2. — La masturbation féminine.
Les chiffres fournis par l'enquête Kinsey indiquent 62 % de femmes ayant connu l'expérience de la masturbation, dont 58 % avec orgasme : 12 % avant l'âge de douze ans et 20 % avant quinze ans. 57 %, le double des hommes, l'avaient découverte absolument seules, donc sans lectures, observation, contacts avec autrui.
Au tout premier rang des techniques employées figurait la manipulation des organes génitaux. Puis venaient : les pénétrations vaginales avec un objet, en particulier chez les femmes possédant une expérience du coït hétérosexuel ; la pression des cuisses, la tension musculaire et enfin, mais dans seulement 2 % des cas, l'effet exclusif de l'imagination (tandis que celle-ci s'ajoutait dans 64 % des cas à l'usage d'autres méthodes).
Parmi les « procédés divers », confiés par 11 % de l'échantillonnage, on comptait, à titre habituel ou exceptionnel, le frottement de la vulve* contre un meuble, un oreiller, du linge et l'usage, mais beaucoup plus rarement, de jets de douche, d'injections, de lavements, etc. Un film suédois de 1968 a fait allusion à l'emploi d'un aspirateur. Mais certains vibro-masseurs, notamment au Japon, possèdent cette destination très particulière (voir « annonces »).
L'excitation peut se porter sur les petites lèvres* et le clitoris* ou aller jusqu'au fond du vagin*, mais alors en général par l'emploi d'un godemiché*, ou de quelque objet en tenant lieu : banane, carotte, petite bouteille, etc.
Comme les garçons, mais en quantité nettement moindre, des filles se masturbent à deux ou à plusieurs, surtout dans des dortoirs de pensionnats, ou sous des tentes de vacances. Ce n'est qu'en cas de femmes adultes se plaisant ainsi, en secret, avec des partenaires d'âge voisin, ou beaucoup plus jeunes, que le lesbianisme* s'installe.
Les femmes interrogées, tout en exprimant parfois des regrets, déniaient toute conséquence physiologique nocive à cette pratique. En revanche, elles y trouvaient un moyen d'équilibre psychologique et, en cas de mariage, un entraînement à plus de jouissance au cours de celui-ci. On n'ignore pas, en effet, et nous le disons plusieurs fois au cours de ces pages, qu'un nombre élevé d'épouses, beaucoup plus lentes à s'émouvoir que leur mari, n'éprouvent aucun plaisir à l'accomplissement du « devoir conjugal », et ce en raison du manque d'art stimulatif de leur partenaire. Aussi quelques gynécologues n'hésitent-ils plus à recommander la masturbation non seulement à des clientes torturées par l'absence de rapports vénériens, mais aussi à d'autres, frigides dans le rapport hétérosexuel.
Enfin, il paraît impossible de ne pas dire à nouveau que des couples, même des plus honorables, se masturbent réciproquement ou éprouvent du plaisir — par une forme de voyeurisme — à contempler leur partenaire accédant seul à l'orgasme, par cette technique.
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Néanmoins, pour le garçon et la fille, pour l'homme et la femme, cette forme d'auto-érotisme* — même si elle ne s'accompagne pas du sentiment de péché — peut offrir aussi de sérieux désavantages, surtout s'il y est recouru de manière très fréquente.
Diogène et ses disciples avaient beau le pratiquer sur les places d'Athènes, Brown-Séquart a bien pu la conseiller jusqu'à la tribune de l'Académie Française — et le prince de Talleyrand, ancien évêque d'Autun, à ses jeunes diplomates, afin qu'ils se présentent calmes aux négociations difficiles — plusieurs psychiatres ou sexologues, enfin, parmi lesquels le Professeur américain Albert Ellis, largement traduit dans le monde, ont beau écrire un « Eloge de la masturbation », il ne paraît guère possible de nier que, sauf grand surplus d'énergie, elle en ôte une part au détriment d'autres efforts. Comment refuser d'admettre, aussi, qu'elle peut, chez certains sujets portés à l'égocentrisme, les replier sur eux-mêmes de façon narcissique*, au point de les détourner radicalement d'autrui ?
C'est pourquoi celui et celles qui veulent et sont capables de dépasser les mécanismes de l'animalité, sans pour autant perdre la paix mentale et physique, sont loin de méconnaître les vertus de la continence* à l'écart de trop d'excitants sexuels*.
Sans user d'antiques appareils, à pointes ou à clef, la favorisant, on peut recourir, de nos jours, à toute une gamme de remèdes sédatifs, et plus efficaces que le bromure, hier disait-on mélangé au vin des soldats.
Il est évident, d'autre part, que des activités prenantes constituent un excellent dérivatif aux tentations sur ce point, tandis qu'est très recommandable l'absence de frustrations affectives, celles-ci se consolant maintes fois dans l'exercice sexuel solitaire.
MATRICE
(voir : organes génitaux)
MENOPAUSE
Aux environs de quarante-cinq, cinquante ans, parfois même sensiblement plus tard, les cycles ovariens s'interrompent d'un seul coup, ou s'espacent progressivement jusqu'à leur disparition : c'est la ménopause, encore appelée « retour d'âge ». La fin des ovulations entraîne l'arrêt des transformations cycliques de la muqueuse utérine qui n'a donc plus rien à éliminer. Les règles cessent. Mais, si toute possibilité d'une fécondation* (voir « grossesse ») s'achève, les femmes peuvent néanmoins entretenir encore des rapports sexuels très satisfaisants.
