CCCIV

Où l’émeute suit son cours.

Une fois la rue barrée, tout ce qui venait derrière les voitures arrêtées s’arrêta.

Au milieu de cette agglomération de tonneaux de porteurs d’eau, de camions, de haquets, on avisa, comme une armée de squelettes, les grands bras décharnés des charrettes de maraîcher déchargées de leurs fardeaux.

Des gamins qui jouaient au chat, perchés sur les monceaux de plâtre en démolition aux environs de la rue Grenetat, entendant dire qu’on barrait la rue, eurent l’idée d’apporter leur pierre à cet édifice que l’on appelait une barricade, et dont les gamins sont les meilleurs architectes.

Chacun s’empara donc de ce qui se trouvait à sa portée, à sa taille ou à sa force : les uns prirent les montants des portes ; les autres, les planches des échafaudages ; les plus petits, les pavés neufs, amassés de côté et d’autre pour la réparation de la chaussée. Enfin on trouva tout sous la main juste à point, comme il arrive en pareille circonstance, pour construire de grosses barrières, embryons de nos barricades modernes.

La foule, en voyant s’élever ce monument, poussa, du haut en bas de la rue Saint-Denis, un immense hourra de triomphe. On eût dit que, sur cet entassement de bois et de pierres, allait s’élever le dôme de la liberté.

Il était dix heures environ ; depuis une heure, à peu près, des barricades s’élevaient de tous les côtés ; les cris les plus séditieux partaient du cœur de la foule ; des pétards de toute sorte, des pièces d’artifice éclataient au nez des passants ou s’élançaient, à travers les vitres cassées, dans toutes les maisons accusées de tiédeur ou suspectes d’adhésion équivoque à cette patriotique manifestation.

Ce tumulte dura trois ou quatre heures ; le désordre fut porté à son comble, et cependant pas un agent de la force armée n’avait paru, pas un seul gendarme ne s’était montré à l’horizon.

Nous avons déjà cité un proverbe. Si nous ne craignions de faire abus de cette sagesse des nations, nous dirions que, quand les chats n’y sont pas, les souris dansent.

C’est ce que fit la foule.

Elle forma des rondes et se mit à danser sur des airs plus ou moins défendus – depuis la Révolution.

Chacun se livrait donc en toute liberté, celui-ci à des chants, celui-là à des danses, les uns à l’édification des barricades, les autres au détroussement de leurs semblables, chacun suivant son penchant, son instinct, sa fantaisie, quand tout à coup, à la grande stupéfaction de cette multitude, qui pensait sans doute pouvoir se livrer toute la nuit à ces innocents plaisirs, on vit fondre de la rue Grenetat, absolument comme s’il fût sorti de dessous terre, un détachement de gendarmerie.

Mais le gendarme est avant tout inoffensif, ami de la foule, protecteur du gamin, avec lequel il daigne quelquefois dialoguer.

Aussi, quand on aperçut ces innocents militaires, la multitude se mit-elle à entonner la chanson si connue :

Dans la gendarmerie,

Quand un gendarme rit,

Tous les gendarmes rient

Du gendarme qui rit.

Et, en effet, les gendarmes rirent.

Mais, tout en riant, ils donnèrent à la foule de paternels avertissements, l’invitant à rentrer chez elle et à se tenir tranquille.

Tout allait bien jusque-là, et peut-être la foule allait-elle suivre ce bon conseil, lorsque, en arrivant dans la rue Saint-Denis, au milieu du chœur qui accompagnait les gendarmes, on commença d’entendre des solos d’injures.

Puis, aux injures, succédèrent quelques pierres, puis beaucoup de pierres.

Seulement, on eût dit que c’était pour ces militaires que mon confrère Scribe avait fait la belle maxime :

Un vieux soldat sait souffrir et se taire, Sans murmurer1.

Le détachement de gendarmerie se tut et ne murmura pas.

Il se dirigea tranquillement vers les barricades, et se mit à les renverser une à une.

