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UNE OCCASION DE RÉFLÉCHIR UN PEU
Dans mon état d’esprit troublé, le mieux était de continuer à marcher – de m’éloigner de Maastricht et de ses sombres préoccupations. J’avais besoin d’un endroit où je pourrais penser droit, en paix. Je me dirigeai vers l’est, où le terrain alla bientôt en montant. Bernie trottinait à mes côtés en émettant des bruits consolateurs. Des oiseaux sautillaient devant nous avant d’aller se réfugier dans les fourrés sans couleur.
À bien y penser, je me rendais compte que je ne savais pas grand-chose de l’administration du Pacifique ; la question ne relevait pas de mon ministère ; mais j’étais intimement persuadé que le Consortium des Océans Unis, créé dans les années quatre-vingts pour la conservation et le contrôle de l’hydrosphère, interdisait à tout particulier d’y établir son enfer personnel comme Dart l’avait fait. L’île n’avait-elle jamais été visitée par les patrouilles du COU ? La Marine des États-Unis n’était-elle jamais venue fourrer son nez par ici ?
À un niveau plus profond, je songeais aux réalités politiques qui se cachaient derrière des étiquettes ronflantes comme le Consortium des Océans Unis. En effet, le COU n’avait été institué par les États-Unis, la Chine et le Japon, en accord avec d’autres États asiatiques comme Singapour, que pour mettre un terme à la domination grandissante des Soviétiques sur les eaux du Pacifique. Ces derniers, ainsi que leurs alliés, tièdes sans doute, mais vitaux, du Moyen-Orient, contrôlaient à présent toute la Méditerranée (la base traditionnelle de la puissance maritime), la mer du Nord et l’Atlantique. La guerre se déroulait en grande partie sur le dernier océan libre. Le fait que des compagnies chinoises et japonaises extrayaient un pétrole vital de gisements situés au large des côtes ne faisait qu’accentuer l’âpreté de la bataille.
L’île du Dr Moreau, si elle échappait à la protection des États-Unis ou du COU, pouvait fournir une base de ravitaillement idéale aux super sous-marins nucléaires soviétiques, située comme elle l’était à portée de tir de l’Australie et pas si loin de l’importante base de Singapour.
Dès mon retour à Washington, je veillerais à ce que la question de l’île du Dr Moreau soit minutieusement examinée. Et c’était là, me dis-je, ce que Dart s’attendait précisément à me voir faire. Allait-il, dans ce cas, expédier mon message radio ? Où essaierait-il de me retenir ici, soit en me gardant plus ou moins prisonnier, soit en veillant à ce que quelque chose de bien plus définitif m’arrive, comme Maastricht l’avait suggéré ?
La réponse à ces questions dépendait de Dart : jusqu’à quel point allait sa dureté ? Jusqu’à quel point ses expériences franchissaient les limites du comportement humain normal ? Le coup porté à ma santé avait été plus lourd de conséquences que je ne l’avais cru jusqu’à présent ; il m’avait conduit à tout minimiser – à juger, par exemple, que le misérable « village » était un village ordinaire où l’on pouvait trouver tout ce qu’il fallait pour expédier un câble, des chambres à louer et ainsi de suite. Personne n’avait essayé de m’abuser sur ce point ; je m’étais abusé tout seul sans m’en apercevoir.
Ce que j’ai dit jusque-là de moi-même me montre, je m’en rends compte, sous un jour peu favorable. Normalement, je peux me fier à moi pour ce qui est de se comporter avec lucidité, maîtrise et autorité. Depuis que j’avais été hissé à demi mort dans le bateau de Maastricht, mes actes avaient été ceux d’un faible sous tous les aspects. En particulier, j’avais réussi à ignorer les épouvantables réalités qui m’entouraient.
