Prise sur le fait
J’avais presque vingt–cinq ans lorsque je mis pour la première fois les pieds dans un sex–shop. Bizarrement et en dépit de ma sexualité plus ou moins débridée, l’occasion ne s’était jamais présentée.
Je flânais dans Paris, seule, le nez au vent comme j’aime le faire de temps en temps. Mes pas m’avaient conduite vers l’avenue du Maine, et je tournai dans la rue de la Gaité pour descendre vers Montparnasse. J’étais rarement passée là, et je découvrais que la rue était bordée d’une douzaine de sex–shop aux enseignes plus ou moins criardes, aux vitrines occultées, avec un épais rideau en guise de porte.
Prise d’une impulsion soudaine, je pénétrai dans celui qui m’avait semblé le plus grand, le plus attirant.
Un comptoir sur la droite, tenu par un beau jeune homme au visage souriant, à l’opposé de l’image du vieux pervers que j’imaginais. L’éclairage était assez doux. Quatre allées étaient délimitées par des gondoles remplies de K7, tandis que des vitrines couraient le long des murs, abritant une multitude d’objets en relation avec le sexe. Une seconde salle était consacrée à la lingerie spécialisée, aux revues, aux bijoux, préservatifs et autres lubrifiants. Au fond s’ouvrait un couloir au–dessus duquel un panneau indiquait «cabines d’essayage / cabines privées peep–show».
Je parcourus les différents rayons consacrés aux vidéos. On y trouvait absolument de tout. Des films très «classiques» mais également des choses bien plus spécialisées, films gay, lesbiennes, zoophilie, bondage, femmes enceintes, très jeunes femmes, vieilles, gang bang et j’en passe.
Un résumé du monde du sexe et de ses
extravagances.
Nombre d’entre eux me laissaient indifférente. Certains me gênaient. Quelques uns me répugnaient. D’autres enfin me troublaient et m’excitaient.
Je passai aux vitrines. Elles regorgeaient d’objets dédiés au plaisir. Des godes de toutes tailles, des plugs, des boules de geisha, des anneaux péniens. Le souvenir de ma défloration par Nadège me revenait en mémoire et je me demandais pourquoi, depuis le temps, je n’avais pas encore eu l’idée d’acheter un gode. J’en repérai un qui me plaisait, imitant un sexe d’homme de manière très réaliste.
Je poursuivis ma visite. Cinq ou six hommes déambulaient dans les rayons. La plupart arboraient une mine confuse, gênée. Il y avait aussi une femme. La quarantaine élégante, elle semblait à son aise et me fit un petit sourire. Je fis ensuite le tour du rayon lingerie, des bijoux, préservatifs, menottes et autres fouets.
Je musardai encore quelques minutes et me dirigeai vers la caisse et son charmant jeune homme. Il m’adressa un sourire franc et lumineux. Je lui désignai la vitrine où j’avais repéré le gode. Il me précéda, je lui confirmai mon choix et il sortit une boite discrète d’un tiroir sous la vitrine. Nous retournâmes à la caisse.
– Voulez–vous un lubrifiant avec ? Me demanda–t–il.
– Oui, merci.
Une envie me vint à l’esprit. Tant qu’à être dans un temple dédié au sexe, il fallait aller au bout de la découverte. Plus ou moins consciemment, je commençai à être excitée.
– Et pour le peep–show ? Lui demandai–je.
– 100 francs la demi–heure, vous disposez d’une cabine privée, me dit–
il toujours souriant.
– Je crois que je vais essayer, lui répondis–je souriant à mon tour.
– Ce sont des... filles, et elles sont superbes, me confia–il en baissant la voix. Je vous garde ça ici pour le moment ? Demanda–t–il en désignant le sac qui contenait mes achats. L’idée me traversa qu’il pensait peut–être que je souhaitais l’utiliser dans la cabine...
– Oui, merci.
– Alors ce sera la cabine numéro trois.
Je payai et me dirigeai vers le couloir au fond du magasin. Il y avait six petites portes sur l’un des murs, surmontées d’un numéro. J’ouvris le numéro trois. La cabine était un trapèze d’environ deux mètres de profondeur. Une vitre d’un mètre de large occupait le mur du fond. Un fauteuil assez large et sans bras lui faisait face. Une boite de kleenex était posée sur une tablette fixée au mur, une poubelle au–dessous. Je refermai la porte dont le petit verrou ne fonctionnait pas, et m’installai dans le fauteuil. Le rideau qui fermait la vitre se releva lentement.
La vitre donnait sur une petite pièce tendue de rouge et occupée par une sorte de lit rond en son centre. Une jeune femme blonde passait les mains sur ses vêtements, un bustier et un pantalon. Elle dégrafa le bustier, révélant ses seins fermes et ronds. Elle les caressa lentement, regardant vers la vitre. Puis elle s’allongea pour retirer son pantalon sous lequel elle portait un string. Elle se releva et fit glisser le string, dos à la vitre. Elle avait de très jolies fesses.
Elle revint lentement s’asseoir sur le bord du lit, face à moi.
Je soupçonnais que la jeune femme devait savoir quelle cabine était occupée et par qui. Elle se caressa à nouveau les seins. Leurs pointes étaient dures, témoignant de son excitation. La mienne commençait à prendre forme. Elle pinçait les bouts entre ses doigts, y prenant un plaisir manifeste. Probablement étais–je son seul spectateur, les autres cabines m’ayant semblé vides.
