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10

Fabio bondit immédiatement, toutes griffes dehors, tandis que Karl, derrière lui, avait déjà déplié ses ailes. Sofia se plaça devant le professeur, prête au combat. Elle se dit que tout avait été inutile et se demanda comment Nida avait bien pu les trouver. Fabio avait raison, une fois encore, elle ne s’était pas comportée en chef.

Mais contre toute attente, Nida leva les bras en signe de reddition, et les griffes de Fabio grincèrent sur une barrière aux reflets noirs.

— Je ne suis pas ici pour me battre.

— Bien sûr. On sait que tu es notre amie ! s’écria Fabio d’un ton ironique, avant de repartir à l’assaut.

Mais ses griffes se heurtèrent de nouveau à la barrière.

Nida demeura immobile, les mains levées et le visage grave.

Imperturbable, Fabio se prépara pour une nouvelle attaque ; Sofia alla se placer près de lui et l’arrêta en posant la main sur son bras.

— Si tu ne veux pas te battre, pourquoi es-tu là ? demanda-t-elle en cherchant à maintenir son calme, mais sans rétracter ses griffes.

Nida eut un sourire sarcastique.

— C’est une longue histoire… Que diriez-vous d’aller discuter dans un endroit tranquille ?

 

Nida buvait son chocolat chaud à petites gorgées. Sur la table, il y avait aussi une part de cheesecake, dont elle prenait de temps à autre de petits morceaux avec sa fourchette. Elle avait vraiment l’air d’une jeune fille normale, très belle et un peu timide, avec ses cheveux blonds coupés au carré dont la frange lui effleurait les yeux. Mis à part ses vêtements, étrangement légers pour le climat écossais – son habituel débardeur blanc de style masculin, une jupe en jean, des leggings noirs et une paire de rangers –, on aurait pu la prendre pour une humaine des plus ordinaires.

Sofia n’avait même jamais imaginé que Nida puisse manger. Pourtant, elle était là, avec son chocolat chaud entre les mains ; et en plus, elle avait l’air d’apprécier, vu comment elle se léchait les lèvres.

Mais personne ne l’accompagnait. Ils avaient tous l’estomac noué : ils étaient dans un bar, avec leur pire ennemie, ce qui leur coupait l’appétit.

— Tu as l’intention de parler, ou tu voulais seulement te faire offrir un en-cas ? éclata Fabio.

Il y avait quelque chose d’insolite dans sa voix quand il s’adressait à elle. Une sorte d’hésitation, un tremblement que seuls des proches pouvaient remarquer. Et Sofia avait passé des jours et des jours à étudier Fabio à la loupe.

Nida ne se troubla pas. Elle but une longue et dernière gorgée de chocolat, puis s’essuya les lèvres avec une serviette.

— Vous auriez dû prendre quelque chose, vous aussi. On discute mieux l’estomac plein.

Fabio serra les poings à s’en faire craquer les jointures, et Sofia lui posa d’instinct une main sur la cuisse. Il lui suffit de moins d’une seconde pour se rendre compte de ce qu’elle avait fait, et elle la retira aussitôt.

— On est bien comme ça. Et on attend toujours tes explications, déclara-t-elle, en essayant d’oublier le nœud qu’elle avait dans la gorge.

Il était temps de jouer au chef, au moins une fois dans sa vie.

Nida la regarda.

— Êtes-vous enfin convaincus que j’ai des intentions pacifiques ? sourit-elle.

— C’est Nidhoggr qui t’envoie ? rétorqua Sofia.

Nida eut un imperceptible tremblement en entendant son nom. Elle détourna les yeux et les fixa sur la tasse vide.

— Non, mon Maître n’est pas au courant.

— Et tu imagines qu’on va te croire ? lança Fabio avec mépris.

— Fabio, protesta Sofia qui s’efforça de mettre dans sa voix toute l’autorité dont elle était capable. Alors, tu es là de ta propre initiative, dit-elle à Nida…

— Tout à fait.