Je m’assis sur un rocher dans l’ombre mouchetée de lumière, et Bernie s’installa à côté de moi, ne me quittant pas des yeux. Au bout d’un moment, il posa une main sur mon genou et proféra une de ses inepties propitiatoires. J’abaissai les yeux sur ses membres atrophiés avec un sentiment d’horreur et de pitié, me forçant, maintenant que j’avais ma tête à moi, à prendre pleinement conscience de ce qu’était Bernie : un composé d’homme et d’animal, le résultat grotesque d’une expérience de laboratoire. Des spécimens semblables habitaient l’île, et je marchais parmi eux. Je me mis à trembler de tous mes membres en une réaction tardive à la vérité. Je me forçai à sauter sur mes pieds et à reprendre ma marche.
Bien sûr, l’île était peut-être plus qu’une chambre de torture privée. Si Dart était appelé à comparaître en justice (voilà comment fonctionnait mon esprit), peut-être pourrait-il donner quelque explication rationnelle de son « travail ». Non qu’une explication quelconque pût servir de justification morale aux souffrances qu’il infligeait. Mais il était important de s’assurer de ce qu’il faisait au juste, et de ce qu’étaient, dans ses recherches, ces « trois étapes » dont il avait parlé avec une certaine fierté.
Il n’était pas difficile de comprendre comment un homme intelligent affligé de ses infirmités pouvait être obsédé par le mécanisme de ces infirmités et leurs causes. Je savais combien était erronée l’opinion communément répandue selon laquelle les hommes de science étaient « sans préjugés », et la science « pure » ; les savants, comme les artistes, étaient souvent des névrosés, ce qui ne les empêchait pas de réaliser des œuvres de première grandeur. De ce point de vue, Dart était tout particulièrement porté à comprendre les mystères de la structure et de la programmation génétique. Si c’était bien ce à quoi il travaillait.
Ainsi en arrivai-je au point où je décidai que ce qu’il faisait pouvait très bien être d’une grande utilité pour le monde, et qu’il fallait immédiatement l’empêcher de le faire. Y avait-il là une contradiction ? Tout savoir était précieux ; ce n’était qu’entre de mauvaises mains qu’il pouvait devenir dangereux, et celles de Dart étaient décidément de cette espèce.
Si mon raisonnement était correct, il me fallait retourner affronter Dart avec plus de résolution que je n’en avais montré. Et ce ne serait pas seulement à la raison qu’il faudrait faire appel…
J’étais à ce point absorbé par mes pensées que je trébuchai sur une branche à demi cachée dans l’herbe et m’étalai de tout mon long.
Bernie me sauta pratiquement dessus et se mit à me tapoter la main.
— Mon Maître, brave homme, brave garçon. Bien sage, bien sage. Attention ! Toi tomber, garçon, héros, bien aller ?
— Ça va, dis-je en me dressant sur mon séant. J’apprécie ta compagnie, Bernie. Mais ne me touche pas.
La clairière où nous nous trouvions était jonchée de rochers et de grosses carapaces de tortues blanchies par le temps. Le soleil était haut dans le ciel et tapait fort au milieu des maigres bouquets d’eucalyptus et de bambous. Je me frottai le genou, de nouveau en proie à une grande fatigue. Mon bain avait été de trop. Quels que soient les événements, heureux ou malheureux, qui forment notre vie, le résultat est toujours le même ; on n’a envie que de se coucher.
M’allongeant sur le dos, je m’abritai les yeux du soleil et regardai Bernie s’affaler à côté de moi. Les accents lointains de l’horrible musiquette parvenaient à mes oreilles, mêlés au bruit continu de l’océan, auquel on ne pouvait jamais échapper. Je m’assoupis dans un demi bien-être.
Un raclement de pieds tout près de nous me ramena à la réalité présente. Bernie avait déjà les yeux fixés par-dessus ma poitrine, tous ses sens en alerte, sur un point situé à ma droite.
