9
Une embêtante disparition
L’une de mes inventions a disparu, dit Athéna le lendemain matin en farfouillant dans ses papyrus sur le bureau de sa chambre.
— Laquelle ? demanda Aphrodite.
Examinant son reflet dans le miroir d’Athéna, elle essayait différentes façons de nouer la ceinture de son chiton à motifs bleu et argent. Artémis et elle étaient venues dans la chambre d’Athéna en attendant le moment d’aller à leur premier cours. Pandore était partie plus tôt, déclarant qu’elle devait rendre quelques rouleaux à la bibliothèque avant le début des cours.
— Je l’ai appelée Pervilave, dit Athéna en continuant de chercher.
Artémis se mit à rigoler sans pouvoir se retenir.
— Pervilave ? C’est le nom le plus idiot que j’ai entendu !
Ses chiens se mirent à renifler à leur tour, comme s’ils riaient avec elle.
Athéna les ignora. Elle plongea la tête au fond de son placard, puis ouvrit tous les tiroirs de son bureau ; elle retourna même son matelas. Finalement, elle poussa un soupir de frustration et se laissa tomber dans son fauteuil.
— Il était juste là, sur mon bureau. Qu’est-ce qui a pu lui arriver ? La Foire aux inventions a lieu demain !
Aphrodite regarda le fouillis de papyrus et de rouleaux sur le bureau par-dessus l’épaule d’Athéna.
— Je suis désolée d’avoir à le demander, mais c’est quoi au juste, du Pervilave ?
— C’est simplement un shampoing. Mais tous les mots pervers et perfides qui viennent à l’esprit d’une personne qui l’aurait utilisé pour se laver les cheveux se transformeraient en pierre dans son cerveau avant même qu’elle puisse les prononcer.
Athéna fit un petit sourire ironique.
— Je l’ai inventé en pensant à Méduse.
— J’adore ça ! dit Aphrodite.
En s’approchant, elle indiqua un mot sur la liste qu’avait dressée Athéna pour consigner toutes ses inventions.
— Mais on dirait que tu l’as mal orthographié…
— Oh non ! dit Athéna après s’être penchée pour examiner sa liste. Tu as raison ! J’ai écrit « Viperlave » par erreur.
Artémis et ses chiens se mirent à rire de nouveau.
Athéna les foudroya du regard.
— Ce n’est pas drôle.
Puis elle se mit à glousser elle aussi.
— J’avoue que c’est un peu drôle. Mais qu’est-ce qui a pu lui arriver ?
Elle se pencha sous son bureau, fouillant dans son sac pour la troisième fois.
— Peut-être qu’il a ondulé hors de la chambre, la taquina Aphrodite.
Athéna se releva en secouant la tête.
— Non, ça ne pourrait pas avoir fait ça. Enfin, du moins, je pense que non.
Elle fronça les sourcils en réfléchissant.
— En réalité, je ne sais pas vraiment, parce que je ne l’ai pas encore essayé. Il se peut bien que ça ne fonctionne pas du tout.
— Houla ! Il est 8 h 30, dit Artémis en regardant par la fenêtre le cadran solaire de la cour d’école.
Il faisait environ trois mètres de diamètre, et on pouvait le voir de presque toutes les fenêtres situées de ce côté du bâtiment.
— Pardieu ! Nous ferions bien d’y aller, dit Athéna.
Attrapant leurs affaires, les trois filles se précipitèrent dans le couloir.
En descendant les marches pour se rendre au niveau des classes, Athéna remarqua une statue de marbre blanc reluisant au bas de l’escalier principal. Elle représentait une fille mesurant environ un mètre et demi, avec de longs cheveux et portant un chiton.
— C’est une nouvelle statue ? demanda-t-elle aux autres.
— Je ne l’ai jamais vue avant, dit Artémis.
— Moi non plus, dit Aphrodite.
Au même moment, Perséphone sortit de derrière la statue.