— Pourquoi ? Que veux-tu de nous ?

— C’est compliqué, hésita Nida, comme si elle cherchait les mots justes. Depuis que Ratatoskr est mort, beaucoup de choses ont changé. Mon Maître a toujours été sévère et cruel, comme il doit l’être. Mais maintenant que je suis seule, la situation a dégénéré. Je sens qu’il ne me fait plus confiance, je sens que pour lui je suis devenue inutile.

— Tu es plus qu’une fille pour lui, tu es une de ses émanations directes… Vous partagez la même nature, vous formez un tout unique, observa le professeur.

— Oui, c’est vrai, confirma Nida. Mais, en même temps, nous sommes aussi deux entités distinctes. Au début, quand il m’a donné vie, entre nous, il y avait un partage d’intentions total et complet. Ratatoskr et moi sentions véritablement que nous formions un tout unique avec lui. Ensuite, au fil du temps, un gouffre est creusé. Le sceau que lui ont imposé les dragons s’est affaibli, et mon Maître est devenu plus fort. Et tandis qu’il reprenait consistance en ce monde, nous, en revanche, en restions exactement au même point. Peu à peu, nous sommes devenus des créatures autonomes, douées d’individualité et de volonté.

— De toute façon, tu restes faite de sa matière même, décréta le professeur.

— Bien sûr. Toutefois je ne suis rien de plus qu’une esclave à ses yeux, un instrument. Et à présent, je ne lui sers plus à rien.

— Qu’est-ce qui te fait croire ça ? demanda Sofia.

— Hier soir, je vous ai vus combattre. C’est mon maître qui me l’avait ordonné : je devais observer ses nouveaux serviteurs accomplir sa volonté. D’ailleurs, vous l’avez remarqué, vous aussi, non ? Je n’ai pas participé au combat. Ce sont les Succubes qui ont tout fait.

— Quoi ? fit Karl.

— Il les appelle ainsi. Les créatures qui vous ont attaqués. Il les a lui-même construites. Lors de la guerre contre les dragons, il y a des milliers d’années, c’était lui qui créait les armures pour son armée, lui qui fabriquait les innombrables mécanismes métalliques qui allaient nous mener à la victoire. Et à présent qu’il a de nouveau un corps, il se remet à la tâche.

— Il a un corps ?! s’exclama le professeur d’une voix si forte que plusieurs clients ensommeillés se tournèrent vers eux.

— Oui, il a un corps, sourit Nida. Mais on pourrait reparler de ça. Si je ne me trompe pas, vous voulez savoir pourquoi je suis ici.

— Continue, l’encouragea Sofia qui essayait de garder son calme.

En réalité, son cœur battait à mille à l’heure : la situation était pire qu’ils ne l’avaient d’abord cru.

— Hier soir, j’ai pu voir les Succubes en action. Bien sûr, ils étaient nombreux, mais ils ont réussi sans problème là où moi j’avais échoué. Vous les avez battus, cependant ils ont brisé la barrière et, surtout, pour la première fois de mon existence, le Maître ne m’a pas demandé de participer à la mission. Par le passé, ce sont les Assujettis qui exécutaient les basses besognes, mais Ratatoskr et moi étions là pour les guider. Pas cette fois. Cette fois, j’ai été une simple spectatrice. Et ce à quoi j’ai assisté signifie la fin pour moi.

Nida se pencha en avant, et quelque chose dans son regard fit comprendre à Sofia qu’elle avait sérieusement peur, qu’elle ne jouait pas un rôle. Ses yeux étaient ceux d’un animal traqué.

— Ratatoskr est mort, et le Maître n’y a pas prêté la moindre attention. Il n’a plus parlé de lui. Comme s’il n’avait jamais existé. Et maintenant il ne me demande même pas de réaliser sa volonté : il a des serviteurs mille fois plus compétents que moi, aisément remplaçables et immunisés contre le pouvoir des fruits. Un de ces jours, il décidera qu’il n’a plus besoin de moi, et je mourrai.

