Toutefois il serait bien inexact d'assurer que le sentimentalisme* a disparu chez la majorité des adolescents de nos jours. Comme il serait faux de croire qu'après des passes purement charnelles, beaucoup, insatisfaits, déçus, même parmi les garçons, ne recherchent pas, comme leurs pères, une tendre union.

FŒTUS (voir : grossesse)

FRANCHISE

Cette qualité se trouve de plus en plus exigée des adultes par les jeunes. L'hypocrisie leur fait horreur. Lorsqu'ils en ont pris conscience, ils brisent tout véritable dialogue. Dans le domaine sexuel, très particulièrement, il leur faut des réponses non mensongères et sans équivoque. Sinon ils n'interrogent plus. Ils vont chercher ailleurs.

Mais l'âge doit tout de même, bien entendu, entrer ici en ligne de compte. On n'informe pas de la même façon un enfant de quatre ans et un adolescent de quinze. Il convient, en général, de ne pas aller au-delà des questions, afin de ménager la pudeur (voir « éducation sexuelle »).

D'autre part, dans un nombre limité de cas (adultère, infraction sexuelle dans l'entourage, etc), mieux vaut parfois encore taire ou travestir les faits que d'éveiller ou d'élargir le scandale.

Bref, la franchise doit toujours être tempérée par une grande délicatesse, car le respect impose autant celle-ci que celle-là.

âprement discutée de son vivant. Si les indications en sont aujourd'hui plus précises, elle ne recueille pas l'assentiment de tous les spécialistes.

La cure psychanalytique connaît une très grande vogue dans certains pays, tels les U.S.A., alors que d'autres, U.R.S.S. et pays socialistes la condamnent au nom de la science et de l'idéologie politique.

Elle est longue et coûteuse (encore que prise en charge par les organismes de sécurité sociale si elle est assumée — cas le plus fréquent — par un médecin) : au rythme de deux à trois séances par semaine de trente à quarante minutes, elle peut durer une, deux années (quelquefois davantage).

A travers le récit de la vie de son malade, par l'interprétation de ses rêves, de ses associations libres (on l'exhorte à parler de tout ce qui « lui passe par la tête »), le psychanalyste va essayer de remonter jusqu'à l'événement-choc qui a bloqué ou dévié le cours normal de son affectivité. Des mois sont en général nécessaires pour extraire de l'inconscient ce fait fondamental enfoui au plus profond de lui-même (on dit de la psychanalyse qu'elle est une psychologie « abyssale » ou « des profondeurs »). Sa résurgence au niveau de la conscience claire doit être le point de départ d'une restructuration normale, autrement dit, amener la guérison.

Chocs affectifs et génitaux des premiers âges, inhibitions de l'instinct sexuel sont, pour Freud, à l'origine des troubles mentaux évoqués plus haut. On lui a reproché ce « pansexualisme », et ses deux plus immédiats et brillants disciples : Adler et Jung, se séparèrent de leur maître sur ce point en donnant de l'importance à d'autres facteurs : rôle de la société et existence d'un inconscient collectif pour le premier, élargissement de la notion de libido* pour le second.

Il n'est cependant pas douteux que nos expériences infantiles dans le domaine de la sexualité toute entière ont un très grand retentissement sur nos modes de vie d'adultes, sur notre épanouissement en tant qu'homme ou en tant que femme.

Les multiples études et recherches qui se sont faites ou développées à partir des théories et des travaux du professeur viennois sont à cet égard convaincantes.

Il est vrai que certains allant beaucoup plus loin, leurs exagérations interprétatives, leurs systématisations, sont devenues des arguments commodes sous la plume de détracteurs d'une méthode, dont les mérites dans ses grandes lignes sont indéniables, car elle a permis de mieux comprendre le ressort des comportements humains.

FRIGIDITE

Selon le Rapport Kinsey, les trois quarts des hommes atteignent l'orgasme deux minutes après le début du rapport sexuel. Tous peuvent d'autre part l'obtenir avec toute femme pour laquelle ils n'éprouvent pas trop d'aversion.

La sexualité de la femme, beaucoup plus complexe, exige généralement, pour ce sommet du plaisir génital, l'union du « corps et du cœur ». Elle ne le connaît, le plus souvent, qu'après une période d'adaptation mutuelle, dans un climat psychologique satisfaisant. Certaines, même, ne le ressentent pleinement qu'après une ou deux grossesses. La plupart, en tout cas, ont besoin d'une étreinte stimulante de dix à quinze minutes.

Mais de très nombreuses femmes confient n'éprouver qu'un plaisir tronqué, voire aucun plaisir (70 à 80 % des épouses, selon un sexologue), même avec l'homme qu'elles aiment. Aussi beaucoup d'hommes affirment-ils que les femmes sont moins « amoureuses » qu'eux. Au lieu de chercher remède à cette froideur, ils incriminent une constitution organique, contre laquelle il n'y a rien à faire.

En fait, cette frigidité découle rarement d'insuffisances physiologiques. Elle provient de causes psychologiques. La femme « froide » aurait pu, si les circonstances avaient été autres, parvenir à la volupté. Par exemple a-t-elle été le témoin (ou la victime), enfant, d'agressions masculines ? A-t-elle été déflorée de manière brutale, ou simplement grossière ? Lui a-t-on toujours appris, et continue-t-elle de croire que les « coucheries » sont de la « saleté » ?

Son initiateur doit faire montre de beaucoup de patience, de précautions, de délicatesse, d'amour, afin de créer avec elle une harmonie satisfaisante (voir « caresses »).

A défaut d'une éducation « préventive », encore trop peu répandue des femmes et des hommes sur ce point, le conseiller conjugal, le psychothérapeute, ou le gynécologue pourra apporter une aide efficace à la femme, ou mieux, au couple (voir « auxiliaires de l'éducation sexuelle et de la vie conjugale »).

FUGUES

Un grand amour non partagé, ou déçu, pousse certaines jeunes filles à quitter brusquement le domicile familial. Nombre des disparitions annoncées à la radio ou dans la presse, sur la demande des parents, n'ont pas d'autre cause.

A tous les dangers menaçant fugueurs et fugueuses, s'ajoute, pour une adolescente, celui de céder à la prostitution*, avec le concours d'une femme déjà installée sur ce chemin (elle peut être aussi lesbienne accaparante (voir « lesbianisme »), et heureuse d'une proie fraîche), ou sur l'insistance prometteuse d'un proxénète* à l'affût qui, parfois, verse un soporifique dans le rafraîchissement offert.

Pour cette raison, dans les grandes gares, services de police et associations privées d'aide en ce domaine interviennent auprès des jeunes voyageuses qui semblent désemparées, sur le point de partir ou descendant d'un train.

Maintenant que l'homosexualité masculine a repris une plus grande importance, les garçons peuvent de même être l'objet de propositions de ce genre, en échange d'un repas ou d'un lit, comme de la part des conducteurs des véhicules qu'ils font s'arrêter pour eux (voir « auto-stop »).

GENITAL

Cet adjectif désigne plus précisément ce qui a trait à la génération, alors que « sexuel » a un sens plus général : c'est tout ce qui appartient à un sexe déterminé.

Ainsi l'éducation sexuelle* dépasse largement le domaine de la seule génitalité.

GERONTOPHILIE (voir : pédophilie)

GESTATION

La gestation est l'état de la femelle portant son (ou ses) petit(s). Sa durée varie selon les mammifères. Mais elle est à peu près constante dans chaque espèce.

En voici quelques exemples :

Souris............................................................25 jours

Rate................................................................35 jours

Lapine............................................................30 jours

Chatte............................................................56 jours

Chienne............................................................63 jours

Truie................................................................119 jours

Chèvre............................................................154 jours

Vache................................................................286 jours

Jument............................................................300 jours

Eléphante...........................................690 jours

Chez la femme, cette durée est approximativement de    270 jours.

GLAND

(voir : organes génitaux)

GODEMICHE (voir : olisbos)

GRAFFITI

Ils expriment « l'homme tout entier », écrivait Baudelaire, et on les étudie, en sociologie, à la New School de New York.

Ces inscriptions anonymes, dans les lieux publics, proclament l'injure ou la grossièreté (X est un con, Y est cocu, merde pour qui le lira), l'excitation politique (Vive Z ! N = fasciste), la passion amoureuse (à Marcelle pour la vie). Mais elles expriment aussi, très souvent, la tension génésique.

Les cloisons et la face intérieure des portes des cabinets d'aisance, notamment dans les gares de chemins de fer et les édifices disposés pour le même usage par les municipalités (voir « vespasiennes »), constituent les soupapes rêvées pour que des maniaques, porte close, y transcrivent leur insatisfaction ou y appellent aux rendez-vous. Le grand voyageur constate combien ce

jaillissement est universel : tout au moins dans les pays où les mœurs répriment fortement la sexualité, alors que la police ne s'y montre pas implacable à l'égard de simples phrases ou dessins.

Des parents ont beau écrire, sur ces murs : « Pensez à nos enfants ! », ce phénomène lascif se poursuit. De nouvelles couches de peinture sont recouvertes à leur tour par des cris érotiques, jusque sur les tuyaux d'arrivée comme sur les chasses d'eau. Et le crayon feutre a rendu illusoires les revêtements plastifiés ou de carrelage. Pour désamorcer cette tentation, mais aussi pouvoir passer l'éponge, une Université américaine installa, mais d'ailleurs en vain, des tableaux noirs avec craie dans ses toilettes.

Beaucoup de jeunes découvrent de cette manière des aspects de l'activité sexuelle les plus insoupçonnés d'eux — et ce d'autant moins difficilement que l'image, en général, s'ajoute au texte. Exécutées d'une main malhabile ou très experte, ces scènes masturbatoires ou de coït peuvent leur être d'une révélation très violente.

Les W.C. étant, du moins dans les grandes villes, distincts pour les hommes et pour les femmes, on pourrait croire que seules des incitations homosexuelles y sont exposées aux regards. Certes, y compris pour le lesbianisme*, elles y tiennent une grande place : mensurations d'organes génitaux, encouragements de principe à la masturbation réciproque, promesses de vif plaisir avec parfois l'offre de sommes d'argent précises pour une rencontre en un lieu désigné, grâce à un signe de reconnaissance pour les partenaires, etc.

Mais des hommes pénètrent aussi, aux heures désertes, dans les W.C. féminins des quartiers populeux ou à proximité des plages. Ils y proposent des rapports hétérosexuels, avec aussi parfois l'engagement à d'alléchantes rémunérations, avec des moyens d'identification pour les volontaires.

Dans les W.C. masculins, des obsédés, parfois de haute condition sociale, décrivent des actes copulatoires entre hommes et femmes, mais souvent à plusieurs, ou avec des particularités sadiques* ou masochistes*.

On peut d'autant plus redouter cette forme d'initiation pour la jeunesse que certains adultes, afin d'encourager des adolescent(e)s à les imiter ou à glisser dans leurs filets, écrivent comme s'ils étaient eux-mêmes des jeunes : « J'ai quinze ans... J'ai fait ceci, j'ai fait cela. C'est bon, etc. ».

Interdire à des garçons ou à des filles d'aller, sous aucun prétexte, dans de tels lieux, risquerait plutôt d'aiguiser leur curiosité à s'y rendre. Les mesures, nous l'avons vu, d'empêchement de ces épigraphes s'avèrent à peu près sans résultat. On ne peut donc, ici encore, que compter sur les vertus d'une bonne éducation sexuelle* et d'une bonne éducation générale pour contrarier, autant que faire se peut, les conséquences d'une forme aussi insistante et aussi percutante de la pornographie*.

membrane semi-perméable qui filtre les différents produits. Ce qui est nécessaire à l'enfant passe dans un sens, les déchets dans l'autre sens.

C'est dans ces conditions que l'enfant va croître pendant neuf mois environ.

A « terme », la croissance du foetus s'arrête en général une semaine avant la naissance. Il s'agit vraisemblablement d'une certaine altération du placenta qui va modifier l'équilibre hormonal du sang maternel, et provoquer finalement l'accouchement*.

Fécondation

Fécondation

Nidation

Enfant à terme

Au moment où il est à terme, l'enfant pèse normalement 3 000 à 3 500 grammes. Il mesure environ cinquante centimètres de longueur. Sa tête, principal obstacle à la facilité de l'accouchement, possède une certaine élasticité due au fait que les os du crâne, en forme de plaques, ne sont pas soudés entre eux mais reliés par des bandes de tissus plus élastiques. Au cours des mois qui suivront la naissance, les os se souderont définitivement.

A l'issue de cette rapide description, il paraîtra bien évident que la grossesse coûte à la mère : c'est une épreuve physique et psychique importante.

Quelles que soient les précautions prises sur le plan diététique ou sur le plan médical pour éviter par exemple les classiques nausées du début, quelle que soit la qualité ou la quantité des examens de surveillance durant les neuf mois, quelles que soient les nouvelles perspectives offertes par la préparation à un accouchement sans douleur (voir ce mot), les mères méritent ainsi un immense respect. Leur part dans la propagation de la vie est autrement importante et pénible que celle des hommes.

Dans le cas d'une grossesse interstitielle, l'intervention peut sauver l'enfant.

Certaines femmes semblent être prédisposées aux grossesses extra-utérines.

HARMONIE SEXUELLE

Cette expression est utilisée pour désigner l'entente « physique » entre deux partenaires, la satisfaction qu'ils éprouvent dans leurs relations sexuelles.

Ce n'est pas un fait acquis. Les réactions des jeunes hommes sont vives et ils arrivent très vite à l'orgasme*, surtout si des caresses* ont procédé le coït*.

Elles sont pourtant nécessaires pour l'éveil de la partenaire, mais celle-ci peut être très déçue par une étreinte rapide qui la laisse « sur sa faim ».

Découragement et repli sur soi seraient alors catastrophiques. Ce fut le lot de bien des couples d'antan, l'épouse ne pouvant guère alors, pour de multiples raisons, confier ce genre de problèmes à autrui, qu'il s'agisse de son mari ou de son entourage.

Ce n'est plus le cas maintenant où des auxiliaires de l'éducation sexuelle et de la vie conjugale* sont de plus en plus à la disposition du public, montrant ainsi l'évolution qui se manifeste fort heureusement en cette matière.