— Salut, leur dit-elle.
Athéna sursauta.
— Oh ! Tu m’as fait peur, dit-elle.
Le chiton blanc et la peau de Perséphone étaient si pâles que pendant un instant, Athéna avait cru qu’il pouvait s’agir d’une autre statue de marbre prenant vie.
— Désolée, dit Perséphone en se retournant pour examiner la statue. J’ai regardé partout autour, mais il n’y a aucune signature de l’artiste nulle part. Selon vous, qui aurait pu la réaliser ?
— Est-ce que ça pourrait être l’œuvre de Zeus ? proposa Aphrodite.
— J’en doute, dit Athéna.
Zeus était un artiste abominable, et cette statue avait l’air si vraie. Si réelle en effet qu’elle lui donnait la chair de poule.
— Elle me semble familière, ne croyez-vous pas ? dit Artémis en penchant la tête pour la contempler.
À côté d’elle, ses chiens penchaient la tête et ils se mirent eux aussi à fixer la statue.
Mais avant qu’Athéna puisse l’examiner plus attentivement, la cloche-lyre se mit à sonner. Les filles se séparèrent brusquement, se saluant rapidement avant de se précipiter vers leurs classes respectives.
Athéna se sentit un peu inquiète en voyant que Méduse était absente du cours d’héros-ologie.
— Il se passe quelque chose, dit-elle à Aphrodite. Je ne sais pas quoi, mais j’ai un mauvais pressentiment au sujet de cette statue.
Dans le couloir, en chemin pour se rendre au deuxième cours, Athéna et Aphrodite virent qu’une foule, dans laquelle se trouvaient déjà Perséphone et Artémis, s’était rassemblée autour de la nouvelle statue. Tout le monde se perdait en conjectures pour tenter de deviner qui l’avait sculptée.
Comme les deux déesses s’approchaient, un malaise s’empara d’Athéna. Au beau milieu du front de la statue, sa frange avait la forme d’un point d’interrogation. Elle s’étrangla presque. Il fallait être aveugle pour ne pas l’avoir remarqué avant !
— Cette statue ressemble en tous points à… commença-t-elle.
— Pandore ! finit Aphrodite à sa place.
— Nous venions juste de nous en rendre compte, dit Artémis.
Perséphone fronça les sourcils.
— Nous sommes ensemble au premier cours, mais Pandore n’était pas en classe, ce matin.
— C’est bizarre, Méduse n’était pas en classe non plus, dit Athéna. Je me demande si ces deux absences sont liées ?
Soudainement, elle entendit un étrange sifflement. Elle se retourna pour voir Méduse, qui se tenait juste derrière elle. Elle portait un bonnet.
— Oh, te voilà, dit Athéna. As-tu vu Pandore ?
— Non, répondit Méduse, un peu trop innocemment. Houla, tu as vu comme cette statue lui ressemble ? ajouta-t-elle.
Sauf qu’elle ne paraissait pas vraiment surprise. Il y avait quelque chose d’affecté dans sa voix. Ou plutôt d’infect ?
— Pourquoi n’étais-tu pas dans la classe de monsieur Cyclope ? lui demanda Aphrodite.
Méduse sourit narquoisement.
— Je me faisais les cheveux, dit-elle en replaçant le grand bonnet qu’elle portait.
Athéna regarda fixement celui-ci.
— Est-ce que ton bonnet est en train de… se tortiller ?
— En effet.
Et d’un geste théâtral, Méduse enleva son bonnet. Au lieu de cheveux, sa tête était maintenant recouverte de serpents verts sifflants. La foule des étudiants recula avec horreur.
— Pardieu ! s’exclama Athéna en faisant un bond en arrière.
— Tu as pris le Viperlave d’Athéna, n’est-ce pas ? l’accusa Artémis.
En entendant le nom idiot, les étudiants se mirent à rire tous ensemble.
