Les sens réfugiés dans l’essence des mots
captent et rampent sur le derme
quand l’épicentre pointe du doigt
S’échauffent alors les dragons rouges
à pied levée font sursauter l’écran
pour ensuite s’élever en fumée
nomades des nuits fauves
S’enflamment les vers moulus
au moulin des turbulences
quand les vagues convergent rebelles baveuses
dans l’aïe de tous les carnages
éclaboussés sur le clavier
pour rincer la coquille de l’amer
Faut-il lever l’ancre et dériver sur des espoirs fragiles ?
ou simplement tournoyer centrifuge
par la rage trop sage du poème intervenu ?
L’histoire se répète de l’une à l’autre
marquée par le mouvement projeté sur le tramé sensible
quand tout est fouillis dans le tournis des étoiles amères
Ça s’enfile, ça s’emmêle
quand je la bise, elle me biaise
quand je l’enchevaline elle miaule
quand je la carillonne, elle me gaie-luronne
Faut-il lui arracher les ailes
ou fuir dans le magma des ronrons de l’âme
pour réchauffer la surface de mon écran plat?
Se rembobinent, se métaphorent
se sémaphorent et rament fort
les couacquantes délirantes
échappées belles !