BIG QUINCE
Peter Schweighofer & John Paul Lona
Tour à tour nouvelliste, anthologiste, éditeur, rédacteur d’articles, de Sourcebook ou de guides, Peter Schweighofer est un nom qui compte dans l’Univers Étendu Star Wars. Ses collaborations avec West End Games ou Wizards of the Coast en ont fait un expert des jeux de rôles made in Star Wars et l’un des fondateurs et éditeurs du célèbre Star Wars Adventure Journal.
John Paul Lona a commencé sa carrière en tant qu’illustrateur freelance pour West End Games. Il a notamment travaillé sur plusieurs guides et Sourcebook avec Peter Schweighofer et illustré les premières nouvelles publiées par ce dernier dans le Star Wars Adventure Journal.
Big Quince, paru dans le Star Wars Adventure Journal #2, fait indirectement suite à la Mort de Chessa et use du même procédé narratif, à savoir l’alliance savoureuse du texte de Schweighofer et des dessins de Lona. Cette fois-ci, le duo nous fait partager un moment fort de la vie du Twi’lek Tru’eb, alors esclave, et sa rencontre avec la fameuse contrebandière Platt Okeefe, héroïne créée par Peter Schweighofer et qui fait probablement ici sa première apparition.
Titre original : Big Quince
— Je ne parviens toujours pas à croire que tu aies pu changer autant, dit Starter, en trébuchant à la sortie du Repos du Gorkin avant de se rattraper à Platt.
— Qui aurait pu penser que ce grincheux de Dirk Harkness puisse un jour tomber amoureux ou même simplement sourire.
— Tu ne crois donc pas qu’une crise a le pouvoir de changer les gens en si peu de temps ? demanda Tru’eb.
— Je suis sûr que notre Casanova de service a toujours été aussi prétentieux, dit Platt en retirant la main de Starter de son épaule.
Tru’eb se tourna vers Starter et lui adressa un sourire sournois.
— Un jeune garçon comme toi pourrait-il croire que j’ai jadis été le serviteur en chef d’un seigneur du crime esclavagiste, et qu’avant ça j’ai failli hériter de la position de chef de clan dans une cité de Ryloth ? demande Tru’eb.
— Moi, je pourrais le croire, dit Platt. Tru’eb lui lança un regard sévère.
— Ce n’est pas juste, Platt. Tu connais déjà l’histoire.
— Quelle histoire ? s’écria Starter.
— Il y a de nombreuses années, avant de débuter ma carrière d’entrepreneur, j’étais un jeune homme idéaliste vivant dans la cité de Kala’uun, sur Ryloth, commença Tru’eb. Je devais hériter de la place de mon père en tant que chef de clan de la cité. Ku’amar, mon fourbe de cousin, aspirait à la même position. C’est pourquoi il conspira afin de me faire kidnapper et livrer à des esclavagistes. Ainsi je devins bientôt le serviteur personnel et contraint de l’infâme esclavagiste Big Quince…
Big Quince était assis sur son sofa de commandement sur le pont du Quincey’s Girl, l’immense vaisseau esclaves qui écumait les Territoires de la Bordure Extérieure, collectant et faisant commerce de sa cargaison vivante. Les jambes du Sludir pendaient du sofa en se balançant, son torse penché contre la pique de force qu’il tenait à la main. Les individus présents sur le pont couraient dans tous les sens, se préparant au prochain saut hyperspatial.
— Twi’lek ! hurla-t-il.
Tru’eb s’avança. En tant que serviteur personnel de Quince, il était le seul esclave autorisé à rester en présence du maître, et ne se voyait jamais confiné aux enclos à esclaves situés dans la soute.
— Oui, votre bienveillance…
— Nous sommes sur le point de rencontrer notre vieil ami le Moff Jellrek, dit Big Quince. Va aux enclos à esclaves et choisit une femme esclave – et pas une Twi’lek. Nous l’offrirons à ce bon Moff. Et choisis-en une qui ne lui sautera pas au cou.
Tru’eb jeta un regard furtif aux autres mercenaires qui occupaient le pont. Plusieurs d’entre eux avaient un bandeau sur l’œil…
— Emmène-là dans mes quartiers, nettoie-là, et fais en sorte qu’elle soit au hangar d’appontage dans deux heures, ordonna Quince.
— À votre guise, maître, répondit Tru’eb, s’inclinant tandis qu’il s’éloignait du Sludir.