À seulement trois mètres de nous, d’une démarche pesante, une tortue géante traversait la clairière. Sa tête se tendit au bout de son cou rugueux, les tendons saillant sous l’effort comme elle l’allongeait vers une petite plante qui poussait là. Elle resta là un moment, à grignoter la pousse verte jusqu’à ce que la tige elle-même eût disparu, nous jetant un regard distrait de ses yeux sombres et liquides. Puis elle continua son chemin, frôlant la dépouille d’une ancienne camarade au passage. Bernie gémit mais ne se lança pas derrière elle.
Ainsi un des habitants originels de l’île avait réussi à survivre. Depuis combien de millions d’années y avait-il des tortues géantes sur ce rocher solitaire ? À regarder cette face couturée d’un descendant des dinosauriens, j’avais senti le temps se tasser entre nous. Peut-être continueraient-ils de prospérer ici longtemps après la disparition de l’humanité. Quelque part au-delà de ces horizons, l’homme se dirigeait à grands pas vers son extinction.
Dès que cette pensée me fut venue, les problèmes de l’île du Dr Moreau devinrent à vrai dire de toutes petites choses. Mais le rapport entre ce qui se passait ici et ce qui se passait là-bas ne m’échappa pas.
En proie à un malaise qui avait au moins le mérite de renouveler mon énergie, je secouai Bernie et me levai. Dart était l’adversaire auquel j’avais affaire.
J’allai à la porte de l’enclos du Maître, Bernie sur mes talons. L’île était calme, savourant l’heure de la sieste, bien que la musique de rock continuât de jouer.
— Dart ! criai-je. Dart !
Au bout de quelques instants une voix métallique grésilla près de mon oreille.
— Qu’est-ce que vous voulez ?
Je cherchai l’interphone, mais il était de l’autre côté de la porte, hors de portée. Cet aménagement n’était pas inutile, à voir les profondes éraflures qui marquaient le métal de la porte et de ses montants.
— Dart, laissez-moi rentrer. Il faut que je vous parle.
— De quoi voulez-vous me parler, Mr le Sous-Secrétaire ? De Dieu ?
— Je m’en tiendrai à des problèmes plus modestes… J’ai réfléchi à la situation.
— Quelle situation ?
— Il n’y a qu’une situation sur cette île, comme vous le savez… et vous en faites partie.
Silence.
— Et aussi, Dart… je tiens à amener mon copain Bernie avec moi.
Une expression de terreur passa dans les yeux de l’Homme-Chien. Il comprenait plus de choses qu’il n’en pouvait exprimer, comme nous tous.
La porte pivota sur ses gonds.
— Viens, Bernie ! Il ne te fera pas de mal ! Reste avec moi.
Quel regard pitoyable, partagé, je reçus !
— Maître, comprendre. Toi parler. Toi pas faire misères, Quatre Membres Longs, rester bien sage. Ici mauvaise maison pour moi. Lab’ratoire. Pas aimer fouet, être brave, brave garçon.
Il fit un pas en avant puis un pas en arrière. Et encore un autre.
— Alors tu ferais bien de retourner au village, Bernie. Merci de m’avoir accompagné.
— Au revoir, brave homme. Un, deux, trois…
J’entrai ; la porte se referma derrière moi.
Pour la première fois, je remarquai à quel point la construction du bâtiment bas était grossière. Seul le devant, où se trouvait la grande salle de contrôle, avait été l’objet de quelque soin ; là, la façade était recouverte d’un vague crépi. Le reste n’avait rien que de très sommaire. Les murs étaient montés en parpaings grossièrement liés avec du mortier ; les avant-toits étaient dépourvus de gouttières ; et beaucoup de fenêtres ne possédaient pas de vitres – l’ensemble donnait une impression d’incomplétude, sinon de franche négligence. Une ou deux plantes grimpantes sur les murs rudimentaires faisaient un léger contrepoids à l’indigence générale.
