DON CAMILLO REVIENT

 

 

Quand don Camillo sortit de la petite église, il avait le grand Crucifix sur les épaules. Il se dirigea vers le chemin muletier habituel et commença la descente ; le Crucifix, cette fois, était léger comme une plume.

Au bas de la descente, il y avait la vieille jeep de Peppone, celle qu’il appelait taxi et qui servait à transporter les gens et les choses. Don Camillo monta avec le Crucifix droit comme un drapeau. L’autocar des gens de la Bruciata était là à attendre, et quand Peppone eut démarré il prit la file.

À l’embranchement de l’autre chemin muletier, il y avait les deux voitures étincelantes des Filotti. Gina était montée avec son enfant dans la première, près de Mariolino qui tenait le volant. Mariolino se faufila entre la jeep et l’autocar des Rouges. La seconde vague des Filotti se mit à la queue derrière l’autocar.

Puis, naturellement, apparut Smilzo ; il arrivait à toute allure à motocyclette, parce que le retard du chef le préoccupait. Quand il vit de quoi il retournait, il se mit en tête, pour faire l’éclaireur.

À l’entrée du pays, il y avait tout le monde. Don Camillo leva haut le Crucifix, comme un drapeau.