Avant-propos
par Marie Drucker
Je connais Frédéric Lenoir depuis plus de dix ans. Nous avons été réunis de nombreuses fois sur des plateaux de télévision lors d’émissions consacrées à de grands événements qui nécessitaient l’expertise et la vision d’un universitaire à la fois solide et pédagogue. Sa triple lecture des événements – historique, philosophique, sociologique – en a toujours fait un interlocuteur incontournable sur les questions religieuses. C’est un pragmatique, qui a sur toute chose un point de vue personnel, souvent iconoclaste, toujours accessible.
Le temps de l’écrit n’étant pas celui de l’image, nous avions depuis longtemps l’envie de prolonger nos conversations télévisuelles. Nous sommes l’un et l’autre, en tant qu’historien et journaliste, convaincus que nous ne pouvons pas comprendre notre société et ses croyances sans éclairer ses événements à la lumière de l’Histoire. Et l’histoire des hommes est indissociablement liée à celle de Dieu ou des dieux, question d’actualité perpétuelle.
Il ne s’agit nullement ici d’affirmer l’existence ou la non-existence de Dieu. Ce livre n’est pas un ouvrage militant, mais un ouvrage de réflexion.
Comment sont nés les premiers dieux et déesses de l’humanité ? Les juifs sont-ils les inventeurs du Dieu unique ? Pourquoi s’entretue-t-on au nom de Dieu ? La foi peut-elle exister sans le doute ? Y a-t-il d’autres sociétés athées que l’Occident moderne ? Pourquoi la figure de Dieu est-elle presque toujours masculine et les religions bien souvent misogynes ? Le Dieu des juifs, des chrétiens et des musulmans est-il le même ? La philosophie et la science peuvent-elles prouver l’existence ou la non-existence de Dieu ?
Que vous soyez croyant, agnostique, athée, ou simplement curieux, vous trouverez sinon des réponses à ces questions, du moins des pistes, des chemins pour mieux comprendre la fabuleuse histoire de Dieu et, nous l’espérons, celle de l’homme.
C’est pourquoi, pendant toute la rédaction de ce livre, nous avons eu à cœur de n’éluder aucun grand sujet et de nous adresser à tous. Car nous sommes tous, que nous le voulions ou non, le fruit de ces croyances ancestrales, ataviques et immémoriales.