Conclusion
C’est Ptolémée Philopator (221-205 av. J.-C.) qui réduisit l’Égyptienne au rang de la femme grecque, en lui imposant un tuteur pour tout acte juridique ou commercial. L’égalité entre homme et femme, l’une des valeurs essentielles de la civilisation pharaonique, disparaissait.
Un pas supplémentaire fut franchi par le christianisme. Alors que Clément d’Alexandrie, l’un des premiers Pères de l’Église, pensait encore, vers 180 apr. J.-C., qu’« il n’y avait ni mâle ni femelle dans le Christ », son contemporain Tertullien prit une position radicalement hostile à la femme, à laquelle « il n’est pas permis de parler dans l’église, d’enseigner, de baptiser, de faire offrande, ni de réclamer pour elle une part d’une fonction masculine, ni de réciter aucun office de la prêtrise ». Christianisme, judaïsme et islam abonderont dans ce sens, enfermant les femmes dans une infériorité spirituelle.
Il n’en était pas ainsi au temps des pharaons, et il fut justement remarqué que l’étendue des droits des Égyptiennes ne fut nulle part égalée jusqu’à la Première Guerre mondiale. Encore faut-il restreindre cette reconquête moderne à quelques pays et au seul domaine social et économique.
Dans le domaine spirituel, en effet, les sommets atteints par les Égyptiennes ne l’ont plus été depuis l’extinction de la civilisation pharaonique ; ses valeurs étaient trop amples, trop libres, trop créatrices pour être emprisonnées dans des religions dogmatiques.
L’une des dernières grandes figures féminines de l’histoire égyptienne, l’épouse du sage Pétosiris, fut conforme au modèle de la femme accomplie, selon l’antique sagesse. Dans les années 350-330, la vieille cité sainte d’Hermopolis la grande, où se trouvaient la première butte émergée lors de la création et l’œuf du monde, n’était plus qu’une petite ville pauvre. En 333, Alexandre le Grand avait libéré l’Égypte du joug des Perses pour lui imposer celui des Grecs ; jamais plus le pays ne serait gouverné par un pharaon originaire des Deux Terres. Mais, à Hermopolis, le grand prêtre Pétosiris voulut oublier la fatalité de l’Histoire[199]. Chef des prêtres de Sekhmet, grand prêtre de Thot, il voyait le dieu dans son naos, et recommandait aux humains de respecter la règle de Maât en marchant dans la voie de dieu. Pétosiris restaura le temple de Thot, rétablit les horaires de travail, remplit les greniers d’orge et de froment, veilla à l’entretien des jardins et des arbres fruitiers.
Quand il réédifia la chapelle des Épouses divines et celle d’Hathor, il exauça le vœu de son épouse, décrite en ces termes :
Sa femme, son aimée, souveraine de grâce, douce d’amour, à la parole habile, agréable en ses discours, de conseil utile dans ses écrits ; tout ce qui passe sur ses lèvres est à la ressemblance de Maât ; femme parfaite, grande de faveur dans sa ville, tendant la main à tous, disant ce qui est bien, répétant ce que l'on aime, faisant plaisir à chacun ; en l’écoutant, on n’apprend pas le mal, elle qui est très aimée de tous, elle qui se nomme Renpet-Néféret, « L’année parfaite[200] ».
Pétosiris et son épouse, « L'année parfaite », furent inhumés ensemble dans un magnifique tombeau ; selon les paroles du sage, comme on a agi, on sera traité, et c’est bâtir un monument que de laisser derrière soi une bonne parole. Pour trouver le bonheur et atteindre le Bel Occident, il faut être en rectitude et pratiquer l’équité.
Les Égyptiennes connurent un monde où la femme n’était ni l’adversaire ni la rivale de l’homme. Un monde qui leur permettait de s’épanouir comme épouse, comme mère, comme femme au travail, comme initiée aux mystères du temple, sans perdre leur identité au profit du mâle. Un monde où le domaine du sacré, dans sa totalité, leur était accessible.
C’était une femme immense, la déesse Nout, qui avale le soleil au couchant et le met au monde au levant. En elle, chaque nuit, se reproduit l’alchimie de la création ; et, chaque matin, elle fait naître une nouvelle lumière. Avec elle apparaissent tous les êtres vivants, en elle ils s’accomplissent.
