NOTES
LE DIT DE LA ROSE
Petit poème inédit, quelques vers seulement ont été donnés par Paulin Paris (Mss. françois, V, p. 170), vers 638 à 649. 32.—Christine veut parler ici de l'hôtel du duc Louis d'Orléans. Cette demeure avait porté successivement les noms d'hôtel de Flandre, de Nesle, de Bohême et d'Artois, jusqu'à l'époque où le roi Charles VI l'acheta de Marie de Chatillon, veuve de Louis d'Anjou, pour la donner à son frère alors duc de Touraine (1388). Le duc d'Orléans augmenta considérablement l'importance primitive de l'hôtel, en y réunissant plusieurs maisons situées du côté de la rue Coquillière et de la rue des deux Écus et en y ajoutant encore l'hôtel du Grand Maître des Arbalétriers qui donnait sur la rue de Grenelle, de nombreuses cours et de vastes jardins étaient également compris dans cette propriété qui devint bientôt l'une des plus belles résidences de Paris[1]. Christine, qui devait souvent habiter chez le duc Louis, aimait à retracer les fêtes et réjouissances splendides auxquelles elle pouvait assister de temps à autre. La description qu'elle nous donne au commencement de son Débat de deux Amants, ne peut évidemment s'appliquer qu'à l'une des magnifiques réceptions de son puissant protecteur; son poème du dit de la Rose a aussi pour sujet une réunion toute intime des officiers de la maison du duc Louis, réunion que l'on pourrait peut-être supposer imaginaire, mais qui à notre avis a dû certainement avoir lieu. Nous croyons donc intéressant de donner ici les noms des officiers qui faisaient à cette époque partie de la maison du duc, et qui ont pu pour la plupart assister à la joyeuse assemblée à laquelle Christine fait allusion. L'intéressant travail de M. Jarry sur la vie politique de Louis de France[2] et la collection de Bastard nous ont permis de reconstituer la liste suivante:
Guillaume de Bracquemont «mareschal
de guerre».
Robert de Bracquemont.
Jean de Trie, maréchal.
Arnaud Guilhem de Barbazan.
Guillaume du Chastel,
Archambaud de Villars.
Clignet de Brebant.
Guillaume Bataille.
Yves de Karouis.
Guillaume de la Champagne[3].
Pierre l'Orfèvre, chancelier du duc.
Jean de Craon, chambellan.
Henri, comte de Saumes, id.
Le Sire de Beaussant, id.
Le Sire de Ferrières, id.
Jean de Dreux, id.
Jean de Béthune, id.
Pierre de Wisque, sire de Rasse, id.
Philippe de Florigny, id.
Guillaume et Raoul de Laire, id.
Jean de Miraumont, id.
Alain de Beaumont, id.
Guy de Nesle, seigneur d'Offémont, id.
Olivier de Mauny, id.
Guillaume de Coucy, seigneur de Montmirail,
id.
Gadifer de la Sale, id.
Jean de Saquainville, dit Sacquet, seigneur de Blarru,
id.
Amaury de Lignières, id.
Jean des Mousures, seigneur de Morvilliers.
Guillaume de Meulhon.
Jean de Garencières.
Jean de Roussay.
Jean de Bueil.
Yves, seigneur de Vieuxpont.
Aubert de Cany.
Raoul de Saint-Remy.
G. de Fayel, dit le Bègue.
Robert de Cadillac.
Jean de Tillières.
Robert Ryout, maître d'hôtel.
Jean Bracque, id.
Le poète Eustache Deschamps, id.
Enguerrand de Marcoignet, id.
Jean Prunelé, chambellan, depuis le 24 août 1400
gouverneur de
Charles d'Orléans.
Ogier de Nantouillet, premier écuyer de corps.
Hector de Pontbriant, écuyer d'écurie.
Olivier Ferron, id.
Bertrand du Mesnil, écuyer.
Guy et Jacques de Renty, id.
Jean de Coutes, dit Minguet, id.
Pierre Paviot, écuyer, échanson.
Robert de Villequier, écuyer tranchant.
Richard de Mainemaires, dit Bellegarde, pannetier.
Denis Mariete, argentier.
Raoul de Baubigny, huissier d'armes.
[1] Lebeuf, Hist. du dioc. de Paris, édit. Cocheris, t. I, p. 131 et 265, et Bonamy dans les Mém. de l'Acad. des inscr. XXIII, p. 262.
[2] Jarry, Hist. politique de Louis de France, duc d'Orléans, Paris, 1889.
[3] Ce chevalier et les six qui précèdent furent les champions français au combat du 19 mai 1402. Christine a chanté leur victoire (voy. tome I, p. 240 et 305).