— Ce n’est pas Viperlave. C’est Pervilave ! corrigea Athéna, un peu mal à l’aise.
— Ça ressemble à des vipères, quant à moi, dit Perséphone en regardant les cheveux de Méduse.
— C’est une de mes inventions, un shampoing, expliqua Athéna. De toute manière, je ne pensais pas que ça donnerait… — elle fit un geste vers les serpents — ça.
Haussant les épaules, Méduse tendit la main vers sa tête pour flatter l’un des reptiles, qui s’enroula autour de son poignet en sortant la langue, puis se déroula.
— En fait, j’aime bien le pouvoir que cela me donne.
Aphrodite et Athéna se jetèrent des regards inquiets.
— Quel pouvoir ? demanda Aphrodite.
Méduse regarda du côté d’Athéna.
— Ai-je mentionné qu’un peu de ta substance avait coulé dans mes yeux pendant que je prenais ma douche ce matin ?
— Bien fait pour toi, dit Artémis.
Athéna demeurait silencieuse, réfléchissant très fort. De quel pouvoir pouvait bien parler Méduse ? Elle jeta un coup d’œil à la statue de Pandore, puis à Méduse. Soudain, la lumière se fit dans son esprit.
— Oh non ! Tout ceci est ma faute ! Le Pervilave était censé transformer les mots perfides en pierre. Mais parce que je me suis trompée et que j’ai écrit « Viperlave », cela a transformé ses cheveux en vipères. Et a donné à la personne qui l’a utilisé le pouvoir de transformer…
— Pandore en pierre ? devina Aphrodite d’une voix horrifiée.
Flattant paresseusement l’un de ses reptiles, Méduse lança un regard narquois à Athéna.
— Maintenant, tu sais ce que ça fait de te faire enlever quelqu’un que tu aimes !
— Ce n’est pas sa faute si Poséidon ne t’aime pas, lui dit Aphrodite en se raidissant.
— Peut-être qu’il t’aimerait davantage si tu étais un peu plus aimable, suggéra Perséphone serviablement.
— Et moins vipérine, ajouta Athéna.
Les serpents de Méduse sifflèrent, leurs langues s’agitant vers elle. Athéna recula d’un pas.
— Malheureusement, ces serpents me donnent le pouvoir de ne transformer en pierre que les mortels, dit Méduse délibérément. Mais je songe à faire un petit voyage en bas, à Triton, après l’école, aujourd’hui. Comment, déjà, s’appelle cette mortelle qui est ton amie et qui habite la ville de Triton ? Je crois que je vais aller lui rendre visite.
— Laisse mon amie tranquille ! la fustigea Athéna, le souffle coupé.
— Tous ceux qui sont mortels, évitez de regarder Méduse dans les yeux ! dit Aphrodite pour avertir la foule. Sinon elle vous transformera en pierre.
Les quelques mortels qui se trouvaient dans le groupe partirent se mettre à couvert, se cachant les yeux. Mais l’avertissement était arrivé trop tard pour les chiens d’Artémis. À l’instant où Méduse siffla pour attirer leur attention, les trois chiens furent emprisonnés dans une coquille de pierre blanche.
— Retransforme-les en chiens tout de suite ! grogna Artémis à l’adresse de Méduse.
Aphrodite et Perséphone la retinrent, craignant que les serpents puissent être venimeux.
— Non, je ne crois pas que je vais le faire, répondit Méduse, en examinant ses propres ongles, peints en vert.
Comme ils étaient dans une impasse, Athéna aperçut Poséidon à côté de la fontaine à nectar. Elle se fraya un chemin dans la foule et l’attrapa par le bras.
— Tu dois m’aider à l’arrêter.
— Moi ? couina-t-il en reculant. Non, non, non. J’ai peur des serpents.
Ses joues turquoise pâle virèrent au rose, et il regarda de tous côtés pour voir si quelqu’un l’avait entendu.