L'intérêt des conjoints peut s'émousser par l'habitude qui engendre une certaine monotonie. Cependant l'érotisme positionnel (voir « positions ») n'est plus considéré comme une faute ou une perversion.

L'harmonie sexuelle est en effet dépendante, dans une grande mesure, de la « technique amoureuse ». Certes les hommes mettent un point d'orgueil à se considérer très compétents en ce domaine. On trouverait pourtant, même chez ceux qui affichent de multiples aventures — et sans doute même davantage chez ceux-là — de notables insuffisances.

C'est avec beaucoup de patience, de délicatesse, de temps que l'on parviendra à bien connaître la sensibilité de sa partenaire à découvrir les gestes qui l'éveillent le mieux à l'amour, les attitudes préférées (voir « caresses »).

Mais ces tâtonnements éventuels avant d'arriver au but, ce souci de trouver ce qui peut épanouir l'Autre — sujet lui-même à variations — ne sont pas seulement affaire de technique.

Il y faut un chaud climat d'affection, de tendresse, de compréhension mutuelle.

On citera à ce propos le sexologue américain Albert Ellis :

« En dernier ressort, c'est le cœur et la tête qui l'emportent sur les lèvres, les doigts, les bras et les organes génitaux lorsqu'il s'agit d'exciter et de satisfaire son partenaire1 .

HEREDITE

C'est la transmission aux descendants de certains caractères physiques ou moraux des ascendants. Tous ces caractères sont en relation avec les chromosomes des cellules, ou les gènes portés par les chromosomes.

Les chromosomes sont des granulations, bâtonnets ou filaments contenus dans les noyaux des cellules.

Dans chaque espèce animale ou végétale, les noyaux de toutes les cellules contiennent le même nombre de chromosomes, à l'exception des cellules reproductrices sexuées (gamète mâle = spermatozoïde — gamète femelle = ovule) qui en ont deux fois moins. L'espèce humaine possède 23 paires de chromosomes, chacune d'elles étant bien caractérisée par la forme et les dimensions des deux chromosomes qui la constituent. Lors de la formation des gamètes, les deux chromosomes d'une paire se séparent. Ainsi ovule ou spermatozoïde n'a-t-il que 23 chromosomes. A la fécondation, les paires se reconstituent, et l'œuf possède 23 paires de chromosomes.

Le nombre ou la structure de ceux-ci peuvent présenter des anomalies.

Parmi les anomalies de nombre, la plus fréquente est l'existence d'un chromosome supplémentaire, se trouvant dans les cellules en trois exemplaires au lieu de deux : c'est la trisomie. La trisomie 21, c'est-à-dire le triplement du chromosome 21 constitue le mongolisme.

Les « maladies chromosomiques » entraînent quant à elles des malformations corporelles ou des troubles psychiques importants.

Les gènes sont des particules portées par les chromosomes et représentent les caractères héréditaires.

Tout accident modifiant un gène, modifie le caractère commandé par ce gène : c'est une mutation.

Lors de la fécondation, l'œuf, ou zygote, devient un nouvel individu. Si les deux gamètes qui se rencontrent ont un gène semblable, l'individu qui en résulte est homozygote vis-à-vis de ce gène. Dans le cas contraire il est hétérozygote. Chez celui-ci, le gène qui sera éclipsé dans la lutte d'influence est dit récessif ; le gène qui se manifeste est dit dominant.

La gravité de certaines incompatibilités d'ordre héréditaire commande aux futurs époux de ne pas négliger la consultation médicale qui peut les en avertir ; ainsi peut-on contrôler l'incompatibilité des « facteurs Rhésus »* et prévenir tout accident de la gestation et à la naissance de l'enfant.

HERMAPHRODISME (voir : malformations)

Aux U.S.A., la manière d'en parler est devenue fort crue ( « avoir sexe »), tandis que certains garçons demandent aux filles : « Etes-vous vierge des deux côtés ? ». Dans ce pays, mais également en Europe, une tendance s'affirme à ce que plusieurs couples, parfois nombreux, prennent leurs ébats ensemble, recrutant des inconnus grâce à la circulation de listes, voire à des petites annonces*.

Au nom de la liberté, des mots comme « débauche », « luxure » perdent de plus en plus leur signification. Quels que soient les exemples fournis par l'Histoire, il est bien difficile de prédire si l'ordre social et le bonheur individuel, dans l'ensemble, y gagneront ou y perdront.

HOMOPHILIE (HOMOSEXUALITE)

L'homosexualité (du grec omos, voulant dire « le même », et non du latin homo, signifiant « homme ») est l'attraction d'un individu vers des sujets du même sexe que lui. On tend désormais à parler plutôt d'« homophilie », pour mieux souligner — car beaucoup ne le savent pas — que cette attirance est maintes fois non seulement génitale, mais aussi sentimentale.

Nombre de liaisons de ce genre présentent en effet toutes les caractéristiques, éphémères ou très durables, de relations hétérosexuelles. Elles s'accompagnent souvent de caresses, baisers, masturbation, fellatio, sodomie, mais aussi de tendre affection, d'amour véritable, voire de passion, donc de jalousie, de désespoir, de dévouement pouvant aller jusqu'au sacrifice. Des écrivains, et non des moindres, ont exposé le tour pathétique qu'elles prennent parfois : Maxence Van der Meersch et Julien Green, catholiques, après Gide et Montherlant, parmi beaucoup d'autres.

En cette fin du vingtième siècle, une quantité considérable de livres, d'articles, de pièces de théâtre et, d'une manière qui demeure pour le moment plus discrète, de films, traitent de cette question. Moins parce qu'elle concerne une particularité pittoresque et exceptionnelle, dont l'opinion se lasserait donc vite, que parce qu'elle touche en réalité, de plein fouet ou de manière diffuse, une part importante des êtres humains. Dans leurs « placards » et affiches, conçus seulement pour l'heure à l'intention des femmes possédant cette tendance, certains publicitaires ne l'ignorent pas. Et si la Télévision française n'a pas encore osé creuser ce sujet, depuis longtemps celles des U.S.A., de Suède ou des Pays-Bas, par exemple, ne s'en sont pas fait faute.

L'ouvrage d'un journaliste de la Radiodiffusion britannique, qui contribua à permettre légalement en Grande-Bretagne l'homosexualité entre adultes consentants, tandis que le procès de l'écrivain Oscar Wilde restait dans toutes les mémoires, porte pour titre « Un sur vingt ». Après les interwiews confidentielles de 5 300 hommes et de 5 940 femmes de race blanche aux Etats-Unis, entre 1938 et 1948, le biologiste Alfred Kinsey et son équipe ont publié, quant à eux, que 35 % des hommes, donc blanos (et, selon d'autres études, la proportion serait presque double parmi les noirs) avaient atteint au moins une fois l'orgasme par des contacts de cette nature. Et ce, à une époque où la tolérance à se sujet était nettement moins large qu'aujourd'hui, notamment aux U.S.A. où la littérature sur ce sujet foisonne.

Puisque les homophiles dissimulent presque toujours leurs penchants, à cause du tabou social qui continue à les frapper dans la plupart des milieux de nos civilisations judéo-chrétiennes (au point d'être un argument commode pour faire déconsidérer des personnages en vue, politiques surtout), on ne peut pas être certain de chiffres précis. Il semble devenu seulement permis d'avancer que, dans un pays comme la France, un à deux millions de sujets des deux sexes présenterait cette particularité de façon permanente, tandis qu'environ un tiers de la population, dans son ensemble, aurait connu au moins une expérience homosexuelle : tel est du moins le résultat d'une assez large enquête effectuée en 1962 dans notre pays.

*

* *

Sans prétendre même effleurer ici tous les aspects d'un phénomène aux visages extrêmement divers, il paraît possible de détruire, à son propos, plusieurs idées fausses ayant cours dans le grand public (pour plus de clarté, nous exposons sous le mot « lesbianisme » ce qui a trait à l'homophilie chez les femmes) :

a) Les homosexuels seraient aisément reconnaissables du dehors. Tel n'est le cas que d'une fraction infime, caricaturale, de leurs effectifs. Ceux efféminés, parfumés, déhanchés, appelant l'épithè-te dédaigneuse de « pédales » ou de « tatas », par exemple, ne comptent pour presque rien au regard du reste. Il en est de vigoureux, voire d'athlétiques, de comportement habituel très viril, notamment parmi les militaires, les marins, les culturistes, les professeurs d'éducation physique. Beaucoup sont pères de famille. Des arrestations consécutives à des scandales, du type « ballets bleus », en apportent la preuve, ainsi que certaines affaires célèbres, criminelles ou d'espionnage. Les Services secrets américains craignent tant que certains de leurs agents ne soient englués dans un chantage sous cet angle, après provocation, que pour atténuer l'« homorisque » de leurs candidats, ils leur mettent des électrodes aux tempes pour juger de leur émotion lorsque des photos d'hommes nus leur sont montrées par leurs soins. Mais ils ne renoncent pas à « tester » ainsi des individus fort vigoureux.

A l'inverse, certains hommes frêles, à l'allure précieuse, sont très hétérosexuels.

b) Corollaire de l'inexactitude précédente, les homophiles ne se rencontreraient guère que parmi les artistes et les intellectuels. S'il est exact que les gens de théâtre, de cinéma, de la chanson, de la radiotélévision (et aussi de la coiffure, de la décoration, de la haute couture, du commerce d'antiquités), de même que les écrivains, les sculpteurs, les photographes de mode, les dessinateurs, en comptent, au su de tous, un pourcentage appréciable, c'est surtout parce qu'ils sont plus affranchis des préjugés que d'autres, parce qu'ils se complaisent en général dans une certaine ostentation de leur vie privée, enfin parce que la tolérance qui règne entre eux, à ce sujet, les incline aussi bien à se regrouper qu'à ne pas se cacher.

Mais on a connu et l'on connaît des homosexuels manœuvres du bâtiment et cordonniers, ingénieurs et magistrats. Des lampistes des chemins de fer et des académiciens. Des préfets d'études et des préfets de police. Des maréchaux-ferrants et des maréchaux d'armée. Des militants communistes et des prêtres catholiques ou, bien que mariés, des pasteurs protestants : bref, dans toutes les classes sociales, dans toutes les professions, de toutes appartenances idéologiques. En 1864 déjà, une Société parisienne, dite d'« Emiles », aux statuts imprimés, groupait des sénateurs, des officiers généraux, des attachés d'ambassade, des ouvriers. Quant au livre de Roger Peyrefitte, surtout L'Exilé de Capri, ils désignent nommément des personnes célèbres.

Certes, des circonstances particulières favorisent l’homophilie occasionnelle, qui s'achève en général avec la possibilité de rapports hétérosexuels. Ainsi les amours entre prisonniers de guerre, politiques ou de droit commun ; celles de Robinson avec Vendredi, sur leur île déserte ; celles des adolescents garçons ou filles, dans des internats séparés ; celles pour de jeunes « mascottes », lors de longues campagnes militaires (tout comme du temps des rudes légions romaines), par des soldats et officiers américains, notamment : au point de provoquer la « location » de leurs enfants par des Napolitains ou des Viêtnamiens, par exemple. Il convient toutefois d'ajouter que, si les autres ferment d'ordinaire les yeux, certains sujets seulement versent dans cette tendance, en pareilles situations. Sauf à supposer que tous alors soient tentés, ce qui paraît bien improbable, on doit en conséquence admettre qu'une telle attirance était préalablement inscrite dans la nature de ceux qui s'y abandonnent.

Un phénomène d'une telle ampleur ne date donc pas d'hier. On en parle plus, certes, aujourd'hui : mais pour les simples raisons que l'interdit qui le frappe tend à se relâcher, que les connaissances scientifiques sont plus approfondies et mieux diffusées, que d'une manière générale, enfin, la liberté d'expression est devenue plus grande.

Ce phénomène se produit dans l'espèce végétale, et Jean Cocteau l'a souligné, comme dans l'espèce animale. Le romancier André Gide y insistait afin de « s'expliquer » sur la nature de ses convoitises, et une sincérité aussi rare pour l'époque peut, ajoutée à son talent, ne pas avoir été étrangère au prix Nobel de littérature qui lui fut décerné. Les chiens, les singes, les rats, en particulier, même lorsqu'ils côtoient des femelles, en fournissent la démonstration.

Des peintures rupestres prouvent que l'homme de l'âge de pierre pouvait, sans ressentir de la honte, être sexuellement attiré par son semblable. Dans la Grèce et la Rome antiques, on le sait, pareil désir se donnait libre cours. Plusieurs de leurs philosophes, que nos Dictionnaires présentent comme « les fondateurs de la pensée et de la morale modernes », n'ont pas fait mystère de leurs penchants dans ce sens. Aujourd'hui encore, il n'est pas que des tribus comme celle des Malekulas, aux Nouvelles-Hébrides (et 48 sur 76 groupes humains primitifs étudiés par Beach et Ford se montrèrent dans le même sens), à encourager leurs membres, avant de devenir responsables d'un foyer stable, en général pourvu de nombreux enfants, à nouer des rapports à la fois génitaux et sentimentaux avec des jeunes de leur sexe. A leur immense échelle, les civilisations musulmane et boudhiste, entre autres, où pourtant la famille est demeurée très solide, ferment les yeux sur cette pratique.

On convient d'ordinaire que la Bible a repris la tradition hébraïque réprouvant cette tendance. Les Chaldéens possédaient dans leurs temples, dit-on, des prostitué(e)s des deux sexes. Mais leurs rivaux, les Hébreux, dans leur besoin vital d'augmenter rapidement leur population, condamnèrent « cette abomination aux yeux du Seigneur ». Depuis cette époque, le christianisme est demeuré dans cette ligne. Toutefois, depuis quelque temps,

plusieurs de ses théologiens, et même de ses plus hautes autorités (notamment de l'Eglise anglicane, en Grande-Bretagne, dans l'action visant à modifier la loi sur les pratiques homosexuelles) témoignent à ce sujet d'une extrême « compréhension ». Ils mettent en relief l'absence de choix des intéressés, donc leur irresponsabilité, ainsi que leur totale impossibilité à transformer leurs désirs.

*

* *

Cette question soulève celle des causes de l'homophilie.

