Sofonisba ANGUISSOLA

c. 1532 – 1625

/epubstore/H/C-Huguenin/Femmes-Artistes-Peintres-A-Travers-Les-Siecles/OPS/1000000000000150000001852697CEBB.jpg

Figure 4.

 

C’est vers 1532 que naît Sofonisba dans la cité de Cremona de ce qui est aujourd’hui, l’Italie du Nord. Son prénom fait référence à la fille du général Hannibal Barca (247-183 av. J.-C.).

Son père Amilcar Anguissola, est sénateur de la ville et membre de la petite noblesse gênoise. Sa mère, Bianca Ponzone, qu’a épousé Amilcar en deuxièmes noces fait également partie d’une famille noble. Le couple a eu sept enfants, dont Sofonisba est l’aînée de cinq filles et un garçon : Elena (1532-1584) ; Europa ; Lucia (c. 1540-1565), qui deviendra, elle aussi, peintre ; Anna Maria (c. 1555-1611) et Minerva, qui, deviendra également peintre et Asdrubale, le fils cadet qui se consacrera à la musique et au latin.

Amilcar Anguissola, gentilhomme cultivé, donne à ses enfants une éducation dans la meilleure tradition humaniste et les encourage à développer leurs compétences artistiques. Sofonisba, après avoir bénéficié d’une excellente éducation et avoir étudié le latin, la musique et les beaux-arts, se révèle très tôt être une jeune prodige dans l’art de la peinture, se distinguant de ses deux autres sœurs peintres.

À l’âge de onze ans, nous sommes en 1546, Sofonisba et sa sœur Elena, sont confiées pour trois ans au célèbre peintre maniériste, Bernardino Campi (1520-1591), afin de parfaire leurs connaissances artistiques. Puis Sofonisba et Elena entrent, en 1553, dans l’atelier du peintre Bernardino Gatti (1495-1576) et deviennent ses élèves. Elles y restent trois autres années, tout en formant leurs jeunes sœurs, avant qu’Elena ne rentre au couvent.

Sofonisba part alors pour Rome, où elle rencontre Michel-Ange qui lui témoigne son admiration, la conseille et l’encourage en lui prêtant ses œuvres afin qu’elle puisse les copier, avant de lui commander ses propres tableaux.

Après avoir quitté Rome, Sofonisba part pour Milan. On sait aujourd’hui que de nombreuses femmes peintres exerçaient à la Renaissance mais, pour les aristocrates, c’était une position plus délicate. Les femmes à l’époque, ne pouvaient étudier l’anatomie et dessiner des nus masculins ou féminins d’après nature, droit réservé aux hommes. Sofonisba entreprit de ne peindre que des scènes informelles ou des autoportraits, pour ne pas risquer de subir les foudres des autorités ou de l’Église.

Son statut social lui interdisant de faire de la peinture une profession, c’est en amateur qu’elle réalise le portrait du duc d’Albe. En 1559, celui-ci satisfait de son portrait, recommande Sofonisba au roi d’Espagne Philipe II (1527-1598), qui cherche un professeur pour sa jeune épouse de quatorze ans, Élisabeth de Valois (1545-1568).

Sofonisba va alors enseigner la peinture à la reine – elle a environ vingt-sept ans et c’est une distinction tout à fait inédite pour une femme de cette époque – et devenir sa dame d’honneur. La reine partage avec Sofonisba son goût pour l’art et la musique et trouve en elle une confidente fidèle. Pendant onze ans, Sofonisba réalise nombre de portraits de la souveraine et de nobles espagnols.

En 1570, à la mort de la reine, son importante position lui permet de rester à la cour, alors même que toutes les autres dames d’honneur doivent quitter le palais. Le roi Philipe II, la dote généreusement et arrange personnellement son mariage, deux ans plus tard, un mariage de raison avec le sicilien Fabrizio Moncada, fils du prince de Paterno et vice-roi de Sicile. La cérémonie est célébrée par personne interposée, avec un représentant du futur époux qui ne peut se rendre en Espagne.

Le couple s’installe en Sicile, en 1578, avec l’accord du roi. Quelques temps après, Fabrizio Moncada meurt prématurément. Devenue veuve, Sofonisba décide de retourner à Cremona, sa ville natale. Mais son voyage de retour la fait passer par Livourne et Pise où en 1580, elle se remarie soudainement à Orazio Lomellini, capitaine d’une galère gênoise, suscitant la désapprobation de sa famille.

