1.
Je t’appelle mon Dieu mon amour tu m’as
fait
je t’oubliais tu ne m’oubliais pas
mon moi t’appelle tu le prépares à
t’accueillir tu inspires son désir
je t’appelle maintenant ne m’abandonne
pas
je t’appelle tu m’as devancé appels
urgents fréquents en tous genres je les entends de loin je reviens
tu m’appelles je t’appelle
oui Seigneur tu as effacé tout ce que j’ai
fait de mal pour ne pas punir mes mains qui m’ont séparé de toi
tu as devancé tout ce que j’ai fait de bien
pour récompenser tes mains qui m’ont fait
Tu étais avant que je sois je n’étais pas
tu n’avais pas à me garantir d’être et pourtant je suis c’est ta
bonté qui a devancé tout ce que tu m’as fait tout ce dont tu m’as
fait
non tu n’avais pas besoin de moi je n’ai
rien de bien qui aurait pu t’aider mon Seigneur mon Dieu rien pour
te servir comme soulager ta fatigue dans l’action privée de moi ta
puissance n’aurait pas faibli
je n’ai pas à te cultiver comme une terre
si je ne te cultive pas tu ne deviens pas terre inculte
je suis ton esclave tu es mon culte
le bien me vient de toi l’être me vient de
toi qui me fait être
moi le destinataire du bien
2.
Ta créature résiste. C’est un acte de ta
grande bonté.
Même un bien qui te serait inutile ni égal
à toi ne peut manquer puisque tu peux le faire.
Qu’avais-tu à gagner en faisant le ciel et
la terre au commencement ?
Que la nature spirituelle et la nature
physique disent alors ce que tu avais à gagner quand tu les as
faites dans ta sagesse ?
Avec elles tout le reste était en suspens,
même informe et à l’état d’ébauche. La nature spirituelle ou la
nature physique s’éloignaient de toi dans l’anarchie, la
dissemblance. L’informe issu de la nature spirituelle avait plus de
valeur que s’il était un corps formé. L’informe issu de la nature
physique avait plus de valeur que s’il n’était rien du tout. Choses
informes qui restaient en suspens dans ta parole tant que cette
parole ne les rappelait pas à ton unité pour leur donner une forme
et les rendre toutes très bonnes dans l’Un – c’est-à-dire toi, bien
suprême.
Qu’avais-tu à gagner à cette existence,
même informe, qu’elle ne devait qu’à toi ?
3.
Qu’avais-tu à gagner à l’existence de la
matière physique, même invisible et inorganisée – ce qu’elle
n’aurait même pas été si tu ne l’avais pas faite ?
Précisément parce qu’elle n’était pas, tu
n’avais rien à gagner à son existence.
Et qu’avais-tu à gagner à l’ébauche de la
créature spirituelle, à cette nuit liquide comme abyssale,
dissemblable de toi, si cette même parole ne l’avait pas tournée
vers cette même parole qui l’avait faite, et ne l’avait pas faite
lumière en l’éclairant ? Pas comme son égale mais conformée
pourtant à la forme égale à toi.
De même que pour un corps, être n’équivaut
pas forcément à être beau, sans quoi aucun corps ne serait
difforme. De même pour un être créé, vivre n’équivaut pas forcément
à vivre sagement, sans quoi il serait immanquablement sage. Mais
son bonheur, c’est d’adhérer toujours à toi de peur qu’en se
détournant de toi, il ne perde la lumière qu’il a obtenue en se
tournant vers toi. Et ne retombe alors dans une existence pareille
à la nuit abyssale.
Oui, nous aussi, qui par notre âme sommes
une créature spirituelle, en nous détournant de toi, notre lumière,
nous avons été autrefois une nuit vivante, et nous souffrons encore
des restes de cette noirceur avant de devenir ta justice dans ton
fils unique, montagnes de Dieu, après avoir été tes condamnations,
immense abîme.
4.
Pour moi, ta description des débuts de la
création – « lumière, et lumière il y a » – correspond
raisonnablement à la créature spirituelle. Une sorte de vie déjà,
et que tu devais éclairer. Mais tu n’avais rien à gagner à
l’existence d’une vie que tu pouvais éclairer, et tu ne gagnais
rien non plus, une fois qu’elle était là, à l’éclairer. Cette vie
informe ne t’aurait pas plu si elle n’avait été lumière que du
simple fait d’exister et de par sa contemplation de la lumière
éclairante et de par son adhésion. Elle ne tient son existence, et
son existence dans le bonheur, qu’à ta grâce, qui en la changeant
en mieux l’a convertie à ce qui ne peut changer ni en mieux ni en
pis. C’est ce que toi seul tu es. Tu es le seul, tout simplement.
Toi pour qui vivre et vivre dans le bonheur ne sont pas deux choses
différentes puisque le bonheur c’est toi.
5.
De quoi pourrais-tu manquer pour le bien
que tu es à toi-même si ces créatures n’existaient pas du tout ou
si elles restaient informes ? Tu ne les as pas faites par
besoin mais dans ta grande bonté. Oui, tu les as retenues et
converties à une forme. Mais ta joie, pour être complète, n’a pas
besoin d’elles. Tu es perfection et tu n’aimes pas leur
imperfection. Elles tirent de toi leur perfection parce que c’est
ton plaisir. Et non parce que tu serais imparfait et que tu devrais
tirer ta perfection de leur perfection.
Oui, ton souffle est bon. Il a été élevé
au-dessus des eaux et non élevé par les eaux comme s’il avait
reposé en elles. Quand on dit que ton souffle se repose dans des
êtres, c’est en fait lui qui les fait reposer en lui. Et ta volonté
indestructible et immuable, qui se suffit en elle-même, a été
élevée au-dessus de la vie que tu avais faite. Pour cette vie,
vivre n’est pas la même chose que vivre dans le bonheur. Elle vit
même quand elle flotte dans sa nuit. Il lui reste alors à se
tourner vers celui qui l’a faite, à vivre de plus en plus près de
la source de vie, et à voir la lumière dans sa lumière, devenir
perfection, illumination, bonheur.
6.
M’apparaît alors l’énigme de la trinité
que tu es, mon Dieu.
Parce que toi, père, tu as fait le ciel et
la terre au commencement de notre sagesse, ta sagesse née de toi,
égale à toi, coéternelle – c’est ton fils.
Nous avons dit beaucoup de choses sur le
ciel de ciel, sur la terre invisible et inorganisée, les abîmes
noirs, à propos de la nature spirituelle, fluide informe et
vagabond si elle ne se tournait pas vers celui qui en faisait une
vie, et par son illumination une belle vie, et qui n’était pas le
ciel de ciel, fait après entre l’eau et l’eau. J’avais déjà avec le
nom même de Dieu le père qui a fait ces choses, et le fils avec le
nom de commencement dans lequel il a fait ces choses. Croyant que
mon Dieu est trinité comme je le croyais, je cherchais la troisième
personne dans ses saints propos. Et voilà. Ton souffle au-dessus
des eaux. Voilà la trinité, mon Dieu, père, fils et souffle saint,
créateur de toute créature.
7.
Mais pourquoi ?
Lumière véridique, j’applique mon cœur
contre toi : il ne m’apprenait rien.
Dissipe ses ténèbres et dis-moi, je t’en
supplie, mère charité, je t’en supplie, dis-moi pourquoi ce n’est
seulement qu’après avoir nommé le ciel et la terre invisible et
inorganisée, et la nuit au-dessus de l’abîme, que tes Écritures ont
nommé ton souffle ?
On ne pouvait donc pas en faire mention
sans dire qu’il était élevé au-dessus de quelque chose ? Et ce
n’était sans doute possible qu’à la condition d’indiquer d’abord
cette chose au-dessus de laquelle on pourrait comprendre que ton
souffle a été élevé. Comme ce n’était ni au-dessus du père ni
au-dessus du fils, on ne pouvait pas dire qu’il était élevé
au-dessus de rien. Il fallait par conséquent commencer par la chose
au-dessus de laquelle il a été élevé pour pouvoir en faire mention
par la suite comme celui qu’il convenait de ne présenter qu’élevé
au-dessus. Mais pourquoi était-ce la seule façon convenable de
l’introduire ?
8.
Et à partir de là, il faut comprendre avec
ton envoyé que ton amour, comme il dit, a été déposé dans nos cœurs
par le souffle saint qui nous a été donné
1. Il nous initie aux
expériences spirituelles, nous fait découvrir la voie la plus haute
de l’amour, et s’agenouille devant toi pour nous faire connaître la
science la plus haute de l’amour du Christ.
Oui,
voilà pourquoi, le plus haut dès les débuts, il était élevé
au-dessus des eaux.
Mais à qui parler, et comment parler du
poids de la cupidité qui entraîne dans l’abîme abrupt, et de
l’élévation de l’amour par ton souffle qui était élevé au-dessus
des eaux ? À qui en parler ? comment en parler ? Ce
n’est pas une réalité spatiale comme si nous étions immergés pour
émerger ensuite. C’est à la fois ça et pas ça. Il s’agit d’affects,
d’amours. L’immondice de notre esprit nous fait couler parce que
nous aimons les tourments, et la sainteté de ton esprit nous
soulève parce qu’il aime la quiétude. Notre cœur haussé vers toi,
où ton souffle était élevé au-dessus des eaux. Et venir au repos le
plus haut quand notre âme aura traversé les eaux sans
substance.
9.
L’ange a coulé. L’âme humaine a
coulé.
Ils ont dévoilé l’abîme de toute la
création spirituelle qui serait restée dans un noir profond si tu
n’avais dit : Lumière.