A son propos, deux théories principales s'affrontent. Les chercheurs très influencés par la psychanalyse assurent, comme à l'ordinaire, qu'il faut chercher explication dans les troubles affectifs de la prime enfance : attachement (voir « complexe d'Œdipe ») trop faible, ou trop fort, au père, ou surtout à la mère ; celle-ci habillant, traitant son fils comme une fille, ou le contraire, après lui avoir donné un prénom « mixte », Claude ou Dominique par exemple, parce qu'elle désirait un enfant de l'autre sexe, etc. Les homophiles seraient ainsi, d'une façon ou d'une autre, des névrosés : demeurés à un stade infantile de leur développement psychique ou, pour quelque raison, y étant revenus, « régressés ».

Sans nier l'incidence possible de tels facteurs, d'autres chercheurs, et parmi eux des biologistes, soutiennent que l'homophilie ne peut éclore, en tout cas se maintenir, que sur des « terrains » constitutionnellement prédisposés à cette tendance. Une lesbienne posséderait plus d'hormones mâles que femelles, et un pédéraste l'inverse. Des études paraissent apporter aliment à leur thèse, tandis que d'autres conduiraient à faire croire que la surcharge d'hormones du même sexe ferait basculer leur porteur dans l'autre sens... Ces savants, de toute manière, affirment que les homosexuels bien « intégrés » dans leur situation ne sont nullement des retardés affectifs ni des malades mentaux — ou que, s'ils le sont quelque peu, c'est à cause de l'hostilité qui les frappe.

Enfin, d'autres mettent surtout en lumière des facteurs sociaux d'environnement (internats non mixtes, prisons, etc) et des facteurs économiques (besoin d'argent dans la prostitution masculine), bien que sans ignorer que celle-ci se développe le plus, de nos jours, dans les pays riches comme les U.S.A. et la Scandinavie.

Dans l'état actuel des connaissances, il n'est pas possible de trancher pareil débat, donc de dire si l'on naît, ou si l'on devient

membre du « troisième sexe ». Les deux théories semblent posséder une part d'exactitude. Il n'est certainement pas permis, d'ailleurs, de procéder à une généralisation. Sans reproduire ici les nombreuses catégories énumérées par les sexologues, on peut assurer que chaque homophile est unique en son genre.

Du moins peut-on conclure, sur ce point, qu'il ne manifesterait pas un « vice de fantaisie », ou de « raffinement », comme il est trop facile à dire, et qu'il ne serait pas plus coupable de ses gènes ou de ses hormones que des émotions subies pendant les premières années de son existence, si ces émotions provoquèrent son homophilie. Il serait donc moins à punir, lorsqu'il provoquerait autour de lui des dommages d'ailleurs sans graves lendemains (puisque n'importe qui ne devient pas durablement homosexuel, et l'expérience des prisonniers paraît bien, nous l'avons dit, en fournir la preuve) qu'à secourir, dans la mesure où il souffrirait de son état.

*

* *

Jusqu'au milieu de ce siècle, plusieurs médecins se flattèrent, dans des livres, d'avoir « guéri » des homophiles : par hypnose, persuasion, incitation à des expériences hétérosexuelles, psychothérapie.

Leurs successeurs ont très souvent mis en doute leurs résultats. En grande majorité, ils tendraient au contraire à faire croire aujourd'hui que sont voués à l'échec toutes les tentatives de transformation des instincts de l'homosexuel véritable.

Après avoir mentionné que même des castrations n'ont pas provoqué sur lui les succès escomptés, ils renoncent à lui injecter des hormones de son sexe. Car cet apport ne ferait qu'accentuer sa tendance : « mettre de l'essence dans le moteur ne change pas la direction ». Surtout ils lui déconseillent formellement le mariage, duquel il ne pourrait rien attendre de bon. Ils s'appliquent donc plutôt à lui faire « accepter » son particularisme, afin que les désordres psychologiques provoqués par celui-ci ne soient pas majorés de trop d'angoisse. En exergue de son roman La peau des zèbres (par assimilation aux raies des anciens costumes de bagnard), Jean-Louis Bory place un proverbe du Dahomey : « Le zèbre ne se défait pas de ses zébrures ».

De façon à peine secrète désormais (leur adresse peut être aisément trouvée et certaines, en Hollande notamment, ont droit à des émissions télé-radiophoniques), des associations d'entraide pour homophiles ont vu le jour dans la plupart des pays. Elles

possèdent leurs assemblées, leurs clubs (jusque dans des petites villes, en France ; il existe même, édité annuellement aux Etats-Unis, un annuaire international de ces clubs), leurs bars (deux cents pour la seule ville de San Francisco), leurs publications périodiques. Il en est de très illustrées, visiblement soumisses à l'appétit commercial. Certaines donnent la photo de candidats à des « échanges d'amitié ». Mais d'autres, fort loin d'être combattues par les autorités responsables de l'ordre, s'affirment à caractère psycho-sociologique et moral. Sous un pseudonyme ou non, des rédacteurs parfois éminents s'y attachent à convaincre l'homophile qu'il appartient à une fraction beaucoup plus importante qu'il ne pourrait le craindre. Ils lui relatent, et naturellement avec complaisance, en détail, la vie de nombreux prédécesseurs ou contemporains illustres : depuis Platon, Socrate ou Virgile jusqu'à Marcel Proust, Lawrence d'Arabie, Jean Cocteau ou Maurice Rostand, Pierre Loti, Julien Green, en passant par César, Marc-Antoine, Alexandre le Grand, Henri III, Louis XIII, Léonard de Vinci, Shakespeare, Tchaïkovski, Cambacérès, Verlaine, Rimbaud, etc, etc. Ils lui proposent leurs conseils, au besoin sous forme d'entretiens privés. Ils le mettent en garde contre les risques de vol, de matraquage ou de chantage par de jeunes prostitués ou autres candidats à tirer profit de son penchant. Ils lui soulignent le côté misérable du racolage dans les cabinets d'aisance* publics. Enfin ils le détournent, pour l'hypothèse où il en éprouverait l'envie, des enfants et surtout des adolescents.

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Il est sûr que les garçons de cet âge peuvent présenter un vif attrait pour lui. Non seulement parce que certains d'entre eux offrent temporairement un charme très féminoïde (cependant, c'est plutôt l'allure virile qui pourrait parfois le séduire), mais encore parce que presque tous ressentent alors, et en état de semi-ignorance, les premières poussées, souvent impérieuses, de l'instinct génital ; en troisième lieu parce qu'ils sont susceptibles de s'attacher avec passion à un homme qu'ils admirent ; enfin parce qu'ils sont fort loin en général, quoi qu'ils en disent, d'être fermement hostiles à l'homosexualité pendant cette période de leur existence. Seuls quelques-uns manifestent à son égard une vive répulsion qui semble très sincère. Les combats corps à corps auxquels se livrent les autres présentent sans conteste une complaisance sensuelle, même lorsqu'ils ne s'accompagnent pas d'attouchements très précis. Sont aussi fort significatifs, à cet égard, les élans passionnés qui montèrent des adolescents, de presque toutes les nations, vers les « idoles » James Dean ou Marlon Brando, et en milieu populaire du moins, les injures — cordiales — qu'ils échangent : branleur, pédé, tapette, enculé, etc.

La masturbation réciproque (beaucoup plus rarement la sodomie) se pratique dans la plupart des internats, entre certains pensionnaires à fortes exigences génésiques, ou sur leur offre. Quant aux tendres émotions éprouvées entre collégiennes ou entre collégiens, elles ont été décrites avec pudeur par un film comme Jeunes filles en uniforme, des romans comme Les Amitiés particulières ou Les Garçons, une pièce de théâtre comme La Ville dont le prince est un enfant. Le grand succès — durable — de ces œuvres montre bien qu'elles trouvent une résonance dans la sensibilité d'un vaste public, donc que la situation qu'elles exposent n'est pas si exceptionnelle que beaucoup voudraient le faire croire.

On y voit aussi des maîtres charnellement tentés par des élèves.

D'innombrables récits exposent également ce phénomène, mais parfois avec une grande crudité : tels Le Miracle de la Rose, du Français Jean Genêt, ou Cité de la nuit, de l'Américain John Re-chy, même lorsque le talent littéraire des auteurs-acteurs est considérable.

Comme on n'est plus — ou que l'on n'est pas encore revenu

—    au temps des philosophes grecs et de leurs jeunes disciples préférés (voir « pédérastie »), ni à celui des empereurs romains

—    ou chevaliers, rois, papes — et de leurs pages, leurs gitons, les lois occidentales protègent les mineurs contre les éventuelles avances de grandes personnes dans ce domaine. Elles les retiennent aussi contre leurs propres tentations à s'offrir ainsi à des adultes, dans l'espoir de cadeaux, ou tout simplement par plaisir (génital et parfois, en plus, sentimental).

Toutefois, on le sait maintenant, le dommage subi par l'adolescent, en cas de relation homosexuelle, est moins sérieux qu'on ne le croyait hier. Car, répétons-le, si cet adolescent ne possède pas un terrain physiologique favorable, ou s'il n'a pas connu de traumatismes affectifs prédisposants lors de sa petite enfance, il sera ensuite hétérosexuel. A l'inverse, s'il présente une des deux caractéristiques ci-dessus, la tendance homosexuelle s'imposera sans doute à lui, plus tard, de toute manière. Car elle se révélera « sa nature », « sa vérité », comme l'écrit la romancière Christiane de Rochefort. C'est pourquoi les médecins, les psychologues et les éducateurs recommandent désormais, en général, qu'une liaison dans ce domaine ne soit pas brisée de manière aveuglément répressive. Assurant qu'une intervention brutale peut consolider le travers que l'on cherche à faire disparaître ; compte tenu aussi de la charge émotive qu'il comporte souvent ; du peu de responsabilité, dans le choix, qu'il implique ; enfin, naturellement, de l'évolution présente des idées pour tout ce qui touche aux conduites sexuelles, ils recommandent que cette liaison soit au contraire dénouée avec une grande délicatesse.

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Si l'on met à part toute question relative aux enfants et adolescents, c'est l'abandon de préjugés, donc une plus grande compréhension, que réclament non seulement les homophiles mais, pour eux, les sexologues et les psychiatres.

Tandis que les premiers, dans les pays démocratiques, désirent se faire prendre pour une minorité (comme celle des Noirs, ou des Juifs, voire des gauchers ou des daltoniens...), aux droits théoriquement égaux à ceux des citoyens hétérosexuels, les seconds assurent qu'une certaine tolérance à l'égard des homosexuels, dans la mesure évidemment où ils ne nuisent pas à autrui, est la meilleure attitude dont puisse faire utilement preuve la majorité. Soutenant parfois que les plus féroces adversaires de l'homophilie combattent, au fond d'eux-mêmes, une tendance identique, et seraient donc, pour emprunter à l'argot américain, des « fruits écrasés », c'est-à-dire des homosexuels n'osant pas s'avouer tels (argument non invraisemblable, mais improuvable, qui peut avoir été inventé par des homophiles, et qu'il nous paraîtrait donc bien excessif de généraliser), la plupart des médecins spécialistes en cette matière exposent aujourd'hui qu'une réprobation moyenâgeuse ne peut qu'aggraver un phénomène que l'on voudrait contenir.

Ont-ils raison ? Ont-ils tort ? L'avenir répondra, puisque l'attitude ainsi préconisée est celle qu'adoptent spontanément et progressivement un nombre élargi de nos contemporains, à une période d'ailleurs équivoque où tant de maris laissent le rôle viril à leur épouse, et où tant de garçons aiment ressembler à des filles (cheveux longs, parfum, bijoux), comme de filles à des garçons (cheveux courts, pantalons, sports masculins). C'est tout ce que nous pouvons conclure au terme du résumé d'un problème aussi important que complexe, sur lequel nous avons dépouillé une documentation maintenant surabondante, pour tenter d'en faire ressortir l'essentiel.

HORMONES SEXUELLES

Chaque aspect, si modeste soit-il, de notre corps est marqué par l'empreinte du sexe. Cette vérité s'admet sans peine. Mais qui s'imagine bien le fonctionnement de la sexualité ?

Avec le cerveau et les nerfs, les hormones forment un système de régulation extraordinairement complexe. Sauf dérèglement, elles donnent à l'être humain son équilibre, physique et psychique.

Certaines glandes secrètent un liquide : ainsi la salive, les larmes, la sueur. D'autres existent par milliers, par exemple : les glandes digestives ou celles qui tapissent la muqueuse des bronches.

Toutes ont en commun de déverser leur produit au-dehors de l'organisme. Elles sont dites à « sécrétions externes ». Mais il en est aussi dont le produit passe dans le sang et agit sur la croissance ou le fonctionnement d'un autre organe, ou du corps entier. On les nomme à « sécrétions internes » et elles fabriquent les hormones.

La plus importante, l'hypophyse, située en plein centre du cerveau et recevant ainsi des incitations nerveuses, fabrique des quantités plus ou moins abondantes d'hormones. Jusqu'à la puberté, certaines d'entre elles influencent régulièrement ou périodiquement la croissance générale. Au moment de la puberté, l'hypophyse va déclencher le développement et la transformation des glandes sexuelles, toutes prêtes à entrer en activité et qui la conserveront pendant toute la durée de la vie génitale.

Ovaires ci testicules, tout en émettant les cellules reproductrices, ovules et spermatozoïdes, sont aussi des glandes à sécrétions internes. Ils fabriquent les hormones sexuelles : œstrogènes (femelles), androgènes (mâles).

Ce sont ces hormones qui vont entre autres déterminer les caractères sexuels* secondaires (le caractère sexuel primaire étant typiquement la glande et ses produits). Ces caractères secondaires constituent l'ensemble des caractéristiques physiques d'un sexe, ainsi que tous les autres aspects de la personnalité féminine ou masculine. Ces hormones sexuelles vont donc accentuer très fortement la diversité d'apparence entre individus des deux sexes.

Mais les caractères sexuels ne dépendent pas seulement des glandes du même nom. Ils découlent aussi de l'interaction d'autres glandes à sécrétion interne : hypophyse, thyroïde, surrénale.

Par ailleurs, il serait trop schématique de faire la distinction entre hormones mâles et hormones femelles car la femme élabore des androgènes, et l'homme des œstrogènes ! Chacun porte ainsi, en quelque sorte, un peu des caractères de l'autre.