Cette perception du rôle de la femme céleste, des déesses, de la polarité féminine dans la création fut à l’origine du respect que la civilisation pharaonique manifesta envers les femmes et du rôle qu’elle leur attribua dans la société, de la grande épouse royale à la maîtresse de maison, de la Divine Adoratrice à la servante.
Il aurait fallu évoquer bien d’autres Égyptiennes, tracer beaucoup d’autres portraits ; le hasard de la conservation des documents nous prive de quantité d’éléments d’informations, et il faut souvent mener de longues enquêtes pour obtenir des indications fiables. Malgré ses imperfections, cet ouvrage est un hommage aux Égyptiennes, rayonnantes et immortelles.
« Que celui qui me verra parée de mon collier prie pour moi et m’offre des fleurs, demandait une belle dame, originaire de la cité de Mendès ; que l’on se souvienne de mon beau nom ». Oui, l’historien a le devoir de faire revivre les « beaux noms » des Égyptiennes, leur aventure, leur exemple.
Lorsqu’on a contemplé Isis magnétisant « le pourvoyeur de vie » (si mal nommé sarcophage), Néfertiti contemplant le soleil, une invitée à un banquet thébain, une porteuse d’offrandes de l’Ancien Empire, la sérénité lumineuse de Néfertari, le sourire de Maât, comment pourrait-on oublier un seul instant les Égyptiennes ?
[1] Papyrus Harris I, 79, 8-9 et 13.
[2] Statue conservée au musée du Caire : CG 42.072.
[3] Voir H. Junker, Die Stundenwachen in den Osirismysterien, Wien, 1910.
[4] Voir, par exemple, M.-O. Jentel, De la « Bonne Déesse » à la « Mauvaise Femme » : Quelques avatars du motif de la femme-serpent, Échos du monde classique. Classical Views, Calgary 28 n°2, 1984, p. 283-9.
[5] Voir L.V. Žabkar, Hymns to Isis in Her Temple at Philae, Hanover/London, 1988.
[6] Voir F. Junge, Isis und die ägyptischen Mysterien, in Aspekte des spätägyptischen Religion, Wiesbaden, 1979, pp. 93-115.
[7] Voir W.B. Emery, Archaic Egypt, 1967, p. 65 sq.
[8] Esna V, pp. 107 et 281.
[9] La déesse s'incarne dans un coléoptère, l'Agrynus notodanta, qui peut être lumineux, et produit sa descendance à travers une autogenèse.
[10] Texte de la tombe de Rekhmirê (Urkunden IV, 1077, 1.6-8).
[11] Textes des Sarcophages II, 161a ; littéralement : « Je suis celui-ci (pen) et celle-là (ten) »
[12] Voir le livre fondamental de J. Assmann, Maât, l'Égypte pharaonique et l’idée de justice sociale, 1989.
[13] Sur cette découverte et l'étude archéologique de la tombe, voir G.A. Reisner, A History of the Giza Necropolis, vol. II, completed and revised by W. Stevenson Smith : The Tomb of Hetep-Heres, the Mother of Cheops, Cambridge (Massachusetts), 1955 ; M. Lehner, The Pyramid Tomb of Hetep-Heres and the Satellite Pyramid of Khufu, Mainz, 1985.
[14] L'un des mots qui sert à désigner la chaise à porteurs, hetes, est aussi le nom d'un des sceptres qu'utilise la reine et qui lui permet, notamment, de consacrer un édifice en le transformant en « centre de production » d'énergie sacrée.
[15] « Fille du roi » est également un titre : voir M.A. Nur El Din, in Orientalia Lovaniensia Periodica 11, 1980, pp. 91-98. Voir aussi A.-S. Naguib, in Studies Kakosy, 1992, pp. 437-447.
[16] Troisième possibilité : « Le Vivant (un dieu non précisé) l'aime. »
[17] Voir D. Dunham and W. Simpson, The Mastaba of Queen Mersyankh III, G 7530-7540, Giza Mastabas I, Boston, 1974.
[18] Deux groupes distincts : le premier formé de trois femmes (dont la supérieure, en tête), le second de sept femmes, dont quatre adultes et trois plus jeunes, de taille décroissante.
[19] Voir G.A. Wainwright, Seshat and the Pharaon, JEA 26, 1941, pp. 30-40.
[20] Voir M. Verner, SAK 8, 1980, p. 243 sq.
[21] Voir J. Malek, JSSEA 10, 1979-1980, pp. 229-241.
