Club privé

    Il y a environ quatre ans, j’avais noué une relation avec un homme rencontré au cours d’un déjeuner professionnel. Prénommé Philippe, beau mec, bon amant, de l’humour et une certaine culture, nous avions passé ensemble quelques semaines agréables. Je lui avais plus ou moins raconté les grandes lignes de ma vie et il avait probablement vu en moi quelqu’un à même de pimenter son existence.

    Toujours est–il qu’il tenait absolument à me faire découvrir un club libertin de sa connaissance, dont il me vantait les mérites. Cadre élégant, équipements de qualité, fréquentation de bon niveau... Bref quelque chose qui correspondait à l’image qu’il devait avoir de moi.

    J’acceptai finalement de l’y accompagner, curieuse de découvrir ce qui l’y attirait. Nous nous y rendîmes un samedi soir.

    Le lieu était plutôt sombre, vaste espace en demi sous–sol, parsemé d’alcôves ouvrant sur un atrium central. Plus proche de l’image d’Epinal du bordel que de du cadre élégant... Cinq ou six couples étaient installés dans des alcôves, le bar et les autres alcôves étant occupées par une quinzaine d’hommes seuls. La plupart des couples semblaient plutôt sur la défensive face à la horde de mâles présents, visiblement en rut. Une musique douce diffusée en sourdine parachevait le côté un peu glauque de l’endroit.

    Mon compagnon serra discrètement quelques mains et distribua quelques sourires, comme en pays de connaissance. J’avais la désagréable impression d’une sorte de traquenard pathétique destiné à satisfaire quelques fantasmes.

    – Je vais aux toilettes, je reviens tout de suite, lui indiquai–je.

    Au bout d’un petit couloir, celles–ci étaient curieusement confortables et agréable.Une pièce assez vaste où une large banquette faisait face à des lavabos clairs et propres, deux portes donnant sur les toilettes proprement dites. Je me lavai les mains et retournai rejoindre Philippe. 

    Il s’était installé dans une des alcôves libres, sur une banquette en demi cercle, une table basse en son centre sur laquelle il avait fait servir du champagne. Je m’assis face à lui.

    Après quelques minutes de bavardage anodin, un homme s’approcha en nous saluant d’un sourire. Il était à peu près évident que Philippe le connaissait. Le traquenard semblait se confirmer, mais quitte à faire une expérience, autant la mener comme je l’entendais. Philippe ignorait beaucoup de choses de moi, notamment certains fantasmes qui me conduisaient parfois à donner du plaisir à des inconnus...

    L’homme avait un physique et un comportement agréables. A l’invitation de Philippe «ça ne te dérange pas qu’il se joigne à nous ?» comme il me le demanda, l’homme vint s’asseoir à côté de moi. Le niveau du champagne baissait au fil de la conversation qui s’orientait vers des thèmes plus «sensuels».

    Un quart d’heure plus tard, un autre homme nous rejoignit sur le même «mode opératoire». Il s’installa près de moi, de l’autre côté du premier. Philippe souriait, visiblement satisfait de la tournure que prenait la soirée. Mon nouveau voisin était lui aussi bel homme, peut–être un peu insipide.

    Dans la demie–heure qui suivit, deux autres hommes se joignirent encore à nous. La conversation prenait un tour plus explicite, plus ouvertement sexuel.

Philippe évoquait même nos ébats en termes vaguement suggestifs et à peine voilés, me laissant l’impression de «vanter la marchandise».

    L’étape suivante, prévisible, fut franchie lorsqu’un de mes voisins posa une main sur ma cuisse et commença à me caresser. Il fut rapidement rejoint par mon autre voisin. Ils envisageaient manifestement de passer à des choses plus sérieuses, sous l’oeil bienveillant et lubrique de Philippe.

    Je posai à mon tour la main sur l’un de mes deux voisins et remontai rapidement vers son entrejambe pour constater son érection. J’en fis autant avec le second. L’attention était concentrée sur moi.

    Je me levai, pris ostensiblement la main de mes deux voisins et les entrainai avec moi vers le couloir menant aux toilettes. Philippe et les trois autres semblaient médusés. Parvenus aux toilettes, je fermai la porte sur nous. L’un des deux hommes m’enlaça et m’embrassa avidement. Je défis rapidement son pantalon et saisis sa queue raide. Il soufflait bruyamment, immobile. Je me tournai vers le second qui m’embrassa à son tour. De ma main libre, je déboutonnais son pantalon, saisissant cette seconde verge tendue.

    Les attirant vers moi, je reculai vers la banquette pour m’y asseoir, les deux hommes debout devant moi. Je les masturbai quelques instants en rythme. Ils me regardaient, incrédules et lubriques. Je commençai à sucer celui qui était sur ma gauche, tout en continuant à caresser l’autre. Il posa la main sur ma tête tandis que ma bouche montait et descendait sur son membre. J’accélérai en le serrant étroitement. Quelques secondes après, je le sentis se tendre. Il eut un petit mouvement de recul. Le sperme tiède jaillit sur ma joue. Je le repris rapidement entre mes lèvres. Sa semence coulait dans ma bouche et je l’avalais à mesure.

    La source tarie, je me tournai vers l’autre homme et le pris à son tour dans ma bouche. La verge du premier mollissait lentement dans ma main. Je le suçai lui aussi avec ardeur, et il ne tarda pas à jouir à son tour, au comble de l’excitation. Là encore, le sperme jaillit par saccades, sur mon menton, avant que je le boive, son membre dans ma bouche.

    Lâchant les deux verges qui devenaient flasques, je me dirigeai vers les lavabos. Les deux hommes restaient immobiles, comme anesthésiés. Le miroir me renvoya l’image de mon visage. Quelques traces de leur semence étaient visibles au coin de mes lèvres et sur mon menton. Très excitant. Deux ou trois filets blancs sur l’épaule de ma robe témoignaient aussi de leur plaisir.

    Je leur suggérai de reprendre une tenue plus décente, et sortis de la pièce. Je retournai m’asseoir, les deux hommes sur mes talons. Notre retour, sans équivoque, avait instauré un silence incrédule. Je m’installai à côté d’un des deux autres inconnus, me collai contre lui et posai la main sur sa cuisse et réclamant un verre de champagne. Philippe me le servit, bouche bée. Je caressais mon nouveau voisin de manière plus appuyée.

    Quelques instants plus tard, je me levai de nouveau. Prenant la main de mon voisin, je tendis la main vers le quatrième inconnu, qui s’empressa de se lever. Philippe me regardait, muet et toujours stupéfait. Je les entrainai aux toilettes.

    Je recommençai la même séquence avec les deux autres inconnus. J’y ajoutai une variante qui m’excitait : je les suçai tous les deux en même temps. C’était pour moi un plaisir rare que de sentir deux queues dans ma bouche. Ils éjaculèrent assez rapidement, eux aussi très excités. J’avalai une bonne partie de leur semence, mais ne pus éviter quelques jets sur ma robe et mon visage.

    Je les laissai se rhabiller à leur tour et fis un brin de toilette au lavabo. Guidant les deux hommes devant moi, nous retournâmes à la table. Nous fûmes accueillis par un silence ébahi. Les deux hommes reprirent leurs places. Je venais de faire jouir quatre parfaits inconnus tandis que celui qui m’avait amenée ici n’avait pas bougé de sa place.

    Debout devant la table, j’attrapai mon sac et leur déclarai :

    Merci encore pour cette soirée très agréable, mais je vais devoir vous quitter. Mon mari m’attend et il risque de s’inquiéter. Bonne nuit !

    Je sortis rapidement et pris un taxi. Je ne revis jamais Philippe.