— Méduse ne te fera pas de mal, elle t’aime, dit Athéna en tentant de l’amadouer. D’ailleurs, ses pouvoirs fonctionnent seulement sur les mortels, pas les dieux.
— En es-tu absolument certaine ?
— Bien sûr, j’ai inventé Pervilave pour les mortels, après tout. C’est à ça que sert la Foire aux inventions, l’assura Athéna. Viens donc. Ne veux-tu pas devenir un héros ?
— J’imagine, répondit Poséidon en poussant un soupir.
Mais il lorgnait du côté des serpents de Méduse avec circonspection.
— Bien, dit Athéna rapidement.
Puis elle lui expliqua ce qu’elle attendait de lui.
— D’accord, dit Poséidon, toujours réticent. J’espère seulement que ça va fonctionner comme tu le dis.
Un instant plus tard, il l’appelait.
— Oh hé, Mééééduuse !
Les cheveux de Méduse bringuebalèrent et sifflèrent comme elle se retournait pour essayer de voir qui l’appelait par-dessus la foule. Tout le monde se baissa pour éviter ses yeux, bien que la plupart étaient des dieux et des déesses, et par conséquent, insensibles à son regard.
— Oh ! Salut, Poséidon, roucoula-t-elle lorsqu’elle le vit.
— Tu es bien jolie aujourd’hui, mentit-il en s’arrêtant à deux mètres d’elle.
— Merci.
Faisant un grand sourire, elle enroula timidement un serpent autour de son doigt.
— Sauf que… hum… tu as quelque chose entre les dents, ajouta-t-il. Quelque chose de vert.
— Vraiment ? dit Méduse en mettant tout de suite une main devant sa bouche, l’air gêné.
Elle prit un mouchoir dans la poche de son chiton et le frotta sur ses dents de devant.
— C’est parti ? lui demanda-t-elle en lui montrant les dents.
— Non, c’est encore là, dit-il en secouant la tête.
— Tiens, j’ai un miroir. Regarde toi-même, dit Athéna.
Elle prit dans son sac le miroir en forme de bouclier qu’elle avait eu au marché aux boucliers de Persée lorsqu’elle vivait sur Terre, et elle le tendit à Méduse.
Méduse lui arracha le miroir des mains, le leva devant son visage et… regarda son propre reflet. Instantané-ment, elle et ses cheveux en serpents se transformèrent en pierre.
— Elle est tombée dans le panneau ! dit Poséidon.
— Heureusement pour nous que cela fonctionne vraiment sur les mortels, dit Athéna les yeux pétillants.
Aphrodite frappa des mains et se mit à rire.
— Comme c’est génial ! Tu as fait en sorte que Méduse se transforme elle-même en statue de pierre !
Autour d’eux, tous étaient bouche bée devant la nouvelle statue, puis ils se mirent à murmurer. Graduellement, ils se mirent à lancer des hourras de soulagement.
Athéna fit un grand sourire à Poséidon.
— Beau travail, dit-elle en lui faisant un « tope là ! ».
Des filles se mirent à l’entourer, le flagornant et repoussant Athéna.
— Ah ! Ce n’était rien, dit-il plus que prêt à en prendre le crédit.
Cela ne dérangea pas Athéna. Ces filles étaient les bienvenues autour de lui.
— Maintenant, il ne me reste plus qu’à trouver comment conjurer le mauvais sort qui a été jeté sur Pandore, dit-elle à ses amis. Surveillez-la. Je reviens dans une minute.
Sur ce, elle partit en coup de vent, grimpant les marches deux à deux pour se rendre à sa chambre.
Farfouillant sur son bureau, elle trouva son rouleau de texte du cours de sortilèges-ologie et le déroula. Plusieurs milliers de sortilèges y étaient décrits. Le parcourant en diagonale, elle passa rapidement les sortilèges anti-mauvaises notes (« Faites-moi obtenir un A à tous les examens que je passerai aujourd’hui ») et bannissement (« Faites disparaître ces taches de rousseur sur mon visage et qu’elles ne reviennent jamais »)
Elle passa rapidement les enchantements qui pouvaient attirer la foudre, l’amour ou la chance. Et enfin, presque à la fin du rouleau, elle trouva ce qu’elle cherchait : conjurer les mauvais sorts.