Si les différences sexuelles sont très nettes, on dit qu'il y a dimorphisme. Mais un même individu peut présenter des caractères sexuels mêlés : il y a intersexualité. Et lorsque le même individu associe les caractères des deux sexes, c'est le très rare hermaphrodisme (voir « malformations »).

On verra à « menstruation » comment se produit — schématiquement — le jeu savant et merveilleux du système génito-hormonal féminin.

HYDROCELE

Petite affection amenant un gonflement des bourses*, par infiltration de liquides interstitiels. Nécessite l'intervention médicale.

HYMEN

(voir : défloration)

HYPOSPADIAS (voir : malformations)

HYSTERIE

L'hystérie est une affection mentale, fréquemment en liaison avec des troubles de la vie affective. C'est peut-être l'origine de l'interprétation populaire qui qualifiait « d'hystérique » une femme particulièrement exigeante sur le plan sexuel.

Ce dérèglement est appelé de nos jours nymphomanie*.

IMPUISSANCE SEXUELLE

Comme la frigidité, elle est un motif très fréquent de consultation, d'une part auprès des médecins de famille, d'autre part auprès des spécialistes génito-urinaires. Car beaucoup de patients s'imaginent que leur défaillance est glandulaire, ou liée à une anomalie de leurs organes génitaux.

Elle affecte des hommes de tous âges, pour les causes les plus diverses, physiques ou psychiques.

Elle peut être d'origine locale, ordinairement un phimosis. Une intervention chirurgicale des plus anodines y mettra fin.

Elle peut provenir d'une continence trop prolongée ou au contraire d'excès vénériens. Egalement de l'alcoolisme, de l'usage des stupéfiants, bref de tous les poisons du système nerveux. Ceux-ci, au début, produisent généralement l'excitation que l'on recherche. Mais, vite, ils émoussent, puis paralysent les fonctions sexuelles. Une désintoxication devient nécessaire.

Toutes les maladies organiques « au long cours » du cœur, des paumons, des intestins, des reins etc... sont également capables de déprimer le tonus nerveux, support de l'activité génésique : celle-ci ne peut se rétablir qu'avec le retour à une bonne santé physique.

Mais, dans un nombre important de cas, l'inhibition sexuelle dépend d'émotions inconscientes dont les causes remontent à la petite enfance, ou se sont constituées à la faveur d'une dépression passagère d'adulte.

Cette infirmité imaginative peut prendre les formes les plus diverses, mais toutes ont en commun une représentation fausse de l'acte sexuel.

Leur traitement est la psychothérapie, qui permet presque toujours de les guérir. Mais une bonne éducation sexuelle, au sens large de ces deux termes, a les plus grandes chances de les prévenir.

INCESTE

Très répandues dans le règne animal, ces relations sexuelles soit entre parents et enfants, soit entre frères et sœurs, sont pour les humains interdites par la loi, presque partout.

Les risques biologiques de la consanguinité, constatés au fil des siècles, puis confirmés par la connaissance scientifique de la transmission des caractères héréditaires, de leurs imperfections notamment, commandent sans doute ces décisions. « Génétiquement », en effet, un enfant né de rapports incestueux peut être parfaitement sain et normal. Mais il est également possible que les deux parents soient porteurs de déficiences qui n'apparaissent pas dans chacun d'eux et qui pourtant, conjuguées dans l'œuf (les cellules reproductives contenant, comme toutes les autres, l'ensemble de l'héritage biologique de l'individu), vont prendre en quelque sorte le dessus. Elles se légueront alors à l'enfant qui sera un anormal physique ou psychique, voire les deux.

On connaît certes quelques exemples illustres de « réussites » : Roland serait le fils de Charlemagne et de sa sœur Gisèle. La grande Cléopâtre, septième du nom, pourrait être la troisième et dernière enfant du premier mariage de Ptolémée XII et de sa sœur Cléopâtre V. Selon la Bible, Loth eut de chacune de ses deux filles, qui l'avaient enivré préalablement, un fils : l'un appelé Moab, l'autre Ben Ammi. Les filles agirent ainsi pour conserver la race de leur père, précise la Genèse.

Œdipe, enseigne la mythologie grecque, épousa — mais sans le savoir — sa mère. De même ignorait-il avoir tué son père. Le Sphinx lui ayant dit la vérité, il se punit en se crevant les yeux, avant de fuir son pays. Son nom a été choisi par Freud* pour désigner un « complexe »* : celui de l'attirance très forte d'un enfant vers le parent du sexe opposé au sien et de la jalousie qu'il éprouve, pour cette raison, à l'égard du parent de son sexe.

Plus tard, il est fréquent que des fixations sentimentales impérieuses lient un fils à sa mère ou à son père, une fille à son père ou à sa mère, quelquefois des frères et sœurs entre eux : telles ces gamines qui aiment se couler entre les draps de leur aîné, semi-nu et en érection matinale. Si ces liens n'aboutissent pas, en général, à de véritables rapprochements incestueux, ils peuvent rendre difficiles ultérieurement, pour les intéressés, une conduite hétérosexuelle normale.

Beaucoup moins exceptionnellement qu'on ne le pense, un père oblige sa fille à des relations intimes, particulièrement en milieu rural. Plus rares sont les pères et mères, voire grands-pères et grands-mères qui exercent sur leurs descendants des contacts de nature homosexuelle.

Seul un nombre restreint d'affaires de cette sorte parviennent à la connaissance des magistrats. Parmi celles qui, notamment à la suite de jalousies, de dénonciations, font l'objet de poursuites, beaucoup sont abandonnées. Car la victime se rétracte, par peur

du scandale ou de représailles. Naturellement ces faits sont très souvent en rapport étroit avec l'indigence mentale, l'alcoolisme, le taudis, la solitude, une absence prolongée de la mère de famille, ou l'attitude provocante — consciente ou involontaire — de la jeune fille (dont la ressemblance avec la mère jeune peut troubler les sens du chef de famille).

Les assistantes sociales connaissent bien ces logements où l'on s'entasse la nuit dans une pièce de quelques mètres carrés, couchés tête-bêche, parents et jeunes de tout âge et de tout sexe, avec parfois un père ou une mère ivre. Une telle situation favorise bien entendu les relations incestueuses.

Afin de souligner tous les étages entre le normal et l'anormal, de nombreux sexologues et psychanalystes rapportent que la tentation d'inceste n'est pas rare, à certains moments, dans les foyers les plus sains. On peut donc mettre en garde les parents contre les « flâneries » de leurs grands enfants, et contre leur couchage occasionnel dans leur lit conjugal. Il est sûr de même que les câlineries échangées en famille, par exemple sur le canapé ou le divan, face à la T.V., ne sont pas toujours chastes.

INFANTILISME SEXUEL

Qu'il provoque ou non des anomalies* du comportement sexuel, il découle des insuffisances du sujet. On peut être adulte physiologiquement, c'est-à-dire avoir son corps achevé, pouvoir exercer normalement ses fonctions, et posséder des traits de caractère, conserver ses habitudes de l'enfance, notamment dans les domaines affectif et génital. Certains hommes d'âge mûr sont ainsi d'« éternels adolescents », certaines femmes d'« éternelles petites filles ».

L'infantilisme sentimental d'individus qui furent trop gâtés par leurs parents a donné, dans le cinéma et le roman policier américains, ces personnages tyranniques, toujours insatisfaits, s'étourdissant dans des aventures amoureuses sans lendemain qui aboutissent souvent au suicide. Les Don Juan*, Casanova et autres séducteurs impénitents en fournissent d'autres exemples.

Pourront demeurer également « inachevés » ceux qui, fortement émus dans leurs premières années par une éducation trop rigoriste, n'arrivent pas à franchir le stade de la masturbation*. « Je ne serai qu'un enfant vieilli, jamais un homme », écrivait clans son Journal André Gide qui, pourtant marié, manipulait des

garçons en Afrique noire et du Nord, comme jusque sur des bancs publics en U.R.S.S. — dont il revint fort déçu. Sa femme avait seulement remplacé sa mère... et saint Paul, le sévère « fondateur » du christianisme. Des natures sensibles sont ainsi « bloquées » dans leur ascension vers une vie sexuelle épanouissante. Ou, après un choc, elles reviennent, régressent à une étape antérieure de leur évolution*.

Aujourd'hui elles peuvent être aidées par une meilleure information, des conseils (voir « Auxiliaires de l'éducation sexuelle et de la vie conjugale »), si besoin est par des médecins spécialisés ou d'autres psychothérapeutes.

INFIDELITE (voir : adultère)

INFRACTIONS SEXUELLES

On peut les diviser en trois catégories principales, plus ou moins fortement réprimées par la loi selon les pays :

a)    les outrages publics à la pudeur. Simples délits, passibles donc seulement des tribunaux correctionnels, ils consistent à choquer, par provocation (exhibitionnisme*) mais plus souvent par imprudence, les regards d'autrui : par exemple en se livrant à des rapports sexuels dans un fossé, un sous-bois, derrière une fenêtre basse non pourvue de rideaux, ou en s'y masturbant — voire, du moins dans les nations où le « naturisme » n'est pas de règle, en y apparaissant nu pour sa toilette.

Point n'est indispensable, pour que le délit soit constitué, qu'un tiers ait vu la scène. Il suffit que, passant par là, ou de sa résidence, il aurait pu la voir. On retiendra donc quelles précautions, légitimement, le Code pénal impose en ce domaine.

b)    les attentats à la pudeur. Qualifiés crimes, ils sont donc justiciables des Cours d'assises, du moins lorsque les juges, parce que l'affaire est de petite importance, ne la « correctionnalisent » pas en n'y retenant qu'un outrage public.

La peine prévue par les textes est évidemment plus forte si l'attentat se trouve commis avec violence, le viol* véritable en étant bien entendu l'exemple le plus caractérisé.

Mais, même sans violence, l'infraction est sévèrement sanctionnée lorsque la victime est jeune : c'est-à-dire, en moyenne internationale, de moins de quinze ans, les législateurs n'ayant pas encore tenu compte — pas plus que pour le mariage — de l'abaissement très net de l'âge de la puberté*.

Parmi les autres circonstances qui font frapper plus durement l'agresseur figure son éventuelle position d'autorité (instituteur, notamment) par rapport à l'objet de ses désirs.

c) les autres infractions. Sont punies les relations physiques à caractère homosexuel*, sauf en général entre adultes consentants (mais des procès pour un tel motif ne sont jamais intentés contre des femmes) ; diverses formes de l'« outrage aux bonnes mœurs » (par exemple le fait de montrer à des jeunes âgés de moins de vingt et un ans des textes ou illustrations obscènes*) ; le racolage pour la prostitution* ; le proxénétisme* ; le « détournement de mineur(e) » âgé(e) de moins de dix-huit ans, même sans violence, et de moins de vingt et un ans, avec violence ; l'avortement*, etc.

La tendance générale des tribunaux est d'épouser leur époque. Ils se montrent donc de moins en moins rigoureux dans ce domaine. Mieux éclairés par la psychologie, ils savent que la majorité des prévenus ne manquent pas d'excuses, et que les plus anormaux d'entre eux sont moins justiciables d'un châtiment que d'un traitement. Ils demeurent toutefois, à juste titre, convaincus qu'une société devra toujours empêcher ses membres de souffrir des appétits ou de l'insouciance d'autrui ; et que, du moins pour la plupart des citoyens, la « peur du gendarme » reste « le début de la sagesse ».

Mais, dans certains cas dramatiques, l'opinion s'émeut plus qu'hier. Ainsi, dans une conférence de presse, le président de la République française s'apitoya sur le sort d'une professeur agrégée de philosophie, âgée de trente-deux ans, mère de famille, et condamnée à un an de prison avec sursis pour avoir « détourné » l'un de ses élèves, âgé d'un peu moins de dix-huit ans. Le Procureur ayant fait appel de ce jugement, estimé par lui trop peu sévère, l'enseignante se suicida.

De tous côtés, les journaux, la radio, des groupes, des personnalités firent part de leur indignation. Jusqu'au président d'une grande fédération de parents d'élèves qui traita d'excités imbéciles ceux de ses membres ayant réclamé une lourde peine. Cet amour, dit-il, aurait pu être pour ce garçon « une grande chance de s'affirmer, s'épanouir »... Et, citant Victor Hugo, la machine judiciaire « ne peut se mouvoir sans écraser quelqu'un »...

INSTINCT SEXUEL

C'est la tendance innée autant qu'irrésistible qui pousse habituellement l'individu d'un sexe déterminé vers l'individu d'un autre sexe et qui, normalement, aboutit à l'accouplement (voir « rapports sexuels »). Elle est inscrite au plus profond de notre être, dans ses conduites les plus biologiques, donc les plus automatiques. Elle permet la reproduction d'un grand nombre d'espèces vivantes.

Chez l'homme cependant, l'intervention de l'intelligence, du sentiment, de la volonté, l'établissement au cours des âges de structures sociales, l'ont amené à construire un cadre, plus ou moins rigide suivant les époques et les lieux, hors duquel il lui sera difficile de satisfaire sans dommages ses impulsions génitales.

Toutefois, lorsque les conditions de vie — choisies ou subies — ne lui permettent pas de réaliser sa sexualité dans une relation de couple normale, on peut alors aboutir :

—    soit à la sublimation de l'instinct (voir « dérivations de l'instinct ») ;

—    soit à son refoulement* ;

—    soit à des déviations (voir « anomalies sexuelles ») ;

—    soit au maintien ou au retour de pratiques auto-érotiques de l'adolescence (voir « masturbation »).

Constatation des Rapports Kinsey*, la force même de nos « pulsions » sexuelles, quoique généralement impérieuses, varie beaucoup suivant les sujets, comme elle est fonction de leur âge (voir « âge et activité sexuelle »).

Mais les besoins manifestés dépendent aussi étroitement des niveaux de culture, des exigences de la profession, des idéaux philosophiques ou religieux.

Les sollicitations extérieures jouent, elles aussi, un grand rôle. Rappelons l'atmosphère très érotique dans laquelle nous sommes actuellement plongés : entraînement et exercice concourent à rendre la sexualité plus exigeante et à faire rechercher des satisfactions plus nombreuses, du moins jusqu'à un certain seuil, les excès étant susceptibles de mener à l'impuissance*.

