CHAPITRE XI
Dora 5980-02 et Suie 6593-T 207 se regardaient en chiennes de faïence, en ennemies héréditaires, se trouvaient sans se le dire réciproquement affreuses tout en estimant, le paradoxe, qu’elles se ressemblaient vaguement…
— Bon, ça va, grogna Abel que cette fichue situation n’amusait pas outre mesure, vous n’allez tout de même pas vous faire la gueule ?
Le chef Gart rigolait doucement et en fraude dans son coin. Abel l’ignora. Le domicile de Dora était grillé, celui de Suie également. On avait estimé (Gart, Abel, Los Maplès) qu’il serait plus facile de protéger les deux femmes si elles étaient ensemble dans un endroit facile à protéger (sic).
— J’espère que cette situation ne s’éternisera pas, reprit Abel. J’espère apprendre très vite où se cache Sistano et qui employait Gi la chinoise. J’espère aussi atomiser le robot-tueur. Ensuite, chacune rentrera à la maison…
Babar fit tourner ses bobines.
— T’en espères des trucs, mon pote. Top. Avant tout fais gaffe à ta peau. Top. Il est exactement vingt heures et dix minutes. Top, top, top.
Abel l’avait récupéré en fin d’après-midi. Après cette révision, le micro était en pleine forme, ne patinait plus, ne grinçait plus. Son petit voyant vert brillait d’un éclat plus vif. Même sa voix synthétique était régénérée. Abel était redevenu lui-même en retrouvant Babar.
La cellule d’habitation comportait quatre pièces. Deux chambres et deux livings que les jeunes femmes utiliseraient selon leur bon plaisir. Avec les deux cuisines et les deux salles de bains, elles pouvaient même vivre côte à côte sans pour autant se fréquenter. 102e niveau. Directement sous la surveillance du bâtiment central de la Crime.
Intouchables, les Nanas…
— On vous livrera tout ce dont vous aurez besoin, sourit Gart qui s’en payait une bonne tranche. Vous n’aurez qu’à me visiaphoner.
Chacune à un bout du living, elles continuaient de se fusiller du regard. Abel prit la tangente, dit avant de manœuvrer le panneau d’admission :
— J’y vais, les filles, j’ai du travail.
Toutes deux demandèrent en même temps et d’une même voix :
— Tu reviendras quand, mon chéri ?
Abel franchit le seuil.
— Bientôt, salut…
Le panneau se referma sur lui.
Gart était plié.
*
* *
Minuit. Température encore tiède. Les sens exacerbés, des nuées de clients envahissaient les rues chaudes des quartiers du Lotus et du Coquelicot.
Depuis la chambre de la grande Aèpe, on entendait les gargouillements de centaines de bidets, les grincements d’autant de sommiers, des soupirs, des grognements, des gémissements, des rires, des pleurs.
— Dix ans de ma vie pour six mois à la campagne d’antan. Celle où il y avait encore des oiseaux et des papillons, de l’air pur, des ruisseaux frais, des vaches produisant du vrai lait…
Abel ne commenta pas. La grande Aèpe n’avait aucun sens de la réalité. Les putains n’ont jamais aucun sens de la réalité, vivent mécaniquement leurs rêves les yeux ouverts et tournés vers l’intérieur, sont douloureusement surprises quand rien ne se passe comme prévu… A propos du lait, ça ne s’arrangeait pas. Pas plus que pour la viande et le poisson. Il n’y avait plus aucun de ces trois produits dans les magasins. Par contre, on en trouvait autant que l’on voulait sur le marché parallèle mais à des prix prohibitifs. La police arrêtait les trafiquants, distribuait gratuitement les produits confisqués. Une goutte dans l’océan…
— Cette Chinoise ? s’enquit Abel.
Aèpe travaillait sur Gi depuis vingt-quatre heures, avec le concours des autres filles du Coquelicot et des sympathisantes du Lotus.
— Monitrice dans un gymnase-sexe tenu par une certaine May, répondit Aèpe. Ni mère ni mariée. L’enfant était à une autre qui l’a peut-être vendu. Tu cherches quoi ?
— Un « 9000 ».
Aèpe siffla d’étonnement.
— Un « 9000 » !
— La pénurie de denrées alimentaires est provoquée par celui-là ou ses pareils. Ils font de l’argent sur le dos des pauvres. Comme toujours.
— Les pauvres n’ont pas d’argent.
— Ils en ont peu mais, comme ils sont la majorité, c’est eux qui finalement en détiennent le plus. Puis, les pauvres ne comptent pas. S’ils comptaient ils ne seraient pas pauvres. Ils faut être riche pour apprendre à compter… Bref, je cherche un « 9000 »… Ce gymnase-sexe fonctionne aussi la nuit je suppose ?