Elle suivit la liste du doigt. Voyons voir. Anti-calvitie, anti-lourdingue, anti-dragon… Enfin, elle le trouva : un sort anti-statue-de-pierre.
Le lisant et le relisant maintes fois, elle le mémorisa. Avant même que le rouleau ait pu s’enrouler d’un coup, elle avait passé la porte et descendu l’escalier en trombe.
Lorsqu’elle arriva au rez-de-chaussée, les autres déesses étaient toujours en train de surveiller les statues. Agenouillée, Artémis flattait la tête lisse et blanche de ses chiens, l’air triste.
Athéna se dirigea vers la statue de Pandore et mit une main sur son poignet froid et blanc. Se mettant sur la pointe des pieds, elle lui murmura doucement à l’oreille :
— Froid et pierre, redevenez sang et chair !
La statue de Pandore commença à trembler, puis à s’émietter. Une poussière blanche se répandit dans l’air alors que la pierre redevenait peau, cheveux, chiton et sandales.
— Que s’est-il passé ? demanda Pandore, l’air ahuri. Pourquoi tout le monde me regarde-t-il comme ça ?
— Tu es de retour ! s’exclama Aphrodite.
Elle s’approcha et la serra dans ses bras avec émotion, provoquant ainsi un gros nuage de poussière blanche. Elle fit un clin d’œil à Athéna par-dessus l’épaule de Pandore :
— Elle commence déjà à poser des questions !
— Que se passe-t-il ? C’est quoi, toute cette poussière ? continua Pandore en retirant du bout des doigts de petites particules de marbre de ses cheveux.
— Méduse s’est servi d’une de mes inventions pour te transformer en statue de marbre, expliqua Athéna.
— Oh, vraiment ? dit Pandore en examinant la statue de Méduse. On dirait bien que ç’a marché sur elle aussi.
Rapidement, Athéna conjura le sort qui avait été jeté sur les chiens d’Artémis. Ils redevinrent de vrais chiens, sautillant et jappant de joie autour d’Artémis, qui les serrait dans ses bras. Puis ils coururent vers la statue de Méduse, grognant comme pour la fustiger.
Avant qu’Athéna puisse s’approcher de Méduse et prononcer les mots qui la transformeraient, Aphrodite l’attrapa par le bras.
— Attends ! dit-elle
— Ouais, dit Pandore. Pourquoi se précipiter ?
— Moi, je l’aime bien comme ça, convint Perséphone en croisant les bras. Gentille et tranquille, pour faire changement.
Athéna étudia la statue de marbre de Méduse. Son visage s’était figé dans une drôle d’expression lorsqu’elle s’était regardée dans le miroir. Elle avait les yeux légèrement croisés, et sa lèvre supérieure était repliée pour lui permettre de se regarder les dents.
— On dirait un castor qui louche, dit Artémis en gloussant.
C’était vrai, songea Athéna, se retenant de rire.
— Mais on ne peut vraiment pas la laisser comme ça, dit-elle. Si ?
— Peut-être quelque temps, suggéra Pandore.
— Jusqu’à demain, après la Foire aux inventions, ajouta Aphrodite.
— Cela donnerait aux profs le temps de décider de ce qu’il faut faire d’elle. Après tout, on ne peut pas la laisser transformer les mortels en pierre selon son bon vouloir, dit Perséphone.
Athéna grimaça, hochant la tête lentement en examinant Méduse.
— Bien vu. Je veux dire, la laisser comme ça pour un jour ou deux ne ferait pas de tort. En fait, c’est une idée « marbreilleuse » !