Pénétrant dans la maison, je trouvai Mortimer Dart dans la pièce principale, installé dans sa voiture, tous ses sens en éveil. Je scrutai une nouvelle fois ce visage blême et bouffi, mais n’y déchiffrai rien de vital. Bella se balançait d’un pied sur l’autre derrière lui. Heather était assise à l’autre bout de la pièce près d’un bac de bronze d’où jaillissait une plante luxuriante. Elle portait la même tunique safran et le même pantalon sombre que je lui avais vus lors de notre dernière rencontre ; elle y avait seulement ajouté une légère écharpe mauve incongrûment nouée autour de son cou.
J’inclinai légèrement la tête en direction de Heather. Elle ne répondit pas à mon salut, sinon, peut-être, par une ombre de sourire. Elle resta par ailleurs rigoureusement immobile.
— Une sympathique réunion de famille, dis-je.
L’air de la pièce était conditionné. Pas de chansonnettes ici ; seulement Haydn, comme d’habitude. Je frissonnai.
— Vous avez pu voir mon domaine tout à votre aise, Mr Roberts ?
— Oui. Je me sens un peu fiévreux, à vrai dire. Est-ce que Bella a encore de cette délicieuse citronnade ?
— Naturellement. Bella ! Donnez-moi votre pouls.
Je demeurai où j’étais. Comme il s’approchait, le siège de son fauteuil roulant s’éleva jusqu’à ce qu’il fût à la bonne hauteur pour me toucher le front. La main qu’il exhiba comportait toute une variété de doigts ; celui qu’il plaça sur mon front était à la fois dur et doux. J’essayai d’en avoir un aperçu plus précis au moment où la main de métal se retira pour aller reprendre sa place sur l’accoudoir du véhicule. Jetant un coup d’œil à un petit tableau de bord situé près de son genou gauche, Dart dit :
— Votre pouls est normal. Vous faites un peu de température, mais il fallait vous y attendre après avoir marché au soleil et nagé dans la lagune. Asseyez-vous.
Je compris qu’il me laissait le soin d’apprécier son délicat rappel du pouvoir qu’il avait de tenir presque toute l’île sous sa surveillance.
Comme je m’asseyais, il fit redescendre son siège jusqu’à ce que ses yeux fussent légèrement au-dessus du niveau des miens, et dit :
— Il faut que vous me promettiez de ne pas rompre la calme routine de ce qui se passe ici. Restez tranquille et tout ira bien pour vous. Si vous dérangez les Hommes-Animaux, ou ce pauvre Hans, ou moi-même, ou n’importe qui… eh bien, nous devrons prendre des mesures. Ceci n’est pas une fête foraine. C’est bien compris ?
Regardant ailleurs, je demandai froidement :
— Avez-vous expédié ce message radio, Dart ?
— J’ai besoin de certaines garanties…
— Parce que vous aurez de gros ennuis si vous ne l’avez pas encore fait. Laissez-moi vous rappeler, au cas où vous l’auriez oublié, qu’une importante expédition de secours est d’ores et déjà en route, à la recherche de survivants du Léda sur une étendue d’océan qui va en s’élargissant.
Dart dit :
— Dix jours ont passé, alors même qu’une guerre est en cours. Toute recherche est désormais abandonnée. Vous ne me ferez pas marcher dans vos histoires.
— Ils n’abandonnent jamais, répliquai-je.
Bella revint et déposa un verre de citronnade embué à côté de moi.
— Comment se fait-il, demanda Dart, au cas où ces recherches dont vous parlez seraient en train, que nous n’ayons vu aucun appareil survoler l’île depuis plus d’une semaine ?
— Cela ne fait que renforcer mes dires. Ils n’ont pas encore ratissé ce secteur. Ils peuvent arriver d’un moment à l’autre.
Je pouvais me rendre compte qu’il ne me croyait pas. Ce qui ajoutait à mon inquiétude, c’était la connaissance personnelle que j’avais de certains faits. En temps normal des satellites de surveillance en orbite au-delà de la stratosphère enregistraient toute activité terrestre et maritime ; l’un d’eux aurait signalé la chute du Léda à la base ; mais je savais que le satellite principal avait été désintégré par l’ennemi juste deux jours avant la catastrophe – la nouvelle m’en était parvenue pendant que j’étais en conférence sur la Lune.