Jusque-là, rien que de très simple, c’est-à-dire rien de bien dangereux ; mais, si nos lecteurs veulent regarder vers un coin de la rue aux Fers, ils verront que la situation, assez simple dans ce moment, menaçait de se compliquer très incessamment.

En effet, un des plus acharnés constructeurs de 1 Michel et Christine, sc. XIV.

la barricade de la rue Saint-Denis, vis-à-vis la rue Grenetat, était notre ami Jean Taureau.

Au nombre de ceux qui s’étaient livrés au détellement des voitures, il y avait quelques émeutiers de notre connaissance.

Ces émeutiers étaient nos vieux amis Sac-à-

Plâtre, Toussaint-Louverture et la Gibelotte.

À quelque distance de ceux-ci, opérait isolément le petit Fafiou.

Chacun avait fait de son mieux, et, de l’avis des connaisseurs, la besogne était réussie.

Or, dans un coin de la rue aux Fers, Salvator regardait, de cet œil dédaigneux que nous lui connaissons, les diverses scènes que nous avons racontées ; il allait se retirer, triste du rôle que jouaient de malheureux ouvriers entraînés en dépit de toute raison par ce malheureux cri de

« Vive la liberté ! » quand il aperçut, solidifiant leur barricade, Jean Taureau et ses acolytes.

Il alla droit au charpentier, et, le prenant par le bras :

– Jean, dit-il à voix basse.

– Monsieur Salvator ! s’écria le charpentier.

– Tais-toi, répondit celui-ci, et viens.

– Il me semble, monsieur Salvator, qu’à moins que ce que vous avez à me dire ne soit important, nous n’avons guère le temps de causer dans ce moment-ci.

– Oui, ce que j’ai à te dire est on ne peut plus important. Viens donc sans retard.

Et Salvator entraîna Jean Taureau, au grand regret de ce dernier, s’il fallait en croire les regards mélancoliques qu’il jetait sur la barricade construite par lui si péniblement et que l’on exigeait si péremptoirement qu’il abandonnât.

– Jean, lui dit Salvator lorsqu’il l’eut emmené à une trentaine de pas de la barricade, t’ai-je jamais donné un mauvais conseil ?

– Non, monsieur Salvator ! mais...

– As-tu pleine confiance en moi ?

– Je crois bien, monsieur Salvator ! mais...

Crois-tu que je puisse te proposer une mauvaise action ?

– Oh ! pour cela, non, monsieur Salvator ; mais...

– Alors rentre chez toi, et tout de suite.

– Impossible, monsieur Salvator.

– Et pourquoi est-ce impossible ?

– Parce que nous sommes décidés.

– Décidés à quoi ?

– À en finir avec les jésuites et les calotins.

– Est-ce que tu es ivre, Jean ?

– Devant Dieu, monsieur Salvator, je n’ai pas bu un doigt de vin dans toute la journée.

– C’est donc pour cela que tu déraisonnes ?

– Et même, dit Jean Taureau, c’est que, si j’osais, je vous avouerais une chose, monsieur Salvator.

– Laquelle ?

– C’est que j’ai une rude soif.

– Tant mieux !

– Comment, tant mieux ! c’est vous qui me dites cela ?

– Oui ; entre ici avec moi.

Et, prenant le charpentier par l’épaule, il le fit entrer dans un cabaret, le poussa sur une chaise, et s’assit en face de lui.

Salvator demanda une bouteille de vin que le charpentier absorba en un clin d’œil.

Puis, ayant suivi la déglutition avec un véritable intérêt d’amateur d’histoire naturelle :

– Écoute, Jean, dit le commissionnaire, tu es un bon, brave et honnête garçon ; tu me l’as prouvé en mainte circonstance ; mais, crois-moi, laisse pendant quelque temps tranquilles les jésuites et les calotins.

– Mais, monsieur Salvator, dit le charpentier, est-ce que nous ne sommes pas en révolution ?