[22] Voir G. Jéquier, Fouilles à Saqqarah. La pyramide d'Oudjebten, Le Caire, 1928 ; Les Pyramides des reines Neit et Ipouit, 1933.
[23] Sur le cas Nitocris, voir LdÄ IV, 513-514.
[24] Voir B. Van de Walle, La « Quatrième pyramide » de Gizeh et la légende de Rhodopis, in : L'Antiquité classique, III, 1934, pp. 303-312 ; C. Coche-Zivie, Nitocris, Rhodopis et la troisième pyramide de Giza, BIFAO 72, p. 115 sq.
[25] Montouhotep : « (Le faucon guerrier) Montou est en paix » ; Amenemhat : « (Le dieu caché) Amon se manifeste (littéralement : est en avant) » ; Sésostris : « L'homme de la (déesse) puissante ».
[26] C'est-à-dire le cobra et le vautour, correspondant à la Haute et à la Basse-Égypte.
[27] Voir C. Dolzani, Il Dio Sobk, Roma, 1961, et LdÄ, 39, 1984,995-1032.
[28] En égyptien, hekaou-khasout, « les chefs des pays étrangers ». Voir J. Van Seters, The Hyksôs, New Haven and London, 1966. L'origine et l'identification des Hyksôs demeurent des thèmes controversés.
[29] Demeure une incertitude sur la lecture de son nom ; pour certains égyptologues, il s'agit de Néférou-Sobek.
[30] Sur ce point, voir C. Vandersleyen, L'Égypte et la vallée du Nil, tome 2, p. 117, note 2.
[31] On devrait transcrire ce nom Iâh-Mosis, puisqu'il s'agit du même mot Iâh, « dieu-lune », que dans le nom de la reine ; mais l'habitude de transcrire Ahmosis a été prise, et l'on trouvera souvent le nom de la reine écrit Ah-Hotep, Ahhotep.
[32] Traduction approximative ; les haou-nebout, dans ce contexte, semblent désigner « les îlots du Nord », c’est-à-dire les zones aquatiques du Delta reconquises grâce à l’action d’Iâh-Hotep.
[33] Urkunden IV, 21. 3-17.
[34] Voir M. Eaton-Krauss, The Coffins of Queen Ahhotep, Consort of Seqeni-en-Rê and mother of Ahmose, Chronique d'Égypte XLV/130, 1990, pp. 195-205.
[35] On pourrait également transcrire Iâh-Mosé, mais l'usage a consacré « Ahmès » ; la seconde partie du nom, Néfertari, sera reprise par la première grande épouse royale de Ramsès II.
[36] Chou est la vie, Tefnout la Règle.
[37] Voir, par exemple, L. Manniche in Acta orientalia 40, 1979, pp. 11-19.
[38] Voir notamment S. Ratié, La Reine Hatchepsout, sources et problèmes, Leyde, 1979 ; Hatchepsout, femme-Pharaon, Les Dossiers d'archéologie, n°187, novembre 1993.
[39] Pour C. Vandersleyen, la documentation ne permet pas de lui attribuer un règne de plus de trois ans.
[40] C'est-à-aire le fils de la puissance divine qui l'a fait devenir roi, et pas obligatoirement le fils charnel du monarque décédé.
[41] Urkunden IV, 59, 16-60, 4.
[42] Dans l'une des versions égyptiennes de la création, Atoum engendre le premier couple divin en se masturbant, autrement dit en façonnant l'Univers avec sa propre substance, de manière que l'unité habite toutes les formes de manifestation. La « main du dieu » Atoum, donnant naissance, fut considérée comme son épouse. En portant ce titre, les reines étaient associées au processus d'autogenèse, dans son aspect primordial.
[43] Notamment à partir de la statue conservée au Metropolitan Museum of Art de New York, Inventaire n°29.3.2.
[44] Voir J. Yoyotte, Kêmi XVIII, 1968, pp. 85-91.
[45] Sur cette femme solaire, voir BIFAO 90, 1990, pp. 85 et 88.
[46] Voir P.F. Dorman, The Monuments of Senenmut, London/New York, 1988 ; The Tombs of Senenmut, San Antonio.
[47] P.F. Dorman pense que la tombe 71 servait de chapelle et la tombe 353 de caveau.
[48] Voir, par exemple, les hypothèses de S. Ratié, Attributs et destinée de la princesse Néférourê, BSEG 4, 1980, pp. 77-82.
