Fiches biographiques
Antisthène, né v. 444 et mort v. 365 av. J.-C., est un philosophe grec, fondateur de l’école des Cyniques, célèbre pour son mépris des hommes et sa conviction que seule la vertu permet d’être heureux.
Aspasie, courtisane grecque du Ve siècle av. J.-C., belle, cultivée et très habile qui séduisit le grand Périclès, maître d’Athènes. Devenue sa maîtresse (certaines sources évoquent un mariage), elle lui donna un fils. Très aimée des artistes et des philosophes – Sophocle, Phydias et Socrate la fréquentaient –, très belle, très influente, elle fut beaucoup calomniée, surtout pour son passé de petite vertu.
Atticus (109-32 av. J.-C). Ami et correspondant privilégié de Cicéron (plus de 450 lettres lui étant adressées sont parvenues jusqu’à nous), Titus Pomponius Atticus est un personnage très attachant : héritier fortuné, fin érudit, homme de prudence, il sut toujours se tenir à l’écart de l’action politique, refusant la course aux honneurs chère à ses contemporains. Cornélius Nepos, qui a relaté sa vie, expose à quel point Atticus était aimé et jouissait de nombreux bons amis, se faisant même apprécier d’irréductibles ennemis de la Guerre civile. Atticus était un homme de bons conseils et sut seconder durablement son ami Cicéron. Il a été le premier éditeur de la Rome antique.
Carnéade (v. 219 av. J.-C. – 128 av. J.-C.) est un philosophe grec platonicien. Cicéron fait part de son extrême vivacité d’esprit : pairs et disciples redoutaient de l’affronter dans un débat d’idées. Il n’a pas laissé d’écrits mais son enseignement a été sauvegardé grâce à son successeur à la tête de la « Nouvelle Académie », Clitomaque de Carthage. A en croire Diogène de Laërce, vieux et aveugle, Carnéade semble avoir été lâche face à la mort, bien qu’il ait répété à l’envie : « La Nature qui m’a fait saura bien me défaire. » Dans sa Seconde Académique, Cicéron rapporte : « Délivrer nos âmes de ce monstre redoutable et farouche qu’on nomme la précipitation du jugement, voilà le travail d’Hercule que Carnéade a accompli. »
Caton l’Ancien, dit le Censeur (234 av. J.-C. – 149 av. J.-C.) et son arrière-petit-fils Caton d’Utique, dit le Jeune (95 av. J.-C. – 46 av. J.-C.) appartiennent aux figures d’État les plus estimées de la République romaine. Le premier réforma les mœurs de son temps, le second s’opposa à la montée tyrannique de Jules César ; refusant de « survivre à la liberté » dont il prophétisait la disparition, il se suicida à Utique.
Cecinas Petus (? – 43), condamné au suicide pour avoir fomenté une rébellion contre l’empereur Claude. Le souvenir de ce personnage de la Rome antique est surtout
connu grâce à son épouse, Arria, dont Pline le Jeune nous a offert le portrait moral dans sa Lettre à Nepos. Au moment de leur suicide, alors que Cecina Petus hésitait à se tuer avec toute la fermeté requise, Arria lui arracha son couteau et se le planta dans le sein avant de le lui rendre, ensanglanté, disant ces dernières paroles avant de mourir : « Non dolet, Paete ! » « Cela ne fait pas mal, Petus ! »
Corbulon, né vers l’an 7 et mort en 67, est un général et consul romain très célèbre. Immense tacticien militaire, il gouverna avec poigne les provinces romains d’Asie. Jaloux de ses succès, Néron a ordonné son suicide.
Diogène de Sinope, né v. 413 et mort v. 327 av. J.-C. est un philosophe grec de l’école cynique, disciple d’Antisthène. Son mépris des richesses et des conventions sociales est proverbiale. Sa vie durant, il aura fustigé les faiblesses humaines, sans rien craindre ni personne. Il finit par vivre par provocation dans un tonneau à Corinthe, au su et au vu de tous. A Alexandre le Grand qui lui demandait en quoi il pouvait lui être agréable, il répondit : « Ôte-toi de devant moi, tu me caches mon soleil !»