– En évolution, veux-tu dire, mon pauvre ami, et rien de plus, dit Salvator ; oui, tu peux faire beaucoup de bruit, mais, crois-moi, tu ne feras que de mauvaise besogne. Qui t’a amené ici à l’heure où tu devrais être couché ? Sois franc.

– C’est Fifine, répondit Jean Taureau, et même que je ne me souciais pas de venir.

– Que t’a-t-elle dit pour t’y décider ?

Elle m’a dit

: «

Allons voir les

illuminations. »

– Rien de plus ? demanda Salvator.

Si fait

; elle a ajouté

: «

Il y aura

probablement du bruit ; ce sera amusant. »

Oui

; et toi, un homme paisible, riche relativement, puisque tu as maintenant douze cents livres de rente que t’a fait le général Lebastard de Prémont, toi qui aimes à te reposer après une journée de travail, tu as trouvé que c’était un divertissement, non pas d’entendre, mais de faire du bruit. Et comment Fifine savait-elle cela ?

– Elle a rencontré un monsieur qui lui a dit :

« Ça va chauffer ce soir, rue Saint-Denis ; amène ton homme. »

– Et quel est ce monsieur.

– Elle ne le connaît pas.

– Je le connais, moi.

– Comment ! vous le connaissez ? vous l’avez donc vu ?

– Je n’ai pas besoin de voir un agent de police, je le flaire.

Comment

! vous croyez que c’était un

mouchard ? s’écria Jean Taureau en fronçant énergiquement le sourcil, froncement qui équivalait à ces paroles : « Je suis fâché de n’avoir point su cela, j’eusse cassé la tête à ce fonctionnaire. »

– Il y a un axiome de droit, mon cher Jean Taureau, qui dit :

Non bis in idem.

Ce qui signifie ?

– Que l’on ne sévit pas deux fois sur le même individu.

J’ai donc déjà sévi sur lui

? demanda

vivement Jean Taureau.

Mais oui, mon ami

: vous avez failli

l’étrangler, une nuit, boulevard des Invalides.

Rien que cela.

Comment

! s’écria Jean Taureau en

blêmissant, vous croyez que c’est Gibassier ?

– C’est plus que probable, mon pauvre ami.

– Celui que tout le quartier accuse de faire les yeux doux à Fifine ? Oh ! je le retrouverai.

Et Jean Taureau montra au ciel, où Gibassier n’était cependant pas, un poing gros comme une tête d’enfant.

– Voyons, il ne s’agit pas de lui, il s’agit de toi, dit Salvator ; puisque tu as eu l’imbécillité de venir, il faut au moins avoir l’esprit de t’en tirer sain et sauf, et, si tu restes une demi-heure de plus ici, tu t’y feras tuer comme un chien.

– En tout cas, hurla le charpentier, exaspéré, je leur vendrai cher ma vie.

– Il vaut mieux la garder pour la bonne cause, dit énergiquement Salvator.

– Ce n’est donc pas pour la bonne cause, ce soir ? demanda Jean Taureau étonné.

– Ce soir, c’est la cause de la police, et, sans t’en douter, tu travailles pour le gouvernement.

– Pouah ! fit Jean Taureau. Et, cependant, ajouta-t-il après avoir réfléchi un instant, je suis là avec des amis.

– Quels amis ? demanda Salvator qui, dans le groupe, n’avait distingué que l’athlète.

– Mais Sac-à-Plâtre, Toussaint-Louverture, la Gibelotte... et d’autres.

Le pitre Fafiou, contre lequel le charpentier avait toujours conservé des sentiments de jalousie, faisait partie des autres.

– Et c’est toi qui les as amenés ?

– Dame ! quand on m’a dit que cela allait chauffer, j’ai été chercher les camarades.

C’est bien

; tu vas vider une seconde

bouteille et t’en retourner à la barricade.

Salvator fit un signe, et, la seconde bouteille apportée et vidée, Jean Taureau se leva.