Beaucoup d'entre elles, toutefois, redoutent l'approche de cette période. Leur crainte est souvent fondée sur des récits déformés et, donc, sur une ignorance des phénomènes réels.
A tous les âges de l'existence, un bon équilibre dépend pour une large part du jeu des différentes hormones* que l'individu élabore. En dehors de leur rôle dans la fabrication des ovules, les ovaires fabriquent des hormones, nommées œstrogènes. C'est dans le cas d'un abaissement brutal de la production d'œstrogènes que certains symptômes désagréables peuvent apparaître (bouffées de chaleur, palpitations, maux de têtes, irritations vaginales, mais surtout troubles du caractère : irritabilité et donc sautes d'humeur etc...).
Tous ces troubles devraient être sinon supprimés, du moins réduits à leur plus simple expression, puisque la ménopause n'est ni une maladie, ni un vieillissement. Le Docteur Denard Toulet, à qui l'on doit une enquête sur le travail de la femme après quarante ans, écrit : « Les problèmes de la ménopause, comme ceux de la puberté, ne sont que ceux de l'adaptation à un nouvel état endocrinien. Si les femmes voulaient ne pas donner à ces modifications des interprétations de déclin définitif, elles reconnaîtraient alors qu'elles subissent beaucoup moins de perturbations que pendant leur formation ou à chaque grossesse ».
Quant au Docteur Lagroua Weill-Hallé, qui a particulièrement traité ces problèmes à l'issue d’une vaste enquête menée en Afrique et en Iran, elle prévoit dans ce domaine, et « sans méconnaître les bienfaits, chaque jour plus brillants, de la thérapeutique moderne », une « révolution pacifique » analogue à celle de l'accouchement sans douleur : « De même que pour l'accouchement, le mot douleur a depuis des siècles été lié dans notre esprit à l'idée de contraction utérine pendant le « travail », le concept « âge critique » a été inéluctablement lié, au cours des générations, à celui de ménopause, au point d'être confondu, et l'un et l'autre vocables sont employés indifféremment »...
Il faut, en instruisant les femmes sur les différentes étapes de leur vie génitale, leur faire aborder la ménopause en pleine conscience.
MENSTRUATION
Pendant tout le temps de l'activité génitale de la femme, c'est-à-dire depuis la puberté*, qui s'installe vers douze, quinze ans, jusqu'à la ménopause*, vers quarante-cinq, cinquante ans, les ovaires (voir « organes génitaux ») « pondent », tous les vingt-huit jours environ, une cellule reproductrice : l'ovule. Cette période est appelée : cycle menstruel.
Au début d'un cycle, se forme à la superficie de l'ovaire une petite poche appelée follicule, où se trouve d'abord l'ovule en formation. Cette petite poche contient également un liquide spécial, et produit une hormone*, la folliculine. Celle-ci passe dans le sang et agit sur l'ensemble de l'organisme, plus spécialement sur l'utérus*.
Vers le douzième jour ce follicule éclate, laissant échapper l'ovule (ovulation) qui est recueilli dans le pavillon de la
trompe*. Poussé par de petits cils vibratiles qui tapissent cette trompe, l'ovule se dirige vers l'utérus.
Au niveau du follicule éclaté, se forme immédiatement une cicatrice appelée « corps jaune », à cause de sa couleur.
Ce corps jaune produit une seconde hormone, la lutéine, qui elle aussi passe dans le sang et agit sur l'utérus. La muqueuse intérieure s'épaissit, se plisse, s'enrichit en sang et en une substance nutritive, très proche, cliniquement, du sucre. Tout se passe en quelque sorte comme si l'ovule, au cas où il serait fécondé par son homologue mâle le spermatozoïde, puisse effectuer sa nidation et trouver de suite les éléments indispensables à la croissance (voir « grossesse »).
Lorsque l'ovule ne rencontre pas sur son chemin de spermatozoïde, il meurt au bout de deux jours environ. Nous sommes au quatorze ou quinzième jour du cycle. Lentement, le corps jaune va régresser et disparaître, ainsi que la lutéine qu'il produit. Vers le vingt-huitième jour l'utérus se contracte. Toutes les réserves accumulées dans la muqueuse pour recevoir l'œuf sont éliminées, en même temps que se produit une petite hémorragie : les règles, qui vont durer trois ou quatre jours, puis tout se cicatrise. Les ovaires préparent un nouvel ovule, la paroi utérine se dispose à une éventuelle grossesse, un nouveau cycle recommence.
Si, pendant la période d'ovulation, l'ovule est fécondé par le spermatozoïde, l'œuf ainsi formé continue à descendre dans la trompe et vient s'accrocher dans la muqueuse utérine. C'est la nidation. Une grossesse se déroule alors pendant neuf mois. L'ovaire, pendant cette période, ne produira plus ni follicule, ni ovule, et les règles disparaîtront. Dans un temps variable après l'accouchement (et plus ou moins en rapport avec la durée de l'allaitement), le cycle ovarien reprend son rythme habituel.
