V
ASPASIE
OU PÉRICLÈS A TROUVÉ SON MAÎTRE
(432 AV. J.-C.)

QUE possède-t-il encore, celui qui a vu partir son épouse et demeure solitaire en ce monde ?

(Épitaphe de Marathonis à son épouse Nicopilis)

 

— Je t’aime, Aspasie. Davantage encore qu’il y a vingt ans.

Comme chaque matin avant de partir vers la Pnyx, Périclès serra longuement Aspasie contre lui et l’embrassa.

Attendrie, elle soupira. Elle refermait la porte du logis quand un jeune homme qui attendait dans l’ombre bondit sur le seuil et entra.

— Alcibiade ! s’écria-t-elle, étonnée. Toi, déjà ?

— Ah, chère Aspasie ! s’exclama le nouveau venu en se jetant à ses pieds. Je t’en supplie, écoute ma plainte : je meurs d’amour pour toi !

D’abord stupéfaite, elle prit le parti d’éclater de rire.

— Viens, lui dit-elle. Tu es le premier des invités. Que veux-tu boire ?

— Je suis très sérieux ! affirma l’autre sans se relever. Depuis que je te connais, je suis amoureux… Ta beauté me fascine. Oui, je t’aime !

Aspasie ne sut quelle attitude adopter. Elle n’appréciait guère Alcibiade et s’en méfiait beaucoup. Intelligent et débauché, le jeune homme accumulait provocations et scandales ; mais elle ne pouvait pas le congédier. C’était le neveu de Périclès et l’élève favori de Socrate ! D’un ton plus sec, elle lui jeta :

— Ne sois ni impertinent ni stupide. D’ordinaire, c’est aux femmes du Pirée que tu t’en prends ! Oublies-tu que je pourrais être ta mère ? Et surtout, j’aime Périclès et je lui suis fidèle !

— Oh, rien ne t’y oblige ! Tu n’es pas sa femme, après tout !

Aspasie blêmit sous l’insulte et essaya de se contrôler. En fait, le jeune insolent disait à voix haute ce qu’Athènes murmurait : elle passait pour une intrigante, une courtisane qui avait séduit un homme politique important.

— Ta beauté m’a toujours séduit, Aspasie ! reprit le jeune Alcibiade en la couvant d’un regard brûlant. Ta conversation, ta culture soulèvent mon admiration. Tu es la femme la plus désirable de toute la Grèce ! Comment peux-tu douter de ma passion ?

Elle doutait surtout de sa sincérité ! Si Alcibiade la jugeait si séduisante, s’il désirait l’ajouter à ses conquêtes, c’était par défi, par ambition. Ou pour nuire à Périclès, dont il enviait le bonheur.

Elle cherchait comment ne pas lui montrer sa répulsion. De nouveaux arrivants la tirèrent d’embarras. Elle s’exclama :

— Sophocle ! Phidias ! Hérodote… Ah, quelle joie de vous voir !

Ces trois-là étaient des amis inséparables. À soixante-quatre ans, Sophocle était l’écrivain le plus célèbre du moment. Plus jeune, l’aristocratique Hérodote était déjà l’historien officiel d’Athènes. Quant à Phidias, il était le héros de la cité : Périclès avait confié à cet architecte le soin de la rénover. Jamais la splendeur des monuments athéniens n’avait suscité tant d’admiration.

— Eh bien, quelles nouvelles ? demanda Aspasie en invitant ses hôtes à prendre place.

Elle claqua dans ses mains ; de tous côtés jaillirent des serviteurs qui s’empressèrent d’apporter des boissons fraîches, des vins, des fruits et des plats qui dégageaient un fumet exquis.

— Ah, s’écria Sophocle, tu nous reçois toujours comme des princes. Participer à ton cénacle est un plaisir et un honneur.

— Vous n’avez pas répondu à ma question, dit-elle. Les nouvelles ?…

Un silence embarrassant s’installa.

— Ma foi, elles ne sont pas trop bonnes, grommela enfin Hérodote.