Marcus Claudius Marcellus est un consul qui s’est opposé frontalement à la montée en puissance de Jules César à Rome. Il a été exilé. Parce qu’il était issu d’une vieille famille nobiliaire, et grand soldat, le Sénat finit par demander unanimement son retour. Cicéron a prononcé un discours célèbre pour inciter Jules César à la clémence et à la magnanimité.
Euclide de Mégare (v. 450 av. J.-C. – v. 380 av. J.-C.) était un philosophe de la Grèce antique de l’école socratique, A ne pas confondre avec son homonyme le célèbre mathématicien Euclide d’Alexandrie, comme ce fut le cas au cours du Moyen Âge.
Rutilius Rufus (158 av. J.-C. – v. 78 av. J.-C) est un homme politique, un guerrier, un orateur et un historien de la Rome antique, grand-oncle de Jules César. En 92 avant J.-C, il est accusé à tort de collusion. Il s’exile sur l’île de Lesbos dans la mer Egée, puis à Smyrne en Asie mineure, par défi contre ses procureurs. Il refusa toujours de revenir à Rome, même lorsque Sylla le lui demanda. Il est un exemple de vertu souvent cité par Sénèque.
La bataille du Muthul à laquelle il participa activement opposa en -108 les légions romaines aux troupes numides de Jugurtha.
Séjan (20 av. J.-C. – 31 ap. J.-C.) fut le préfet de la garde prétorienne de l’empire romain et le citoyen le plus influent de Rome sous l’empereur Tibère. Il fut un soutien de la famille de Sénèque et non leur adversaire.
Calpurnius Siculus (Sicilien, milieu du Ier s. apr. J.-C) était un poète latin. Dans ses Eglogues, il marque son enthousiasme, et celui de tous les Romains, pour l’avènement de Néron, qui suscitait alors bien des espoirs.
Théophraste (372 av. J.-C – 288 av. J.-C) fut un philosophe grec disciple d’Aristote. À la mort de ce dernier, il lui succéda comme directeur de l’école de philosophie aristotélicienne, le Lycée. Son œuvre Les Caractères moraux est aujourd’hui encore très célèbre car elle a servi de modèle aux Caractères de La Bruyère.
Thrasea est un sénateur romain et un philosophe qui vécut sous Néron. Ami de Sénèque, tout d’abord traité avec égard par le jeune empereur, il est l’un des premiers à Rome à se soulever contre l’arbitraire montant du tyran et contre l’assujettissement odieux du Sénat. En l’an 59, il fait un éclat en refusant son vote suite au discours de Néron justifiant l’assassinat politique de sa mère Agrippine. Témoin critique de son temps, homme loyal aux mœurs sévères, incorruptible, il fut contraint au suicide par Néron en l’an 69. La vie de Thrasea a été considérée par les Anciens comme un modèle de conduite sous la tyrannie.
Tigellin, personnage très influent sous Néron, qui a succédé à Burrus en tant que préfet du prétoire. Son lieu et sa date de naissance ne sont pas connus. Son nom apparaît sous Caligula, lorsqu’il est banni de Rome en l’an 39, accusé d’avoir couché avec les sœurs de l’empereur, Agrippine (la mère de Néron) et Livilla. Rappelé d’exil par Claude, il amasse une immense fortune dans l’élevage de chevaux. La passion du jeune empereur Néron pour les courses de char va les rapprocher. Tigellin a tôt compris l’inclinaison pathologique de Néron et va gagner sa confiance en organisant et en participant avec lui à d’infernales orgies. Néron était jusque-là sous la coupe sage de Sénèque, il va s’émanciper au profit de Tigellin.