L'absence de règles ou aménorrhée, constitue donc un des premiers signes de grossesse. Mais elle peut avoir d'autres significations.
Chez la jeune fille, il peut s'agir d'un retard, voire d'une absence, de déclenchement de la puberté. Un dysfonctionnement hormonal en est généralement responsable. Cela se produit aussi fréquemment dans les cas d'anorexie* mentale : lorsqu'il y a refus de s'alimenter.
Chez la femme, avant la ménopause*, l'aménorrhée peut être provoquée par des infections génitales ou des maladies comme la tuberculose ou le diabète.
Elle est aussi la conséquence d'une sous-alimentation excessive. Des chocs psychologiques intenses peuvent également l'entraîner.
On appelle dysménorrhée des -douleurs du bas-ventre avant ou pendant les règles. Chez 1a jeune fille, elles sont dues à des contractions exagérées des fibres de l'utérus, en rapport le plus souvent avec une hypersécrétion hormonale. Chez la jeune femme, elles peuvent être la continuation de dysménorrhées virginales, bien qu'elles s'atténuent généralement à l'occasion des premiers rapports sexuels et surtout après le premier accouchement.
Plus souvent, elles sont le fait d'une affection plus ou moins discrète.
Le recours au médecin, et le plus tôt possible, ne peut être dans tous les cas d'aménorrhée ou de dysménorrhée, que vivement conseillé.

MORALE SEXUELLE
Si l'on n'écrit tout un livre sur ce thème, mieux vaut n'y consacrer que peu de lignes.
En bref, donc, on tend à dire, de nos jours — ainsi que pour la morale dans son entier — que sont admissibles les agissements qui ne portent préjudice ni à autrui ni, dans une forte mesure, à soi-même : car alors, comme après l'intoxication par les drogues* ou l'alcool*, la société doit souvent secourir l'individu. Et ce devoir lui confère le droit d'empêcher certains actes.
S'il répond à ces critères, le plaisir sexuel, quelles que soient sa finalité ou ses modalités d'obtention, ne devrait plus, pour un nombre grandissant de nos contemporains, surtout les jeunes (mais aussi certaines personnes âgées : déjà en 1940, le petit livre très gaillard du Docteur Besançon, Les Jours de l'Homme1, allant jusqu'à recommander le recours aux « obscena », était très significatif dans ce sens), être tenu pour répréhensible. Inspirés par des psychiatres et des psychologues, se réclamant en général de Freud*, en tout cas de l'hygiène mentale, ils soulignent que l'« obsession de la pureté » conduit souvent à la névrose, grave ou légère (ainsi ces personnes sans cesse lavant leurs mains) ; que, faute d'information, d'imagination et d'audace, ce sont les sujets les moins instruits qui affichent l'éthique la plus conservatrice, la plus pauvre ; que néanmoins il ne sent pas toujours bon de flairer la vie intime des censeurs les plus rigoureux.
Découvrant en Chine une philosophie délivrée du « péché de la chair », du déchirement entre le corps et l'esprit, le vieil écrivain français Etiemble s'en émerveille : « Ainsi existe un érotisme de santé, de joie, de plénitude, à l'opposé de notre érotisme de sanie occidental ! » Et beaucoup soutiennent que les tabous* sont les plus grands pourvoyeurs d'anomalies* sexuelles.
Quels dommages demeurent condamnables dans cette optique ? Evidemment pas les seuls dommages physiques (viol, maladies vénériennes, exténuement, etc.), mais aussi les dommages psychiques et sentimentaux : celui de toutes les victimes d'outrages publics ou d'attentats à la pudeur véritables, donc méritant ce nom (et tel n'est pas toujours le cas) ; celui de la fille consentante mais abandonnée par son séducteur ; celui de l'époux, de l'épouse conscient(e) de l'adultère* de son conjoint et qui en souffre ; celui des enfants ayant connaissance de pareille situation ou malheureux après le divorce de leurs parents, etc., etc...
Considérée de cette manière, la morale rejoint les faits, le sens commun, la pratique aujourd'hui de plus en plus courante. Si les religions le comprennent — et pas seulement par la voix, les écrits de quelques prêtres « évolués », même dotés de l'imprimatur ecclésiastique, mais officiellement, largement, et pas trop tard — ainsi que les générations montantes le réclament — une des causes fondamentales de la désertion de leurs temples et de leurs séminaires aura disparu.
Plus que jamais et qu'ailleurs, on croit pouvoir dire que si cette réforme doctrinale des conceptions ne s'opérait pas avec les Eglises, elle s'effectuerait contre elles. Car elle constitue l'une des revendications les plus fermes, îles plus insistantes, de la « nouvelle morale » engendrée par notre époque. Dans leur désir de franchise et de liberté, les étudiants, les lycéens contestataires le proclament. Et d'éminents théologiens soulignent combien le Christ, en réalité, se montra tolérant dans ce domaine.