— Thucydide, l’opposant à Périclès, complote ! expliqua Phidias. Il reconstitue des clubs d’aristocrates et va nous créer des ennuis…

Ce n’était pas le vrai sujet de l’inquiétude ambiante, Aspasie le devinait. Certes, Périclès faisait des envieux. Depuis bientôt trente ans, il gouvernait Athènes et était réélu. On lui avait confié une autorité absolue qu’il n’avait même pas réclamée !

L’arrivée de Socrate fit diversion. Il aperçut Alcibiade et se précipita dans ses bras. Gênée, Aspasie dissimula une grimace.

— Cher Alcibiade ! disait le philosophe à son élève. Mais quelle est cette vilaine robe pourpre dont tu t’es affublé ? N’as-tu pas honte ?

— Il devrait ! jeta Aspasie. Mais il aime la provocation…

— Et ton chien, Alcibiade ? demanda Socrate. Celui que tu as payé… Combien ? Sept mille drachmes ? Quelle folie !

— Je lui ai coupé la queue avant-hier, répondit-il avec un rire satisfait.

Les invités le considérèrent en écarquillant les yeux.

— Quoi ? fit le philosophe. Mais tu es fou ! Pourquoi as-tu fait cela ?

— Quand j’ai dépensé une fortune pour cet animal, répliqua le jeune homme très content de lui, tout Athènes en a parlé pendant deux décades. Mais depuis quelques jours, les conversations s’apaisaient. Je voulais trouver une bonne raison de les relancer…

L’anecdote n’étonna pas Aspasie. Le neveu de Périclès était vaniteux et cruel, il aurait tué père et mère pour faire jaser.

— Quel chef-d’œuvre nous prépares-tu ? demanda-t-elle à Sophocle, soucieuse de trouver un sujet de conversation plus intéressant.

— Je travaille à un Œdipe Roi, répondit l’écrivain… Mais je doute qu’il ait le même succès que mon Antigone. En fait, l’auteur qui monte, chère Aspasie, c’est Euripide. N’est-ce pas, Socrate ?

Le philosophe approuva, ajoutant :

— Mais ses pièces ont peu de succès. On lui reproche de s’écarter des traditions. Pourtant, Euripide sait mieux que quiconque décrire les passions humaines ! Son seul défaut est de croire, comme Thucydide, la femme inférieure à l’homme. Il m’a confié qu’il préparait une tragédie sur la magicienne Médée. Vous savez, celle qui tua ses enfants pour se venger…

— Je suis impatient de voir cette pièce ! s’écria Sophocle. Les personnages d’Euripide sont si vrais, ses dialogues si réalistes ! J’aime ses héros ! Contrairement à ceux de notre collègue Eschyle, qui remettent leur sort entre les mains des dieux, ceux d’Euripide veulent être maîtres de leur destin !

Le silence retomba. Il devint si épais qu’Aspasie elle-même ressentit de la gêne. Passant du coq à l’âne, Hérodote demanda :

— Aspasie, est-il vrai que la mère de Périclès, six jours avant sa naissance, rêva qu’elle était menée dans le lit d’un lion ?

— C’est exact. Et quand son fils vint au monde, chacun fut frappé par l’aspect allongé et monstrueux de sa tête !

Chacun rit poliment avant de replonger dans le silence. Seul Alcibiade paraissait à l’aise : il se goinfrait en regardant Aspasie avec un regard goulu, plein de vanité, d’arrogance et d’envie.

— Dites-moi ce qui se passe, fit-elle en les fixant l’un après l’autre. Que me cachez-vous ?

— Cela fait longtemps que tu vis avec Périclès ? demanda soudain Phidias.

C’était à peine une question. Plutôt une constatation. Presque un reproche, faillit-elle noter. Ou le début d’un interrogatoire ? Elle n’avait aucune raison de l’éviter.

— Vingt ans. Vous le savez tous très bien.

— Et comment as-tu fait sa connaissance ? insista l’architecte.