Et lumière il y a eu.
Toute intelligence soumise de ta cité
céleste a adhéré à toi, s’est reposée dans ton souffle élevé
invariablement au-dessus de tout ce qui change. Sinon le ciel de
ciel serait lui aussi en soi un abîme noir. Mais maintenant il est
lumière dans le Seigneur. Et à cette inquiétude malheureuse des
esprits qui coulent et exhibent leur nuit radicale, privés du
vêtement de ta lumière, tu manifestes la grandeur de la créature
raisonnable que tu as faite. Rien de ce qui t’est inférieur, pas
même elle-même à elle-même, ne peut suffire au bonheur de son
repos. C’est toi, notre Dieu, qui éclaireras notre nuit. Nous te
devons notre vêtement.
Notre nuit sera comme un midi.
Donne-toi à moi mon Dieu redonne-toi à moi
j’aime c’est peu ? j’aimerais encore plus pour le savoir
impossible de mesurer
combien me manque d’amour
pour en avoir assez pour que ma vie coure se jeter dans tes bras
sans détours se cacher dans le secret de ton visage tout ce que je
sais c’est le malheur que je suis sans toi hors de moi ou en moi
toute richesse qui n’est pas mon Dieu est pauvreté
10.
Mais est-ce que le père ou le fils
n’étaient pas eux aussi élevés au-dessus des eaux ? Si c’est
au sens d’un corps dans l’espace, même le Souffle saint ne l’était
pas. Mais au sens de la haute invariable divinité surplombant tout
ce qui change, alors le père et le fils étaient élevés au-dessus
des eaux. Mais pourquoi l’avoir dit seulement de ton Souffle ?
Pourquoi l’avoir dit seulement de lui comme s’il s’agissait d’un
lieu qu’il aurait occupé et qui n’était pas un lieu, de lui seul
dont on a dit qu’il est un don de toi ?
Dans ce don nous trouvons le repos. Nous
jouissons de toi.
Notre repos c’est notre lieu.
L’amour nous élève.
Ton Souffle bienveillant soulève notre
bassesse des portes de la mort.
Notre paix c’est vouloir le bien.
Le poids des corps leur confère un lieu,
propre à chacun. Il ne les tire pas forcément vers le bas mais vers
un lieu qui leur est propre. Le feu s’élève. La pierre tombe. Ils
sont entraînés par leur poids. Ils se destinent au lieu qui est le
leur. Quand on verse de l’eau sur l’huile, l’huile remonte à la
surface. Les deux sont entraînées par leur poids. Elles se
destinent au lieu qui est le leur.
Tout ce qui n’est pas à sa place n’a pas
de repos. Une fois à sa place, il trouve le repos.
Mon amour c’est mon poids.
Où que je sois emporté c’est lui qui
m’emporte.
Le don que tu nous fais nous enflamme,
nous élève.
Nous brûle et nous fait partir.
Faire l’ascension du cœur.
Chanter le chant par degrés
2.
Ton feu, ton bon feu nous brûle et nous
fait partir, partir en haut vers la paix de Jérusalem.
ma joie c’est la joie de ceux qui m’ont
dit allons dans la maison du Seigneur
3
La volonté bonne nous y introduira. Nous
ne voudrons rien d’autre qu’y rester pour toujours.
11.
Bonheur de la créature qui n’a pas connu
autre chose.
Elle-même aurait été autre chose si le don
que tu as fait, élevé au-dessus de tout ce qui change, ne l’avait
pas élevée, à peine faite et sans intervalle de temps, en
l’interpellant par ce mot : lumière, et si elle n’avait pas
été faite lumière.
Oui, nous distinguons deux temps :
nous étions nuit et nous sommes devenus lumière.
On a dit ce que cette créature serait si
elle n’était pas éclairée : d’abord quasi liquide et noire.
Pour faire apparaître la cause qui l’a rendue différente – elle
deviendrait lumière en se tournant vers la lumière
indéfectible.
Comprenne qui pourra. C’est toi qu’on doit
interroger. Pourquoi me tourmenter comme si c’était à moi
d’éclairer chaque homme venant au monde ?
4
12.
Qui peut comprendre la trinité
toute-puissante ?
On pense pouvoir parler d’elle, mais
est-ce qu’il s’agit bien d’elle ?
Rares
sont ceux qui savent de quoi ils parlent quand ils parlent d’elle.
On débat, on s’oppose. Mais sans la paix intérieure, personne ne
peut voir cette vision.
Je voudrais faire réfléchir les hommes sur
trois aspects d’eux-mêmes. Trois aspects très différents de cette
trinité. Mais je leur propose cet exercice pour leur prouver et
leur faire sentir qu’ils en sont loin. Je parle de ces trois
aspects : être, connaître, vouloir. Je suis, je connais, je
veux. Je suis un être de savoir et de volonté. Je sais que je suis
et que je veux. Je veux être et savoir. Ces trois aspects dépendent
d’une vie indivisible, vie une, intelligence une, essence une.
Distinction indivisible mais distinction tout de même. Comprenne
qui peut. Face à lui-même, qu’il s’observe, qu’il se voie et qu’il
me dise. Mais quand il aura trouvé quelque chose et qu’il me l’aura
dit, qu’il ne pense pas avoir déjà trouvé l’être immuable au-dessus
de ces choses, être immuable, savoir immuable et volonté immuable.
Est-ce que ces trois aspects impliquent là aussi une trinité ?
ou est-ce que les trois existent en chacune d’elle pour être trois
à chacune ? ou est-ce les deux à la fois ? et que de
façon étonnante, la simplicité étant en même temps une
multiplicité, l’infini soit sa propre fin de sorte que l’être même
est, se connaît, se suffit à lui-même immuablement dans une infinie
grandeur d’unité. Qui est capable d’imaginer cela ? qui peut
trouver comment l’exprimer ? qui pourrait se prononcer à la
légère ?
13.
Poursuis tes aveux. Ma confiance.
Dis au Seigneur ton Dieu :
Saint saint saint Seigneur mon Dieu
nous avons tous été immergés dans ton nom
père fils et souffle saint
nous immergeons dans ton nom père fils et
souffle saint
5
De son christ, Dieu a fait un ciel et une
terre parmi nous : les membres spirituels et charnels de son
assemblée. Et notre terre aussi avant d’être formée par
enseignement était invisible et inorganisée. Nous étions recouverts
par la nuit de l’ignorance. Tu instruis l’homme en le punissant.
Tes condamnations sont un abîme immense. Mais parce que ton souffle
était élevé au-dessus des eaux, ton amour n’a pas abandonné notre
malheur. Tu as dit : Lumière. Changez, le royaume de Dieu est
proche
6. Changez. Lumière.
Et dans notre affolement intérieur nous
nous sommes souvenus de toi, Seigneur, sur la terre du Jourdain, la
montagne égale à toi qui s’est faite toute petite devant
nous
7.
Alors notre nuit nous a dégoûtés.
Nous nous sommes tournés vers toi et il y
eut la lumière.
Nous étions la nuit autrefois, maintenant
nous sommes la lumière dans le Seigneur.
14.
Mais si nous sommes lumière, c’est par
notre confiance. Pas encore parce que nous avons vu la lumière.
L’espoir nous sauve. Mais espérer ce qu’on a sous les yeux, ce
n’est plus espérer
8.
L’abîme parle toujours à l’abîme. Ta voix
de cataracte.
L’homme qui a dit : je n’ai pas pu
vous parler comme à des êtres spirituels mais comme à des êtres
physiques
9, tout en sachant qu’il n’a pas encore
atteint son but. Et oubliant ce qui est derrière lui, tendu vers
son but, il gémit d’accablement. Assoiffé, il se projette vers le
Dieu vivant comme les cerfs à la source. Quand arriverai-je ?
dit-il. Avec le désir de revêtir son habitation du ciel
10. Il
appelle l’abîme profond. Ne vous conformez pas à l’air du temps,
dit-il, laissez-vous transformer par l’intelligence nouvelle. Ne
faites pas les enfants quand il faut réfléchir.
Mais faites-vous tout petits devant le vice pour devenir des
adultes qui réfléchissent. Stupides Galates, mais qui vous a
envoûtés ?
11
Mais ce n’est plus sa voix, c’est la
tienne. De tout en haut, tu as envoyé ton Souffle par
l’intermédiaire de celui qui s’est élevé sur les sommets et a
ouvert les cataractes de sa générosité.
Fleuve impétueux : joie de ta
cité.
Et l’ami du fiancé soupire après la joie.
Aux premières traces du Souffle en lui. Mais au fond de lui il
gémit encore, dans l’attente de l’adoption, de la délivrance de son
corps.
Soupirs de joie. Il appartient à la
fiancée. Il l’aime jalousement. Il est l’ami du fiancé. Il l’aime
jalousement. Lui-même ne s’aime pas. Quand il appelle l’abîme,
c’est avec ta voix de cataracte et non la sienne. Il aime
jalousement cet abîme et a peur que, comme Ève piégée par l’astuce
du serpent, leurs propres sentiments ne se gâtent en s’éloignant de
la pureté de notre fiancé, ton fils unique.
La lumière sera spectaculaire quand enfin
nous le verrons comme il est. Et que je ne mangerai plus jour et
nuit le pain de mes larmes quand on me demande chaque jour :
où est ton Dieu ?
12
15.
Et moi aussi je demande : mon Dieu où
es-tu ?
Ah ! tu es là.
Je retrouve un peu d’air avec toi quand je
m’abandonne à un cri d’aveu et de joie aux sons d’une fête
célébrée.