Elle n'implique bien entendu pas l'abandon de la maîtrise de soi : de ce qu'on appelle, sans en bien connaître les ressorts, « la volonté ». Si même les tribunaux font preuve de plus d'indulgence, en matière d'infractions sexuelles*, à l'égard des individus en état de dépression nerveuse ; si l'opinion se montre plus indulgente devant les excès commis pendant les paroxysmes provoqués par les guerres ou les révolutions, c'est bien parce que l'on admet qu'en de telles circonstances les forces de contrôle individuel se trouvent sérieusement altérées.
Sauf la police sur instructions spéciales, on ne s'incline plus, en revanche (comme dans certains régimes politiques, de jadis ou contemporains), devant les graves écarts ou fantaisies érotiques de puissants du jour. Quelle que soit l'incidence du surmenage, de la griserie du pouvoir, sur pareils comportements, on réclame aussi des potentats, désormais, « qu'ils ne fassent pas de victimes », à court ou long terme.
En éducation sexuelle, plus de compréhension face aux besoins juvéniles n'empêche pas de se montrer rigoureux, en payant d'exemple, sur le respect des autres. Il convient en effet de ne pas se laisser glisser à l'« éthique de situation », prônée par certains, et selon laquelle seul l'individu juge, compte tenu des circonstances, si une chose est bonne ou mauvaise... pour lui. De ne pas céder à l'hédonisme, morale du plaisir dont s'inspirait un Gauguin lorsqu'il appelait sa demeure, à Tahiti, « La Maison du jouir ». De ne pas confondre la liberté avec la licence.
Comme toujours, c'est lorsque l'éducation générale sera satisfaisante qu'elle ne rencontrera pas de vifs problèmes sur ce point. Une éducation sachant prouver qu'il existe, dans la vie de l'homme et de la femme, d'autres valeurs que la sexualité, tandis que la maîtrise des instincts est facteur de succès dans tous les domaines. Une éducation n'ignorant pas que brûle ou sommeille, au cœur de la plupart, adeptes ou non d'une religion, et surtout des jeunes, un idéal de perfection. Une éducation, en tout cas, qui sache mettre en relief que, dans l'amour, le sentiment exalte plus encore que le plaisir charnel.
NARCISSISME
Platon puis Ovide décrivaient déjà les individus trop épris d'eux-mêmes, à l'exemple de Narcisse qui, selon la mythologie grecque, se noya dans la rivière où il ne cessait de se contempler.
En sexologie, le narcissisme s'applique non seulement aux sujets s'admirant de façon excessive et « s'aimant » dans un miroir, mais à ceux trouvant plus de plaisir sensuel avec leur propre corps qu'avec celui d'un(e) partenaire. Et ce par des agaceries (en particulier des seins, pour une femme), de la masturbation*, de l'auto-sodomie* exclusives, donc lorsque d'autres exutoires leur sont accessibles. On cite même le cas d'« hommes-serpents » de cirques pratiquant une auto-fellatio* que cherchent à atteindre, mais en vain, des garçons pourvus de la colonne vertébrale habituelle.
Dans des séances de strip-tease*, certains spectateurs ou spectatrices, « se projetant » sur la scène, éprouvent une excitation très forte à voir des épisodes d'auto-adulation charnelle simulée. Dans l'Autre, ils voient eux, s'y reflètent. De même parfois dans le rapport génital, en particulier chez les homophiles*.
A un degré discret, un nombre très important de personnes manifestent cette tendance. Depuis toujours mais plus que jamais — avec une clientèle masculine grandissante — elle est favorisée par les créateurs de mode, coiffeurs, orfèvres, esthéticien(ne)s, marchands de fards, parfums, lotions et autres « produits de beauté ». Des jeunes gens en usent, caressant leur longue chevelure. Des hommes, à l'instar de beaucoup de femmes, cherchent à rajeunir, pour demeurer séduisants, grâce à la chirurgie esthétique, à des injections d'hormones, mais surtout à des crèmes « anti-rides » comprenant de la gelée royale, du pollen d'orchidées, de l'huile de vison, voire des « vraies perles pulvérisées », etc.
Saint Cyprien, archevêque de Carthage, eut beau proclamer : « Prenez garde ! Dieu risque de vous envoyer en enfer faute de pouvoir vous reconnaître sous vos masques de peinture », le recours à ces interventions et remploi de ces ingrédients s'amplifient. De très jeunes filles se parent de bijoux, de fond de teint et autres poudres, de rouge sur les lèvres, les doigts de mains, de pieds. Et la plupart des parents, béats ou soucieux de paix, laissent faire.
Evidemment, un tel goût n'est maladif que lorsqu'il s'avère exagéré et tourne le sujet non vers les autres, pour mieux leur plaire, les conquérir, les garder, mais vers lui-même.
Contraire du véritable amour, à base d'oblativité, de don de soi, l'égocentrisme narcissique doit être combattu en éducation, dans toute la mesure du possible.
NECROPH1LIE (voir : anomalies sexuelles)
NIDATION (voir : grossesse et menstruation)
NOMBRIL (voir : ombilic)
NUDITE
Le touriste abordant le Danemark par ferry-boat, de jour et à la belle saison, peut y voir aussitôt des hommes qui sortent sans slip de la mer pour se sécher tranquillement au soleil. Même spectacle, séparé des regards seulement par une corde, sur certaines plages maritimes ou fluviales d'Angleterre ou d'Allemagne, par exemple. En Alsace, tandis que les pensionnats catholiques font d'ordinaire prendre à leurs élèves masculins des douches par cabines séparées, c'est en commun qu'en général elles s'octroient dans les internats protestants.
