la chaîne Hi-Fi, seule concession à un confort dont il n’avait pas les moyens, le quart de l’autre moitié. Le reste était encombré d’un nombre impressionnant de bouquins.

Marot, sur le palier, fila un coup de pompe impatient dans la lourde. Christian se leva et enfila un peignoir. Il se gratta la tête et se demanda quel était le fils de pute qui faisait un pareil barouf à cette heure de la nuit. D’une bourrade, Marot l’envoya bouler sur son lit.

— Tu m’excuseras, j’ai pas de mandat, grogna-t-il en entrant.

— Merde, un Noir ! siffla Tana.

Christian se redressa, sidéré.

— Hey ! commença-t-il. Qu’est-ce que vous…

— Ta gueule, Blanche-Neige ! postillonna Tana, délicat, en foutant par terre une pile de vêtements. C’est nous qui posons les questions ! Où t’as planqué la came ?

— La came ? Quelle came ? balbutia l’étudiant.

— Doucement, doucement ! s’interposa Marot en s’asseyant au bord du lit. Alors, Collet ? La fille t’a plaqué et t’as voulu lui flanquer la frousse, c’est ça ?

— La fille, quelle fille ?

Christian roulait des yeux comme des boules de loto.

— La fille, quelle fille, la came, quelle came ! grogna Marot. Qu’est-ce qu’y a ? J’parle pas bien français ?

— J’vous assure… Vous d’vez faire erreur…

Marot hocha la tête.

— C’te bonne paire ! Évidemment qu’on se goure. Pas vrai, Tana, qu’on se goure ?

— On n’arrête pas, confirma l’inspecteur en soulevant le capot de la platine.

Marot fila une claque amicale sur la nuque de l’étudiant.

— Bon allez ! Te bile pas, mon poulet, la fille s’est mise à table. Alors tu nous racontes ça peinard et tu t’en tires avec un avertissement. Terminé, on tire un trait et tu retournes te coucher.

Christian, complètement réveillé à présent, commença à se rebiffer, certain de son bon droit.

— Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? gueula-t-il. Qui vous êtes, d’abord ? Des flics ?

Marot gloussa.

— T’en connais d’autres qui pourraient comme ça entrer chez les gens en pleine nuit et foutre tout en l’air ? demanda-t-il.

— Faites voir vos cartes !

Tana se retourna et tendit la main vers l’étudiant.

— Eh, mets-la un peu en veilleuse, tu veux ? T’es plus dans la jungle ici !

Christian secoua la tête.

— Des flics racistes, soupira-t-il. J’croyais que ça n’existait plus que dans les polars…

— Hélène Miller, tu connais ?

Christian suffoqua.

— Hélène ? Il est arrivé quelque chose à Hélène ?

Marot fronça les sourcils.

— Dis donc, gronda-t-il, tu m’prends pour un con ?

— Pourquoi m’avez-vous parlé d’Hélène ? insista Christian, fébrile.

— T’étais pas avec elle ce soir ? fit Marot en clignant de l’œil.

— Oui, mais…

— Mais vous vous êtes engueulés, termina le commissaire. Elle t’a envoyé aux prunes et tu t’es foutu en boule.

— Pas du tout. Je l’ai raccompagnée, elle m’a demandé de lui passer un coup de fil demain matin et voilà tout.

— Des craques ! rugit Tana. Tu voulais te l’envoyer, elle voulait pas et tu l’as poursuivie jusque dans son immeuble ! Voilà la vérité !

Christian parut anéanti.

— Elle vous a raconté ça ? souffla-t-il.

— Comme j’te l’dis ! fit Tana, triomphant.

— Deux secondes, Tana, coupa Marot. Vous vous êtes engueulés pour quoi ?

Christian haussa les épaules.

— Des bêtises… Ça n’a pas d’importance.

— Laisse-moi juge de ce qui a de l’importance ou pas, déclara Marot, sèchement. Vas-y. J’t’écoute.

— Une histoire idiote, hésita Christian.

Il jeta un coup d’œil indécis vers Marot.

— J’ai cru voir une des lionnes, se décida Christian. J’ai dû me tromper, mais j’vous jure que j’ai bien cru en voir une ! C’est tout ce boulot que j’ai dû faire chez Lerson, ça m’a sûrement secoué…

Marot plissa le front.

— Lerson ? Le docteur Lerson ?

Christian releva les yeux.

— Oui. Je travaille dans son laboratoire. On s’est tapé toutes les victimes de ces lionnes. Un boulot dingue. Dites… Qu’est-ce qui est arrivé à Hélène ?

Marot ferma les yeux et se pinça la base du nez.

— Tana ?

— Ouais ?

— Remets les fringues de M. Collet en place…