Elle s’appuya de nouveau contre le dossier, son doigt courant nerveusement sur le bord de sa tasse.

— Que veux-tu ? demanda Sofia.

— Votre protection.

— Je ne vois pas comment on pourrait te la donner.

— Ça, je suis en mesure de vous le dire. Et puis, je veux autre chose. La vengeance.

— Ce n’est pas notre façon d’agir, répliqua Sofia avant que quiconque puisse ouvrir la bouche. Nous ne sommes pas comme toi et Nidhoggr, et l’idée de vengeance nous répugne.

— Ce n’est pas un problème, dit Nida en haussant les épaules. Car la vengeance que je recherche va de pair avec votre objectif : vaincre mon Maître.

Cette fois, même Sofia resta sans voix.

— Bien que vous puissiez en partie me protéger de sa fureur, la seule manière pour moi de rester vivante est qu’il soit vaincu d’abord. Et je sais parfaitement que vous seuls pouvez le battre. C’est pourquoi je vous propose un pacte : je vous livre Nidhoggr et je vous aide à récupérer le fruit, et vous m’accordez en échange la protection dont j’ai besoin.

Un silence lourd de questions s’ensuivit. Sofia baissa les yeux, pensive.

— Pour quelle raison devrait-on te faire confiance ? dit-elle enfin. Tu as peut-être la mémoire courte, mais moi, je me souviens parfaitement de tous nos combats, je me souviens parfaitement de ce que tu nous as fait…

Et elle la fixa avec intensité.

Nida n’eut pas l’air impressionnée et continua de la regarder avec la même assurance qu’elle avait démontrée tout au long de la conversation.

— En fait, je ne suis pas venue les mains vides, sourit-elle. Réfléchis. Je sais où vous cachez le deuxième Dormant, je vous ai pris sur le fait. J’aurais pu vous attaquer quand vous êtes sortis de la chapelle, alors que vous aviez baissé la garde. Je t’assure qu’à ce moment j’aurais réussi à vous mettre hors jeu. Puis j’aurais simplement pu descendre dans la pièce secrète et m’en prendre à un gamin sans pouvoirs et à une Dragonienne sous l’effet de la surprise.

— Il y a la barrière, objecta Sofia.

— Ton amie était en train de l’ériger, rétorqua Nida en faisant un clin d’œil. Quoi qu’en dise mon Maître, j’accomplis du bon travail.

— D’accord, tu aurais pu nous attaquer, mais je ne suis pas certaine que tu aurais pu nous vaincre. Et tu aurais pu revenir avec des renforts, répliqua Sofia.

— Alors à quoi bon cette rencontre ?

Sofia se tut quelques instants.

— De toute façon, je ne peux pas te répondre maintenant, finit-elle par dire. On doit d’abord en discuter entre nous.

— Évidemment. Je te connais bien, ajouta Nida en se rapprochant de Sofia et en baissant la voix. On ne peut pas dire que tu sois faite pour commander, hein ?

Sofia rougit, brûlant de colère et de honte.

— Nous décidons tout ensemble. Il n’y a ni maîtres ni serviteurs.

— OK, acquiesça Nida avec un petit sourire. Quoi qu’il en soit, avant que nous nous séparions, je vous laisse encore quelques éléments de réflexion. En gage de ma bonne foi, je ne révélerai pas la cachette de votre ami. Personne ne vous attaquera, ni cette nuit ni jamais. Et puis, je veux vous faire un cadeau, pour vous prouver que je ne plaisante pas.

Nida regarda Sofia droit dans les yeux.

— Je vous ai dit qu’il a un corps maintenant : c’est celui d’un humain dans lequel il a réussi à s’incarner grâce à l’affaiblissement du sortilège que Thuban lui a imposé. Les pouvoirs du sceau ne cessent de décliner, et là où se trouve la pierre qui marque le lieu où a été emprisonné mon Maître, son sang suinte.