Autrement dit, d'intensité variable au départ en chacun de nous, l'instinct sexuel sera stimulé, freiné, contrarié ou dévié par les multiples facteurs d'environnement qui, de la naissance à la mort, ne cessent d'agir sur notre personnalité.

On ne peut pour autant négliger, dans les anomalies sexuelles*, les éléments d'ordre biologique ou physiologique : malformations* et infirmités, dysfonctionnements endocriniens, troubles neurologiques, etc... Il est cependant très malaisé, dans l’état actuel de nos connaissances, de faire toujours la part exacte des données liées à la constitution du sujet, et celles résultant de son conditionnement social, dans la recherche de l'origine des pratiques « déviantes » (voir « homophilie »).

Sans aucun doute, une meilleure connaissance de la psychologie de l'enfant et de ses stades d'évolution*, permet-elle, à la lumière notamment des données psychanalytiques, de mieux comprendre comment se forge la sexualité de l'adulte.

Cela n'est pas sans importance pour éviter des erreurs éducatives pouvant entraîner — sinon toujours d'authentiques déviations — au moins un blocage de l'expression génitale et affective risquant d'handicaper plus ou moins sérieusement l'individu dans ses relations futures avec son conjoint ou son partenaire (voir « couple »).

C'est dans cette perspective que se situe l'éducation sexuelle*.

INTUMESCENCE (voir : turgescence)

INVERSION

(voir : homophilie, homosexualité)

JALOUSIE

Contenue dans de raisonnables limites, elle reste le signe d'un vif attachement pour l'être choisi, qui à l'occasion saura en tirer vanité. Elle vaut mieux que l'indifférence.

Mais chez des sujets tourmentés, la crainte de perdre le partenaire peut rendre l'atmosphère du couple étouffante. Tout devient alors suspect. Et le manque de confiance précipite souvent les drames que l'on redoutait. Sauf, bien entendu, si les mœurs en

usage « officialisent » la jalousie. Par exemple, alors que l'Esquimau prête de grand cœur son épouse à son hôte, la femme musulmane continue d'admettre, en général, qu'elle soit cachée aux visiteurs, à tout le plus d'apparaître devant lui avec un visage voilé.

Si certains seulement de ces drames connaissent leur épilogue devant la Cour d'Assises ou la première page des journaux « du cœur », la plupart risquent d'avoir sur les enfants du foyer de très pénibles conséquences.

Est-on ou devient-on jaloux ? Il existe de telles natures, fondamentalement. On le remarque très tôt chez des enfants sensibles, qui souffrent plus que d'autres parce qu'ils ne sont pas — ou ne se sentent pas — aimés ; ou encore parce qu'ils se croient, à tort ou à raison, inférieurs aux autres. Leur éducation sera délicate. Mais il est possible de les aider à dominer leurs difficultés2. Il est primordial qu'ils ne « nourrissent » pas leur jalousie, car elle pourrait « parasiter » plus tard toute leur vie familiale, sociale, et, ce qui nous préoccupe ici, sexuelle.

Le soupçon amoureux permanent de l'adulte, véritable délire, aggravé parfois par l'alcoolisme, s'il ne prélude pas à une maladie mentale, possède aussi d'autres racines : orgueil, masochisme* et goût pour l'auto-punition, sadisme* si l'on accable l'Autre de griefs injustifiés, intolérance à l'échec, égocentrisme, désir de maîtrise absolue : signes d'une affection captative*, où l'Autre est considéré comme un objet, une propriété tenue au don total.

Freud voyait même dans ce mécanisme une homosexualité latente, un désir de posséder l'adversaire préféré à soi, ou le vif rejet — mais inconsciemment regretté — de ne pouvoir posséder ce ou cette rival(e) si intime avec son ou sa compagne...

Certes, on peut devenir — ou se révéler — ombrageux, méfiant, de façon très normale, par réaction à une infidélité. Mais s'enfermer alors dans le repli sur soi, ressasser tout ce qui peut être dit

— et fait — au concurrent, prendre à témoin son entourage, dramatiser, prendre sa revanche, n'est pas la bonne solution. En cas de simple « accident » de route, il ne compromet pas toujours la solidité des liens. Si la liaison extérieure du partenaire est plus profonde, il convient de rechercher ses propres responsabilités (pour reconquérir l'infidèle, faut-il plus de coquetterie, de prévenances sentimentales — ou d'ardeur sensuelle ? N'a-t-il pas besoin au contraire de plus de discrétion, de paix ?), de s'expliquer

avec lui le cas échéant, de demander aide à un(e) ami(e), ou ailleurs (voir « Auxiliaires de l'éducation sexuelle et de la vie conjugale »). Ces conseillers devront savoir valoriser l'être meurtri, qui exagère souvent les déficiences de sa beauté, de son rang social, de sa fortune personnelle, de ses aptitudes.

La réaction jalouse est une sonnette d'alarme. Elle est donc éminemment utile. Mais non sans avoir acquis la certitude absolue qu'elle est bien fondée (car un lapsus*, même le prénom d'un(e) Autre lancé dans un rêve ne sont pas nécessairement des preuves), il faut savoir l'arrêter pour prendre dans le calme les dispositions nécessaires. Des remèdes tranquillisants permettront, au besoin, de trouver ce calme : voire en cas de nécessité absolue (mais très provisoire !), l'indifférence.

même. Les progrès et la divulgation des moyens contraceptifs diminue de manière considérable la crainte d'un enfantement non souhaité. Fleurissent désormais, sous des signatures féminines, comme masculines, des autobiographies ne nous laissant rien ignorer des détails les plus précis des activités hier les plus secrètes. La mode, des spectacles, des illustrés sont d'autres facteur insistants d'érotisation. Gauguin, à Tahiti, avait appelé sa case « La maison du jouir ». Sommes-nous maintenant dans la « civilisation du jouir » ? Nos jeunes y sont plongés comme leurs parents. Et ils revendiquent, eux aussi, des droits en cette matière.

L'Eglise romaine est très consciente de cette explosion. En 1963, son Concile constituait, sur le problème de la limitation des naissances, une Commission de théologiens et de laïcs. Elle vit bientôt son effectif s'accroître de médecins, de sociologues, de couples. Mais en 1968, le Pape Paul VI réaffirma sur ce point capital la position de ses prédécesseurs : l'acte de chair ne doit être commis que dans le mariage, et celui-ci a pour but la fécondité.

Même parmi ceux en désaccord avec cette doctrine, beaucoup admettent que trop d'individus font maintenant de la jouissance génésique un but en soi, ne considèrent plus l'amour que dans sa seule dimension de sensualité, n'y cherchent qu'une preuve de puissance, d'indépendance par rapport aux valeurs enseignées. Or, toutes les études contemporaines soulignent combien ceux n'ayant jamais désiré que ce plaisir ont connu une vie pauvre, inachevée. Incapables d'affection authentique, ils n'ont poursuivi qu'une chimère.

Il est donc nécessaire à l'équilibre et au bonheur humains d'intégrer l'assouvissement de la chair dans un ensemble qui le dépasse. Et c'est là que se situe, dans sa plus large perspective, l'éducation sexuelle*.

établis à partir de faits. Appliquant alors ses méthodes de travail à ce nouveau sujet, il s'y passionna au point d'abandonner tout le reste. Il trouva les appuis financiers nécessaires pour fonder l'institut pour les recherches sexuelles.

Homme désintéressé (ses droits d'auteurs furent totalement consacrés à son œuvre), il mourut en 1956, à soixante ans, d'une crise cardiaque, pour n'avoir pas voulu ménager des forces qu'il savait pourtant atteintes. S'il bénéficia des aides les plus officielles, il dut néanmoins lutter pour faire admettre la grande rigueur scientifique de son équipe.

Leur premier « Rapport » parut en 1948 sous le titre : Le comportement sexuel de l'homme ; le second, en 1953 : Le comportement sexuel de la femme. Tous deux furent âprement discutés. Mais leur valeur ne put être sérieusement niée.

Ils ont été établis à partir d'interrogatoires fouillés de quelque cinq mille hommes et cinq mille femmes, choisis pour constituer un échantillonnage représentatif de la population blanche américaine. Se plaçant dans une attitude non moralisatrice, mais placidement descriptive, ils ont révélé la fréquence des conduites qualifiées habituellement d'« aberrantes » ou de « vicieuses », et condamnées pour cette raison par les lois civiles et religieuses, l'homosexualité notamment.

S'ils ont mis en évidence que la vie intime de la plupart des êtres humains se trouve émaillée de pratiques inavouées, ils ont également constaté une amélioration certaine, depuis quelques décennies, dans les relations sexuelles matrimoniales. Ils ont souligné, mais beaucoup plus chez la femme que chez l'homme, le frein de la foi religieuse sur l'ensemble des activités génitales. Ils ont fait savoir que celles-ci sont plus « raffinées », donc plus hardies, plus variables, chez les personnes à l'instruction générale la plus poussée.

Dans une étude sur le péché, un docteur en droit canonique, le R. P. Aldo Leoni, publia à Rome en 1959 un commentaire de ces deux gros ouvrages : il les trouva imprudents et même nocifs par leur vulgarisation dans le public, mais il reconnut que leurs constatations rejoignent tout à fait celles de certains théologiens catholiques.

Sexologue, un professeur de théologie de l'Université de Chicago, le Révérend Seward Hiltner, appartenant à l'Eglise presbytérienne unie, ne vit dans cette « somme » rien de contraire à une conception chrétienne de la sexualité. Il conclut même à l'inverse.

Le retentissement de cette double enquête demeure considérable. Une connaissance objective, grâce à leur description sans fards des agissements jusqu'alors les plus secrets, a commencé leur « dédramatisation » pour chacun de nous. Aujourd'hui, l'institut fondé par Kinsey poursuit ses travaux avec une large équipe de chercheurs et des finances publiques, car Implication des méthodes scientifiques à cette matière n'est plus contestée.

Mieux savoir les mécanismes de la sexualité, ses multiples formes d'expression, ne peut qu'aider éducateurs de jeunes et d'adultes, les conseillers matrimoniaux notamment. Des législateurs et des juges, de leur côté, ont eu les yeux ouverts par une telle enquête. Où est le « délit sexuel » ? Quand et comment le punir ? Peut-on concilier, dans ce domaine, la protection sociale et les besoins, voire les droits de l'individu ?

L'emprisonnement de longue durée se justifie rarement. Moins souvent encore il « guérit » le délinquant sexuel. Aussi les criminologues recherchent-ils le traitement qui pourrait être appliqué en cette matière, du moins aux sujets déclarés transformables à la suite d'examens médico-psychologiques. Des mouvements d'opinion demandent que, dans tous les pays, les conduites sexuelles ne portant pas atteinte à la morale publique, en particulier l'homophilie* entre adultes, ne fassent plus l'objet de poursuites. Les Rapports Kinsey ont joué un grand rôle dans tous ces désirs de réformes.

LAPSUS

Le lapsus est un acte manqué mais pouvant avoir, la psychanalyse l'a fort bien mis en relief, une signification profonde. Par un mot qu'il s'empresse de corriger dans une phrase écrite ou parlée, par un geste qu'il n'avait pas prévu et qu'il regrette, essayant vite de le faire oublier, l'individu « se trahit », ou bien exprime des pensées, des désirs, dont lui-même n'avait pas auparavant ou n'a toujours pas conscience.

Dans le domaine sexuel, par exemple un homme qui, sans réfléchir, met dans une lettre un « tu » (qu'il efface vite) à une femme au lieu de « vous » ; qui, de même, dans une conversation, la tutoie une seconde malgré son intention de la vouvoyer ; ou encore une femme qui offre sa joue à un homme pour l'accueillir, tandis qu'elle comptait seulement lui tendre la main, peut exprimer une affection secrète. Secrète au point, redisons-le, que le sujet ne se l'était parfois pas avoué à lui-même.

Le lapsus peut également enfreindre un souci compréhensible de dissimulation : ainsi lorsqu'une épouse, dans le lit conjugal, donne soudain à son conjoint légitime le prénom de son amant.

Mais de tels trébuchements causés par la fatigue ou l'émotion, s'ils ont toujours un sens, peuvent en avoir de divers. En tutoyant par erreur un homme, une femme peut très bien penser à son mari. On se méfiera donc toujours, ici comme ailleurs, des interprétations hâtives.

LATENCE (période de)

Dans la formation de la sexualité, une période a été isolée qui se situe de 5-7 ans aux premières manifestations pubertaires. Les psychanalystes l'ont appelée « période de latence » (ce qui est latent existe mais ne se manifeste pas), car elle correspond à une mise en sommeil relative des intérêts génitaux.

Sa vie instinctive ne l'importunant plus, la période œdipienne dépassée (voir « stades de l'évolution sexuelle »), l'enfant est « disponible » pour une quantité d'autres sollicitations qui vont lui permettre d'exercer ses facultés intellectuelles et de faire l'apprentissage de la vie communautaire : le jeu, les activités scolaires « sérieuses », contraignantes, l'acceptation d'une discipline, l'ouverture sur les autres et sur le monde, la participation à des organisations de jeunesse, à des groupements sportifs.

Nous avons dit ailleurs3 combien est importante une intégration réussie à l'école et au groupe extra-familial, en alertant sur les conseils à solliciter lorsqu'elle ne se fait pas ou lorsqu'elle se fait mal.

L'attachement jusqu'alors très « physique » pour les parents devient surtout désir de leur ressembler : c'est la recherche de l'identification. Apparaissent aussi des aspirations morales, aussi bien que d'ordre esthétique.

Il faudra que s'opère le bouleversant travail de la formation pour que se réveille l'attention sur la sexualité dans un contexte nouveau et troublant.

La période de latence est donc, sur le plan de la génitalité, d'ordinaire sans histoire. Mais elle est d'une importance fondamentale pour la socialisation des tendances. Elle prépare à la sexualité de l'adulte, lorsqu'il doit assumer pleinement ses responsabilités d'homme ou de femme.

Il est donc au plus haut point souhaitable, comme aux autres périodes, de maintenir une atmosphère saine, en évitant les sous-entendus, les conversations grivoises, les spectacles chargés d'érotisme*, afin de ne pas drainer les préoccupations du jeune dans une direction qui pourrait l'inquiéter plus tard.