— Il fonctionne surtout la nuit mais une permanence existe à partir de seize heures. Tu pars ?
Abel n’avait fait que passer, que s’asseoir, que fumer un tube de 8 à peine eupho et boire un dé à coudre de wehourse glacé. Il avait besoin de toutes ses facultés. Cet important « 9000 » n’était pas venu se mêler aux débats pour faire de la broderie. Là où il y avait un robot-tueur, on en mettrait trois ou quatre s’il le fallait. Là où il fallait dix hommes, on en mettrait mille et le restant à l’avenant.
Pour lutter contre tout cela, Abel n’avait que Babar et sa rapidité d’exécution. Une rapidité « humaine » alors que « 9000 » and Co fonctionnaient au superordinateur auquel ils étaient habitués depuis leur naissance. Le handicap des gros, des puissants, tenait précisément à leur éducation. Rien ne se faisait, rien ne pouvait se faire qui n’ait été primitivement dûment programmé sur ordi. Pas d’incident de parcours, pas d’accident de dernière minute. Sécurité d’abord.
A condition de tout programmer, ce qui n’était pas une évidence…
Abel prit un taxiglisse, débarqua devant le gymnase indiqué par la grande Aèpe, monta les marches en s’appuyant sur sa canne. Il n’avait rien de commun avec un Grand Héros, se tenait un peu voûté, boitillait passablement, avait le poil et le cheveu gris. Seul Robot-tueur était capable de le localiser sous n’importe quel déguisement. Mais, désormais, Abel ne portait plus qu’un puissant pistolet thermique, surveillait les façades, était prêt à carboniser tout ce qui rampait grâce à des ventouses. Robot-tueur devrait le frapper par surprise. Et avec Babar qui se tenait à l’affût, ce n’était pas gagné d’avance.
Abel savait comment fonctionnait un gymnase-sexe, se rendit immédiatement vers le « Bureau-Réception » en suivant le pointillé lumineux, entra quand s’alluma le voyant l’autorisant à le faire, fut face à May assise derrière son bureau en acajou qui avait dû coûter une fortune. Elle sourit.
— Bonsoir, asseyez-vous, je vous prie. Que puis-je pour vous ?
Les yeux d’Abel restaient invisibles. Lunettes à verres teintés. Il resta très froid.
— Je désire m’inscrire pour trois mois. Quels sont vos tarifs ?
Sa voix venait de la banquise. May ne sut dans quelle catégorie le classer. Il était manifestement un « vieux-jeune » usé par les climats tropicaux, les maladies africaines ou sud-américaines. Il n’était pas un refoulé sexuel, pas un timide et ne souffrait d’aucun complexe. Il était simplement attiré par le climat des gymnases-sexe qu’il devait fréquenter régulièrement. Mais pas assidûment. Client bon à inscrire mais pas autrement intéressant.
— Dix mille mondialex pour trois mois à raison de deux séances par semaine ou vingt mille pour le même laps de temps avec séances à volonté.
Abel présenta sa carte de crédit.
— Inscrivez-moi pour vingt mille.
La carte était au nom de Kla Pax et avait été émise par Mondiabanques-Organisation. May la glissa dans le décodeur électronique. Compte approvisionné, feu vert pour le virement automatique de compte à compte. Ponction de vingt mille mondialex. Une carte de membre actif au nom de Kla Pax que-May tendit à Abel en demandant.
— Voulez-vous commencer immédiatement ?
Abel se leva, très sec.
— Non. Je viendrai demain. Bonsoir.
Le client type.
Une fois qu’il fut sorti, May se replongea dans son travail de recherches. Elle devait trouver une fille à la hauteur pour faire tomber Abel 6666-4bis A.G.
*
* *
May sortit du gymnase à cinq heures du matin, monta dans son glisseur et alluma un tube eupho en regardant mourir la rue. Quelques minutes de détente. Un entracte. Avant de se coucher, de sombrer dans l’inconscience. Cette inconscience si proche de la mort qu’on l’appelle « la petite mort »…
May redoutait le sommeil, retardait le moment de se coucher. Puis, dès qu’elle était allongée, le moindre bruit, le plus petit rai de lumière la gênaient et elle devait mettre des boules et un masque de repos. Elle vivait seule, c’est-à-dire sans homme, depuis des années. Mais elle avait un fils issu de son mariage raté avec un type alcoolo, mort d’un éclatement du foie alors que son fils n’avait que quatre ans.