Dart commença à faire évoluer sa voiture dans la pièce. Bella le suivit jusqu’à ce qu’il lui fit signe brutalement de débarrasser le plancher.
— Vous n’avez aucune preuve de votre identité… commença-t-il, quand la sirène se mit à retentir. (Il jeta un coup d’œil à sa montre et dit :) Nous avons un ordinateur ponctuel, comme vous le voyez. C’est l’heure de retourner au travail. Fin de la sieste. Et fin aussi de notre conversation.
Je posai un pied sur le repose-pied de sa voiture et l’arrêtai.
— Dart, j’exige, en tant que sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, que vous ou moi transmettions immédiatement un message radio à la FASA. Tel est l’ordre que je vous adresse, et je dois vous avertir qu’en vertu du décret sur les pleins pouvoirs j’ai le droit de réquisitionner votre équipement. Si vous résistez, vous vous exposez à passer en jugement devant un tribunal d’exception habilité à prononcer la condamnation à mort. Quelle est votre réponse ? Oui ou non ?
Son visage se décomposa tandis que ses épaules se voûtaient sous le coup de la colère. Ses mains agrippèrent les bras de son fauteuil roulant.
— Mon poste est en panne en ce moment, dit-il enfin.
— Vous mentez !
— Je ne me laisserai pas dicter ma conduite sur mon île.
— Restez où vous êtes, dit une voix derrière mon dos.
Je me retournai et vis la mince silhouette de l’homme blanc en blouse blanche. Il avait un visage émacié, terreux, figé à cet instant précis en une expression résolument mauvaise. Il tenait une arme étrange, quelque chose comme un long pistolet à air comprimé, braquée sur moi.
— Da Silva, dis-je, au regard des lois en cours en temps de guerre, vous, comme votre patron, êtes en train de commettre un délit passible de la peine de mort. Posez cette arme.
— Okay, Roberts, ou quel que soit votre nom, cessez votre bluff.
Voilà que Dart pointait lui aussi une arme sur moi. Je reconnus en elle un Browning automatique. Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu’il devait avoir un signal d’alarme sur sa voiture pour réclamer de l’aide en cas de besoin.
Tandis que je restais là, les mains à demi levées, me demandant si je devais me jeter sur Dart, les autres acteurs de la scène s’agitaient. Bella s’éclipsa, disparaissant furtivement derrière la porte, telle une image de la traîtrise – pourquoi attendais-je quelque chose d’elle, je ne saurais malgré tout le dire. En revanche Heather se porta vers moi, se levant de son fauteuil et approchant presque aussi silencieusement que Bella avait fui. Elle, au moins, n’avait pas d’arme, mais l’expression de son visage n’avait rien d’engageant. Un signal muet passa entre elle et Dart.
— Vous êtes en train de recouvrer vos forces et de devenir dangereux, dit-il. Nous allons devoir vous enfermer. Cela vous donnera l’occasion de réfléchir un peu.
— Vous me prenez au dépourvu, Dart. Votre avantage n’est que temporaire, comme vous vous en rendrez compte si vous replacez vos actions dans le contexte de la guerre qui se déroule dans les eaux du Pacifique. Vous avez été informé de mon rôle en la circonstance. Coopérez, ou il vous en cuira.
Dart garda son arme levée vers moi, un mince sourire aux lèvres.
— La guerre… la parfaite excuse des hommes pour exercer un pouvoir, personnel aussi bien que national. C’est votre affaire, pas la mienne, Mr Roberts. Vous pensez que je dois automatiquement être de votre côté dans la bataille, n’est-ce pas ? Vous vous trompez. L’humanité m’a toujours tenu à distance, aussi n’ai-je pas à éprouver de sentiments humains. J’en suis exempté. Okay, vu ?
— Ceci n’est pas une affaire où vos sentiments doivent avoir part…
— Ça ira comme ça, merci beaucoup. Da Silva, bouclez-le.