Mon âme est encore triste. Elle replonge
et se fait abîme. Ou plutôt elle a le sentiment d’être encore
abîme.
Ma confiance lui parle. Ma confiance que
tu as allumée dans la nuit, au-devant de mes pas.
Pourquoi es-tu triste, l’âme ?
pourquoi me tourmenter ? oh espère dans le Seigneur. Sa parole
éclaire tes pas.
Espère. Persévère. La nuit passe – mère
des criminels. Et passe la colère du Seigneur. Autrefois, nous
avons été les fils de la colère. Nous avons été la nuit. Nous en
traînons encore les résidus dans un corps mis à mort à cause du
péché avant le souffle du matin, avant la fuite des ombres.
Espère dans le Seigneur.
Contemplation matinale debout.
À lui je me confierai pour toujours.
Debout vision matinale.
Mon visage délivré.
Mon Dieu fera même revivre nos corps
mortels pour le souffle qui habite en nous, et qui a été élevé avec
amour au-dessus de notre nuit intime et liquide.
Et dans ce voyage, nous avons reçu en gage
la promesse d’être lumière dès à présent que notre espoir nous
sauve. Nous sommes fils de la lumière et fils du matin. Nous ne
sommes plus fils de la nuit ni de l’ombre (que pourtant nous avons
été).
Tu es le seul à pouvoir nous départager
dans cet état d’incertitude dans lequel est toujours plongée la
connaissance humaine. Tu mets nos cœurs à l’épreuve. Tu appelles la
lumière jour et nuit le noir. Sinon qui d’autre pourrait faire la
distinction ? Et qu’avons-nous que nous n’ayons pas reçu de
toi ? Tirés de la même masse, tu as fait de nous des vases
d’éclat et d’autres tu en as fait des vases d’outrage.
16.
Qui d’autre sinon notre Dieu a fait pour
nous cette voûte supérieure au-dessus de nous dans tes écritures
divines ?
Oui : le ciel se repliera comme un
livre
13.
Aujourd’hui il est tendu comme une peau
au-dessus de nous
14.
L’autorité de ton écriture divine s’est
accrue aujourd’hui que sont morts les mortels que tu avais chargés
de nous la diffuser.
Tu sais, Seigneur, tu sais bien comment tu
as revêtu de peau l’humanité quand le péché l’a rendue mortelle. Et
pareillement tu as étiré
comme une peau le ciel
de ton livre – tes paroles qui s’accordent et que tu as fait placer
au-dessus de nous par d’autres mortels. Oui, leur mort a consolidé
l’autorité de tes propos dont ils étaient les diffuseurs, et elle
étend maintenant son pouvoir sur tout ce qui est au-dessous. Tant
qu’ils vivaient ici-bas, elle n’avait pas un tel pouvoir. Tu
n’avais pas encore étiré le ciel comme une peau. Tu n’avais pas
encore dilaté partout la renommée de leur mort.
17.
Nous verrons, Seigneur, le ciel fabriqué
de tes doigts
15.
Éclaircis notre vue du nuage dont tu l’as
recouverte.
Le ciel témoigne de toi qui donnes
l’intelligence aux tout petits. Finis, mon Dieu, ta louange dans la
bouche des petits, des tout petits encore au sein.
Nous ne connaissons pas d’autres livres
capables à ce point de rabaisser la prétention, de rabaisser
l’ennemi, l’adversaire qui s’oppose à ta réconciliation en prenant
la défense du crime.
Je ne connais pas, Seigneur, je ne connais
pas d’autres paroles aussi pures capables de me persuader ainsi de
tout avouer, de plier le cou sous ton joug et de m’inviter à
t’honorer librement.
Je veux les comprendre, père bienveillant.
Permets-le car je suis soumis, et tes paroles sont solides pour qui
se soumet.
18.
Il y a d’autres eaux au-dessus de ce
firmament, je crois, des eaux immortelles et cachées au
pourrissement de la terre. Elles louent ton nom.
Tes anges, peuples supracélestes, louent
ton nom. Ils n’ont pas besoin de lever les yeux sur cette voûte,
pour lire et connaître tes paroles. Oui, ils ont toujours ton
visage sous les yeux. Ils peuvent lire, sans succession de
syllabes, ce que veut ton éternelle volonté. Lecture, élection,
dilection. Ils lisent tout le temps et ce qu’ils lisent ne s’en va
jamais. Élection et dilection pour lire ton dessein qui ne change
jamais. Leur codex ne se ferme pas. Leur livre ne se replie pas.
Parce que toi tu es comme cela pour eux. Tu es éternellement. Tu
les as mis au-dessus
de cette voûte, que tu as
placée au-dessus des peuples d’en bas pour que ces peuples lèvent
les yeux sur elle et découvrent ton amour, ton messager à la
condition temporelle, toi qui as fait le temps.
Oui, il y a dans le ciel, Seigneur, ton
amour. Et ta vérité jusque dans les nuages. Les nuages s’en vont
mais le ciel reste. Les prêcheurs de ta parole s’en vont de cette
vie vers une autre vie mais ton écriture reste jusqu’à la fin des
temps et s’étend sur tous les peuples. Le ciel et la terre s’en
vont mais tes paroles ne s’en vont pas. Cette peau se repliera.
L’herbe au-dessus de laquelle elle s’étendait passera avec tout son
éclat mais ta parole reste pour toujours.
Maintenant, dans l’énigme des nuages, à
travers le miroir du ciel, au-delà de ce qu’il est, ta parole nous
apparaît. Car nous avons beau être les enfants chéris de ton fils,
ce que nous serons n’a pas encore été manifesté
16. Il nous a
observés à travers les maillons de la chair. Nous a caressés et
enflammés. Nous courrons derrière son parfum. Aussitôt que ce que
nous serons sera manifeste, nous serons semblables à lui parce que
nous le verrons enfin tel qu’il est.
Oh Seigneur, le voir tel qu’il est, c’est
bien ce qui ne nous est pas encore possible.
19.
Absolument tu es. Tu es le seul à tout
connaître. Tu es immuable. Ta connaissance est immuable. Ta volonté
est immuable. Ton essence : une connaissance et une volonté
immuables. Ta science est immuable, sa volonté est immuable. Ta
volonté est immuable, sa connaissance est immuable.
Et pour toi, il est injuste que la lumière
qui se sait immuable puisse être connue du monde changeant qu’elle
a éclairé.
C’est pourquoi je suis pour toi comme une
terre aride. Incapable d’être ma propre lumière, incapable d’être
mon propre assouvissement.
près de toi la source de la vie et dans ta
lumière voir la lumière
20.
Qui a rassemblé les amers
17 en une seule
communauté ?
Ils n’ont qu’un seul but : un bonheur
temporel et terrestre auquel ils sacrifient tout, quelles que
soient les fluctuations diverses de leurs innombrables
soucis.
Qui, Seigneur, si ce n’est
toi ?
Tu as dit aux eaux de se rassembler dans
un unique rassemblement, au sec d’apparaître en ayant soif de toi,
parce que la mer est à toi, que tu l’as faite, et que tes mains ont
fabriqué la terre aride
18.
Ce qu’on appelle mer, c’est le
rassemblement des eaux et non l’amertume des volontés.
Oui, tu contiens les âmes cupides et
méchantes, tu fixes des limites aux eaux qui gonflent et sur
lesquelles leurs flots viennent se fracasser. C’est bien la mer que
tu as faite sur l’ordre de ta puissance qui s’étend sur tout.
21.
Et les âmes qui ont soif de toi, qui
t’apparaissent différentes, par leur désir, séparées de la
communauté des eaux amères, tu les irrigues d’une source cachée de
douceur pour que la terre aussi donne son fruit.
Oui, elle donne son fruit.
Et sur ordre de toi, Seigneur Dieu, notre
âme fait germer des actions d’amour, chacune selon son espèce. Elle
aime son prochain en subvenant à ses besoins physiques. Semence
qu’elle porte en elle sur le mode de la réciprocité, notre
compassion venant en effet de notre propre infirmité qui nous
pousse à subvenir à ceux qui manquent de tout, et à leur porter
secours par réciprocité, comme nous voudrions qu’on nous porte
secours si nous venions nous aussi à manquer de tout. Depuis les
choses de première nécessité, comme l’herbe à semence, jusqu’à une
solide assistance protectrice et réconfortante, comme l’arbre à
fruits, ou à bienfaits, pour arracher la victime d’une injustice de
la main du puis
sant, avec la garantie
réconfortante et solide de pouvoir se réfugier à l’ombre d’un
jugement juste.
22.
Oh Seigneur, je t’en prie, fais naître
comme tu sais le faire, comme tu donnes la gaieté et le talent, oh
fais naître de la terre la vérité.
Que la justice abaisse son regard du haut
du ciel. Que dans la voûte du ciel des lumières soient
faites.
Partageons notre pain avec l’affamé.
Invitons chez nous le sans-abri. Habillons qui est nu. Ne rejetons
pas ceux qui appartiennent à notre semence.
Tu vois comme sont bons les fruits nés sur
la terre.
Oh ! notre lumière éclate à
temps.
Agir sur cette terre, c’est récolter les
fruits du bonheur là-haut. Contempler la parole de vie et
apparaître alors comme des lumières dans le monde, accrochées dans
le ciel de ton écriture.
Tu discutes avec nous. Tu veux que nous
distinguions l’intelligible du sensible, comme le jour et la nuit.