Tout le monde a un cadavre dans sa vie, mort naturellement ou non, mais qui pèse toujours bon poids dans l’existence de ceux qui restent. La peur de May était l’alcool. Tel père tel fils… May tremblait chaque fois que son fils buvait un verre de wehourse, chaque fois que l’un de ses amis apportait une bouteille à l’appartement de la résidence de la Colline.
Appartement superbe dans un quartier ultra-résidentiel. Personne ne savait que May gérait un gymnase-sexe. On la croyait rédactrice à l’hebdo Po-Couleurs. Le fils était très fier d’elle, papa et maman aussi… ainsi, naturellement que le restant de la famille. Du moins de ceux qui ne la jalousaient pas pour sa réussite imméritée. Elle avait eu de la chance, s’était vendue pour arriver à ce poste, etc.
May baissa les deux velax avant, respira l’air à peine frais en regardant le ciel se nimber de gris à l’est. Les boîtes, les sex-centers, les bars-éros, fermaient les uns après les autres. Le quartier s’endormait alors que la Cité-Mère s’éveillait. Il était cinq heures…
May faillit hurler lorsque la main d’Abel se posa sur son épaule, que le canon froid du thermique heurta doucement sa tempe.
— Chut, recommanda Abel, pas de manifestations inhabituelles je vous prie, May Loor.
Dans le rétro-panoramique, May reconnut Kla Pax, son client de la nuit. Comment connaissait-il son patronyme ? Ici, elle était May pour tout le monde.
— Que voulez-vous ? souffla-t-elle.
Elle n’était pas une faible femme. Son sang-froid ne l’abandonnait jamais longtemps. Si elle avait l’occasion de tuer cet homme, elle le ferait sans hésiter. Pour se protéger, pour protéger son fils, sa vie privée. Entre la May du Coquelicot et la May Loor de la Colline, il y avait un monde.
Abel savait. Entre sa visite de la nuit et cet instant, il avait glané des renseignements sur cette jeune femme. Fichier national. Nul ne pouvait y échapper. Inscription dès la naissance, fiche tenue à jour par ordi sur station orbitale.
— Je ne suis pas Kla Pax, confia Abel. Je suis Abel 6666-4bis A.G.
Le regard de May s’affola.
— A d’autres ! lança-t-elle.
— Parle-lui de moi, Babar, fit Abel.
Le microprocesseur attaqua avec entrain :
— Abel 6666-4bis A.G., pour agent du gouvernement, première classe à « La Baignoire », numéro un à « La Voûte ». Top. Grand Héros de Silicon Valley, Envoyé d’Irata-Communication, Intermédiaire de Xeroxa-Fortunex, Vainqueur d’Attila, Tombeur de l’Organisation…
C’était un speech vachement bien foutu d’une dizaine de minutes. May en resta sur le cul. Convaincue que ce Grand Héros l’avait trouvée avant qu’elle ne le trouve et qu’elle perdrait la vie dans cette mésaventure.
— Voilà, dit Abel, les choses en sont là. Gi est morte, « 9000 » se balade dans le secteur et je cherche des renseignements. Avant d’être liquidé par Robot-tueur, les Cocovagas, les Hachchâchis ou une « monitrice » de votre établissement. Parlerez-vous ou faudra-t-il vous injecter une unité de monodisquette ?
May ne comprenait pas tout ce qu’il disait mais certaines phrases lui donnait la chair de poule. Elle savait que n’importe qui parlait sous l’effet d’une injection de monodisquette. Le cerveau n’en sortait pas frais, ni rose, fonctionnait mal et pas souvent, en alternatif, avec des bulles, des blancs ; avec une intensité variant selon une sinusoïde… Horreur !
— Changeons de secteur, proposa Abel, il y a trop de monde ici. Allons sur la huitième bande de circulation.
Il se méfiait de « 9000 ». Robot-tueur n’était pas seul à détenir son code génétique, c’eût été trop beau ! Néanmoins il convenait encore de se promener avec un décodeur, ce qui n’était pas à la portée du premier, ni du second venu car l’appareil pesait lourd.
May lança les moteurs linéaires. Le glisseur s’éleva et gagna la huitième en quelques instants.
— Ici, intima Abel en désignant une plate-forme de stationnement érigée en nid d’aigle au sommet d’une tour-bulle de l’ancienne Butte.
Le glisseur s’y posa.
Le soleil enflammait l’horizon, fusillait un troupeau de nuages grisâtres que le vent poussait vers le sud. Le regard de May dévia, chercha l’immeuble résidentiel de la Colline où son fils dormait. A l’idée qu’elle ne le reverrait plus, son cœur saignait.
