Constance Marie CHARPENTIER
1767 – 1849
Née Constance Marie Blondelu, le 4 avril 1767 à Paris, elle est la fille unique de Pierre-Alexandre-Hyacinthe Blondelu (1738-1786), marchand épicier, et de Marie-Angélique Debacq (1740-1815).
Très tôt, Constance Marie montre des dispositions pour le dessin. Ses parents la font entrer, à 10 ans, à l’école de dessin fondée par le graveur allemand Johann Georg Wille (1715-1808). Son maître reconnait en elle un don naturel et accepte de la former. Son apprentissage va durer dix ans, avec l’encouragement de ses parents.
C’est en 1784, à dix-sept ans, que Constance Marie entre comme élève à l’atelier du peintre Jacques-Louis David (1748-1825) au Louvre. Ce dernier est alors membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1782 et passe régulièrement à l’atelier, afin de diffuser ses précieux conseils.
Sa mère devenue veuve en 1786 reste vivre avec Constance Marie rue des Cordeliers à Paris. Avec son mari, ils entretenaient des relations amicales avec le petit monde de la Cour du Commerce, dont le peintre académique et néoclassique français Jean-Baptiste Regnault (1754-1829). Ce dernier a été « prix de Rome » en 1776 et a séjourné au Palais Mancini, avec Jacques-Louis David.
En 1787, Constance Marie a vingt ans quand elle fait une première tentative pour rentrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture, avec comme morceau d’agrément Ulysse trouvant le jeune Astyanax devant la tombe d’Hector. Son travail est apprécié mais elle ne reçoit pas d’agrément. Elle essaye à nouveau avec Alexandre pleurant sur la tombe de la femme de Darius. Constance Marie reçoit toujours un succès d’estime mais ne peut toujours pas exposer au Salon.
Après la rupture avec l’ancien régime le 21 août 1791, l’Assemblée constituante décrète que « Tous les artistes français ou étrangers, membres ou non de l’Académie de peinture et de sculpture, seront admis à exposer leurs ouvrages dans la partie du Louvre destinée à cet objet ». Dès lors le salon officiel va prendre le nom de Salon de peinture et de sculpture.
Figure 29.
En 1793, à vingt-six ans Constance Marie épouse François-Victor Charpentier, quelques mois après que Louis XVI ait été guillotiné le 21 janvier. Constance devient par son mariage la belle-sœur de l'homme politique Georges Danton (1759-1794), qui avait épousé la sœur de François-Victor, Antoinette-Gabrielle en première noce en 1787. Le 8 août, Jacques-Louis David obtint la dissolution de l’Académie royale des beaux-arts, la constitution ayant été adoptée par la Convention.
Dans leur appartement du 17, rue du Théâtre, Constance Marie met au monde son premier enfant en 1794, une petite fille prénommée Julie-Constance.
En 1795, Constance Marie réintègre l’atelier de David où se retrouve le tout Paris des jeunes artistes. Suite aux évènements de 1793, tous les artistes peuvent maintenant exposer au nouveau Salon, seule voie permettant de se faire connaître du grand public et d’atteindre une notoriété. Constance Marie expose pour la première fois trois de ses tableaux, faisant preuve d’indépendance et manifeste sa volonté d’exister par elle-même. Dès lors, elle va exposer régulièrement ses œuvres au Salon, jusqu’en 1819.
Au salon de 1799, Constance Marie reçoit un prix d’encouragement pour deux de ses tableaux Veuve d’une journée et Veuve d’une année. Ce prix est attribué par les artistes réunis en commission, sur instigation du ministre de l’intérieur, afin de décider quels exposants méritent une reconnaissance particulière. Lors du salon de 1801, qui se tient au Musée central des arts, au palais de Tuileries, Constance Marie expose La Mélancolie, ainsi que des portraits, qui remportent immédiatement un énorme succès.
En 1803, sa fille la petite Julie-Constance, alors âgée de 9 ans, décède dans un accident ménager. L’année qui suit, Constance Marie donne naissance à son second enfant, une autre petite fille prénommée également Julie-Constance. Au Salon de cette même année, qui se nomme désormais Salon de l'académie royale, et qui se tient au musée Napoléon, elle présente plusieurs tableaux, dont nous n’avons malheureusement plus la trace.
Aux alentours de 1808, Constance Marie aménage son atelier de peinture dans l’une des pièces de son appartement au troisième étage, du 35 rue de l’Odéon, où elle se représente elle-même sur l’une de ses toiles l’Atelier du peintre.
Le 5 mai 1810, son mari François-Victor, décède à l’âge de quarante-neuf ans. Le 5 novembre, Constance Marie est présente lors du Salon de l'académie royale, au Musée Napoléon.
Au Salon de 1812, une production importante montre que la peinture est l’un des moyens d’existence de Constance Marie, qui doit subvenir seule à ses besoins financiers, ainsi qu’à ceux de sa mère et de sa fille.
En 1814, à la suite de l'abdication de Napoléon Bonaparte le 31 mars, l'exposition prend le nom de Salon de l'Académie royale de peinture et se tient, dès le 1er novembre, au Musée royal des arts. Constance Marie présente de nouveaux tableaux et ses efforts sont récompensés par une médaille d’or.
Le 27 novembre 1815, sa mère Marie-Angélique Blondelu décède, à l’âge de 75 ans, dans leur appartement de la rue de l’Odéon.
Le salon de 1819 est le dernier auquel Constance Marie participe. Elle a cinquante-deux ans et va continuer à donner des cours de peinture et de dessin, afin de s’assurer quelques revenus complémentaires. Elle ne semble, dès lors, n’avoir peint que des portraits de sa famille proche.
Sa fille Julie-Constance se marie le 17 août 1825, à Henri-François Gaultier de Claubry, avec qui elle aura quatre enfants. Celle-ci meurt prématurément à vingt-neuf ans, le 29 août 1833, une semaine après avoir donné le jour à son quatrième enfant.
Après avoir traversé la Révolution française, l’Empire sous Bonaparte, le retour de la Monarchie avec Louis XVIII, la Royauté sous Charles X et celle de Louis-Philippe, puis la 2ème République, ainsi que bon nombre de turbulences tout au long de sa vie, Constance Marie Charpentier décède le 2 août 1849, à l’âge de quatre-vingt-deux ans.
Figure 30.
Comme nombre de femme peintre de son époque, Constance Marie fût reconnue comme peintre dans le domaine du portrait, représentative dans l’école dite néo-classique. Elle est spécialisée dans les scènes romantiques et les portraits de femmes et d’enfants.
Même si elle est connue comme l’une des meilleur portraitiste de son époque par les critiques contemporains, peu de ses tableaux ont été retrouvés ou identifiés.
Une de ses dernières œuvres connues date de 1796 : la scène de la vie de famille.
Sources
Internet :
http://www.constance-charpentier.fr/
http://en.wikipedia.org/wiki/Constance_Marie_Charpentier
http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=964&d=1&a=725&id_sel=1742
Livre :
Farthing, Stephen (dir.). Les 1001 tableaux qu’il faut avoir vu dans sa vie, Paris, Flammarion, 2007.
Dacre-Wright, Gildas. Constance Charpentier peintre (1767-1849), document numérique, 2009.
Biographie
Dacre-Wright, Gildas. Constance Charpentier Peintre (1767 – 1849), document numérique, 2009.
Musées
Musée de Picardie, Amiens, France
Musée Carnavalet, Paris, France