Les mains de la jeune femme glissèrent sur son ventre, puis vers son entrejambe. Elle écarta lentement les cuisses, découvrant une vulve épilée. Sa peau était claire, ses grandes lèvres d’un rose plus soutenu. Le capuchon de chair recouvrait le clitoris. Ses doigts glissèrent sur sa fente, jusqu’en bas, puis remontèrent en les écartant légèrement, révélant les petites lèvres et l’entrée du vagin, rose foncé. Elle remonta les doigts en les écartant plus largement, relevant au passage la peau du capuchon, mettant à nu son clitoris turgescent. Elle commença à le caresser de l’autre main. Ses lèvres brillaient, témoignant de son plaisir. Elle ne simulait pas.
Regarder cette jolie jeune femme se masturber pour moi faisait naître une onde de chaleur dans mon ventre. Je commençai à me caresser instinctivement les seins sous ma robe. Je sentais les pointes se tendre. Je passai les mains sous le tissu pour accentuer la caresse. Les bretelles de ma robe glissèrent sur mes épaules.
La jeune femme se pénétrait maintenant d’un doigt agile qu’elle enfonçait profondément. Je me sentais m’ouvrir peu à peu, mes jambes s’écartaient involontairement. Je me massais les seins avec force. Les pointes devenaient douloureuses. La jeune femme remonta la main pour sucer son doigt brillant de liqueur, regardant clairement vers moi. Elle m’offrait son plaisir. Je mouillais abondamment.
Ma main descendit sur mon ventre. Je remontai rapidement ma robe sur la taille et passai les doigts sur ma fente au travers de ma culotte mouillée de désir. Je la fis glisser à mes chevilles et commençai à me caresser au rythme de la jeune femme. Peut–être me voyait–elle ? Cette pensée exacerba mes sens. Je plongeai avec délice deux doigts dans mon vagin et me masturbai en la regardant. Je roulais mon clitoris sous mon pouce. Mes doigts entraient en moi. Je ruisselais.
La porte de la cabine s’ouvrit, encadrant le jeune homme de la caisse. Je tournai la tête vers lui, surprise. J’avais totalement oublié que le verrou ne fonctionnait pas. Et j’étais devant lui, à demi allongée sur le fauteuil, les seins à l’air, deux doigts enfoncés dans ma chatte luisante, ma culotte entortillée autour d’une cheville, sans aucune équivoque.
– Excusez–moi, dit–il d’un ton léger. Je vous pensais partie...
Il ne bougeait pas d’un centimètre. Mes doigts continuaient d’aller et venir en moi, comme si ma main ne m’appartenait pas. J’étais envahie d’un mélange de gêne et d’excitation intense. Je voyais la bosse qui déformait le pantalon de l’homme.
– Cela vous excite ?
– J’aurais beaucoup de mal à répondre non, déclara–t–il d’un air candide et mutin.
La chaleur de mon ventre et de mon sexe augmentaient encore. De l’autre côté de la vitre, la fille était comme écartelée autour de sa main qui la pénétrait largement. L’homme n’avait toujours pas bougé. Et je continuais à me masturber consciencieusement. La situation était délicieusement excitante. Je me décidai.
Je tendis ma main libre vers le jeune homme. Il entra dans la cabine, referma la porte et s’approcha de moi. Toujours de ma main libre, je défis maladroitement son pantalon et le fit glisser vers le bas. Son boxer ne masquait pas une puissante érection. Je le fit glisser à son tour. Son membre dressé était long et large, le gland rouge sombre décalotté. Je saisis la hampe et l’attirai contre moi.
La jeune femme derrière la vitre ondulait de plaisir, quatre doigts plantés en elle. Je pris la verge dans la bouche. Elle était douce en chaude. Je la suçai voluptueusement tout en continuant à me caresser. Sa queue était dure et veloutée sous ma langue. Quelques gouttes de liquide perlaient à son gland que je léchai, gourmande.
Au bout de quelques instants, je lâchai sa verge et me relevait. Je le pris par le bras.
– Viens.
Je le fis asseoir sur le fauteuil, la queue dressée. J’enjambai ses genoux, dos à lui, face à la vitre. Je pris son membre dans la main et me baissai. Je m’empalai sur lui, puis je commençai à monter et descendre. La chatte de la fille coulait littéralement autour de ses doigts. J’étais maintenant à peu près sûre qu’elle me voyait. J’accélérai mon mouvement de va–et–vient. Le garçon me guidait, cramponné à mes hanches. L’orgasme arriva très rapidement, contractant tout mon ventre en spasmes puissants. Il continuait à me faire monter et descendre doucement autour de lui, accompagnant mon plaisir.
Reprenant mon souffle, je me relevai doucement. Le garçon n’avait pas encore joui. Je le relevai, me rassis sur le fauteuil et le pris à nouveau dans ma bouche. Le goût de mon sexe se mêlait au sien. Je le suçai avidement tout en faisant aller et venir la peau de sa hampe entre mes doigts. Il éjacula assez vite. Sa semence coula dans ma bouche, onctueuse et légèrement salée. Je l’avalai avec plaisir.
Je le libérai avec douceur. Il remonta son boxer, son pantalon et quitta la cabine en refermant délicatement la porte. Derrière la vitre, la fille me souriait en se caressant légèrement. Je remis de l’ordre dans ma tenue et regagnai la boutique.
Le jeune homme, toujours souriant, était retourné derrière sa caisse. Je lui adressai un grand sourire complice. Il me tendit mon sac sans un mot. Je quittai le sex–shop un peu étourdie et rentrai chez moi prendre un bain revigorant. Le soir, je décidai de tester mon achat mais ceci est une autre histoire.