Convention sociale ou religieuse, donc (voir « obscénité, pornographie »), la nudité possède ses détracteurs et ses défenseurs. Dans les pays comme la France où elle n'est pas de règle, les adeptes de l'exposition intégrale du corps ne sont autorisés à se réunir qu'à l'abri des regards offensables : surtout dans l'île du Levant, face à la Côte d'Azur. Ils s'imposent le plus souvent des principes moraux très stricts.
Dans leurs revues illustrées (mais où l'instinct commercial, vers une tout autre clientèle, ne semble pas absent chez nombre d'éditeurs), ils assurent que le naturisme intégral est source de vertu. Comme déjà le poète grec Aristophane, au Ve siècle avant Jésus-Christ, ils soutiennent que, dépouillés de leur protection vestimentaire, les organes génitaux perdent beaucoup de leur attrait. D'autres commentateurs de cette pratique voient là, précisément, un fâcheux désavantage, tandis que presque tous aimeraient que les anatomies difformes ou déformées s'exhibent avec plus de réserve.
Quoi qu'il en soit, l'époque n'est plus où nos grands-pères se troublaient à la vue d'un mollet féminin découvert par une longue jupe un peu retroussée. Le « french cancan », demeuré ornement folklorique du « gay Paris », n'émeut plus vraiment que de très rares spectateurs. Même les cabarets ou music-halls du type « Folies-Bergère » n'obtiennent plus, sauf chez les grands frustrés, qu'un succès d'estime. Il faut désormais les gestes du strip-tease* pour provoquer la franche émotion érotique. Une jeune auditrice s'étant dévêtue pour mieux apprécier un concert, à Londres, ses voisins hippies la protégèrent de la police en agitant des fleurs. Sur les scènes de théâtre, à l'écran, dans les magazines, les placards publicitaires et sur les affiches, la chair s'expose à l'envie (et à l'envie).
Sur les plages, où ne sévit plus l'obligation d'hier, avant le bain, du déshabillage derrière des cloisons, a progressivement diminué la surface des pièces de tissu recouvrant seins et « parties honteuses ».
Dans les familles, comme dans les internats pour garçonnets et fillettes non encore pubères, on tend de plus en plus à laisser ceux-ci se montrer aux autres dans le plus simple appareil. Il est même des parents qui, dans la chambre ou le cabinet de toilette, se laissent regarder par leurs rejetons dans l'aspect, nombril en plus, d'Adam et Eve. Privé de son mystère, expliquent-ils eux aussi, le sexe prend beaucoup moins d'importance.
C'est là, semble-t-il, question de contexte. Ne pas choquer les enfants non seulement à la maison (où ils ne risquent certes pas beaucoup de le devenir, si l'habitude est prise depuis la
naissance), mais par rapport à leurs camarades de classe ou de jeux, si plus de pruderie règne à leur foyer, paraît encore, de nos jours, une délicatesse éducative très recommandable.
Entre adultes, avant et pendant l’union chamelle, la nudité est devenue largement de règle. Le temps n'est plus où des époux craintifs et prudes ne se rejoignaient que par des trous pratiqués dans leur chemise de nuit. Toutefois, en préliminaires, des hommes continuent d'aimer, chez leur compagne — et bien des femmes le savent — des sous-vêtements noirs ou vaporeux, transparents, échancrés. Certains demandent même que, pour le coït, leur partenaire conserve ses bas. Et ces préférences ne sont-elles pas susceptibles de donner raison aux thèses naturistes ?
NYMPHOMANIE
Les nymphes sont les petites lèvres de la matrice. On appelle nymphomanes, non les femmes qui épuisent leur partenaire par des demandes incessantes de rapports vénériens, mais plutôt celles qui changent très souvent de partenaire afin d'assouvir leur appétit.
Ces perpétuelles « bouches béantes » (parfois lesbiennes) ressemblent à des Lolitas* prolongées. Le langage populaire les traitait, voici un siècle, de « paillardes ». Il les traite aujourd'hui d'« hystériques », alors que ce mot n'est attribué, par les psychiatres, qu'à de trop théâtrales « nerveuses ».
Les surexcités génésiques masculins sont nommés, avec une nuance d'admiration et d'envie, Don Juan *, lorsqu'ils se trouvent dans « la force de l'âge ». Mais leurs équivalentes en conduite et date de naissance sont, elles, en général assimilées aux vieillards « satyres » (voir « satyriasis »). Comme quoi l'égalité des sexes n'est pas encore tout à fait admise.
Un tel comportement possède des causes physiologiques : kystes des ovaires, lésion, congestion ou irritation de la vulve ou du clitoris, déséquilibre hormonal, par exemple. Les vétérinaires le savent bien, qui ont à soigner des chiennes, des chattes ou des vaches si continuellement « en chaleur » qu'elles indisposent tout leur entourage par leurs sollicitations. Ici encore, la morale a moins à intervenir que la médecine.