Certains d’entre nous se consacrent à l’intelligible, d’autres au
sensible. Et alors tu n’es plus seul dans le secret de ton
jugement, comme avant l’existence du ciel, à séparer la lumière et
le noir. Mais tes créatures spirituelles, chacune à sa place dans
ce même ciel, par la révélation de ta faveur sur tout le globe,
brillent sur la terre, séparent le jour et la nuit et servent à
distinguer les temps. Les choses anciennes ont passé, les choses
nouvelles sont là. Le salut est plus proche de nous qu’au moment où
nous sommes entrés dans la fidélité. La nuit est avancée. Le jour
approche. Tu couronnes l’année de tes bienfaits. Tu envoies des
ouvriers pour ta moisson que d’autres se sont fatigués à
semer
19. Tu en envoies même d’autres semer pour
une ultime moisson.
Tu combles les vœux que nous formulons. Tu
bénis les années du juste. Mais toi tu es toujours le même. Tes
années n’ont pas de fin. Tu prépares même un grenier pour les
années passées.
23.
Oui, aux temps voulus, tu donnes sur la
terre les biens du ciel.
Oui, le Souffle fait à l’un le don de dire
la sagesse – la grande lumière –, pour ceux qui aiment la lumière
de la vérité, transparente comme au commencement du jour.
Le même Souffle fait à un autre le don de
dire la science – la petite lumière –, et à un autre encore la
confiance, à un autre le don de guérir, à un autre le pouvoir de
faire des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre le
discernement des différents souffles, à un dernier la diversité des
langues.
Tous ces dons ce sont les étoiles. Oui,
tous ces dons sont dus au même Souffle qui les distribue à chacun
particulièrement, et comme il veut. Il fait apparaître les astres.
Il les manifeste pour le bien de tous
20.
Mais ce discours savant, qui contient tous
les mystères, qui varient selon les temps comme la lune, et les
autres objets de connaissance comme les étoiles, sont différents de
l’éclatante blancheur de la sagesse, bonheur du jour qui s’annonce,
et ne sont que le commencement de la nuit. Mais elles sont
nécessaires à ton esclave très prudent pour s’adresser à ceux à qui
il n’a pas pu parler comme à des êtres inspirés mais à des êtres de
chair. Il ne parle de sagesse qu’à des êtres parfaits. L’être
humain est comme un petit enfant dans le Christ. Il ne boit que du
lait tant qu’il ne peut assimiler une nourriture solide, et tant
que son regard ne peut supporter la vue du soleil. Mais sa nuit
n’est pas un désert. Il doit se contenter de la lumière de la lune
et des étoiles.
Tu discutes avec nous de tout ça avec une
grande sagesse, ô notre Dieu, dans ton livre – ton ciel – pour que
nous puissions tout distinguer et contempler avec étonnement, même
si c’est encore en fonction des signes et des temps, des jours et
des années.
24.
Mais pour commencer, allez vous laver,
allez vous nettoyer, détachez-vous du mal, que je ne le voie plus,
pour faire apparaître la terre aride.
Apprenez à faire le bien. Défendez les
droits de l’orphelin. Défendez la veuve, pour faire pousser sur la
terre l’herbe nourricière et l’arbre fruitier.
Très bien, expliquons-nous, dit le
Seigneur, pour faire des lumière dans la voûte du ciel et pour
éclairer la terre.
Un riche demandait à un maître
bienveillant que faire pour obtenir la vie éternelle
21. Il
prenait le Seigneur pour un homme comme les autres et rien de plus.
Mais le maître est bienveillant parce qu’il est Dieu. Et le maître
bienveillant lui dit que, s’il veut entrer dans la vie, il doit
observer les commandements. Ne pas céder à l’amertume de la
jalousie et du crime. Ne pas tuer. Ne pas commettre l’adultère. Ne
pas voler. Ne pas faire de faux témoignage. Pour faire apparaître
la terre aride et faire pousser le respect du père et de la mère,
et l’amour du prochain.
J’ai fait tout ça, dit-il. Pourquoi tant
d’épines si la terre peut donner du fruit ?
Allez, arrache les ronces de ton avarice.
Vends tout ce que tu as. Ta récolte c’est de donner aux pauvres. Tu
auras un trésor dans le ciel. Et suis le Seigneur, si tu veux être
parfait. Partage ta vie avec ceux à qui il parle de la sagesse, lui
qui sait ce qu’il faut donner au jour et à la nuit pour que tu
l’apprennes à ton tour, et pour toi aussi il y aura des lumières
dans la voûte du ciel. Mais si ton cœur n’est pas là, rien ne se
fera. Si ton trésor n’est pas là, non plus. Comme te l’a dit le
maître bienveillant.
Mais la tristesse a envahi la terre
stérile et les épines ont étouffé la parole.
25.
Mais vous, race élue, infirmes du monde,
vous avez tout abandonné pour suivre le Seigneur. Suivez-le. Faites
honte à ceux qui sont forts. Suivez-le. Vos pieds sont beaux.
Brillez dans le ciel. Le ciel raconte sa gloire
22. Il sépare la
lumière des parfaits qui n’est pas encore celle des
anges, de la nuit des tout petits qui n’est pas
encore celle des désespérés. Brillez sur toute la terre. Le jour
éclatant de soleil décrit au jour la parole de sagesse. La nuit au
clair de lune apprend à la nuit la parole de science. La lune et
les étoiles éclairent la nuit mais la nuit ne les obscurcit pas.
Elles l’éclairent à sa propre mesure.
Comme si Dieu avait dit : lumières
dans la voûte du ciel. Et provenant du ciel, un bruit soudain,
semblable au passage d’un vent violent. On a vu apparaître
différentes langues comme un feu qui s’est posé sur chacun
d’eux.
Il y eut alors des lumières dans la voûte
du ciel qui avaient la parole de vie
23.
Courez partout.
Feux saints. Feux gracieux.
Vous êtes la lumière du monde. Vous n’êtes
pas cachés.
Vous vous êtes attachés à lui, il a été
élevé et vous a élevés.
Faites-vous connaître de tous les
peuples.
26.
La mer reçoit la semence et accouche de
tout ce que vous faites.
Les eaux produisent des reptiles
vivants.
En distinguant ce qui est précieux de ce
qui trompe, vous êtes devenus la bouche de Dieu pour dire :
que les eaux produisent non pas la vie que la terre produira mais
des reptiles vivants et des volatiles qui volent sur la terre.
Comme des reptiles, tes mystères, oh Dieu, grâce à l’action de tes
saints, se sont faufilés dans les flots des épreuves du monde pour
imprégner les peuples de ton nom dans ton baptême. Et ce faisant,
de grands prodiges ont eu lieu, comparables aux monstres marins.
Les voix de tes messagers se sont envolées sur la terre en suivant
de près le ciel de ton livre. À l’ombre de son autorité, elles
voleraient sous sa protection, où qu’elles aillent. Ni langues ni
discours sans entendre leurs voix. Elles ont résonné sur toute la
terre. Et leurs paroles jusqu’aux confins du globe terrestre. Toi,
Seigneur, tu les as multipliées en les bénissant.
27.
Est-ce mentir ? Est-ce tout mélanger
et tout confondre ? Ne pas distinguer entre les lumineuses
connaissances des choses dans la voûte du ciel et l’activité des
corps dans la mer houleuse et sous la voûte du ciel. En réalité,
les premières sont fixes et prédéterminées, elles n’augmentent pas
d’une génération à l’autre. Mais ces lumières de la sagesse et de
la science ont de multiples déclinaisons physiques, toutes
différentes, qui s’engendrent les uns les autres et se multiplient
dans ta bénédiction.
Dieu, tu as compensé le dégoût que nous
causent nos sens mortels par les multiples expressions figurées
dans le monde physique d’une même réalité intelligible. C’est ce
qu’ont produit les eaux, dans ta parole. Et pour les besoins des
peuples étrangers à ton éternelle vérité, dans le seul but de
t’annoncer. Car le jaillissement des eaux elles-mêmes répond à la
nécessité de manifester dans ta parole leur propre amertume.
28.
Tout ce que tu fais est beau.
Et toi qui as tout fait, tu es d’une
indescriptible beauté.
Si Adam n’avait pas trébuché, son ventre
n’aurait pas accouché de cette mer saumâtre, le genre humain, abîme
de curiosité, tempête d’orgueil, fluide instable. Mais alors ceux
qui diffusaient tes mystères n’auraient pas eu besoin de transcrire
tes actes et tes paroles dans les eaux multiples en signes
physiques et sensibles. C’est de cette façon que je vois maintenant
les reptiles et les volatiles. Mais les hommes ainsi initiés et
familiarisés sont arrêtés par ces manifestations physiques et
n’iraient pas plus loin s’ils ne s’éveillaient pas à une vie
différente, spirituelle, et après être initiés par la parole, ne
tendaient leur regard vers l’accomplissement des choses.
29.
Conséquence : dans ta parole, si la
profondeur de la mer fait jaillir des reptiles vivants et des
volatiles, la terre, séparée des eaux amères, fait, elle, jaillir
l’âme vivante. Elle n’a même plus besoin d’être immergée, comme les
autres, comme elle en avait encore besoin quand les eaux la
recouvraient. On n’entre pas autrement dans le royaume du ciel
depuis que tu as institué cette façon d’y entrer. Elle ne demande
pas non plus de grands sujets d’étonnement pour y croire. Il est
faux qu’elle
ait besoin de signes et de prodiges
pour avoir confiance. Terre fidèle, séparée des eaux de la mer que
l’infidélité a rendues amères. Les langues ne sont pas un signe
pour les croyants mais pour les autres
24. La terre que tu
as fondée au-dessus des eaux n’a donc pas besoin de ces volatiles
que ta parole a fait sortir des eaux. Envoie-lui ta parole par tes
messagers. Nous racontons ce qu’ils ont fait mais l’auteur en eux
c’est toi qui leur fais faire l’âme vivante. La terre la produit.