[49] Peut-être cette obésité était-elle considérée comme un signe de richesse et d'abondance.
[50] Deux obélisques au début du règne, deux pendant les années 15-16 ; deux ont complètement disparu, un seul se trouve encore en place à Karnak, la pointe du quatrième gît à l'angle nord-ouest du lac sacré.
[51] Hatchepsout s'exprime tantôt au masculin, tantôt au féminin, montrant qu'elle est homme-femme et incarne à elle seule le couple royal.
[52] Selon des études récentes, Hatchepsout serait la « créatrice » de la Vallée des Rois, et son tombeau serait le premier creusé sur le site.
[53] Voir C. Jacq, Maître Hiram et le roi Salomon.
[54] Voir E. Danielus, in Kronos, Glassboro, N. I. 1, n°3, pp. 3-18 et n°4, pp. 9-24.
[55] Sur le harem, voir le chapitre 49.
[56] Musée du Caire, Journal d'entrée 38257.
[57] Voir D. Wildung, BSFE 125, 1992, pp. 15-28. La radiographie a prouvé que, sous la coiffe, une sorte de bonnet de perles bleues, se dissimulaient un uraeus et des boucles d'oreilles. À l'origine, la reine portait une couronne à deux plumes, encadrant un soleil, et à cornes de vache, faisant d'elle l'incarnation d'Hathor.
[58] Sur Néfertiti et son rôle historique, voir C. Jacq, Néfertiti et Akhénaton, le couple solaire, 1990.
[59] Voir C. Traunecker, BSFE 107, 1986, p. 17-44.
[60] Akhénaton semble avoir eu une épouse « secondaire », nommée Kiya, pour laquelle le roi avait fait construire des chapelles dans le domaine sacré d'Aton. Son nom ne fut pas inscrit dans un cartouche, et elle ne porta pas de couronnes. Après l'an 12, l'histoire du règne d'Akhénaton plonge dans l'obscurité. Peut-être le roi choisit-il, pour lui succéder, une femme pharaon dont le nom était Ankh-Khéperou-Râ Néfernéferou-Aton, et qui aurait régné pendant plus de deux ans. Ce pharaon (s'il s'agit bien d'une femme !) ne pouvait être Méritaton, la fille d'Akhénaton.
[61] Voir K. Bosse-Griffiths, The Great Enchantress in the little Golden Shrine of tutankhamun, JEA 59, 1973, pp. 100-108.
[62] Dans mon roman La Reine Soleil, j'ai proposé une explication à l'insolite comportement de la veuve de Toutankhamon qui aurait tenté, par une sorte de provocation raisonnée, de provoquer un sursaut des autorités égyptiennes contre les menées hittites.
[63] Voir R. Hari, Horemheb et la reine Moutnedjémet, Genève, 1964.
[64] Un groupe statuaire de Turin montre un sphinx femelle adorant le nom de la reine Moutnedjémet placé dans un cartouche ; faut-il en déduire qu'elle a régné ? Voir E. Strouhal et G. Callender, The Bulletin of the Australian Center for Egyptology 3, 1992, pp. 67-75.
[65] Sur Mout, voir H. Te Velde, JEOL 26, 1979-80, pp. 3-9.
[66] Sur Touy, voir L. Habachi, RdE 21, 1969, pp. 27-47.
[67] Journal d'entrée 37484.
[68] Sur la Vallée des Reines, voir C. Leblanc, Ta Set Néférou. Une nécropole de Thèbes-ouest et son histoire, I, Le Caire, 1989 ; La Vallée des Reines, Dossiers de l'archéologie, Dijon, 1992.
[69] En égyptien, ta set néférou. Autres traductions : « place de la perfection », « place de la beauté », « place des enfants royaux ». Elles ne sont pas exclusives les unes des autres.
[70] Voir H. Schmidt / J. Willeitner, Nefertari, Mainz, 1994.
[71] Voir G. Thausing et H. Goedicke, Nofretari. A Documentation of the Tomb and its Decoration, Graz, 1971 ; In the Tomb of Nefertari. Conservation of the Wall Paintings, Santa Monica, The J. Paul Getty Trust, 1992.
[72] Voir A.R. Schulman, Diplomatic Marriage in the Egyptian New Kingdom, JNES 38, 1979, pp. 177-193.