D'autre part l'amour de ses parents, l'image d'un couple équilibré, sont nécessaires pour l'aider à supporter ses premiers chocs, ses premières frustrations, dus à ses efforts pour respecter ses horaires de travail, remplir les tâches qui lui sont imposées, en bref réussir sa « gymnastique » dans ses débuts de vie en société.

a vu des élèves, en excitation hystérique, ne descendre, nues des toits, que sous les jets d'eau de lances de pompiers.

On sait assez bien aussi, dans le grand public, que les prostituées se montrent souvent lesbiennes : soit par consolation des servitudes de leur triste profession, soit parce qu'elles n'ont accepté, et ne peuvent poursuivre une telle carrière que grâce à leur indifférence génitale pour les hommes. Privées de ceux-ci, au contraire, des habitantes d'îles de pêcheurs s'abandonneraient, et parfois furieusement, à une telle pratique.

Mais ce sera, une fois de plus, le Rapport Kinsey* qui nous fournira des indications plus précises sur l'ensemble du problème. Selon cette enquête, entre vingt et trente-cinq ans, 11 à 20% des femmes (contre 18 à 42 % des hommes appartenant à la même tranche d'âge) présenteraient au moins une fraction d'homosexualité ; 4 à 11% (contre 9 à 32% chez les hommes) seraient autant homosexuelles qu'hétérosexuelles ; 3 à 8 % (contre 7 à 26 % chez les hommes) seraient plus homosexuelles qu'hétérosexuelles ; enfin de 1 à 3 % (contre 3 à 16 % chez les hommes) seraient exclusivement homosexuelles.

De même qu'entre hommes, les techniques de contacts voluptueux entre lesbiennes seraient — autant que faire se peut — les mêmes que dans les rapports hétérosexuels. Existerait toutefois, entre femmes, une fréquence plus grande que chez les homosexuels des caresses généralisées sur tout le corps. Et aussi, à l'inverse des hommes, une plus grande aisance à obtenir l'orgasme* de cette manière que, pour les hétérosexuelles, dans le coït conjugal.

Pour les deux sexes, l'incidence de la classe professionnelle des parents est faible ou nulle : en d'autres termes, les lesbiennes se trouvent dans toutes les catégories sociales. Mais un niveau d'instruction élevé favorise plutôt qu'il ne freine cette tendance. Chez les femmes, l'âge d'apparition de la puberté n'influerait pas sur un tel comportement. Presque pas non plus l'appartenance au milieu rural ou urbain, tandis que plus d'homosexuels masculins habitent la ville que la campagne. La pratique religieuse limite l'activité de cette nature pour les deux sexes. Mais les dévotes s'y livrant connaissent de cette façon, et à la différence des dévots, un « exutoire » plus élevé que dans le rapport hétérosexuel.

Il n'est pas possible d'extraire ici plus de données d'un livre de sept cents pages, où seuls des chercheurs peuvent trouver matière à la réflexion approfondie. Toutefois, vu l'ampleur du phénomène, il paraît indispensable d'en préciser encore quelques aspects.

Si nombre de femmes atteignent plus aisément le plaisir génésique dans le rapport homosexuel qu'hétérosexuel, c'est que l'homme se montre trop souvent insoucieux de celui de sa partenaire. Il prend alors le sien sans attendre l'équivalent chez sa compagne. Elle peut même ne jamais l'obtenir tout au long d'une carrière conjugale, et au point de ne pas croire à son existence.

Cet égoïsme masculin favorise « le ménage à trois », où une épouse accueille au domicile une amie qui lui procure des satisfactions sensuelles. Ce « triolisme », où le mari intervient à ses heures, est moins rare qu'on ne le pourrait supposer.

Des unions légales, même génératrices d'enfants, sont parfois contractées entre une saphique et un homophile. Ils éprouvent entre eux une certaine affection, se trouvent donc heureux de vivre ensemble, mais ils respectent leur liberté réciproque. Leur entourage ne se doute généralement pas d'une situation qui possède le mérite social d'éviter à chacun des époux la « solitude sexuelle ».

Pour leur jouissance, les lesbiennes exercent donc toutes les pratiques des couples normaux : caresses sur l'ensemble du corps, sur les organes génitaux, masturbation4, cunnilinctus*, frottement simultané de ces organes (tribadisme). Elles jouent alternativement, en général, les rôles actif et passif, si bien que les distinctions à ce sujet apparaissent très théoriques. Il en est qui affectionnent s'étendre sur des peaux de chats, des fourrures de nylon, crylor, etc, à cause de leurs charges électriques.

Dans toutes les civilisations et depuis les époques les plus reculées, certaines recourent à un « godmiché », ou olisbos*, imitation grossière ou non du membre viril. Cet objet peut être fabriqué par elles avec du caoutchouc, du tissu. Il peut être une carotte, une banane, une bougie, voire une petite bouteille de limonade : de même que du rectum de sodomites* passifs, des chirurgiens ont parfois à extraire de vagins un tel artifice impossible à déloger sans eux. Il peut enfin être acquis dans un commerce clandestin alimenté par des artisans. A Rome déjà, des patriciennes, donc riches, usaient d'instruments qui déclenchaient pour elles, à l'instant désiré, du lait tiède. En Asie, cette petite industrie n'a pas cessé.

De nos jours, pareils attributs sont particulièrement en usage entre les prostituées, lesquelles comptent dans leurs effectifs, nous l'avons dit, un nombre fort élevé d'homophiles, soit parce que la nature de leur profession les dégoûte de l'homme, soit parce que l'indifférence génésique à son égard les a poussées sur ce chemin.

Dans la vie plus courante, une bonne part des lesbiennes se trouve attirée par des fonctions à l'allure virile : auxiliaires de l'armée, conductrices de taxi ou d'autobus, agents de police (mais l'uniforme peut ne signifier qu'un désir d'égalité avec l'homme) ou leur permettant d'avoir, sans éveiller l'attention, des contacts avec des femmes, des jeunes filles ou des fillettes : infirmières, coiffeuses, modistes, esthéticiennes, masseuses, professeurs d'éducation physique ou d'enseignement général, animatrices de groupes de loisirs féminins. Plus prudente encore que chez les invertis, bien qu'elles ne risquent pas de sanction pénale, leur vigilance se déploie pour que leur particularisme ne soit connu que de leurs possibles partenaires. Ainsi ne procède pas par « attaque franche » telle vendeuse qui ajuste avec complaisance le soutien-gorge de sa belle cliente.

Une très petite fraction seulement d'entre elles lit les revues rédigées à leur intention, comme « Arena Three » en Grande-Bretagne, ou des pages spéciales d'« Arcadie » en France. Rares également sont celles qui fréquentent les associations, les clubs, les bars créés dans ce même but. On en trouve surtout aux U.S.A., en Angleterre, en Hollande, où elles dansent au rythme d'un jukebox. Il est vrai que si deux hommes ainsi enlacés choquent beaucoup (sauf dans certains pays, comme la Grèce), deux femmes peuvent le faire — et le font effectivement — dans des réunions hétérosexuelles, sans soulever dans l'entourage la moindre réprobation, ni même aucun soupçon. Point ne leur est donc besoin de rechercher des lieux secrets. Certaines, cependant, plus sensibles, plus anxieuses, plus culpabilisées, échappent, grâce au réconfort d'une telle communauté, à la dépression nerveuse, voire au suicide. L'Organisation S.O.S., d'aide morale anonyme, bénévole et permanente, par téléphone, fut fondée en 1953 par un pasteur britannique voulant secourir des homophiles qui cherchaient à se supprimer.

Enfin, il arrive qu'au moment de la ménopause, une femme voie se rallumer, vers des jeunes, le type de ses élans juvéniles : ce qui rappelle la base biologique des comportements, et sexuels en particulier.

et Napoléon, ou François-René de Chateaubriand à leurs nombreuses maîtresses.

Le téléphone, le télégramme, illustré ou non, les cartes postales imprimées de bonne fête ou d'anniversaire, voire celles, à l'américaine, où il suffit de cocher dans une case la nature de ses sentiments, enfin la rapidité des voyages, pour les retrouvailles, ont beaucoup tari cette littérature intime.

Il serait faux toutefois de croire, comme trop d'adultes l'imaginent, qu'elle a presque complètement disparu chez les jeunes. Beaucoup d'adolescent(e)s séparé(e)s par les circonstances — même déjà de « pubères évoluant(e)s », de douze à quatorze ans

— échangent, et parfois chaque jour, des messages enflammés. En général, certes, l'inspiration s'y montre moins haute et fleurie que jadis, les fautes d'orthographe y abondent. Mais la tension affective y demeure le plus souvent très touchante, donc respectable. Même quand l'enveloppe porte des inscriptions peu discrètes, telles que M.B.S.T.B.A. ( « Mille baisers sur ta bouche adorée »), voire : « Merci, facteur ! L'amour n'attend pas ».

Lorsque les parents découvrent cette correspondance, puisqu'elle est d'ordinaire — et maladroitement — clandestine, ils se doivent de ne pas trop paraître l'avoir lue, ni surtout d'en faire grief, sauf la nécessité d'une rupture, pour des motifs absolument impérieux.

Car le jeune le plus normal a besoin d'un « jardin secret » pour acquérir son identité psychologique, construire sa personnalité. D'autre part le véritable amour, même très précoce, peut le mieux retarder le rapport sexuel. En tout cas, il est seul capable de l'ennoblir.

LEVRES (PETITES ET GRANDES) (voir : organes génitaux)

Mais elle est aussi « la manifestation dynamique dans la vie psychique de la pulsion sexuelle » (Vocabulaire de la psychanalyse).

D'autres psychanalystes, comme Jung, ont « désexualisé » la libido, en la considérant comme une énergie mentale générale.

Dans un sens commun («c'est sa libido qui le travaille»), le mot est utilisé ironiquement pour désigner en chacun de nous ce qui nous pousse à rechercher le plaisir génital, par rapprochement avec l'adjectif libidineux, de même origine, qui désigne celui ou celle obsédé par la quête de ce même plaisir.

LIMITATION DES NAISSANCES (voir : contraception)

L'expression « Contrôle des naissances », encore souvent usitée, est impropre, comme l'a rappelé l'Académie Française.

MALADIES VENERIENNES

Syphilis et blennorragie (« vérole » et « chaude pisse ») étaient dans un passé encore récent les mamelles de l'éducation sexuelle. Ces maladies alimentaient nombre d'« ouvrages », voire de films, plus spécialement destinés à l'instruction des recrues « appelées sous les drapeaux ». Les auteurs désiraient en toute bonne foi avertir les jeunes de dangers réels. D'autres, par contre, ne cherchaient là qu'un moyen pour lutter contre la licence des moeurs et les abus qu'elle peut provoquer.

Sans avoir les conséquences souvent dramatiques d'hier, les maladies vénériennes, qui se transmettent par des rapports sexuels, sont au nombre de quatre.

Deux sont relativement rares :

La chancrelle, due à un germe, le bacille de Ducrey, se manifeste par un « chancre mou » c'est-à-dire, et presque exclusivement chez l'homme, par une ulcération régulière de dimension moyenne des téguments des organes génitaux.

La maladie de Nicolas Fabre : elle se caractérise par des adénopathies multiples de la région des aines, adénopathies qui tendent à se fistuliser.

Autrement plus connues et fréquentes sont la syphilis et la blennorragie.

Due à un bacille, le tréponème, la syphilis acquise, non soignée, évolue en trois phases :

Phase primaire : un chancre survient vingt-cinq à quarante jours après le rapport sexuel. C'est une érosion de forme ovale. Elle est indolore, dure. Elle siège chez l'homme généralement sur la verge, et chez la femme, dans le vagin. Elle s'accompagne d'une adénopathie très caractéristique (petits ganglions, durs). Alors que le chancre évolue en quatre à six semaines vers la guérison (pouvant ainsi rassurer le sujet) l'adénopathie persiste plusieurs mois.

Phase secondaire : l'infection se généralise. Tous les tissus de l'organisme sont atteints par la voie sanguine, et l'on observe :

—    des manifestations cutanées (éruption plus ou moins discrète, la roséole)

—    des manifestations muqueuses

—    des lésions des ongles, des zones pileuses

—    enfin des signes généraux (fatigue, maux de tête, etc...).

Phase tertiaire : vers la quatrième année de l'évolution syphilitique, apparaissent dans n'importe quel endroit du corps des lésions appelées « gomme ».

Le système nerveux aussi est alors troublé. Surgissent des troubles mentaux, des paralysies plus ou moins localisées, voire une démence, la paralysie générale.

Cette grave maladie est, d'autre part, transmissible par l'ovule d'une mère syphilitique, ou par le spermatozoïde, infectant l'ovule, d'un père lui-même atteint.

La blennorragie (ou gonococcie) : due également à un germe, le gonocoque de Neisser, elle provoque une vive altération des muqueuses intéressées : urétrite chez l'homme, urétrite et vaginite chez la femme.

Chez l'homme, un écoulement purulent et douloureux (d'où le nom de « chaude pisse ») par l'urètre, apparaît cinq à huit jours après le rapport sexuel.

Chez la femme, un tel écoulement peut exister, avec rougeur de la vulve et du méat urinaire. Mais fréquemment les signes sont plus atténués.

Les complications sont fréquentes et graves. Elles suivent tous les trajets des organes génitaux et peuvent venir infecter les différentes glandes s'y rattachant.

Les progrès de la médecine et de la pharmacologie, par les antibiotiques, de même que, dans une certaine mesure, l'information du public, ont beaucoup amélioré le traitement et favorisé la guérison. Mais il serait dangereux de croire que les risques en sont désormais nuls. L'Organisation mondiale de la Santé a mis en évidence, en particulier, une nette recrudescence de la syphilis, dont le germe semble s'être « adapté » aux médicaments qui, jusqu'ici, avaient raison de lui.

On ne saurait donc trop mettre en garde contre de tels risques et conseiller toutes les précautions nécessaires d'hygiène et de désinfection ainsi que le recours au médecin dès les premiers signaux d'alerte.

