Le maréchal se penche en avant et tape sur l’épaule du conducteur.
— Ralentissez. Je ne veux pas arriver là-bas avant d’avoir terminé cette conversation. (Et, à l’adresse de Volkov :) Et nos amis de Lubianka ? Et le KGB ?
D’un œil absent Volkov regarde une femme corpulente qui fait la queue devant un magasin de jouets.
— Ils croient que c’est une opération de Grani, dit-il. Ils regardent sous les lits à la recherche d’une bande d’émigrés. Et ils regardent discrètement ; ils ne sont pas tellement fiers de s’être fait soulever un courrier Grani juste sous leur nez, alors ils ne font pas de campagne publicitaire.
Le maréchal médite cela.
— Vous êtes certain qu’il ira directement trouver l’Amiral ? Il ne va pas aller voir un parlementaire quelconque, ou la Maison-Blanche ?…
— Il est dans le métier depuis longtemps, affirme Volkov. Il suivra la voie hiérarchique. C’est une lourde décision à prendre, surtout avec la fille et tout ça. Il laissera l’Amiral la prendre.
Le maréchal se tourne vers Volkov.
— Et que fera l’Amiral ? demande-t-il avec amertume.
Volkov évite le regard du maréchal, et tout ce qu’il arrive à dire, c’est :
— Je voudrais bien le savoir.