[73] Sur la nature de ce temps perturbé, les interprétations diffèrent. On a souvent écrit que Ramsès avait fait cesser pluie et neige ; mais il fut noté que sécheresse et chaleur étaient, en réalité, des conditions climatiques anormales pour un hiver anatolien. Il est probable que, pour rétablir l'harmonie, Ramsès a fait pleuvoir.
[74] Voir M. Broze, La Princesse de Bakhtan. Essai d'analyse stylistique, Bruxelles, 1989.
[75] Voir, par exemple, H.Altenmüller, JEA 68, 1982, pp. 107-115 ; du même auteur, in : After Tutankhamun, Londres/New York, 1992, pp. 141-164.
[76] Certains érudits considèrent qu’il se superpose à celui de Siptah.
[77] Sur ce personnage, voir H. Altenmuller, SAK 19, 1992, pp. 15-36.
[78] Caire, CG 52644.
[79] Pour chaque temple existaient un ou plusieurs « dépôts de fondation », enfouis dans le sol et comprenant des objets miniatures, garantissant la croissance et la prospérité de l'édifice. Dans le dépôt de fondation du temple de Taousert se trouvaient des blocs de grès et des briquettes de faïence bleue à son nom, des amulettes florales et en forme de cuisse de taureau (symbole de puissance), de tête de taureau, de poissons, des outils en cuivre, etc. À Bubastis, dans le Delta, fut découvert un trésor, composé de vases d'or et d'argent, au nom de Taousert.
[80] Arsinoé n'est pas le seul exemple de femme divinisée. À l'époque tardive, la dame Oudjarénès fut considérée comme une sainte et priée comme une divinité dans le septième nome de Haute-Égypte (voir Revue d’égyptologie 46, 55 sq.). Les femmes, comme les hommes, pouvaient atteindre l'état de « sainteté », et la notion de « sainteté féminine » provient sans nul doute d'Égypte.
[81] Voir S. Sauneron, Un document égyptien relatif à la divinisation de la reine Arsinoé II, BIFAO LX, 1960, pp. 83-109.
[82] Voir E. Flamarion, Cléopâtre. Vie et mort d'un pharaon, Paris, Gallimard, 1993.
[83] Voir F. Le Corsu, BSFE 82, 1978, pp. 22-32.
[84] Sur l'uraeus - et non la vipère - qui aurait tué Cléopâtre, voir J. A. Josephson, A Variant Type of the Uraeus in the Late Period, JARCE 29, 1992, pp. 123-130.
[85] Au Nouvel Empire furent composés des « chants d'amour » dont nous extrayons le cheminement de la femme amoureuse. Sur ces textes, voir S. Schott, Les Chants d'amour de l'Égypte ancienne, Paris, 1956 ; P. Vernus, Chants d'amour de l'Égypte antique, Paris, 1992
[86] Ces organes bénéficiaient d'un traitement attentif lors de la momification. Pendant l'Ancien Empire, bandages et bandelettes soulignaient les caractéristiques sexuelles de la femme, seins et organes génitaux, lesquels recevaient un bourrage fait de linges ou étaient enduits d'une pâte résineuse.
[87] Voir P. H. Schulze, Frauen im Alten Ägypten, pp. 69 et 70.
[88] Voir J. A. Omlin, Der Papyrus 55001 und seine satirisch-erotische Zeichnungen und Inschriften, Turin, 1973.
[89] Voir C. Jacq, L’enseignement du sage Ptah-Hotep, maxime 18.
[90] Voir, par exemple, S. Allam, Quelques aspects du mariage dans l'Égypte ancienne, JEA 67, 1981, pp. 116-135. Les contrats étudiés datent de la XXIe dynastie, mais s'inspirent de modèles antérieurs.
[91] Voir, par exemple, W. K. Simpson, JEA 60, 1974, pp. 100-105.
[92] Au sens de : nourris-la.
[93] Musée du Caire, JE 51280.
[94] Découverte à Abydos, elle date de la fin de la XIIe dynastie (musée de l'université de Liverpool, E. 7081).
[95] Urkunden IV, 1369, 4-16.
[96] Musée du Caire, JE 47397.
[97] New York, Metropolitan Museum of Art, Inventaire n°26.8.117.
[98] Sur le lien symbolique de la perruque avec la maternité et la fécondité, voir, par exemple, C. Karlshausen, in Amosiadès. Mélanges Vandersleyen, 1992, pp. 153-173.
[99] Il existait une affreuse recette pour détruire les cheveux d'une rivale (dont les ingrédients ne sont pas identifiés), mais elle était accompagnée du remède pour guérir la malheureuse.