Elle traduisit : Comment une jeune inconnue, une étrangère sans fortune, était-elle parvenue à séduire celui qui, déjà, passait pour l’homme politique grec le plus en vue ?

— C’est simple, révéla-t-elle avec franchise. J’avais seize ans quand j’ai, avec mon amie Thargélie, quitté notre île natale de Milet pour venir à Athènes. Je devais y retrouver mon compatriote Hippodamos…

— L’architecte ? Je le connais bien ! confirma Phidias à ses amis.

— C’est lui qui m’a présenté Périclès, poursuivit Aspasie dont l’émotion renaissait à l’évocation de ce souvenir. Il avait quarante-trois ans. Il était beau comme un dieu… Mais il était marié. Depuis sept ans. Et il avait deux enfants.

— Xanthippos et Paralos, rappela Phidias. Ah, leur mère était… comment dire ?

— D’une excellente famille ! répondit charitablement Aspasie.

— En effet, reconnut Phidias, et elle était la cousine de Périclès ! Mais elle n’avait aucune envergure. Aucune ambition. Aucune culture. Elle était si peu attachée à son époux qu’elle accepta vite le divorce qu’il lui proposa. Oh, elle s’est aussi vite consolée que tu as séduit…

Confus, il se tut. La compagne de Périclès rectifia :

— Je n’ai pas du tout séduit Périclès. Je l’ai croisé, à plusieurs reprises. À l’agora. Au théâtre. C’est sans doute là qu’il m’a remarquée, perdue parmi les trente mille spectateurs qui assistaient à une pièce d’Eschyle. Le lendemain, Thargélie est venue me voir pour m’entraîner au Céramique…

— Le Céramique ? s’étonna Sophocle. Quelle drôle d’idée !

Ce faubourg était proche du jardin de l’Académie où se trouvaient les sépultures des plus glorieux soldats tombés au combat.

— Je sais qu’il s’agit d’un quartier mal fréquenté, reconnut Aspasie.

— Pas du tout ! jeta Alcibiade en ricanant. J’y vais souvent. C’est toujours là que les femmes légères vendent leurs charmes. On y trouve des bosquets, des porches, des abris… j’adore !

— Alors tu dois le savoir, Alcibiade : quand un Athénien est amoureux… ou qu’il cherche à avoir un rendez-vous galant, il le fait savoir en griffonnant sur le mur un poème ou un mot doux, qu’il signe. Et il nomme, bien sûr, la personne qu’il désire rencontrer.

— Ne nous dis pas que Périclès ?… bredouilla Phidias.

— Non. Pas lui ! l’interrompit Aspasie. L’un de ses amis, bien intentionné, a publiquement inscrit combien Périclès avait été séduit par celle qu’il croyait savoir se nommer Aspasie. En déchiffrant cette inscription, j’ai souri. Mais j’ai surtout été troublée quand Thargélie m’a révélé que chaque soir, Périclès en personne s’attardait au Céramique, passait par le jardin et restait quelques instants à guetter du côté de ce graffiti ! Je vous l’avoue : je n’ai pas résisté…

— Tu es venue ?

— Le lendemain soir, oui. C’est ainsi que nous avons fait connaissance. Nous nous sommes aimés. Je croyais que c’était sans lendemain. Périclès a voulu que nous nous revoyions. Mon amour pour lui devint profond. À cette époque déjà, il était le plus loyal et le plus admirable des hommes.

Émue par ces lointains souvenirs, Aspasie réprima un soupir. Ses amis l’observaient, visiblement ennuyés, lorsque de nouveaux philosophes se présentèrent : Protagoras et son collègue Zénon. Deux savants, des habitués du « cercle d’Aspasie ».

Leur mine consternée l’alerta.

— Installez-vous, ordonna-t-elle. Et annoncez-moi vite cette mauvaise nouvelle que vos prédécesseurs n’osent pas me révéler !

Ils se consultèrent du regard. Protagoras déclara :

— Aspasie… l’Assemblée du peuple va bientôt te traduire devant le tribunal populaire pour t’intenter un procès.

Elle accusa le coup, fit bonne figure et tenta de sourire.