Ne peuvent être calmées par une prise de conscience ou des conseils que les « fausses nymphomanes », c'est-à-dire celles qui,
jeunes ou moins jeunes, et pour apaiser un sentiment d'infériorité ou d'abandon, se croire très désirables, s'étourdissent en offres de leur corps.
OBLATIVITE (voir : captativité)
OBSCENITE
Comme la pornographie*, sa parente, l'obscénité — ou atteinte aux « bonnes mœurs » en cours — diffère énormément avec les lieux et les périodes de l'histoire. Au Salon d'Automne à Paris, en 1913, la police saisit Châle espagnol, de Van Dongen. Son plus illustre confrère, Matisse, écrivait : « Je prends pour cochonnerie une femme qui ouvre son manteau pour montrer son chat ». Quelques décennies plus tard, un hebdomadaire à grand tirage pouvait reproduire ce tableau pour plus d'un million de lecteurs.
Il reste en Europe des religieuses catholiques, suivant en cela les anciens préceptes de leur foi, à ne prendre un bain que sous une longue chemise leur dissimulant la vue de leur propre corps. Certaines de leurs consœurs, aux Etats-Unis, mais déjà sur notre vieux continent, n'éprouvent au contraire aucune gêne à se montrer sur les plages aussi peu vêtues que les autres femmes se dorant au soleil. Et pourtant, dans ce pays d'avant-garde, les bidets (que remplacent mal baignoires et douches) sont encore tenus pour impudiques, au point qu'aucun hôtel n'oserait en installer. Une plaisanterie a cours à leur sujet. A un Américain demandant leur usage en France : « Is it to wash the baby in ? » (Est-ce pour laver le bébé dedans ?), il est répondu : « No, it is to wash the baby out ! » (Non, c'est pour empêcher, par lavage, le bébé de naître !).
Dans quelques tribus demeurées primitives, où la nudité* est de règle et où la circoncision ne l'est pas, n'est obscène pour les hommes que de découvrir en public leur gland. Dans des Etats beaucoup plus évolués, prendre sa température en se glissant un thermomètre dans l'anus est inconcevable : on n'admet d'y procéder que sous la langue.
C'est de l'Angleterre, jadis si prude, que sont parties les minijupes (devenues micro-jupes), et leur promotrice reçut de la Reine
une des plus hautes distinctions officielles. Jugée au début offensante, cette mode fut rapidement tolérée par presque tous : sauf toutefois pour les uniformes des collèges féminins britanniques, dont les élèves en ville savent au besoin, d'un geste brusque, défaire un pli (très) remontant. Quant aux Beatles, au « rayonnement » aussi mondial (« Nous sommes plus célèbres que le Christ ») et qui aiment la provocation jusque par leur nudité, ils furent honorés de la môme décoration.
Les éducateurs se doivent, nous semble-t-il également, de marquer une certaine réserve à rencontre des coutumes trop osées. Néanmoins, lorsque celles-ci sont devenues si conquérantes qu'elles ont fait basculer, presque partout, les digues de la bienséance en cours, force est bien de les admettre. Sinon, l'adulte s'aliène la sympathie des jeunes. Pour se consoler, il peut se dire que, sous l'effet de l'habitude, les conséquences de semblables écarts sont beaucoup moins importantes qu'on ne le pourrait craindre. Ainsi, qui se choque encore, parmi les jeunes amateurs de navigation de plaisance, de cette affichette distribuée par une très officielle organisation de tourisme « Veuillez laisser cet endroit aussi propre en vous retirant que vous désireriez le trouver en entrant », et où s'exhibe un corps de femme nue, toison pubienne bien dessinée ? Dans notre société devenue « de tolérance », comme les maisons du même nom, la Radio ne fait-elle pas entendre à tous des chansons hier dites « de corps de garde » ?
Dans le rapport sexuel, l'obscénité du langage est fréquente. Un des acteurs, ou les deux, éprouve(nt) une jouissance supplémentaire à désigner par les mots les plus crus organes et sensations. Si l'un impose à l'autre (en général la femme) cette attaque verbale contre son acquiescement, même tacite, on peut le suspecter de sadisme* — et de masochisme* l'attitude de l'autre qui éprouverait un plaisir morbide à se faire ainsi humilier. Mais, le plus souvent, les deux partenaires à la fois s'enivrent l'esprit à se délivrer de cette manière d'un fort « tabou »* social, dans le secret, quelques minutes ou quelques heures.
En dehors de l'étreinte physique, cette soupape est de même utilisée par certaines personnes dans leur conversation, voire par d'autres, à mi-voix, dans la solitude. Si elle les soulage d'une tension insupportable, et sans porter préjudice à personne, cet aspect positif est à considérer.
Mais trop souvent, par une sorte d'exhibitionnisme* verbal, des hommes, parfois même des femmes, se plaisent à blesser de plaisanteries érotiques (par exemple sur la corrélation supposée entre la taille du nez masculin et de la bouche féminine avec celle des
parties reproductrices) des esprits non préparés à les entendre ou non décidés à les admettre. Il va de soi que de pareilles agressions doivent être bannies.