– Oui, dit-il, j’y retourne, à la barricade, mais pour y crier : « À bas les agents de police ! mort aux mouchards ! »

– Garde-t’en bien, malheureux !

– Mais que vais-je donc y faire, à la barricade, puisque je ne dois ni me battre ni crier ?

– Tu iras tout simplement dire, aussi bas que tu pourras, à Sac-à-Plâtre, à Toussaint, à la Gibelotte, et même au pitre Fafiou, que je leur ordonne, non seulement de se tenir tranquilles, mais encore d’avertir les autres qu’lis sont tombés dans un guet-apens, et que, s’ils ne se retirent pas, on fera feu sur eux avant une demi-heure.

– Est-ce possible, monsieur Salvator ! s’écria le charpentier indigné ; tirer sur des hommes sans armes ?

– C’est ce qui te prouve, imbécile, que vous n’êtes pas ici pour faire une révolution, puisque vous n’êtes pas armés.

– C’est juste, avoua Jean Taureau.

– Va donc les prévenir, dit Salvator en se levant.

Ils étaient sur le seuil de la porte quand apparut le détachement de gendarmerie.

– Les gendarmes !... À bas les gendarmes !

cria Jean Taureau de toute la force de ses poumons.

– Ah çà ! te tairas-tu ! dit Salvator en lui serrant le poignet. Allons, à la barricade, et qu’on en déguerpisse lestement !

Jean Taureau ne se le fit pas redire ; il s’élança dans la foule et parvint jusqu’à la barricade, où ses compagnons criaient à tue-tête :

– Vive la liberté ! À bas les gendarmes !

Les gendarmes, avec la même tranquillité qu’ils avaient écouté les injures et reçu les pierres, renversaient la barricade. Il en résulta que, chacun s’étant retiré devant la force armée, le charpentier ne trouva plus à qui parler. Mais les barricades ont cela de commun avec les tronçons des serpents, qu’elles se rejoignent aussitôt coupées.

La première barricade renversée, les gendarmes continuèrent leur chemin dans la rue Saint-Denis et en démolirent une seconde, tandis que les amis de Jean Taureau rebâtissaient à la première.

On comprend les hourras et les cris de la foule au renversement et à la réédification de ces édifices.

Ces scènes, dont on a compris toute la portée, et dont on ne voyait alors que le côté bouffon, étaient bien, en effet, de nature à provoquer l’hilarité générale.

Mais où les hourras commencèrent à s’apaiser, où les éclats de rire commencèrent à s’éteindre, c’est quand on vit tout à coup déboucher, des deux extrémités de la rue Saint-Denis, du côté des boulevards et de la place du Châtelet, deux détachements de gendarmes qui, marchant l’un au-devant de l’autre d’un air sinistre, ne prêtaient plus à rire comme leurs camarades.

Il y eut un moment d’hésitation. On se regarda. On vit le sourcil froncé de la force armée, et l’on se tint pendant un instant sur la réserve.

Enfin un individu plus hardi, ou plus de la police que les autres, cria d’une voix terrible :

– À bas les gendarmes !

Ce cri, au milieu du silence, retentit comme un éclat de tonnerre.

Comme un éclat de tonnerre aussi, il décida de l’orage.

La foule, comme si elle n’eût attendu que ce cri, le répéta tout d’une voix, et, pour joindre l’action à la parole, s’élança à la rencontre de la gendarmerie, qu’elle fit, pas à pas, reculer du marché des Innocents au Châtelet, du Châtelet au pont au Change, et du pont au Change à la préfecture de police.

Mais, tandis que l’on reconduisait ainsi les gendarmes venus par la place du Châtelet, la troupe plus imposante des gendarmes à pied et à cheval, partie des boulevards, descendait silencieusement la rue dans toute sa longueur, renversant tranquillement, au fur et à mesure qu’elle avançait à travers les huées et les pierres, tous les obstacles qu’elle rencontrait, hommes et choses, jusqu’au moment où, arrivée devant le marché des Innocents, elle s’arrêta et prit position.