Eux la font en elle mais la terre en est la cause. Comme ils
faisaient des reptiles vivants et des volatiles dans la voûte du
ciel mais la mer en était la cause. La terre n’a plus besoin d’eux.
Mais elle mange le poisson arraché aux profondeurs sur cette table
que tu as dressée sous les yeux des croyants. Poisson arraché aux
profondeurs pour nourrir la terre aride. Les oiseaux sont nés de la
mer mais c’est sur la terre qu’ils se multiplient. L’infidélité de
l’humanité a été à l’origine des premières voix évangélisatrices
mais ceux qui sont fidèles en sont encouragés et remerciés chaque
jour davantage. La terre, au contraire, est à l’origine de l’âme
vivante. Il n’y a que ceux qui sont déjà fidèles qui ont intérêt à
refouler leur passion du monde pour que leur âme vive pour toi.
Elle était morte quand elle vivait dans les plaisirs, les plaisirs
mortels, Seigneur. Tu es l’unique plaisir vivant des cœurs
purs.
30.
Tes serviteurs ne doivent plus maintenant
travailler sur la terre comme dans les eaux infidèles, en annonçant
des miracles et des mystères, en parlant avec des mots
énigmatiques, qui retiennent l’attention de l’ignorance, mère de
l’admiration dans la peur inspirée par des signes secrets. C’est
bon pour les fils d’Adam qui t’oublient, se cachent de ton visage
et deviennent leur propre abîme. Non, ils doivent travailler sur la
terre aride, séparée des gouffres abyssaux. Ils doivent être des
exemples pour les fidèles par la vie qu’ils mènent et qui doit les
inciter à les imiter. Oui, cherchez Dieu et vous vivrez, n’est pas
pour eux une simple parole mais une invitation à l’action. Pour que
la terre produise une âme vivante. Ne vous conformez pas à l’air du
temps. Méfiez-vous de lui.
Vous vivrez en
évitant ce dont la recherche vous est fatale. Abstenez-vous de la
sauvagerie cruelle de l’orgueil, de la luxure voluptueuse et
oisive, de la fausse notoriété que donne le savoir, pour que les
bêtes soient apprivoisés, le bétail domestiqué, les serpents
inoffensifs. Oui, voici une allégorie des passions de l’âme.
L’excès de prétention, le plaisir libidineux, le venin de la
curiosité sont les passions d’une âme morte. L’âme ne meurt pas
privée de passions. Elle meurt en s’éloignant de la source de vie,
en s’abandonnant à l’air du temps et en s’y conformant.
31.
La parole, Dieu, est la source de la vie
éternelle. Elle ne passe pas. Et ta parole nous interdit cet
éloignement en nous disant : ne vous conformez pas à l’air du
temps pour que la terre produise dans la source de vie une âme
vivante qui dans ta parole, par les évangélistes, se préserve en
imitant les imitateurs de ton christ. C’est ce que signifie :
« selon son espèce », parce que nous sommes stimulés par
un ami qui nous dit : devenez comme moi parce que je suis
devenu comme vous
25. Il y aura dans l’âme vivante la douceur
et la bienveillance des bêtes, selon l’ordre que tu a donné :
accomplis doucement ta tâche et chacun t’aimera. Un bétail
bienveillant qui ne mange ni trop ni pas assez, de gentils serpents
sans désir de nuire mais rusés et sur leurs gardes. Explorateurs de
la nature temporelle dont le seul but est de pouvoir contempler
l’éternité dans l’intelligibilité du monde créé. Ces animaux sont
les serviteurs de la raison. Ils suspendent leur marche mortifère
et vivent avec bienveillance.
32.
Oui, Seigneur notre Dieu, notre créateur,
quand nos passions auront suspendu leur amour du monde, qui nous
fait mourir de mal vivre, et que nous commencerons à être vivants
de vivre bien, accomplissant ta parole selon ton envoyé : ne
vous conformez pas à l’air du temps, alors suivra ce que tu as
ajouté aussitôt : laissez-vous transformer par votre
intelligence nouvelle
26. Mais ce ne sera plus selon l’espèce,
comme en
imitant le prochain qui nous précède ou
en vivant sur l’exemple d’un homme meilleur.
Tu n’as pas dit que l’humanité soit faite
selon son espèce mais : faisons l’humanité à notre image comme
notre ressemblance, pour nous donner une preuve de ta volonté. Et
celui qui a diffusé ta parole, qui a engendré des fils avec
l’évangile, ne voulait pas toujours avoir des tout petits à nourrir
de lait, à choyer comme une nourrice. Il a dit : laissez-vous
transformer par votre intelligence nouvelle, elle vous aidera à
discerner quelle est la volonté de Dieu, bonne, agréable,
parfaite
27. Tu lui apprends à voir, il en est déjà
capable, la trinité de l’unité et l’unité de la trinité. Et après
le pluriel : faisons l’humanité, on ajoute pourtant au
singulier : Dieu fait l’humanité. Après le pluriel : à
notre image, on ajoute au singulier : à l’image de Dieu.
L’humanité est transformée dans la connaissance de Dieu à l’image
de celui qui l’a créée, et devenue un esprit libre, elle examine
tout, tout ce qui doit l’être, mais elle n’est mise à l’examen par
personne
28.
33.
Mais tout examiner signifie qu’elle a
pouvoir sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, sur tout
le bétail, sur toutes les bêtes, sur toute la terre et toutes les
bêtes rampantes qui rampent sur la terre. C’est un acte de son
intelligence : elle reconnaît ce qui appartient au souffle de
Dieu
29. Sans cela, l’humanité dans sa splendeur
ne comprend rien. Et ressemble à une bête de somme, idiote
30.
Dans ton assemblée, notre Dieu, en vertu
de ta grâce que tu lui as donnée, puisque nous sommes tes fictions
créées parmi tout ce que tu as fait de bon
31, non seulement
les esprits dominants mais aussi ceux qui leur obéissent – oui, tu
as bien fait l’humanité mâle et femelle dans la grâce du souffle où
ne compte plus la différence sexuelle entre mâle et femelle parce
qu’il n’y a plus ni Juif ni Grec ni esclave ni homme
libre
32. Donc les esprits libres de ton
assemblée, les dominants comme ceux qui leur obéissent, examinent
tout librement. Ils ne s’agit pas des connaissances spirituelles
qui brillent dans le ciel, on ne doit pas examiner une si haute
autorité, ni de ton livre lui-même, même si tout en lui ne brille
pas, notre intelligence lui est soumise. Nous sommes sûrs que même
ce qui se dérobe à notre examen est une parole droite et juste.
L’humanité, même en ayant déjà atteint le stade de la liberté
spirituelle et transformée dans la connaissance de Dieu selon
l’image de celui qui l’a créée, doit suivre la loi et non la
soumettre à un examen
33. L’esprit libre ne doit pas non plus
examiner la répartition de l’humanité entre esprits libres et
entravés que tu es seul, notre Dieu, à reconnaître. Rien de ce
qu’ils ont pu faire ne nous est visible. Nous ne pouvons pas les
reconnaître à leurs fruits. Mais toi, seigneur, tu les connais
déjà, tu les as répartis et appelés secrètement avant la création
du ciel. Et un esprit aussi libre soit-il n’a pas à examiner les
foules orageuses de ce monde. Pourquoi mettre à l’examen ceux de
l’extérieur ? Il ignore qui en sortira pour entrer dans la
douceur de ta grâce et qui restera dans l’amertume infinie de
l’impiété.
34.
Donc l’humanité que tu as faite n’a pas
reçu le pouvoir sur les lumières du ciel ni sur le ciel secret ni
sur le jour et la nuit que tu as appelés à l’existence avant la
création du ciel, ni sur le rassemblement des eaux qui a donné la
mer, mais elle a reçu pouvoir sur les poissons de la mer et les
oiseaux du ciel, sur tout le bétail et toute la terre, sur tous les
êtres rampants qui rampent sur la terre.
Oui, elle examine et approuve ce qu’elle
trouve droit mais réprouve ce qu’elle trouve tordu. Soit par les
mystères solennels auxquels sont initiés ceux que ton amour
pourchasse dans les eaux multiples, soit en offrant ce poisson
arraché aux profondeurs pour que la terre pieuse mange, soit par
les signes de la parole, par les mots assujettis à l’autorité de
ton livre, comme s’ils volaient sous la voûte du ciel, signes
utilisés pour interpréter, exposer, discuter, débattre, bénir et
t’appeler,
signes sortis de la bouche, qui
résonnent pour que le peuple réponde : amen. Ces mots doivent
être prononcés physiquement à cause de l’abîme du monde et de
l’aveuglement de la chair qui rendent incapable de voir ce qu’on
pense et demandent qu’on fasse du bruit dans les oreilles.
Les oiseaux ont beau se multiplier sur la
terre, c’est bien de la mer qu’ils tirent leur origine.
L’esprit libre examine encore, approuvant
ce qui est droit et désapprouvant ce qui est tordu, les mœurs et
les actes des fidèles, les aumônes qui sont les fruits de la terre,
les passions apprivoisées de l’âme vivante, dans la chasteté, les
jeûnes, les pensées pieuses suscitées par nos perceptions
physiques. Oui, il doit examiner tout ce qu’il peut corriger.
