E. sortit de la cuisine et referma la porte derrière lui. Il ne déjà plus
A.E. sortit de la cuisine et referma la porte derrière lui.Il ne vivait déjà plus au présent et n’entretenait plus de relations véritables avec lui-même. A peine savait-il qu’il était malheureux. Un mince sourire était glacé sur ses lèvres, il traversa le salon en marchant droit devant lui ; on eût dit un somnambule. Cette ombre n’était que raideur.
Dans un geste d’automate, A. E. prit la fiole du parfum subversif qu’il avait créé et, sans trembler, la versa dans la cuvette de ses toilettes. Satisfait, il tira la chasse d’eau. Aucun remords ne le traversa. Réveiller le monde ne le tentait plus ; il avait cessé de désirer. Son engourdissement était tel que les senteurs de ? n’eurent aucun effet sur lui.
AE. se rendit ensuite dans la cuisine. Il s’attabla, saisit le flacon qui contenait la présence de Manon et s’en servit un verre à ras bord. L’huile odorante était mélangée à de l’alcool. Ses yeux sombres fixèrent longuement le liquide doré, comme s’il distinguait quelque chose dans la bouteille ; puis il se saoula à petites gorgées au parfum de Manon, jusqu’à en être ivre d’elle.
IVRE MORT, il s’effondra.