[100] Caire CG 18576 = JE 26046.
[101] Dendera, localité de Haute-Égypte, était l'un des principaux lieux de culte de la déesse Hathor ; on peut encore y contempler le dernier état de son temple, édifié sous les Ptolémées, et dont les parois sont couvertes de textes remarquables.
[102] Musée du Caire, CG 52663 = JE 44920.
[103] Esna V, p. 235.
[104] Papyrus de Berlin n°199, traduction G. Lefebvre, in La Médecine égyptienne de l’époque pharaonique, Paris, 1956. Voir aussi T. Bardinet, Les Papyrus médicaux de l’Égypte pharaonique, Paris, 1995.
[105] Les quatre briques sont l'incarnation de quatre déesses : la grande (Nout, le ciel), l'aînée (Tefnout, la polarité féminine du premier couple), la belle (Isis) et l'excellente (Nephtys).
[106] Le mot « mammisi », créé par Champollion, dérive de l'égyptien ancien per-meset, qui signifie « lieu de la naissance ».
[107] Pour des représentations de l'allaitement, voir F. Maruéjol, ASAE 69, 1983, pp. 311-319.
[108] Cet acte est ainsi évoqué dans le papyrus Louvre 3148 : Ô untel, quand ta mère t'a enfanté dans ce monde, elle a annoncé le beau nom te concernant.
[109] Musée du Caire, CG 34125.
[110] Voir J. Leclant, Le Rôle du lait et l’allaitement d’après les Textes des pyramides, Journal of Near Eastern Studies, vol. X, n°2, 1951, p. 123 sq. Il existe une triple naissance de Pharaon : naissance au jour (celle de tout individu), naissance à la vie éternelle (après l’épreuve du jugement), naissance à la royauté (le couronnement). L’allaitement de couronnement, « pour qu’il y ait un roi », fut encore pratiqué à Rome. Il est à noter que l’expression « la nourrice des hommes » désigne le pharaon lui-même (Kitchen, Ramesside Inscriptions II, 336, 7-8.
[111] Voir J. Loose, Laborious « Rites de passage »: Birth Crisis in this World and in the Beyond, Sesto Congresso Internazionale di Egittologia, Atti II, Turin, 1993, pp. 285-9.
[112] Voir A. Erman, Zaubersprüche für Mutter und Kind, aus dem Papyrus 3027 des Berliner Museums, Berlin, 1901.
[113] Voir, par exemple, J. Bulté, Talismans égyptiens d'heureuse maternité, Paris, 1991.
[114] Voir M. Lichtheim, Ancient Egyptian Literature III, pp. 58-59.
[115] Stèle British Museum 147 ; voir M. Lichtheim, Ancient Egyptian Literature III, pp. 59-65.
[116] Textes des sarcophages, chapitre 146.
[117] Le sens de ce nom est difficile à préciser : « la souveraine » ou « celle qui ravit ».
[118] Voir ASAE VIII, 1907, p. 272.
[119] Musée du Caire, JE 66624 (fin Ve dynastie).
[120] Texte de la tombe thébaine de Nébamon (n°90), pour son épouse Teye.
[121] Sagesse d’Ani, maxime 38.
[122] Voir A. H. Gardiner, A Dynasty XX deed of Adoption, JEA 26, 1960, p. 23 sq. ; E. Cruz-Uribe, A new look at the Adoption Papyrus, JEA 74, 1988, pp. 220-3 ; C.J. Eyre, The Adoption Papyrus in Social Context, JEA 78, 1992, pp. 207-221.
[123] Voir JEA 70, 1984, pp. 92-105. Un papyrus de Deir el-Médineh menace l'homme adultère de mutilations et d'exil.
[124] Voir D. Franke, LdA VI, 1279-1289.
[125] Voir M. Guilmot, Lettre à une épouse défunte, Zeitschrift für ägyptische Sprache 99, 1973, pp. 94-103. La lettre était attachée à une statuette de femme en bois, recouverte de plâtre et peinte. Sur les lettres aux défunts, voir A. H. Gardiner et K. Sethe, Egyptian Letters to the Dead, Londres, 1928.
[126] Gardiner et Sethe, op. cit., p. 5.
[127] Stèle d'Abydos, musée du Caire, CG 1578.
[128] Par exemple la province de Neith, la ville de Rekhty, le domaine de Serket.