On peut aussi avertir que certaines de ces maladies, blennorragie surtout, se contractent parfois en dehors de tout rapport hétérosexuel, voire homosexuel. Telle est une raison des « cabinets à la turque » dans les cafés et autres lieux collectifs français ; des rondelles de papiers changeables sur les sièges de maints W.C. américains ; des essuie-mains à jeter après usage dans un panier (au lieu de la grande serviette en tissu) qu'adoptent un nombre grandissant de pays.

158 MALFORMATIONS DES ORGANES GENITAUX

MALFORMATIONS DES ORGANES GENITAUX

Ectopie testiculaire

Lors de la croissance de l'embryon, les glandes génitales se développent dans une zone située au niveau des lombes. Progressivement, ces glandes descendent pour se fixer à droite et à gauche de l'utérus, chez la fille, et dans les bourses chez le garçon.

L'ectopie testiculaire est le défaut de migration d'un (ou des deux) testicule(s) vers les bourses.

Le testicule qui ne descend pas tend à s'atrophier, et quand il s'agit des deux, il en résulte la stérilité et un état général eunuchoïde.

De plus, l'ectopie peut déterminer des troubles douloureux par compression et torsion du testicule. L'évolution est parfois simple ; il ne s'agit que d'un simple retard de migration qu'on peut, jusqu'à la puberté, espérer voir se réaliser. D'autres fois, il s'agit d'un arrêt définitif de la glande, ce qui nécessitera l'intervention et la surveillance du médecin.

Hermaphrodisme

Hermaphrodite est une divinité bisexuée de la mythologie grecque, née d'Hermès et Aphrodite. L'hermaphrodisme désigne un organisme porteur de caractères sexuels à la fois masculins et féminins.

Très fréquent chez les plantes et certains invertébrés, il est exceptionnel chez l'homme. En revanche, les individus pourvus de glandes sexuelles d'un sexe et d'organes génitaux de l'autre, sont moins rares. C'est le pseudo-hermaphrodisme (androgynie chez l'homme, gynandrie chez la femme).

Hypospadias

C'est une malformation congénitale de l'urètre dont l'orifice débouche sous, ou sur le pénis. Elle peut entraîner des troubles de la miction, de l'érection et du coït. Le traitement est exclusivement chirurgical.

Phimosis et paraphimosis    

C'est une malformation congénitale, ou acquise du prépuce, peau qui recouvre le gland. Dans le cas du phimosis, l'ouverture est insuffisante pour découvrir le gland.

Certaines traditions religieuses, israélites et musulmanes notamment, mais aussi à base hygiénique, dictent à leurs adeptes de faire couper, du moins de raccourcir, à leurs petits garçons, l'extrémité du prépuce (voir « circoncision »).

En dehors des nécessités sexuelles (lors de l'érection* le prépuce doit totalement découvrir le gland), le phimosis peut devenir cause d'irritation, même d'infection plus grave, l'urine restant macérer entre le gland et le prépuce.

Cette petite anomalie, extrêmement fréquente, permet souvent d'amorcer un dialogue entre parent et enfant. En effet, par souci de propreté, le garçon, quand il se lave, doit savonner son sexe, comme tout son corps. Il doit veiller de temps à autre à « décalotter » son gland, c'est-à-dire à retrousser son prépuce sur le gland pour se nettoyer convenablement. Si ce geste le « serre » trop ou même lui fait très mal, il en parlera à ses parents, de préférence à son père, ou à son médecin.

Le paraphimosis est un étranglement du gland par un prépuce trop serré. Celui-ci peut avoir été ramené de force en arrière au cours d'un coït (voir « rapports sexuels ») ou d'une masturbation*. Il nécessite une intervention médicale.

MARIAGE

Cette institution deviendrait-elle périmée ? On peut se le demander quand on constate la progression des divorces*, le

bouleversement des modes d'existence — spécialement de la femme —, les nouvelles exigences de la sexualité, l'affaiblissement des valeurs traditionnelles.

L'Américain Vance Packard5 donne pour les U.S.A. le chiffre d'un divorce ou d'une annulation pour quatre mariages. Il cite le sociologue Harold T. Christensen : « Aux Etats-Unis, on compte (avec les séparations et les abandons de famille) un million de ménages brisés par an, c'est-à-dire la moitié des mariages célébrés ». Selon certains, les pays d'Europe orientale connaîtraient des pourcentages approchants.

Il est en tout cas indéniable que les liens conjugaux apparaissent de plus en plus fragiles. En France, au début de ce siècle, le divorce restait l'exception. La conscience collective rejetait l'ex-mari, et surtout l'ex-épouse. Aujourd'hui, elle se montre à leur égard bienveillante, ou indifférente.

Un changement radical dans la condition féminine s'accélère. La généralisation des études et des apprentissages procure aux jeunes filles l'exercice d'une profession, souvent poursuivie après le mariage, donc un affranchissement matériel et moral. Ainsi, la rupture des liens matrimoniaux ne les jette plus à la rue. Célibataires, elles ne sont plus condamnées à demeurer toujours dépendantes de leur famille, ou vouées à des tâches peu rémunérées, pénibles, mal considérées.

Mais la grande « libéralisation » de la femme s'opère dans sa vie intime. Le mouvement de déculpabilisation de la sexualité reconnaît la légitimité de ses satisfactions génitales. On l'informe de mieux en mieux des possibilités de contraception sans cesse plus efficaces ou faciles. N'avoir d'enfant que lorsqu'elle le souhaite lève pour elle une lourde hypothèque, et les conséquences en sont considérables.

Le rapport de forces au sein du couple* se situe de plus en plus sur un plan d'égalité. La suprématie masculine s'estompe au moment où les progrès de l'hygiène et de la santé, une plus grande sécurité matérielle, des périodes de loisirs de plus en plus longues, un « droit » au bonheur toujours plus exigeant provoquent inévitablement une plus grande intolérance à la frustration, à l'échec, aux difficultés quotidiennes.

Certains soulignent l'extrême tension due à l'union monogamique, c'est-à-dire à deux seulement. L'homme étant d'appétence polygame, la femme aussi parfois, ils assurent que l'équilibre, le

renouvellement du bonheur matrimonial imposent l'acceptation de l'infidélité conjugale et la compréhension des deux époux envers l'adultère « hygiénique ». Dans cette voie se développent aux Etats-Unis, au Canada, en Scandinavie et ailleurs, des clubs d'échanges de partenaires, cependant que la sexualité collective (voir « orgies ») gagne du terrain.

L'érotisme* ambiant apporte une contribution puissante à ce défoulement*. Surgi après les contraintes des divers puritanismes, celui-ci s'avère d'autant plus grisant qu'il ne s'accompagne pas de « mode d'emploi ».

D'aucuns dénoncent une telle « décadence ». Tous les Etats à régime autoritaire veillent à la pureté des mœurs. Ils renforcent les liens civils de l'union matrimoniale, lorsqu'ils ne lui permettent pas une consécration religieuse. La Russie soviétique a même institué des « Palais du mariage » pour recréer, dans un cadre luxueux et musical, avec fleurs et discours, la solennité sacramentelle des cérémonies orthodoxes. Le maintien de la famille leur paraît essentiel, non seulement par un souci nataliste accentué par l'hémorragie humaine due aux guerres, mais par nécessité éducative, notamment pour lutter contre la délinquance juvénile : toutes les études à son sujet ne mettent-elles pas en relief l'extrême fréquence des dissociations entre parents ? La psychanalyse, elle aussi, a montré l'importance primordiale de la stabilité du couple pour un épanouissement optimum des enfants. Toute cassure du foyer entraîne des blocages dans leur ascension vers l'équilibre, l'autonomie.

Si le mariage paraît ainsi demeurer inséparable de la plupart des civilisations, dont la nôtre, comment lui faire surmonter la crise qu'il traverse ?

Tout d'abord en préparant les jeunes à leur rôle au sein du groupe familial. C'est la prétention d'une éducation sexuelle* bien comprise. Certes les parents qui voient la chute des tabous* ont maintes fois grand mal à trouver leur chemin dans cette « jungle sexuelle », pour reprendre une expression de Vance Packard. Mais leurs enfants pourront intégrer plus facilement qu'eux une sexualité mieux comprise dans l'ensemble de leur personnalité. Après d'inévitables excès et tâtonnements, ils devront parvenir à une juste mesure, mettant l'érotisme au service de l'homme, et non le contraire, comme voudrait en persuader une certaine littérature.

Les adultes et les jeunes désemparés peuvent recourir en cas de besoin aux divers auxiliaires* de l'éducation sexuelle et de la vie conjugale, mais aussi méditer sur les traits de caractère principaux énumérés par l'auteur du Sexe sauvage, après avoir été retrouvés chez cent ménages modèles sélectionnés dans les cinquante Etats des U.S.A. :

1.    l'affection, considérée comme le ciment de la vie commune ;

2.    la maturité : beaucoup de trop jeunes ménages ne la possèdent pas et se brisent faute de pouvoir accepter et dominer une frustration ;

3.    la « communication » avant le mariage, pour se connaître le plus possible et savoir si l'on pourra se supporter après. Ainsi que la compréhension, dans le sens d'une bonne connaissance des émotions et des pensées de l'autre.

4.    l'attachement au charme de la vie, afin de mieux pouvoir être heureux dans des entreprises communes, sérieuses ou de loisirs ;

5.    le don de régler les conflits, donc d'abord de ne pas laisser s'aggraver les tensions inévitables ;

6.    une conception « joyeuse » de la sexualité, situant les relations amoureuses dans un climat d'échanges, de tendresse, n'excluant pas la gaîté, l'humour, la gaminerie, ressemblant parfois, estime le psychologue Abraham Maslow, « aux jeux des enfants et des jeunes chiens » ;

7.    la possibilité d'acceptation d'un être dont on n'ignore pas les imperfections, ni les faiblesses, possibilité qu'accroît la disponibilité et la confiance pour lui.

Il est rarissime de posséder au départ toutes ces aptitudes. C'est dans la volonté d'une union durable que se puise la force d'y parvenir (voir « couple »). C'est pourquoi, de ce simple point de vue, le mariage « à l'essai », prôné par certains sexologues, n'est pas sans risques, particulièrement chez les jeunes, qui auront tendance à grossir exagérément les premières difficultés de la vie communautaire et à croire qu'ils ne sont pas « faits » l'un pour l'autre (voir « fiançailles »).

On voit se développer des officines proposant un mariage « scientifique ». Les intéressés fournissent de nombreux renseignements sur eux-mêmes, leurs aspirations, etc. : et, à l'aide de divers spécialistes, ces données sont traduites en cartes perforées. Une trieuse « sortira » les cartes de sexe opposé qui se rapprochent le plus. Après quoi il n'y a plus qu'à faire rencontrer les personnes correspondantes.

Une telle méthode ne manquera pas de faire sourire, les jeunes comme les anciens. La critique est facile ; il n'est pas possible de traduire en chiffres la complexité de la personnalité humaine, en outre peuvent être discutées les bases mêmes sur lesquelles est fondé l'appareillage des cartes : les critères choisis sont-ils bien garants de la réussite conjugale ?

Pourtant ces entreprises, modernisation très louable de multiples et florissantes agences matrimoniales (dont on remarque les adresses dans la presse), semblent bien donner des résultats satisfaisants. Leurs principaux mérites sont de « débroussailler » le terrain, en éliminant les grands facteurs d'incompatibilité caractériels et sociaux, et de mettre en contact des gens, qui pour quelque raison que ce soit (timidité, âge, anomalie, solitude, etc.), ont beaucoup de peine à trouver un compagnon ou une compagne.

Certes, l'amour, perpétuel « enfant de Bohème, ne connaissant jamais de lois », ne sera pas fourni en même temps, mais il peut naître de ces entrevues, sinon de façon toujours passionnée, au moins sous forme d'affection et de tendresse, entre des êtres qui autrement ne se seraient jamais connus.

Ce qui est un bilan très positif.

MASOCHISME

— « Fais-moi mal... » — « Non ! ». Cette brève histoire permet de se rappeler la différence entre le masochiste et le sadique*. Le premier éprouve de la jouissance à souffrir, le second à faire souffrir. Certains sujets ressentent une satisfaction à la fois de ces deux manières : ils sont dits sado-masochistes.

Le plaisir féminin à se trouver soumise aux coups est exprimé par le dicton : « Souvent femme aime être battue ». Nombre de prostituées passent pour heureuses de l'« amour vache », terriblement brutal, de leur « Jules », leur souteneur (proxénète). Un livre contemporain, Histoire d’O, d'où un membre talentueux de l'Académie Française n'a pas été absent, illustre cette tendance ; O accepte sans résister de se tenir nue sous sa robe, en public ; de porter un anneau à ses lèvres génitales ; de s'offrir par toutes les manières à des hommes imposés par son amant, devant lui, etc.

De façon moins romanesque, nombre d'épouses ou de maîtresses jouissent plus ou moins fort d'être esclaves, physiquement et psychiquement, tandis que les hommes qui les possèdent n'éprouvent de stimulation génitale qu'en les mordant, les frappant, les bafouant. Parmi les formes d'humiliation morale agréablement ressenties par elles : l'insulte, la tromperie avec une autre.

Mais, depuis et avant Aristote (qui aimait, paraît-il, se faire chevaucher et cravacher), des hommes aussi se révèlent masochistes. S'ils ne peuvent être le jouet ému d'une tigresse à demeure, ils quêtent dans les maisons closes les offenses qui leur font du bien. Certaines prostituées acceptent de leur commander, fouet en main, la marche à quatre pattes, de les fesser, les piquer, voire de cracher ou uriner sur eux, jusqu'à ce qu'ils gémissent, éjaculent, se rhabillent et sortent dignement. Si elles sont pour leur part sadiques, ou sado-masochistes, capables donc de se mettre en esprit à la place du partenaire dégradé, elles rendraient de bon cœur le supplément de tarif en usage pour de tels soins.

Lorsqu'elle demeure dans certaines limites, cette tendance est beaucoup plus répandue qu'on ne le pense en général. Ainsi celui ou celle qui, dans son enfance, fut mille fois réprimandé et battu par ses père et mère, avant des cajoleries et de tendres embrassades de réconciliation, peut ressentir le besoin d'un semblable prélude pour aboutir au spasme génésique. Jean-Jacques Rousseau a fait savoir les très agréables et durables conséquences, sur lui, des fessées de sa gouvernante. De même, un sentiment perpétuel de faute commise peut être apaisé par de continuelles « punitions ».