35.
Mais comme c’est étrange. Tu bénis les
hommes, Seigneur, pour qu’ils croissent et se multiplient et
remplissent la terre. Que cherches-tu à nous faire
comprendre ? La raison pour laquelle tu n’as pas béni la
lumière que tu as appelée jour, ni la voûte du ciel ni les lumières
ni les astres ni la terre ni la mer ?
Je dirais bien que toi, notre Dieu, qui
nous as créés à ton image, je dirais bien que tu as voulu réserver
ce don de la bénédiction à l’humanité si tu n’avais aussi béni les
poissons et les monstres marins, pour qu’ils croissent et se
multiplient et remplissent les eaux de la mer, et les oiseaux pour
qu’ils se multiplient au-dessus de la terre. Je dirais que cette
bénédiction est réservée à toutes les espèces qui se reproduisent
par leur propre semence si je découvrais qu’elle concernait aussi
les arbres, les plantes, les animaux de la terre. Mais il n’a été
dit ni aux herbes ni aux arbres ni non plus aux bêtes et aux
serpents : croissez et multipliez-vous. Bien que tous ces
êtres eux aussi, comme les poissons, les oiseaux et l’humanité se
reproduisent et perpétuent leur espèce.
36.
Que dire ? lumière, vérité. Qu’il
s’agit de paroles en l’air, qui n’ont pas de signification
précise ? Jamais, père respecté. On n’imagine pas que
l’esclave de ta parole puisse parler ainsi. Et si moi je ne
comprends pas ce que tu veux nous dire, d’autres en feront meilleur
usage, je veux
dire des plus intelligents que
moi – tu as bien donné à chacun sa part de sagesse.
Mes aveux te font plaisir quand je t’avoue
que je crois, Seigneur, que tu n’as pas dit cela sans raison, et je
ne tairai pas ce que ma lecture me suggère.
Vraiment, je ne vois pas ce qui pourrait
m’empêcher d’interpréter ainsi les paroles figurées de tes livres.
Je sais qu’un concept intellectuel unique peut être signifié
physiquement de multiples façons. Et inversement, différents
concepts peuvent n’avoir physiquement qu’une seule façon d’être
signifiés. L’idée simple d’amour de Dieu et du prochain est
exprimée par de multiples symboles, dans d’innombrables langues, et
à travers d’innombrables expressions dans une même langue. C’est de
cette façon que croît et se multiplie la semence des eaux.
Lecteur, qui que tu sois, fais attention à
l’expression unique des Écritures quand tu l’entends : au
commencement Dieu fait le ciel et la terre. Il est tout à fait
possible de lui donner différentes interprétations, sans tomber
dans l’erreur mais en fonction d’interprétations vraies. C’est de
cette façon que croît et se multiplie la semence des eaux.
37.
Par conséquent, du point de vue de la
nature propre des choses, et non plus allégorique, l’expression
« croissez et multipliez-vous » s’applique à tout ce qui
se reproduit par insémination. Mais si on l’interprète de façon
figurée, ce qui est plutôt selon moi l’intention de l’écriture qui
n’a évidemment pas réservé en l’air cette bénédiction à la seule
semence des eaux et de l’humanité, nous découvrons alors des
multitudes : les créatures spirituelles ou physiques figurées
par le ciel et la terre, les âmes justes et sacrilèges figurées par
la lumière et la nuit, les auteurs sacrés qui nous ont apporté la
loi, la voûte solide qui sépare l’eau de l’eau, la communauté des
peuples remplis d’amertume figurée par la mer, la passion des âmes
fidèles figurée par la terre aride, les actes d’amour tout au long
de la vie figurés par les graminées et les arbres fruitiers, les
dons de l’esprit qui se manifestent à toute fin utile figurés par
les lumières du ciel, et la tempérance des passions figurée par
l’âme vivante. On trouve dans tous ces exemples multitudes,
fécondités, accroissements. Mais ce n’est qu’en prenant
symboliquement les descriptions
physiques de ce
qui croît et se multiplie, en tant qu’expressions intellectuelles
des réalités, que nous pouvons comprendre comment une même chose
s’énonce de multiples manières et comment une expression unique
peut s’interpréter de multiples manières. Enfouis dans notre propre
chair, nous interprétons nécessairement les générations produites
par les eaux comme une expression physique. Mais la fécondité de
notre raison nous fait interpréter les générations humaines comme
l’expression des choses de l’esprit. Voilà pourquoi nous avons cru
qu’au genre aquatique et au genre humain, tu as dit, Seigneur,
croissez et multipliez-vous. Par cette bénédiction, je comprends
que tu nous a donné à la fois le pouvoir et l’opportunité
d’exprimer de différentes façons ce que nous savons être une seule
idée, et d’interpréter de différentes façons une même expression
obscure que nous aurons lue. Les eaux de la mer se remplissent de
cette façon, et ne s’agitent que de la multiplicité des
interprétations. Et la terre elle-même se remplit de la semence de
l’homme, terre aride révélée par la passion de comprendre et par sa
soumission à la raison.
38.
Je veux encore dire, Seigneur mon Dieu, ce
que le passage suivant de ton écriture me suggère. Je le dirai sans
peur. Oui, je dirai la vérité puisque c’est toi qui m’inspires ce
que tu as voulu me faire dire. Je ne crois pas que je dirais la
vérité inspiré par un autre que toi. La vérité c’est toi, et tout
homme est menteur. Qui dit un mensonge tire de lui-même ce qu’il
dit
34. Mais je dis vrai parce que je tire de
toi ce que je dis.
Tu nous a donné pour nourriture l’herbe à
semence qui donne semence sur la terre, et les arbres à fruits qui
donnent semence. Et nous n’en sommes pas les seuls bénéficiaires,
il y a aussi les oiseaux du ciel, les bêtes de la terre et les
serpents. Mais à l’exclusion des poissons et des monstres
marins.
Nous disons que ces fruits de la terre
signifient et figurent allégoriquement les actes de ton amour, la
réponse de la terre nourricière aux besoins vitaux. Le fidèle
Onésiphore
35 devait être une terre de ce
genre, tu as accordé toute ta compassion à sa maison
parce qu’il avait souvent rafraîchi Paul et n’a pas eu honte de ses
chaînes. Ce qu’ont fait aussi les frères venus de Macédoine en
suppléant à ce qui lui manquait. Mais il souffre quand certains
arbres ne lui donnent pas les fruits qu’ils lui doivent. Dans ma
première défense, dit-il, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont
abandonné. Que cela ne leur soit pas compté. Oui, on doit ces
fruits à ceux qui diffusent l’intelligence des mystères divins par
un enseignement raisonnable. On le leur doit en tant qu’hommes mais
également en tant que figures de l’âme vivante puisqu’ils s’offrent
en modèles de maîtrise de soi. On le leur doit en tant que figures
des oiseaux volants, puisque leurs bénédictions se multiplient sur
la terre, et que leur voix s’est fait entendre sur toute la
terre.
39.
Ceux qui se nourrissent de ces aliments y
trouvent leur joie. Les autres prennent leur ventre pour
Dieu
36. Même pour ceux qui fournissent ces
aliments, le fruit n’est pas le don lui-même mais l’intention du
don. Je comprends donc et je partage vivement la joie de Paul qui
servait Dieu et pas son ventre. Je partage tout à fait sa joie. Il
avait reçu l’aide des Philippiens, envoyé par Épaphrodite
37. Mais
je remarque d’où vient sa joie. Il se nourrit du motif même de sa
joie. Sa parole est vraie : ma joie est immense avec le
Seigneur, dit-il. Votre goût pour moi a refleuri. En réalité vous
aviez bien envie de moi mais vous étiez dégoûtés. Un long dégoût
les avait flétris et desséchés, les privant des fruits des bonnes
actions. Et lui éprouve pour eux de la joie parce que leur envie a
refleuri, et non parce qu’ils ont subvenu à ses besoins. Il
poursuit : ce ne sont pas les privations qui me font dire
cela. J’ai appris à me contenter de ce que j’ai, en toute
situation. Je sais vivre avec rien, et je sais aussi avoir
beaucoup. J’ai toujours su, en toutes circonstances, être ou
rassasié ou affamé, ou recevoir beaucoup ou n’avoir rien. Je suis
capable de tout avec celui qui me rend fort
38.
40.
D’où vient ta joie, immense Paul ?
d’où vient ta joie, d’où vient ta nourriture, toi qui a été
transformé dans la connaissance de Dieu selon l’image de celui qui
t’a créé, âme vivante par une si grande maîtrise de soi, langue qui
vole en messagère éloquente des mystères ? ah on doit cette
nourriture à des âmes comme celle-ci. Qu’est-ce qui te
nourrit ? la joie. Je veux entendre ce qui suit : vous
avez bien fait de prendre part à ma détresse
39. Voilà d’où vient
sa joie, d’où vient sa nourriture : du bien qu’ils lui ont
fait et non de son angoisse relâchée. Et il s’adresse à toi :
dans ma détresse, tu m’as sauvé de l’asphyxie. Puisqu’il sait vivre
avec rien et sait aussi avoir beaucoup. Car vous savez aussi,
dit-il aux Philippiens, qu’au commencement de l’annonce, quand j’ai
quitté la Macédoine, aucune assemblée à part la vôtre ne m’a pourvu
en dons ou en recettes. Une fois, non, par deux fois déjà, vous
m’avez envoyé à Thessalonique ce dont j’avais besoin
40. Ils
ont alors repris leurs bonnes actions, et il éprouve maintenant de
la joie. Ils ont refleuri, il en est heureux comme devant la
renaissance d’un champ fertile.