[129] Voir la publication de B. Macramallah, Le Mastaba d'Idout, fouilles à Saqqarah, Le Caire, 1935.
[130] Voir B.M. Bryan, Evidence for Female Literacy from Theban Tombs of the New Kingdom, BES 6, 1984, pp. 17-32 ; Non-Royal Women's Titles in the 18th Egyptian Dynasty, Newsletter ARCE 134, 1986, pp. 13-16. Voir notamment les tombes thébaines nos 69, 84, 147, 148, 162.
[131] Voir kmT 5/4, 1994, p. 20.
[132] Voir JJ. Janssen, Literacy and Letters at Deir el-Medina, in Village Voices, Leiden, 1992, pp. 81-94 ; D. Sweeney, Women's Correspondance from Deir el-Medinen, Sesto Congresso Intemazionale di Egittologia, Atti II, Turin, 1993, pp. 523-529.
[133] Voir H. G. Fischer, Egyptian Studies I, p. 71 sq. ; E. B. Harer et Z. el Dawakhly, Obstetrics and Gynecology 74, 1989, 960-1. Péseshet signifie « celle qui partage, divise, arbitre », peut-être « celle qui diagnostique ».
[134] Voir D. Cole, DE 9, 1987, pp. 25-29.
[135] Voir D. Cole, Obstetrics for the Women of Ancient Egypt, DE 5, 1986, pp. 27-33.
[136] Papyrus de Kahoun, n°2.
[137] Voir M. T. derchain-Urtel, Synkretismus im ägyptischer Ikonographie. Die Göttin Tjenenet, Wiesbaden, 1949.
[138] Voir B. Bryan, BES 4, 1982, pp. 35-54 ; D. Nord, in Studies in Ancient Egypt, the Aegean and the Sudan, Boston, 1981, pp. 137-145.
[139] Voir H. G. Fischer, Egyptian Women, p. 9.
[140] Voir W.A. Ward, The Case of Mrs. Tchat and her sons at Beni Hassan, GM 71, 1984, pp. 51-9. Sur les femmes trésorières, voir aussi E. Thompson, The Bulletin of the Australian Centre for Egyptology 3, 1992, pp. 77-83.
[141] Voir LdÄ II, 290.
[142] Papyrus Grenfell I, XXVII et XXXII.
[143] Mastaba de Leyde = Vandier, Manuel VI, p. 66,
[144] Voir J. Janssen, A Notable Lady, Wepwawet 2, 1986, pp. 30-31.
[145] Selon le papyrus Anastasi V.
[146] Voir A. H. Gardiner, The Inscription of Mes, Leipzig, 1905.
[147] La signification de ce nom, our. en r, est obscure ; il fait peut-être allusion à la grandeur de la parole.
[148] Voir S.B. Pomeroy, Apollonia (also called Senmonthis), wife of Dryton : woman of two cultures : paper delivered at the colloquium on « Social History and the Papyri », Columbia University, 9 April 1983.
[149] Son sarcophage fut découvert sur le site de Deir el-Bahari ; il est conservé au musée du Caire (JE 47267).
[150] Par exemple, dans la tombe de Pahéri à El-Kab et dans la tombe thébaine 165.
[151] Voir J. Vandier, Manuel VI, p. 117.
[152] Voir H. G. Fischer, Varia, p. 62.
[153] Pour l'existence des coiffeuses (irit-sheni), voir H. G. Fischer, Egyptian Studies I, p. 72, n°23 et p. 47, fig. 14 et pl. 15.
[154] Voir H. G. Fischer, Egyptian Woman, p. 20.
[155] Voir H. Thompson, JEA 26, 1940, p. 68 sq.
[156] Relief néo-memphite de Nefersekhem-Psammétique, musée du Caire, JE 10978.
[157] Voir H. G. Fischer, Egyptian Woman, pp. 4-5.
[158] Papyrus Turin 3, 11-4, 1.
[159] Papyrus Brooklyn 35. 1446.
[160] Voir J. Cerny, The Will of Naumakhte, JEA 31, 1945, p. 29 sq.
[161] Voir H. G. Fischer, LdÄ IV, 1100-1105.
[162] On désigne souvent ces équipes par le terme grec de phyles. Dans la hiérarchie féminine, on distingue les grades suivants : « les purifiées (ouâbout) », « celles qui veillent (oureshout) », « celles qui aiment ou sont aimées (merout) » et, au sommet, « celles qui servent la puissance divine (hemoutneter) ».