— Je m’y attendais depuis longtemps. Et de quoi m’accusera-t-on ? D’être la compagne du strategos autokrator ? De lui avoir donné un enfant ?

— Oui, répondit tout net Protagoras. Ce sont les crimes dont tu devras répondre : être une vulgaire hétaïre qui a débauché Périclès l’Olympien, afficher une liberté de pensée et de mœurs qui scandalise les Athéniens. À leurs yeux, tu es un exemple déplorable pour leurs épouses.

— Les vraies raisons, murmura Phidias, sont tout autres, tu le sais…

Elle hocha lentement la tête.

Ce n’était un secret pour personne : depuis vingt ans, Périclès n’agissait que sur les conseils de celle qui partageait sa vie.

— Périclès néglige la cité, risqua Zénon. Il ne fréquente plus les citoyens. Il se contente d’aller à l’Assemblée et rentre en hâte dans son foyer.

— Pour résumer, avoua Phidias à voix basse, la population te reproche l’influence que tu as sur lui. Souviens-toi, Aspasie, de ce que disait Thémistocle en montrant son fils de cinq ans aux Athéniens : « Voyez ce bambin ! Eh bien, il gouverne le monde ! Car il gouverne sa mère, sa mère me gouverne, je gouverne les Athéniens et les Athéniens gouvernent les Grecs, qui gouvernent le monde… »

Aspasie comprit. Elle sentit une boule lui monter à la gorge et refoula ses larmes. Qui avait, face à l’inactivité et au chômage forcé des Athéniens, insisté pour que soient construits la halle au blé et les nouveaux arsenaux ? Qui, pour assurer la sécurité d’Athènes et de son port, avait demandé que soit édifié un second mur qui relierait la cité au Pirée ?

C’était elle.

Qui avait convaincu Périclès de réquisitionner le trésor de l’île sacrée de Délos, où les riches offrandes dormaient, afin que puissent être entrepris les grands travaux d’Athènes ?

C’était encore elle.

Qui s’était battu pour que les jurés des tribunaux soient – oh, modestement ! – rétribués de deux ou trois oboles par jour afin que cette fonction puisse être accessible à ceux que cette tâche privait du fruit de leur travail ? Qui avait rendu gratuits les spectacles et les festivités autrefois réservés aux plus riches ?

C’était toujours elle. Mais Aspasie, comme Périclès, n’avait jamais voulu gouverner le monde !

— Je n’oublie pas ton appui, dit solennellement Phidias, pour que me soient donnés les moyens de rebâtir les temples détruits par les Perses, de construire le Parthénon, de rénover l’Acropole, et surtout de réaliser la statue chryséléphantine d’Athéna. Cet ouvrage, qui m’a demandé tant de travail, est le chef-d’œuvre de toute ma vie !

— Périclès et toi avez contribué à faire de la Grèce un modèle ! renchérit Zénon. Grâce à vous, des Athéniens sans fortune ont établi des colonies à l’étranger. Nos trois cents trières de combat assurent la sécurité de toute la Méditerranée !

— Je n’oublie pas non plus, avoua humblement Socrate, que je te dois l’art de l’éloquence. Oui, tu m’as beaucoup appris. Ah, pourquoi n’as-tu jamais écrit ?

— Elle l’a fait ! affirma Sophocle. Elle m’a montré ses vers qui…

— Je les ai lus, coupa Alcibiade. Ils sont en effet dignes de Sapho !

Ce compliment était ambigu : la grande poétesse Sapho passait, elle aussi, pour une débauchée car elle ne s’intéressait qu’aux femmes et à la beauté. D’un geste, Protagoras écarta Alcibiade et vint s’incliner devant leur hôtesse :

— Je n’ai jamais lu tes œuvres, Aspasie. Mais s’ils sont de la qualité des discours de Périclès, ils passeront à la postérité.

Dans le cercle des intimes, nul n’ignorait que c’était Aspasie qui les rédigeait.

— Et quoi qu’il arrive, ajouta tristement Zénon, ton nom, Aspasie, restera dans l’Histoire, associé à celui de Périclès.