41.
Est-ce que ce sont ses propres besoins (il
dit : vous m’avez envoyé ce dont j’avais besoin) qui causent
sa joie ? Non, ce n’est pas à cause d’eux. Et comment le
savons-nous ? De ce qu’il dit ensuite lui-même : je ne
recherche pas les dons mais les fruits.
Tu m’as appris, mon Dieu, à distinguer le
don du fruit. Le don c’est ce qu’on donne pour subvenir aux besoins
vitaux : de l’argent, de quoi manger, de quoi boire, des
vêtements, un toit, de l’aide… Mais le fruit c’est la volonté bonne
et droite du donateur. Oui, le bon maître n’a pas dit
seulement : qui accueille un prophète, mais il a ajouté :
en sa qualité de prophète. Il n’a pas dit seulement : qui
accueille un juste, mais il a ajouté : en sa qualité de juste.
À cette condition, on est récompensé comme un prophète, et on est
récompensé comme un juste. Il n’a pas dit seulement : celui
qui donnera une verre d’eau fraîche à l’un de ces
petits, mais il a ajouté : parce qu’il est un de
mes disciples. Et il poursuit : celui-là, croyez-moi, ne
perdra pas sa récompense
41.
Le don c’est accueillir le prophète,
accueillir le juste, tendre un verre d’eau fraîche au disciple.
Mais le fruit c’est de le faire en leur qualité de prophète, en
leur qualité de juste, en leur qualité de disciple. Élie s’est
nourri du fruit : la veuve savait qu’elle nourrissait un homme
de Dieu, et elle l’a nourri pour cette raison. Mais quand un
corbeau l’a nourri, il s’est nourri du don simplement. Ce n’était
pas l’être intérieur d’Élie mais l’être extérieur qui se
nourrissait, et qui aurait pu dépérir s’il avait manqué de cette
nourriture.
42.
Je dirai encore ce qui est vrai pour toi,
Seigneur. Pour initier et convertir des hommes simples et
incroyants, il faut nécessairement passer par des mystères
d’initiation et de grands miracles – ce que représentent selon nous
les noms de poissons et de monstres marins. Et quand ces hommes
accueillent tes enfants pour les réconforter, leur apporter une
aide matérielle, ils ne se demandent pas ce qu’ils font ni
pourquoi. En réalité, il ne nourrissent personne. Et personne n’est
nourri par eux. Parce que leur volonté n’est ni sainte ni droite et
tes enfants n’éprouvent aucune joie à recevoir leurs dons dont ils
ne voient pas encore le fruit. L’âme se nourrit de la joie qu’elle
éprouve. C’est la raison pour laquelle les poissons et les monstres
ne mangent pas des aliments que la terre ne fait germer qu’à partir
du moment où elle est distincte et séparée de l’amertume des flots
marins.
43.
Tu as vu, Dieu, tout ce que tu as fait.
C’est très bon. Nous le voyons nous aussi. Tout est très bon. Tu as
fait par la parole les différents stades de ton travail. Ce fut
fait. Tu as vu que chacun était bon. Sept fois, j’ai compté, il est
écrit que tu as vu que ce que tu avais fait était bon. La huitième
fois, tu as vu tout ce que tu as fait. Non seulement c’était bon,
mais même très bon dans sa totalité. Une à une, les choses
n’étaient que bonnes, dans leur totalité, elles étaient bonnes et
même très bonnes. On
le dit aussi d’un beau
corps. Et si tous les membres qui le constituent sont beaux, un
corps est bien plus beau que chacun de ses membres pris isolément.
L’ensemble achevé est d’un accord parfait au-delà de la beauté
propre à chacun des membres.
44.
J’ai essayé de découvrir si tu avais vu à
sept ou à huit reprises que ce que tu avais fait était bon quand
cela t’a plu. Mais dans ton regard, je n’ai pas trouvé de dimension
temporelle qui m’aurait alors permis de comprendre pourquoi tu
avais vu à plusieurs reprises ce que tu avais fait.
J’ai dit, Seigneur, ton écriture dit vrai
là aussi, puisque c’est toi véritable et vérité qui l’as publiée.
Mais pourquoi me dire que ton regard n’est pas lié à la dimension
temporelle alors que ton écriture me dit, elle, dans ce passage,
que jour après jour tu as vu que ce que tu avais fait était bon, et
que j’ai pu compter le nombre de fois ? À cela tu me réponds,
puisque tu es mon Dieu et que tu parles d’une voix forte à
l’oreille intérieure de ton esclave, crevant ma surdité, et
criant : homme, ce que dis mon écriture, c’est moi qui le dis.
Mais elle le dit dans la temporalité et le temps n’affecte pas ma
parole parce qu’elle est avec moi dans une égale éternité. Ce que
vous voyez par mon souffle moi aussi je le vois. Ce que vous dites
par mon souffle, moi aussi je le dis. Mais vous le voyez
temporellement et moi je ne le vois pas temporellement. De même,
quand vous parlez temporellement, moi je ne parle pas
temporellement.
45.
J’ai entendu, Seigneur mon Dieu. J’ai
léché une goutte de ta douce vérité. J’ai compris que certains
hommes n’aiment pas ce que tu fais. Ils disent que tu as fait
beaucoup de choses par opportunisme. Comme l’architecture du ciel
et la disposition des astres. Tu n’es pas à l’origine de leur
création. Ces choses-là existaient déjà ailleurs. C’étaient des
créations d’un autre lieu. Tu les as récupérées et réunies pour les
réorganiser après la défaite des tes ennemis. Pour construire la
muraille du monde et y attacher tes ennemis, les empêcher de se
révolter une nouvelle fois contre toi. Tu n’as pas fait ni même
réorganisé le reste : corps
de chair,
animaux minuscules, tout ce qui prend racines dans la terre. Une
intelligence ennemie, une nature autre, opposée, et que tu n’as pas
créée, les a engendrés et formés dans les mondes inférieurs. Ils
parlent comme des fous, incapables de voir ce que tu fais avec
l’aide de ton souffle et de t’y reconnaître.
46.
Mais chez ceux qui sont capables de le
voir, c’est toi qui vois en eux. Quand ils voient que c’est bon,
c’est toi qui vois que c’est bon. Quand ils ont du plaisir à cause
de toi, c’est ton plaisir. Quand ton souffle nous donne du plaisir,
c’est ton plaisir en nous. Oui, qui de l’humanité sait ce qui est
humain sinon le souffle humain en elle ? Même chose pour ce
qui est de Dieu que personne ne connaît sinon le souffle de Dieu.
Nous n’avons pas reçu le souffle du monde, nous dit l’envoyé, mais
le souffle de Dieu pour connaître tout ce que Dieu nous a
donné
42. Je dois donc dire : oui, personne
ne connaît ce qui est de Dieu sinon le souffle de Dieu. Et comment
connaître tout ce que Dieu nous a donné ? Il m’est
répondu : même en connaissant les choses à l’aide de son
souffle, personne ne les connaît sinon le souffle de Dieu. Comme il
a été dit très justement : ce n’est pas vous qui
parlerez
43, à ceux qui parleraient dans le souffle
de Dieu, on peut donc dire très justement : ce n’est pas vous
qui connaissez, à ceux qui connaissent avec le souffle de Dieu. Et
on peut dire tout aussi justement à ceux qui voient avec le souffle
de Dieu : ce n’est pas vous qui voyez. Tout ce qu’ils voient
dans le souffle de Dieu, quand ils voient que c’est bon, ce n’est
pas eux mais c’est Dieu qui voit que c’est bon. À la différence de
ceux qui jugent mauvais ce qui est bon, comme ceux dont j’ai parlé
plus haut. Et à la différence aussi de l’homme qui voit que ce qui
est bon est bon. En effet, ta création peut plaire à beaucoup de
gens parce qu’elle est bonne mais ce n’est pas toi qui leur plais
en elle. Ils préfèrent jouir d’elle que de toi. À la différence
encore de l’homme qui voit que quelque chose est bon mais c’est
Dieu qui voit en lui que c’est bon. C’est donc Dieu qui est aimé
dans ce qu’il a fait. Lui qu’on ne
peut aimer
sans le don de son souffle. L’amour de Dieu a été déposé dans nos
cœurs par le souffle saint qui nous a été donné
44. Et par lequel
nous voyons que tout ce qui existe d’une façon ou d’une autre est
bon, et qui n’existe que par celui qui n’existe pas d’une façon ou
d’une autre mais qui est est.
47.
Merci, Seigneur.
Nous voyons le ciel et la terre, monde
physique, supérieur et inférieur, ou monde spirituel et créature
physique.
Nous voyons la lumière faite par scission
du noir. Parure des parties qui constituent la masse totale du
monde ou toute la création.
Nous voyons la voûte du ciel. Corps
premier du monde situé entre les eaux spirituelles supérieures et
les eaux physiques inférieures. Cet espace aérien qu’on appelle
aussi ciel, où errent les oiseaux du ciel sous la condensation des
eaux qui retombent en rosée dans le calme de la nuit, et au-dessus
des eaux qui coulent lourdement sur les terres.
Nous voyons la beauté des masses d’eaux
des champs marins, et la terre aride, terre nue, terre formée,
visible et organisée, mère des herbes et des arbres.
Nous voyons les lumières briller tout en
haut. Le soleil suffit au jour. La lune et les étoiles nous
consolent de la nuit. Tous servent de repères et de signes
temporels.