Et cependant, derrière elle, à peu de distance d’elle, vis-à-vis le passage du Grand-Cerf, on reconstruisait une barricade, mais sur une base plus large et plus solide que celle que l’on avait élevée jusque-là.

À la grande surprise de chacun, personne ne vint inquiéter cette opération ; on apercevait de loin les gendarmes, immobiles maintenant et comme changés en gendarmes de pierre.

Mais, tout à coup, par le quai, s’avança une autre troupe d’allure plus offensive. Elle se composait de garde royale et de troupe de ligne.

Elle était commandée par un homme à cheval portant les épaulettes de colonel.

Qu’allait-il se passer ? Il était facile de le deviner en voyant le colonel donner ordre de distribuer des cartouches à ses hommes et faire charger les fusils.

Ce qui eût pu convaincre les incrédules qu’il allait se passer quelque chose d’équivoque, pour ne pas dire plus, c’était la manœuvre opérée par ce colonel au visage caché par son chapeau enfoncé jusque sur les sourcils et qui, d’une voix sourde et menaçante, divisait ses troupes en trois colonnes, qu’il fit précéder d’un commissaire de police, les lançant sur les barricades de la rue Saint-Denis, du passage du Grand-Cerf et de l’église Saint-Leu.

Des huées, des injures et des pierres accueillirent, comme précédemment, la colonne lancée sur la barricade du passage du Grand-Cerf.

Salvator, en voyant la colonne s’avancer serrée, froide, résolue, chercha autour de lui s’il ne retrouverait pas quelque visage de connaissance à qui il pût donner le bon avis de se retirer.

Mais, au lieu des visages qu’il cherchait, il n’aperçut, à l’angle d’une rue, que la figure railleuse d’un homme qui, enveloppé de son manteau, paraissait suivre les événements avec un intérêt non moins grand que celui que Salvator leur accordait lui-même. Il tressaillit en reconnaissant M. Jackal qui surveillait la besogne.

Les deux regards se croisèrent.

– Ah ! ah ! c’est vous, monsieur Salvator ? dit l’homme de police.

Vous le voyez, monsieur, répondit

froidement celui-ci. Mais M. Jackal ne parut pas remarquer cette froideur.

– Ah ! parbleu ! fit-il, je suis enchanté de vous rencontrer, pour vous donner la preuve que je vous avais porté hier matin un conseil d’ami.

– Je commence à le croire, dit Salvator.

– Et vous allez tout à l’heure en être sûr ; mais, auparavant, regardez ces hommes qui s’avancent là-bas.

– La garde royale et la ligne, je les vois.

– Mais voyez-vous celui qui les commande ?

– C’est un colonel.

– Je veux dire connaissez-vous le colonel ?

– Eh ! fit Salvator étonné, je ne me trompe pas.

– Allez toujours.

– C’est le colonel Rappt.

– En personne.

– Il a donc repris du service ?

– Pour ce soir.

– En effet, il n’a pas été nommé député.

– Et il veut être nommé pair.

– Alors il est ici en service extraordinaire ?

– Extraordinaire, c’est le mot.

– Et que va-t-il faire ?

– Ce qu’il va faire ?

– Je vous le demande.

– Il va tout simplement, tout froidement, tout tranquillement, quand il sera arrivé devant la barricade, prononcer un simple monosyllabe composé de trois lettres seulement : « Feu ! » et trois cents fusils obéiront.

– Il faut que je voie cela ! dit Salvator, et peut-

être ai-je besoin de haïr cet homme.

– Jusqu’à présent, vous ne faites ?...

– Que le mépriser.

– Suivez-le donc, c’est plus prudent que de le précéder.

Salvator suivit en effet M. Rappt, qui s’avança droit sur la barricade, et, d’une voix froide et claire, sans s’être donné la peine de faire faire les trois sommations d’usage, prononça le terrible monosyllabe :

– Feu !