Sofonisba, s’installe à Gênes dans la maison de son mari où elle poursuit sa carrière de peintre, grâce à une rente que lui alloue Philippe II.

Sa réputation s’est alors largement étendue dans les milieux artistiques. Elle reçoit et promulgue de nombreux conseils à de jeunes artistes qui viennent la voir. Elle se fait même, parfois, mécène afin de les aider. En 1620, Sofonisba Anguissola réalise son dernier autoportrait puis renonce définitivement à la peinture car elle est frappée de cécité.

Avec son mari, elle quitte la Ligurie pour la Sicile, afin de s’installer à Palerme. En 1623, Sofonisba reçoit et conseille le jeune prodige flamand, Antoon Van Dyck (1599-1641), qui dessine le visage de cette dernière vieillissante, rendant hommage à celle qu’il considère comme la plus grande portraitiste de son époque.

Sofonisba Anguissola, décède à Palerme en novembre 1625 à l’âge avancé de nonante-trois ans.

/epubstore/H/C-Huguenin/Femmes-Artistes-Peintres-A-Travers-Les-Siecles/OPS/1000000000000150000001BF1965FDD8.jpg

Figure 5.

Portraitiste de grand talent, la position qu’elle occupa à Madrid à la cour d’Espagne, la renommée dont elle jouit et la qualité de ses tableaux, font que sa carrière n’a pas d’égale dans l’histoire de la peinture féminine.

Sa place de dame de compagnie de la reine lui permit de se consacrer à son art sans les contraintes auxquelles étaient généralement soumis les artistes de cour, qui devaient répondre à une étiquette précise, jusque dans leur peinture. Sofonisba fut au contraire libre de s’exprimer selon ses goûts, exécutant outre l’habituelle galerie de portraits officiels, une série de tableaux à l’atmosphère plus intime et quotidienne.

Le peintre et architecte Giorgio Vasari, se rendit à Cremona afin de connaître cette artiste. Il célébra sa réussite et la plaça au-dessus des autres peintres de son sexe. Il écrivit : « elle fait preuve de grâce et d’attention dans ses dessins et crée par elle-même de merveilleux tableaux »(4).

Fait inhabituel au XVIe siècle pour une femme qui n’était pas issue d’un milieu artistique, elle a pu faire carrière dans ce milieu fermé et misogyne et a pu acquérir une réputation internationale en tant que peintre.

Une cinquantaine de ses toiles ont pu être authentifiées.

/epubstore/H/C-Huguenin/Femmes-Artistes-Peintres-A-Travers-Les-Siecles/OPS/10000000000001A900000150E390CBA6.jpg

Figure 6.

 

Sources

Internet :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sofonisba_Anguissola

http://it.wikipedia.org/wiki/Sofonisba_Anguissola

http://italies.revues.org/2600

http ://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/sofonisba-57038

http://users.skynet.be/fa826656/pat/hist/anguissola_s.htm

http ://www.oneonta.edu/faculty/farberas/arth/arth200/artist/sofonisba. htm

http ://www.newworldencyclopedia.org/entry/Sofonisba_Anguissola

http://www.artcyclopedia.com/artists/anguissola_sofonisba.html

Livre :

Farthing, Stephen (dir.). Les 1001 tableaux qu’il faut avoir vu dans sa vie, Paris, Flammarion, 2007.

Bartolena, Simona. Femmes Artistes de la Renaissance au XXIème siècle, Paris, Gallimard, 2003.

 

Ventes aux enchères

http://www.christies.com

 

Musées

Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche

The Prado Museum, Madrid, Espagne

Musée Condé, Chantilly, France

Pinacoteca Nazionale, Sienne, Italie

Museo Nazionale di Capodimonte, Naples, Italie

Galleria degli Uffiz, Florence, Italie

Pinacoteca di Brera, Milan, Italie

Museo Poldi Pezzolo, Milan, Italie

Museo Poldi Pezzoli, Milan, Italie

State Museum of Florence, Florence, Italie

Musée de Cremone, Cremone, Italie

National Gallery of Denmark, Copenhague, Danemark

Muzeum Narodowe, Poznan, Pologne

Musée Zamek, Lancut, Pologne

Poznan National Museum, Poznan, Pologne

The Hermitage, Saint-Pétersbourg, Russie

Southampton City Art Gallery, Southampton, UK

Museum or Fine Arts, Boston - MA, USA

Samuel H. Kress Foundation, New York - NY, USA

Allen Memorial Art Museum at Oberlin College, Oberlin – OH, USA

Milwaukee Art Museum, Milwaukee – WI, USA