— Voilà comment il a créé les Succubes… observa Karl comme pour lui-même.

— Exactement, confirma Nida. Le même sang lui a servi pour posséder le corps de l’humain. Mais quelque chose n’a pas fonctionné. À ce propos, j’ai une nouvelle capitale dont je souhaite vous faire part. Le corps dont il a pris possession n’est pas n’importe quel corps : c’est celui de l’autre Dragonienne, celle que vous recherchez depuis votre arrivée.

À ces mots, tous furent frappés de stupeur.

— En s’incarnant dans la dernière Dragonienne, continua Nida, mon Maître voulait empêcher pour toujours l’union de tous vos semblables et donc le sauvetage de l’Arbre-Monde. Mais il a constaté que ses pouvoirs étaient anormalement réduits, à tel point qu’il ne pouvait même pas accomplir les gestes les plus simples ! C’est ainsi que nous avons découvert que la Dragonienne avait un jumeau, et nous avons supposé que son absence pouvait être la cause de cette fragilité.

Nida savoura l’effet de sa révélation. Puis, lentement, elle commença à se lever.

Le professeur bondit sur ses pieds.

— Où crois-tu donc aller ? Tu dois nous dire comment va Chloe ! La possession a eu quelles conséquences sur elle ?

Nida le dévisagea, satisfaite.

— Si vous voulez le savoir, rendez-vous à la cathédrale St Giles demain, juste après minuit.

Elle posa quelques pièces sur la table et quitta le bar.

 

— Nous n’avons pas le choix, dit Schlafen.

Ils étaient de retour au B&B, autour de la table de la cuisine. Ils avaient éloigné Gillian sous le premier prétexte venu. La décision était déjà difficile à prendre, sans la pression qu’elle aurait fait peser sur eux si elle avait su la vérité.

Sofia se passait sans cesse la main dans les cheveux, d’un geste nerveux. Le professeur avait raison, ils étaient dans une impasse.

— On ne peut pas lui faire confiance, dit Fabio. Cela cache quelque chose, j’en suis sûr.

— Son regard est désespéré, murmura Sofia. Elle ne ment pas, elle a peur.

— Enfin, Sofia, toi, tu donnerais sa chance à n’importe qui ! Tu as oublié ce qu’elle nous a fait ou quoi ? éclata Fabio.

Cette fois, Sofia réagit avec colère.

— On peut savoir ce que tu as ? Tu n’arrêtes pas de t’en prendre à moi, tu n’es jamais content de rien, et c’est toujours ma faute. Tu es devenu insupportable depuis…

Sa voix mourut dans sa gorge. Tous avaient les yeux fixés sur elle. Karl semblait ne pas comprendre, le professeur était soudain devenu très, trop attentif, tandis que les yeux de Fabio jetaient des flammes.

Sofia sentit monter les larmes.

— Ras le bol ! lâcha-t-elle, et elle s’enfuit.

Elle entendit sa chaise qui tombait et la voix du professeur, lointaine, qui l’appelait. Elle monta l’escalier quatre à quatre, claqua sa porte et se jeta sur le lit. Cette fois, il n’y avait pas besoin d’être forte, cette fois, elle pouvait se permettre toute la faiblesse qu’elle voulait. Elle estimait même qu’elle la méritait.

Quelqu’un frappa à la porte.

— Du large à la fin ! Je veux rester seule ! cria-t-elle.

Elle entendit des pas qui s’éloignaient. Si seulement cela avait pu être ceux de Fabio ; mais selon toute probabilité, c’étaient ceux du professeur.

Elle resta à pleurer sur son lit. Elle pensait à Fabio qui l’avait repoussée, à sa mère qui en avait fait de même, et elle se sentait seule comme jamais auparavant : seule avec ses échecs, avec toutes les responsabilités qui lui tombaient dessus à l’improviste. Elle aurait voulu disparaître, que son lit soit des sables mouvants qui l’avalent lentement et sans douleur.