Nous voyons partout l’élément liquide,
peuplé de poissons, de monstres, d’êtres ailés. La consistance de
l’air qui soutient le vol des oiseaux vient de la condensation par
évaporation des eaux.
Nous voyons les animaux qui parent la
surface de la terre. Et l’homme fait à ton image et ressemblance
dominer tous les animaux privés de raison, justement par ton image
et ressemblance, par la force de la raison et de l’intelligence. Et
tout comme dans l’âme, l’art de délibérer est premier, et une autre
partie de l’âme doit obéir, nous voyons que la femme a été
physiquement faite à partir de l’homme, très certainement égale à
lui en raison et en intelligence, mais dépend sexuellement
du sexe masculin. Tout comme l’habileté et la
justesse d’une action dépendent du rapport entre l’envie d’agir et
l’intelligence raisonnable.
Nous voyons toutes ces choses bonnes
chacune séparément et très bonnes dans leur totalité.
48.
Tes travaux sont ta louange. Et nous
t’aimons.
Nous t’aimons. Et tes travaux sont ta
louange.
Avec un commencement et une fin dans le
temps.
Lever. Coucher. Progrès. Régression.
Beauté. Imperfection.
Avec la succession d’une moitié cachée et
d’une moitié visible, du matin et du soir.
Tu as tout fait à partir de rien. Pas à
partir de toi ni même d’une matière qui ne serait pas à toi ou
antérieure à toi. Mais par la création partagée, simultanée, d’une
matière informe à qui tu as donné, sans aucun intervalle de temps,
sa forme. Oui, la matière du ciel et de la terre est différente de
la beauté du ciel et de la terre. La matière vient du néant total
et la beauté de la matière informe. Mais tu as fait l’une et
l’autre en même temps. La forme a succédé à la matière sans le
moindre délai.
49.
Nous avons aussi étudié la figuration de
l’ordre dans lequel tu as voulu faire les choses et l’ordre dans
lequel tu as voulu qu’elles soient écrites.
Nous avons vu que chacune est bonne prise
séparément et que la totalité est très bonne. Dans ta parole, dans
ton fils unique, ciel et terre, tête et corps de l’assemblée,
prédestiné avant tous les temps, avant même matin et soir.
Tu as entrepris dans le temps ce que tu
avais prédestiné, pour révéler ce qui était caché, mettre de
l’ordre dans notre désordre. Nos fautes étaient sur nous, et nous
étions perdus loin de toi dans les profondeurs noires. Ton souffle
bienveillant était élevé au-dessus de nous pour nous venir en aide
en temps voulu.
Alors tu as rendu justes des hommes
sacrilèges, tu les as séparés des criminels, tu as renforcé
l’autorité de ton livre entre ceux d’en haut qui
te sont dociles et ceux d’en bas qui leur sont soumis. Tu as
rassemblé la communauté des infidèles dans une seule conspiration,
pour faire apparaître le dévouement des fidèles qui travaillent
pour toi à l’amour de tous, en distribuant aux pauvres les
ressources de la terre pour acquérir celles du ciel.
Tu as allumé quelques lumières dans le
firmament : tes saints qui possèdent la parole de vie nimbés
de la haute autorité que leur donne l’éclat du souffle. Et pour
initier les peuples incroyants, tu t’es servi de la matière
physique : les mystères et les miracles visibles, et les voix
des mots du firmament de ton livre, où les fidèles aussi trouvent
leur bénédiction.
Et tu as formé l’âme vivante des
fidèles : elle règle ses affects par la force de la
continence. Tu as transformé à ton image et ressemblance
l’intelligence, soumise à toi seul, et qui n’a plus besoin d’imiter
aucune autorité humaine. Tu as soumis à la supériorité de
l’intelligence l’action de la raison, comme la femme à
l’homme.
Et tu as voulu que tes fidèles aient
besoin, en cette vie, de tes serviteurs pour atteindre la
perfection. Et qu’en retour ils subviennent à leurs besoins
temporels – ce qui donnera des fruits dans le futur.
Nous voyons. Tout est très bon. C’est toi
qui vois en nous. Tu nous as donné l’esprit pour nous faire voir.
Et pour t’aimer.
50.
Seigneur Dieu donne-nous la paix tu nous
as tout donné
Paix du repos. Paix du sabbat. Paix sans
un soir.
Ordre très beau de tout ce qui est très
bon.
Qui jusqu’au bout se dépassera.
Et un matin et un soir s’y feront.
51.
Mais le septième jour n’a pas de soir et
ne se couche jamais.
Tu l’as fait saint pour qu’il dure
toujours.
Et après avoir tout fait très bon, et que
tu as pourtant fait dans le repos, tu t’es reposé le septième
jour.
Pour nous dire d’avance par la voix de ton
livre, qu’après tout ce que nous aurons fait de très bon, et parce
que c’est toi qui nous l’a donné, nous aussi, au sabbat de la vie
éternelle, nous nous reposerons en toi.
52.
Et tu te reposeras en nous comme tu
travailles en nous.
Ce sera ton repos par nous comme ce
travail est à toi par nous.
Mais toi, Seigneur, tu travailles
toujours.
Tu te reposes toujours.
Tu ne vois pas dans le temps.
Tu ne bouges pas dans le temps mais tu
fais les visions temporelles, et les temps eux-mêmes, et le repos
après le temps.
53.
Les choses que tu as faites pour nous,
nous les voyons parce qu’elles sont.
Elles sont pour toi parce que tu les
vois.
Nous voyons de l’extérieur qu’elles sont,
et intérieurement qu’elles sont bonnes.
Mais toi, tu les as vues faites alors que
tu les voyais encore à faire.
Il y eut un temps où nous avons été
poussés à faire le bien, après que notre cœur l’eut conçu de ton
Souffle.
Avant ce temps nous étions poussés à faire
le mal. Nous t’abandonnions.
Mais toi vrai Dieu unique et bienveillant,
tu n’as jamais cessé de bien faire.
Certaines choses que nous faisons sont
bonnes. Une faveur que tu nous fais. Mais elles ne sont pas pour
toujours, et après elles nous espérons nous reposer dans ta grande
sanctification.
Mais toi, bien qui ne manque jamais du
bien, tu es toujours dans le repos parce que ton repos, c’est
toi-même.
Quel homme pour faire comprendre ça à un
homme ?
Quel ange à un ange ?
Quel ange à un homme ?
il faut te demander il faut te chercher il
faut frapper chez toi
pour recevoir pour trouver pour que la
porte s’ouvre
1. Lettre aux Romains 5,
5.
↵
2. Psaumes 84, 6, et 120,
1.
↵
3. Psaumes 122, 1 et 6.
↵
4. Jean 1, 9.
↵
5. Formules liturgiques inspirées
des Écritures.
↵
6. Matthieu 3, 2, et 4,
17.
↵
7. Psaumes 42, 7.
↵
8. Lettre aux Romains 8,
24.
↵
9. 1re Lettre aux
Corinthiens 3, 1.
↵
10. 2e Lettre aux
Corinthiens 5, 2.
↵
11. Citations de Lettre aux Romains
12, 2, 1re Lettre aux Corinthiens 14, 20, et Lettre aux
Galates 3, 1.
↵
12. Psaumes 42, 4.
↵
13. Isaïe 34, 4.
↵
14. Psaumes 104, 2.
↵
15. Psaumes 8, 4.
↵
16. 1re Lettre de Jean
3, 2.
↵
17. Jeu de mots en latin,
amaricantes peut à la fois s’appliquer aux eaux amères et
aux cœurs amers (ceux qui vivent dans le monde).
↵
18. Psaumes 95, 5.
↵
19. Ce passage est une compilation
de Genèse 1, 14-15, 2e Lettre aux Corinthiens 5, 17,
Lettre aux Romains 13, 11, Psaumes 65, 12, Matthieu 9, 38, et Jean
4, 38.
↵
20. 1re Lettre aux
Corinthiens 12, 7-11. Ce chapitre et le suivant sont inspirés des
lettres aux Corinthiens.
↵
21. Matthieu 19, 16-22.
↵
22. Psaumes 19, 2.
↵
23. C’est le récit de la Pentecôte
dans le Livre des Actes, chapitre 2.
↵
24. Jean 4, 48, et 1re
Lettre aux Corinthiens 14, 22.
↵
25. Lettre aux Galates 4,
12.
↵
26. Lettre aux Romains 12,
2.
↵
27. Lettre aux Romains 12,
2.
↵
28. Lettre aux Colossiens 3, 10, et
1re Lettre aux Corinthiens 2, 15.
↵
29. 1re Lettre aux
Corinthiens 2, 14.
↵
30. Psaumes 49, 21.
↵
31. Lettre aux Éphésiens 2,
10.
↵
32. Lettre aux Galates 3,
28
↵
33. Compilation de Lettre aux
Colossiens 3, 10, et de la Lettre de Jacques 4, 11.
↵
34. Jean 8, 44.
↵
35. Voir 2e Lettre à
Timothée 1, 16.
↵
36. Lettre aux Philippiens 3,
19.
↵
37. Voir Lettre aux Philippiens 4,
10.
↵
38. Lettre aux Philippiens 4,
11.
↵
39. Lettre aux Philippiens 4,
14.
↵
40. Lettre aux Philippiens 4,
14-16.
↵
41. Méditation sur Matthieu 10,
41-42.
↵
42. Ce passage cite et commente la
1re Lettre aux Corinthiens 2, 11 et suiv.
↵
43. Matthieu 10, 20.
↵
44. Lettre aux Romains 5,
5.
↵