L'échauffement des reins et, corollairement, de la sphère génitale, est parfois pratiqué dans la solitude. On raconte (mais trop complaisamment, peut-être) que l'auto-flagellation*, par pénitence, de religieuses cloîtrées ou, avec leur « discipline », de prêtres célibataires génésiquement surcomprimés, n'est pas toujours inséparable de plaisir. Mais beaucoup de vieillards laïques recherchent l'érection* par le même procédé.

C'est parce que le phénomène, finalement, n'est pas très rare, que le baron autrichien Léopold von Sacher-Masoch (1836-1895), qui affectionnait aussi beaucoup les fourrures comme attributs érotiques, put faire entrer son nom dans le vocabulaire commun.

MASTURBATION

L'étymologie de ce mot, dérivé de la langue latine (manu stupare, se souiller avec la main), souligne l'horreur dans laquelle cette pratique fut longtemps tenue.

On parlait aussi, à son propos, de « vice solitaire », voire de « crime d'Onan » — d'où le mot semblable d'« onanisme » — sans vouloir se souvenir que ce patriarche, dans la Bible, fut condamné à mort non pour avoir répandu sa semence sur le sol, mais

pour ne pas avoir voulu obéir à la loi du lévirat en donnant une progéniture à la veuve de son frère.

Outre la malédiction divine, la menace de ravages corporels et mentaux pesait sur cette manipulation : amaigrissement, affaiblissement, bégaiement, stupeur et, à l'extrême, folie. On persuadait les jeunes qu'ils perdaient ainsi leur moelle épinière, ou même qu'une éjaculation, en pareille circonstance, « équivalait à cinq litres de sang »...

Tandis que depuis 1954 le Professeur de gynécologie Masters et Mme le Docteur Johnson, de l'Ecole de médecine à l'Université Washington de St-Louis (Missouri), enregistrent froidement, par électrodes et photos, en laboratoire, les orgasmes* stériles de centaines de personnes volontaires, en 1827, dans ses Exhortations aux libertins se livrant à la masturbation, Mgr Bouvier, évêque du Mans, comparait ceux-ci aux pères qui tuent leur progéniture. Ils méritaient donc, à ses yeux, d'être brûlés vifs.

Pour étayer sa thèse, ce membre éminent de la Congrégation de l'index se référait à de nombreux médecins. Selon Parcheppe, écrivait-il, 19 sur 100 des onanistes tombent dans la démence. Selon Doussin-Dubreuil, un garçon mourut à seize ans, « avec l'intelligence d'une bête ». Selon Tissot, à un adolescent robuste et jusque-là cité pour son instruction et son talent, les douleurs de l'épine dorsale faisaient pousser des cris de désespoir : la bave suintait de ses lèvres et il ne pouvait se tenir debout. Selon De-breyne, cette perversion provoquait autant de victimes parmi les femmes («elles sont même la majorité», assurait Deslandes): certaines ont commencé au berceau « et l'on peut dire qu'elles ont été vicieuses dans le ventre de leur mère » ; l'une mourut à douze ans dans l'acte même du péché ; beaucoup présentent « des ulcères ou des plaies, des cancers au col de l'utérus qui les font périr ».

Nous avons rapporté ailleurs6 l'exemple terrifiant cité par un de ces médecins, dans son livre : un masturbateur en avait le cerveau si ratatiné, si desséché, que celui-ci « sonnait comme un grelot dans sa boîte crânienne »... Et ce médecin, à l'instar de beaucoup d'autres il n'y a pas si longtemps, conseillait de lier la nuit, au-dessus des draps, les doigts des enfants suspects.

Or, s'il paraît sûr que l'abus dans ce domaine (mais vite freiné, sauf chez des malades mentaux, qui se livrent à une « masturbation sauvage », frénétique, par la perte d'appétit vénérien) procure une fatigue passagère, comme l'excès de toute autre activité sexuelle, on connaît beaucoup de jeunes épanouis, physiquement et psychiquement, malgré — ou grâce à — l'usage modéré de cette méthode très personnelle d'apaisement et d'attente. Certains même ne peuvent s'endormir que par elle.

Les psychiatres ont su faire comprendre, voici peu, que la frayeur liée à la masturbation provoquait beaucoup plus de désordres que les actes eux-mêmes. Le « coupable » se sentait pris dans un cycle infernal où il se débattait sans parvenir, presque jamais, à s'en échapper. Un sentiment de lourde faute, un dégoût de soi-même, du remords, une véritable « névrose d'échec » pouvaient alors affecter l'ensemble de son comportement.

Puis les deux Rapports Kinsey*, aux Etats-Unis, étalèrent au grand jour les réponses très nombreuses à leurs enquêteurs, attestant que le phénomène est quasi général, du moins dans la jeunesse masculine pendant son évolution pubertaire.

En Europe et ailleurs, de bons esprits crièrent au scandale. Selon les uns, les Américains étaient de sauvages instinctuels ; selon d'autres, les questionneurs et les rédacteurs de ces volumineux ouvrages étaient des pornographes, et les répondeurs des exhibitionnistes.

Pour amener à raison de tels contradicteurs, il fallut, en Europe, émanant de médecins, et chrétiens (notamment le Docteur Paul Le Moal, en France), des sondages de même nature. Car, bien que leurs recherches fussent moins larges, elles aboutirent à aes conclusions semblables. Le voile du mensonge fut alors presque partout déchiré. On admit, en tout cas dans les milieux les plus évolués, que, si des saints sont capables de se rouler sur des orties pour museler dans la solitude leurs désirs génésiques (et encore faudrait-il étudier de près causes et effets de telles mortifications), un « héroïsme » de ce genre n'est pas observé par la plupart des adolescents — ni même, dans certaines situations, par un grand nombre d'adultes.

Pour plus de clarté, nous distinguerons ici les masturbations masculine et féminine.

circonstances les plus fortuites : une partie de ping-pong, le va-et-vient d'une balançoire, le glissement sur une corde lisse, un tronc d'arbre ou une rampe d'escalier ; la contemplation d'images, vivantes ou reproduites, de la nudité féminine ; voire au cours d'un effort cérébral intense, pour résoudre un problème de mathématiques, par exemple.

Afin de calmer, à l'écart, cette « démangeaison voluptueuse », ils se frottent le pénis, en général avec la main, parfois contre un objet. Ils parviennent de cette manière à un léger orgasme*, même si l'éjaculation n'est pas encore possible pour eux. Quelques-uns pratiquent un trou dans une poche de leur pantalon afin que la chair soit directement accessible à leurs doigts. L'habitude étant prise, beaucoup se livrent chaque jour — et certains plusieurs fois par jour — sur leur lit, dans les W.C., la salle d'eau verrouillée par eux, à cet exercice qui les émerveille s'il n'est pas chargé des menaces angoissantes de l'entourage. Bientôt il s'accompagne d'émission de sperme, plus épaisse et plus abondante avec les années, tandis que le plaisir devient plus intense. Les braguettes à boutons au bas déformé témoignent des manœuvres préparatoires, et les slips, mouchoirs ou draps tachés, de leur aboutissement diurne ou nocturne.

Le cas n'est pas rare de garçons qui se masturbent à deux ou à plusieurs, en particulier dans les internats, les camps — où sont évitées, dans cette perspective, les chambres, les tentes à deux places. Parfois, des « concours de vitesse » sont organisés dans les dortoirs. Cette phase tout occasionnelle n'est pas, à proprement dire, de l'homosexualité. Certains recourent à un trou dans une pomme, une citrouille, à un goulot de bouteille. D'autres usent de salive, de pommade, d'un vibro-masseur, de forts jets de douche tiède dirigée ; se caressent préalablement la verge avec une plume, un pinceau, un blaireau, ou font tourner sur elle les arêtes d'une règle, parfois en regardant des illustrations ou des textes érotiques ; se sodomisent en même temps avec un crayon, un manche de brosse à dents, une tige de plastique ou de caoutchouc, etc, etc. L'orgasme peut être obtenu en trois à quatre minutes, ou beaucoup plus lentement grâce à des arrêts et des reprises, avec ou sans rêveries voluptueuses.

Proportions et précocité n'ont pu que s’accroître depuis les travaux de l'Equipe Kinsey, autour de 1940. Selon eux, 92 % des hommes blancs interrogés avaient fait l'expérience avec orgasme de cette pratique, dont 21 % avant l'âge de douze ans et 81 % avant quinze ans. 28 % l'avaient découverte seuls, c'est-à-dire sans caresses, observation d'autrui, sources verbales ou imprimées. Elle était la plus usitée parmi les étudiants, de faible rapport avec la classe professionnelle des parents, et elle déclinait régulièrement après l'adolescence. Pour 95 % des masturbateurs, elle consistait en une manipulation des organes génitaux, s'accompagnant, dans 72 % des cas, d'un travail d'imagination. Les effets physiques nocifs furent considérés comme nuls par les questionnés. Ces effets contribuaient même (malgré les regrets exprimés, par le plus grand nombre, de devoir se contenter de cette méthode solitaire) à leur bon équilibre psychique.

Une quantité non négligeable d'hommes mariés s'exonèrent ainsi par autoérotisme, lorsque leur épouse est absente, malade, enceinte, indisponible de quelque façon, ou a cessé de leur plaire. De même des vieillards, des célibataires, des veufs, des pauvres et des non désirés trouvent évidemment là des satisfactions sensuelles.

Enfin nombre d'hommes se font aussi « détendre » par leur épouse, leur maîtresse ou une prostituée.

1

HETEROSEXUALITE

Ce comportement normal, attirant les hommes vers les femmes et vice versa, assurant donc la reproduction de l'espèce, n'impose pas ici de longs commentaires.

On notera seulement qu'il peut appeler l'un vers l'autre des sujets aux âges les plus éloignés et que, même bien accentué, il n'est pas toujours exclusif d'un désir homo-érotique (voir « bisexualité »). On mentionnera aussi qu'il fait « se rencontrer », après flirt* ou non, des partenaires de plus en plus jeunes, et pas seulement, comme hier, dans les milieux rural et ouvrier, mais dans toutes les couches sociales.

Jusqu'à une date récente stimulé par les religions et par les Etats, notamment pour assurer la multiplication des fidèles et des soldats, le rapport hétérosexuel légitime pourrait désormais ne devenir célébré qu'avec beaucoup plus de réticences, malgré les progrès des méthodes contraceptives* : ainsi déjà dans certaines régions du monde, face au problème apparemment insoluble (sauf à devoir reconstituer le cheptel humain après une hécatombe nucléaire, ou pouvoir peupler des planètes voisines) créé par la baisse de la mortalité infantile et l'allongement moyen de la vie humaine, donc par une démographie « galopante ».

2

KINSEY (Rapports)

C'est de façon fortuite que le professeur de zoologie à l'Université américaine d'Indiana, Alfred C. Kinsey, spécialiste de l'étude des insectes, et particulièrement des cynips, parasites déterminant les galles du chêne, s'intéressa au comportement sexuel humain.

Sollicité en 1938, avec d'autres collègues, pour parler aux étudiants du mariage, il ne put découvrir que de rares documents

3

LESBIANISME

En souvenir de l'île turque de Lesbos d'où venait la grande poétesse grecque Sapho, amoureuse de ses compagnes, le lesbianisme est l'homosexualité féminine. On le désigne également sous le nom de « saphisme », lorsqu'il est nettement charnel, et de « tribadisme » lorsqu'il s'accompagne du frottement réciproque des organes génitaux.

Moins connu dans ses modalités que l'homophilie* masculine, il est infiniment mieux accepté par l'opinion et, dans la plupart des pays, il n'est pas puni par les lois : peut-être, comme certains le soutiennent, parce qu'il compromet moins la natalité ; également parce que la femme est encore souvent considérée, en fait, comme un être inférieur ; mais aussi, sans doute, parce que, à l'inverse de l'homme, elle est d'ordinaire plus « sentimentale » que « génitale », donc que ses liaisons de cette nature se limitent souvent à une tendresse sans attouchements ni, à plus forte raison, rapports génésiques.

Le fait est d'observation courante à l'époque de son adolescence. Oui n'a au moins entendu parler de ces passions pour une amie préférée — voire, au collège, pour une maîtresse, à l'atelier pour une contremaîtresse ? Regards langoureux, tendres billets, longs baisers, étreintes des bustes — surtout, bien sûr, dans les internats — on se contente souvent de ce stade.

Dans les institutions, d'ordinaire religieuses, pour filles retirées du circuit social par décision judiciaire ou administrative, de tels élans prennent un tour plus localisé. Les éducatrices trouvent parfois deux pensionnaires dans le même lit. Des fureurs jalouses peuvent jeter l'émeute dans un dortoir, où les ongles se plantent dans les adversaires, et où voltigent les traversins. On

4

LOLITA

Tirant son nom du roman américain d'un écrivain d'origine russe, Vladimir Nabokov (ouvrage paru seulement à la suite de nombreux procès), cette jeune héroïne symbolise la petite fille « perverse », sorte de « Zazie » érotique — pour emprunter cette fois à un auteur français, Raymond Queneau, qui créa de même une célèbre gamine très précoce.

Ces nymphettes provocantes deviennent plus nombreuses à notre époque émancipatrice, où les femmes tendent à ne plus admettre aucune infériorité par rapport aux hommes. Capables des avances les plus audacieuses, elles peuvent se venger calomnieusement des garçons ou des adultes ne s'étant pas laissés prendre dans leurs filets (voir « fabulation sexuelle »).

A une époque où l'homosexualité masculine s'exprime beaucoup plus qu'hier, on pourrait appeler « Lolitos » les adolescents de plus en plus nombreux — et ailleurs qu'en Grèce, Italie, pays arabes ou Extrême-Orient — qui se pavanent pour exciter les désirs génitaux, voire sentimentaux, de certains hommes. De même, hétérosexuels cette fois, ceux qui cherchent ainsi à embraser les sens et le cœur de femmes mûres.

5

Le sexe sauvage (chez Calmann-Lévy).

6

Dictionnaire d’éducation familiale (Privat, éditeur).