ODEURS
Sans évoquer ici le fétichisme*, où certaines senteurs, toujours les mêmes, sont cause exclusive d'excitation génitale, indiquons seulement qu'il s'en trouve à provoquer un résultat semblable sur un beaucoup plus grand nombre de sujets.
A côté par exemple des fleurs ou d'essences subtiles répandues par quantité d'amoureux avant leurs ébats (et sait-on que des glandes génitales d'animaux entrent dans la composition de parfums chers ?), on doit mentionner à l'inverse les effluves ammoniaqués de l'urine, bien répugnants pour le commun des mortels, mais qui stimulent certains individus, appelés « renifleurs ». Ainsi s'explique le succès, pour leurs approches et leurs rencontres, de vespasiennes* parfois infectes. Quelques-uns vont jusqu'à savourer des « mouillettes », morceaux de pain mis à tremper par eux dans ce but.
L'odeur du sang peut aussi griser les sens de « vampires », même non authentiques, des deux sexes. Chaleur et clameurs aidant, les corridas lui devraient une part de leur vive attraction.
Mais c'est surtout celle des organes génitaux de la femme (l'inverse étant beaucoup plus rare), l'« odor di femina », comme écrivaient pudiquement les anciens auteurs, qui se montre susceptible de jeter des hommes dans une véritable folie génésique, tout comme des animaux mâles vers des femelles, aux périodes de rut.
L'odorat présente une telle importance dans le comportement humain que des psychanalystes* y ont recours. En promenant un tampon d'ouate imbibé de parfum sous les narines de leur patient allongé dans l'ombre, ils favorisent ses confidences, ses associations d'idées, la venue en surface de souvenirs très lointains, et souvent de nature sexuelle. Stimulé, le rhinencéphale délivrerait ainsi des secrets permettant la guérison de névroses.
ŒUF
(voir : grossesse)
OLISBOS
De temps immémorial, le besoin de satisfactions génésiques — et si possible accrues par rapport aux possibilités qu'offre la nature — a fait naître d'innombrables accessoires. Experts en l'« art d'aimer », les Orientaux sont demeurés maîtres dans cette fabrication.
On leur doit par exemple ces « étuis péniens » en fibres végétales lacées ou même en écaille de tortue (mais amollie à l'eau chaude avant emploi), qui peuvent jusqu'à doubler le volume de la verge ; ces « bagues d'amour » en perles blanches ou en poil de sanglier, de nylon, qui frottent les parois intimes de la partenaire pour augmenter son plaisir ; ou encore ces « rinno-tama », placées à deux ou trois dans le vagin : leur mouvement et jusqu'à leur son musical, pendant le coït, sont appréciés des femmes les plus indifférentes.
Mais sont plus connus les olisbos ou godemichés, dont usaient déjà les dames de l'Antiquité, comme sans doute beaucoup d'autres avant elles.
Imitation parfois très exacte des formes du membre viril en érection*, mais généralement plus volumineux, il fut tour à tour en argile dure, en cuir bouilli, en métal, en bois, en caoutchouc, en matière plastique. Certains peuvent contenir de l'eau ou du lait tiède s'éjectant à volonté, grâce à une poire en caoutchouc ou un ressort. D'autres comportent un va-et-vient de mercure, aux pressions voluptueuses.
Il sert à contenter des femmes seules, mais peut aussi être employé entre lesbiennes*, par un compagnon de couche impuissant ou soucieux de ne pas engendrer, voire par un sadique* s'il est manipulé de manière très brutale.
Appelé par certains « le joujou des demoiselles », il peut être plus ou moins bien remplacé, comme dans l'auto-sodomie*, par une bougie, une carotte, une banane, un concombre, dont un chirurgien doit parfois être prié d'extraire rapidement une partie restée prisonnière. Mais il tend à être supplanté, à partir de la Scandinavie notamment, par des vibro-masseurs électriques (voir « annonces (petites) ») et même électroniques.
OMBILIC
C'est le point d'implantation du cordon qui reste attaché au fœtus à la naissance, tombe et se mortifie vers le sixième jour
(voir « accouchement »). Il laisse une cicatrice arrondie déprimée ou saillante selon les individus.
Le mot plus usuel est nombril.
ONANISME
(voir : masturbation)
ORAL (Erotisme)
En évoquant l'érotisme dit « anal »*, puis les stades de l'évolution* sexuelle, nous avons déjà mentionné que celui dit « oral », c'est-à-dire relatif à la bouche, accompagne la première année de l'enfant lorsqu'il tète un sein ou un biberon.
Pour certains psychologues, l'adolescent(e) ou l'adulte se livrant au cunnilinctus* ou à la fellatio* reviendrait ainsi aux plaisirs instinctuels de son tout premier âge. Bien que personne n'aille jusqu'à soutenir qu'il « régresserait » ainsi lors de longues embrassades avec un(e) partenaire, on peut souligner, semble-t-il, que cette théorie est à la fois trop commode et trop improuvable pour mériter une généralisation.
Tout au plus peut-on supposer que des sujets vraiment déséquilibrés par la frustration affective ou les regrettables pratiques d'autrui (tels ceux ayant eu pour nourrice une femme suçant leurs organes génitaux afin de les calmer) peuvent en effet demeurer fixés à cette étape infantile, ou y faire retour, au point de ne trouver de satisfaction sensuelle que dans cette forme du contact physique.