 

Ses yeux la brûlaient. Elle avait beaucoup pleuré, et le sommeil dans lequel elle avait sombré n’avait même pas contribué à soulager sa peine. Se mettre devant l’ordinateur non plus.

Le portable appartenait à Karl. Il l’avait laissé dans sa chambre pour qu’elle puisse faire des recherches sur Édimbourg. Au début, elle avait surfé distraitement sur les sites concernant le château. Puis, sans presque y penser, elle s’était rendue sur Google. Dans la fenêtre au centre de la page, sous le logo coloré, elle avait écrit d’une traite : Beatrice Guarieri. Elle avait forcé le professeur à lui révéler le nom de famille aussi. Après lui avoir opposé une vaillante résistance, il avait fini par céder, vaincu par son regard suppliant.

En Italie, elle aurait probablement trouvé des tonnes de résultat. Pas ici, en Écosse. Il n’y avait qu’une seule Beatrice Guarieri à Édimbourg. Après une deuxième recherche, son adresse apparut avec le nom de la petite librairie pour laquelle elle travaillait.

La porte s’ouvrit doucement et Sofia tressaillit. Elle referma brusquement le portable, se tourna vers le rai de lumière et distingua la sombre silhouette du professeur.

— Sofia… tout va bien ?

Elle acquiesça.

Il entra et s’agenouilla pour être à sa hauteur.

— Je sais que c’est un mauvais moment, mais tu as été vraiment bien avec Nida, ce matin.

Sofia sourit timidement.

— Et Fabio… tu sais comment il est. Il s’est passé quelque chose ? Que faisiez-vous dehors l’autre soir ?

— Rien. On parlait, c’est tout… Puis on s’est un peu disputés… rien d’important, s’empressa-t-elle d’ajouter.

Le professeur la fixa d’un regard inquisiteur.

— Tu es sûre que tu n’as rien d’autre à me dire ?

— Je t’ai tout dit, insista Sofia.

Schlafen soupira.

— Fabio est un peu brusque, mais c’est un gentil garçon, et je crois vraiment qu’il a de l’affection pour toi.

« Tu n’as pas idée à quel point tu te trompes », pensa Sofia.

— Il ne voulait pas se montrer dur, il a juste été surpris par ta réaction. D’ailleurs, je crois qu’il veut te présenter des excuses, ajouta le professeur en lui caressant la joue.

Sofia sourit.

— Alors, tu veux bien descendre ?

Sofia acquiesça et le laissa l’accompagner jusqu’au rez-de-chaussée. Rien n’avait bougé autour de la table. Fabio se tordait les mains. Il la regarda un instant, puis détourna les yeux, embarrassé.

— Je ne voulais pas te faire de peine… J’ai été… euh… lourd, dit-il à voix basse.

Le professeur l’avait peut-être obligé à le faire, pour qu’elle ne pleure plus. Pourtant, ces excuses bougonnées firent fondre quelque chose dans la poitrine de Sofia.

— Mais non, c’est toi qui dois m’excuser de m’être énervée. J’étais fatiguée à cause de l’histoire de Nida, dit-elle en s’asseyant. Bon, on en était où ? continua-t-elle, faisant comme si rien ne s’était passé.

— On a continué la discussion quand tu es partie, répondit Karl.

— Et… ?

— Elle est notre ennemie, dit Fabio. Toutefois, c’est peut-être toi qui as raison ; il se peut qu’elle soit sincère. Les infos qu’elle nous a données, si elles sont véridiques, sont précieuses. De toute façon, nous n’avons pas d’autre choix pour retrouver rapidement Chloe. Je crois qu’il faut voir ce qu’elle a à nous offrir, et surtout, ce qu’elle veut en échange. Mais il ne faut pas baisser la garde.

— Je suis entièrement d’accord, acquiesça Sofia.

La plus improbable des alliances venait de se créer.