La cigale.

Rien ne révèle dans son chant

Qu’elle doive bientôt mourir{48}.

Matin de neige.

Je suis seul

et mange une morue sèche…

Les jeux et les ris

ont cessé soudain.

Lune d’automne{49}.

J’entre dans le temple sombre

d’Amida.

Pourtant la lune est si belle sur la haie{50}

Est-ce d’amour

que la chatte gémit ?…

ou parce que son riz a été mêlé d’orge{51} ?

Dérangé par le vent,

le papillon sans cesse

se pose à nouveau sur le saule.

Une barque aborde.

En face, sur la rive :

un pêcher en fleurs.

Comme usée par son chant,

desséchée et vide,

la coque d’une cigale morte{52}.

Fleurs mortes sous la gelée.

Leurs graines tombées

sèment la tristesse…

Fatigué du voyage,

je cherche une auberge…

Alors je vois ces glycines en fleurs{53}.

La libellule,

Silencieuse, s’arrête,

et se penche avec l’herbe.

Va et vient de fin d’année.

Ce pêcheur immobile

qui songe…

Au cœur du voyage.

Malgré le brasero préparé,

cette froide chambre sans intimité{54}.

Fête des étoiles.

Voici la première nuit

de l’automne{55}.

Givre blanc :

on croirait un désert de roches.

Vent d’automne.

On croirait qu’elle va rester lumineuse.

Parfois elle disparaît. Que c’est joli !

La lune dans les nuages.

Je viens par le sentier de la montagne ;

les herbes poussent, touffues.

Pluie de printemps.

Pluie de mai.

Perlant du toit, des gouttes d’eau

crépitent au nid de l’abeille.

Tombé malade en voyage,

En rêve, je me vois errant

Sur la plaine morte{56}.