— Ces paroles sonnent à mes oreilles comme une oraison funèbre ! se fâcha-t-elle.

— Parce que votre temps à tous deux est révolu ! Place aux jeunes ! Que sonne enfin l’heure de l’aristocratie ! lança Alcibiade.

Dans ses yeux perfides, Aspasie ne lisait plus aucune passion mais un mépris goguenard. Socrate mis à part, tous jetèrent à l’éphèbe un méchant regard. D’une voix sombre, Protagoras ajouta :

— Le pire, c’est que sans le vouloir, Périclès a déclenché lui-même les hostilités. Ce matin, il venait justement plaider ta cause à l’Assemblée…

— Ma cause ? fit Aspasie. Que veux-tu dire ?

— Il demandait que soit changée la loi sur le mariage et la citoyenneté.

Cette fameuse loi, Aspasie la connaissait mieux que personne : elle interdisait tout mariage entre un citoyen athénien et une étrangère à la cité. Cette mesure était destinée à réserver les profits de l’Empire grec aux seuls Athéniens. Ce matin, en la quittant, Périclès ne lui avait rien dit. De peur, sans doute, de faire naître un espoir qui serait sûrement déçu.

— Bien entendu, poursuivit le savant, l’Assemblée s’y est opposée.

— Elle a objecté que cette proposition cachait un motif personnel, continua Protagoras. Et que Périclès était le plus mal placé pour vouloir changer la loi puisque c’était lui-même qui l’avait fait voter autrefois.

— Juste avant qu’il ne fasse ma connaissance, murmura-t-elle.

Ainsi, Périclès était puni par là où il avait péché : soucieux de préserver hier les intérêts égoïstes des Athéniens, il lui était aujourd’hui interdit d’épouser Aspasie : native de l’île de Milet, elle était considérée comme une étrangère.

— Je ne serai donc pas sa femme, admit-elle. Notre fils ne sera jamais citoyen. Qu’importe puisque nous nous aimons.

— Puissiez-vous vieillir ensemble ! dit Socrate.

 

L’après-midi approchait. Alcibiade fut le premier à s’éclipser. Les autres, qui faisaient partie du groupe des vieux fidèles, avaient ce jour-là bien du mal à la quitter. On eût dit qu’ils voulaient la protéger.

Enfin, ils partirent et elle attendit le retour de Périclès.

Et s’il ne revenait pas ? Si, humilié par le refus de l’Assemblée, il commettait une folie ?

Le temps coulait ; le soir était tombé. Les servantes et les esclaves s’étaient éloignés. Elle se sentit soudain isolée, pareille à Pénélope. Ces amis, qu’elle invitait chaque jour, n’étaient qu’un dérivatif à son attente. Car elle ne vivait que dans l’espoir d’être près de Périclès. Lui seul, par sa présence, savait vraiment la combler.

Enfin, la porte s’ouvrit. Dans l’ombre, elle aperçut la silhouette tant aimée. Mais ce soir, le héros d’Athènes, Périclès l’Olympien, était secoué de sanglots. Elle se jeta dans ses bras.

Alors, comme chaque soir quand il revenait de la Pnyx, Périclès serra longuement Aspasie contre lui et l’embrassa.

Elle fut aussitôt rassurée : il était là, et c’était l’essentiel.

 

Aspasie fut jugée et condamnée pour crime de « libre pensée ». Phidias, lui, fut accusé d’impiété et exilé.

Deux ans plus tard, la peste ravagea Athènes ; le peuple estima Périclès responsable de ses souffrances. Celui dont on avait toujours salué l’honnêteté et qu’on appelait l’incorruptible fut écarté du pouvoir puis condamné par un tribunal populaire.

Il succomba à l’épidémie de peste en 429 avant Jésus-Christ.

Son enfant illégitime, le jeune Périclès, survécut.

Plus tard, il fut admis à Athènes comme citoyen.

Après la mort de Périclès, nul ne sait ce qu’Aspasie devint.

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