Note de l’auteur
Massilia est le nom latin de la ville que les Grecs, ses fondateurs, appelaient Massalia et que les Français nomment actuellement Marseille. Ce que nous savons de l’ancienne cité provient d’une multitude de références disséminées çà et là. Aristote et Cicéron nous donnent des détails sur le gouvernement de la cité ; Strabon explique la hiérarchie des magistrats suprêmes. Le commentaire de l’Énéide par Servius cite un fragment perdu du Satiricon où il est fait allusion à la tradition du bouc émissaire. Valère Maxime rapporte quelques coutumes singulières, par exemple le fait que les Massiliotes facilitaient le suicide dans la mesure où il avait été officiellement autorisé. La description du vignoble entouré d’une clôture d’os de Gaulois est tirée de la Vie de Marius écrite par Plutarque. Toxaris, ou l’Amitié de Lucien raconte l’étrange histoire de Cydimache, que j’ai adaptée librement. Ma méthode a consisté à réunir divers fragments et à les assembler autour de l’événement clef de l’histoire de Massilia, le siège de la ville par Jules César en 49 avant Jésus-Christ.
En ce qui concerne le siège lui-même, nos informations sont moins éparpillées et plus concrètes, mais souvent inexactes. Notre source principale est constituée par les Commentaires de la guerre civile de César où l’auteur se met en valeur ; le texte n’est par conséquent pas entièrement fiable. Le récit épique de Lucain, La Pharsale, décrit de façon frappante la destruction de l’ancienne forêt de Marseille et les batailles navales sanglantes, mais Lucain est un poète et non un historien. Dion Cassius évoque l’arrière-plan du siège et Marcus Vitruvius mentionne quelques détails. L’historien britannique T. Rice Holmes, dans un chef-d’œuvre de ratiocination digne de son parent, Sherlock, a réuni toutes les données et proposé une reconstruction crédible des événements (The Roman Republic and The Founder of the Empire [1923]). Mais comme Holmes lui-même le reconnaît avec regret, « L’histoire du siège présente de nombreuses difficultés et sa chronologie n’est pas claire ».
Jusqu’à une époque récente, on ne trouvait qu’en français des études complètes sur l’ancienne Massalia, dans le Massalia en deux volumes de Michel Clerc (1927, 1929) et dans la Provence Antique en deux volumes de J.-P. Clébert (1966, 1970). La situation a changé en 1998 avec la publication du livre plein d’esprit et de finesse de A. Trevor Hodge, Ancient Greek France. Constatant que la position de la ville avant le siège lui permettait d’être la fenêtre de Rome sur la Gaule, Hodge signale que « Massilia était l’endroit idéal pour collecter des renseignements, plus ou moins comme l’était Berlin au temps de la Guerre froide ». The Romans on the Riviera and the Rhône est un volume plus ancien mais toujours utile.
Nan Robkin m’a signalé les recherches de A. Trevor Hodge longtemps avant que son livre ne soit publié. Claudine Chalmers m’a fourni les pages qui pouvaient m’être utiles du Guide de la Provence mystérieuse. Claude Cueni m’a montré des images de l’ancienne Massilia provenant du musée des Docks Romains et du musée d’Histoire de Marseille.
Penni Kimmel a lu la première version du roman. J’adresse mes remerciements, comme toujours, à Rick Solomon ; à mon directeur de publication, Keith Kahla ; et à mon agent littéraire, Alan Nevins.
Le sort des divers personnages historiques qui apparaissent dans Le Rocher du sacrifice – Milon, Domitius et Trébonius (sans parler de César) – sera probablement l’objet des futurs volumes de Roma Suh Rosa. Mais comme il semble y avoir peu de chances pour que les chemins de Gordianus et de Caius Verrès se croisent à nouveau, je signalerai que tout s’est mal terminé pour le célèbre connaisseur en art. Six ans après le siège, toujours en exil à Massilia, Verrès fut mis à mort lors de la même série de proscriptions ordonnées par Marc Antoine, qui s’est avérée fatale pour Cicéron. Marc Antoine convoitait l’une des œuvres d’art mal acquises de Verrès.