ORGANES GENITAUX
Données succintes anatomiques et physiologiques :
Les spécialistes d'anatomie (science qui décrit) et de physiologie (qui explique le « fonctionnement ») des organes génitaux, seront surpris de l'anormale simplicité de ce chapitre et des schémas qui l'expliquent. Nous ne visons pas, en effet, à former de nouveaux spécialistes en biologie mais simplement à informer clairement, à partir du principe que l'on dirige mieux, ce que l'on comprend mieux.
La femme
L'organisation génitale de la femme est entièrement à l'intérieur du corps, comme abritée. L'importance de ce fait, sur le plan psychologique, est notable.
Système reproducteur de la femme

L’utérus, ou matrice, se trouve au milieu du bas ventre entre la vessie, en avant, et le rectum, en arrière. Il est attaché aux os du bassin par des ligaments. Au repos, il a sept ou huit centimètres de hauteur.
Cet utérus est un muscle creux, comme le cœur.
Du sommet de l'utérus, se détachent, à chaque angle, deux canaux, les trompes de Fallope. Elles vont à droite et à gauche, s'épanouissant dans leur partie terminale en « pavillons ». A proximité de ces pavillons, mais séparés d'eux, se trouvent les « ovaires », qui sont les glandes sexuelles spécifiquement féminines.
La cavité utérine est tapissée d'une membrane : la muqueuse utérine. Epaisse de quelques millimètres, elle est richement vascularisée. Cette présence de sang sert dans le cas d'une éventuelle nidation (voir « grossesse »).

externes

Son extrémité inférieure, ronde, est percée d'un petit orifice : le col de l'utérus. Il débouche dans le canal du vagin. Celui-ci s'ouvre à l'extérieur par la vulve, entre les cuisses de la femme.
La vulve est délimitée par quatre replis, deux de chaque côté, muqueux et cutanés : les petites et les grandes lèvres.
A l'angle supérieur de la fente vulvaire est situé un petit organe érectile : le clitoris. C'est l'homologue du gland chez l'homme : comme le gland, il est le siège de la sensibilité sexuelle proprement dite. Au moment de l'excitation sexuelle, le clitoris se gonfle de sang. Il reste minuscule cependant : un demi-centimètre, alors que la verge atteint, en érection, douze à quinze centimètres.
Dans le sillon qui sépare les grandes lèvres, un peu plus bas que le clitoris, un orifice de trois ou quatre millimètres : le méat urinaire : par là s'évacue l'urine.
Plus bas encore, l'ouverture du vagin, simple fente de trois ou quatre centimètres.
Chez la jeune fille vierge, cet orifice est presque complètement fermé par un voile membraneux, appelé hymen, et trivialement, « pucelage » ; lors du premier rapport sexuel complet, cet hymen se déchire, sous la poussée du gland.
L'homme
Chez l’homme, les organes génitaux sont situés pour leur plus grande partie, hors de la cavité abdominale et dans la portion terminale. Voie génitale et voie urinaire sont confondues.
L'homme porte au bas du ventre deux poches cutanées : les bourses qui contiennent les testicules (glandes correspondant aux ovaires).
Devant les bourses se trouve la verge, appelée aussi pénis. La verge, qui a six à dix centimètres de long, se termine par un renflement triangulaire, le gland, siège d'une sensibilité sexuelle particulière. La peau qui recouvre le gland s'appelle le prépuce. Autour du canal de l'urètre qui traverse la verge, se trouvent juxtaposés deux organes de structure particulière, comparables aux larges alvéoles d'une éponge. Si celle-ci est vide, l'organe est flasque. Si, au contraire, elle se remplit de sang sous pression, le volume s'accroît, l'organe sexuel se redresse, se durcit : c'est l'érection*. Elle dure tant que dure la pression sanguine.
Les testicules, contrairement aux ovaires, fabriquent des millions de spermatozoïdes de façon continuelle, à partir de la puberté. Ils secrètent également une hormone qui passe dans le sang et agit sur tout l'organisme.
De leur bord supérieur se détache un canal, le canal déférent, qui aboutit, à droite et à gauche contre la face inférieure de la vessie, aux vésicules séminales, deux organes en forme de « réservoirs ». Mais ils n'en ont que la forme, car ils secrètent essentiellement un liquide destiné à nourrir et à protéger les spermatozoïdes.
Quittant les vésicules séminales, les deux canaux, droit et gauche, convergent vers un trajet commun aboutissant au canal de l'urètre, dans le pénis. Ils traversent la prostate.
La prostate est un organe qui secrète un liquide blanchâtre, un peu visqueux, qui se mélange aux spermatozoïdes pour les nourrir et les protéger, en particulier contre l'acidité du vagin féminin. Il favorise aussi leur pénétration dans la matrice.
Chez l'homme âgé, c'est à son niveau que se développe assez souvent un grossissement qui gêne le passage de l'urine. On peut être amené à l'enlever chirurgicalement. Cette opération, dite de la prostate, n'est pas très grave. Mais l'âge du sujet ou d'autres complications peuvent survenir, la rendant assez délicate.
Vigot frères, éditeurs, Paris.