[163] Voir, par exemple, Y. Koenig, le papyrus Boulaq 6, Le Caire, 1981, pp. 105-107 ; K.A. Kitchen, Ramessiae Inscriptions, II, 264. 5-11.
[164] Stèle de La Haye ; voir Zeitschrift für ägyptische Sprache 61, p. 83 sq., et le godet à onguent du musée du Louvre, n°E 25298.
[165] Voir F. Daumas, Les objets sacrés de la déesse Hathor à Dendera, RdE 22, 1970, pp. 63-78. Sur la déesse Hathor, voir S. Allam, Beiträge zum Hathorkult, Munich, 1963 ; C.J. Bleeker, Hathor und Thot, Leiden, 1973.
[166] Voir S. Schott, Les Chants d'amour de l'Égypte ancienne, p. 99.
[167] Voir W. Guglielmi, Die Göttin Mr. t. Entstehung und Verehrung einer Personifikation, Leiden, 1991.
[168] Voir J. Leclant, Mélanges Mariette, 1961, p. 251 sq. ; P. Barguet, L'Origine et la Signification du contrepoids de collier-menât, BIFAO LII, 1953, pp. 103-515.
[169] Voir, par exemple, Y.M. Harpur, GM 38, 1980, pp. 53-61.
[170] Voir H. Wild, Sources orientales VI, 1963, pp. 37-117.
[171] Musée du Caire, CG 42199.
[172] Voir J. Leclant, Tefnout et les Divines Adoratrices thébaines, MDIAK XV, pp. 166-171.
[173] Pour la liste des épouses du dieu et des Divines Adoratrices, voir LdÄ II, 792 sq.
[174] Musée du Caire, CG 61028.
[175] Le sens du nom ka-ro-mâmâ est inconnu.
[176] Sur Karomama, voir J. Yoyotte, BSFE 64, 1972, p. 31 sq.
[177] Musée du Caire, CG 39194.
[178] Voir M. Werbrouck, Les Pleureuses dans l'ancienne Égypte, 1938.
[179] Voir H. G. Fisher, Varia, pp. 39-50.
[180] Voir H. Junker, Die Stundenwachen in den Osirismysterien, Wien, 1910 ; R.O. Faulkner, The Lamentations of Isis and Nephtys, Mélanges Maspero I, 1934, p. 337 sq., et The Songs of Isis and Nephtys, JEA 22, 1936, p. 121 sq.
[181] Stèle fausse porte de Kanéfer, musée du Louvre E. 11.286.
[182] Stèle Louvre E 15591.
[183] Musée du Caire CG 1392 (provenant du mastaba n°88 de Saqqara).
[184] Voir E. Edel, Das Akazienhaus, Munich, 1970.
[185] Voir Mélanges Mokhtar, Le Caire, 1985, p. 389 sq.
[186] Musée du Louvre E 10655.
[187] British Museum 1280; voir M. Gitton, Les Divines Épouses de la XVIIIe dynastie, p. 79 sq.
[188] Voir kmT 4/2, 1993, p. 35.
[189] Stèle 22120 d'Akhmim.
[190] Livre des morts, chapitre 30.
[191] Voir Sources orientales 6, p. 81.
[192] Voir Edwards, Amuletic Decrees of the Late New Kingdom, 1960, pp. 81-84 et C. Ziegler, Naissance de l'écriture (catalogue), p. 301.
[193] Voir H. de Meulenaere, Retrouvaille de la dame Taniy, in Pyramid Studies, 1988, pp. 68-72. Le nom « Taniy » est d'interprétation difficile ; peut-être signifie-t-il « la libérée du mal ».
[194] L'expression utilisée ici est, d'ordinaire, réservée aux reines.
[195] À savoir sa capacité de respirer pour l'éternité.
[196] Cercueil conservé à la Washington Gallery of Art, Saint Louis ; voir Aménophis III, le Pharaon-Soleil, Paris, 1993, p. 270.
[197] Voir J.-C. Goyon, Le Papyrus du Louvre n°3279, Le Caire, 1966. Le nom Taouaou signifie peut-être « la lointaine ».
[198] Voir S. Snape, GM 39, 1986, pp. 61-64.
[199] Voir G. Lefebvre, ASAE XX, XXI et XXII pour les textes du tombeau de Pétosiris.
[200] Inscriptions du tombeau de Pétosiris 58, 8-11.a.