Abel occupait le coin gauche de la banquette arrière, restait dans l’angle mort du pavillon et de la custode, observait les environs, les alentours, les lieux circonvoisins, et l’espace infini d’où pouvait fondre la mort.
Dilili-dilili-dilili-dilili, émit le communicateur.
Abel commuta, se nomma, écouta en collant le récepteur à son oreille pour que May ne puisse entendre. Puis il coupa sans un mot et remit l’appareil dans sa poche.
— Fils vient d’être arrêté, dit-il.
May devint verte.
— Pourquoi ?
— Proxénétisme, trafic de drogue. Telle mère tel fils, hein ? Il était sous surveillance depuis plusieurs mois… C’était l’occasion ou jamais, n’est-ce pas ?
May pivota vers lui, lèvres exsangues, front sabré d’une ride trop profonde pour ne pas la marquer à jamais.
— Ce sont des preuves fabriquées ?
Sa voix était tout juste audible.
Abel secoua négativement la tête.
— Hélas non ! Vous ne pouvez pas savoir combien tous ces jeunes gens ont besoin d’argent, May Loor ! Il n’y a plus de jeunesse… Plus de respect pour la vie humaine. A ce propos, savez-vous ce qu’est devenu Amiane Sistano ?
Il sondait au hasard, fut relativement surpris de voir la jeune femme se tasser, de l’entendre dire :
— J’avais reçu l’ordre de le faire disparaître. J’appartiens à un système dont je ne peux me libérer…
Abel laissait tourner Babar. Enregistrement sur microdisquette. Cela servirait plus tard.
— Quel système, May Loor ?
— Je ne sais pas exactement.
— Facile.
Elle vira de nouveau vers lui, un coude sur le haut du dossier, main gauche se glissant lentement sous le tableau de bord, à la recherche du petit paralysant caché là en cas de nécessité.
— Ma parole. En tant que gérante d’un gymnase-sexe, j’ai été victime d’une bande de racketters.
C’était la moitié des recettes ou l’organisation d’une équipe de tueuses professionnelles…
Elle disait la vérité. Dans quelques instants, Abel serait à sa merci, paralysé pour une durée de soixante minutes, et elle serait en mesure de négocier la libération de son fils. Pas si fort que ça, le Grand Héros ! Il ne se méfiait pas suffisamment d’elle qui, une fois de plus, devrait d’avoir la vie sauve à son visage angélique, à son corps parfait, à sa voix douce…
— Je n’avais pas vraiment le choix. Mieux valait tout de suite fermer la boîte plutôt que d’abandonner la moitié des recettes à ces gens-là.
— Qui sont-ils ?
— Il y avait Sabianoff.
— Donc, le Consortium ?
May tâta enfin du bout des doigts la crosse bombée du pistolet paralysant, eut un involontaire soupir. Abel n’éprouvait manifestement aucune méfiance à son égard, ne se préoccupait que de ce qui se passait à l’extérieur du glisseur.
— Le Consortium, sans doute, mais je ne saurais le jurer. Surtout depuis que Sabianoff n’est plus. Je n’avais jamais entendu la voix de l’homme qui m’a appelée pour m’ordonner l’exécution de Sistano.
Le pistolet refusait de venir. Quelque chose accrochait. Probablement une partie métallique du tableau de bord.
Abel eut un rictus.
— Si j’ai bien compris, on vous laissait exploiter ce gymnase-sexe à condition de diriger une équipe de tueuses à gages. Gi, la Chinoise, était également une « monitrice » qui participait aux séances du gymnase. A qui appartenait le bébé qu’elle a utilisé pour m’amadouer ?
Cela lui tenait à cœur. Il n’oublierait jamais le pauvre petit cadavre suspendu à son croc de boucher.
— Je ne m’occupais pas des détails. Vous étiez un contrat et Gi avait carte blanche pour s’organiser comme elle l’entendait afin d’atteindre son objectif.
Le pistolet accepta enfin de riper. May l’empoigna solidement, le ramena doucement. Compte tenu de la réputation d’Abel 6666-4bis, elle entendait ne prendre aucun risque. Elle tirerait quand Abel tournerait la tête pour observer les bandes de circulation inférieures. La Cité-Mère s’animait au fur et à mesure que le soleil montait dans le ciel.
— Qui est « 9000 » ? demanda Abel.
Il fixait pour le moment la jeune femme dans les yeux. Il avait un regard très dense qui diffusait une sorte de magnétisme. May savait qu’elle ne pourrait pas tirer tant qu’il la fixerait ainsi. Elle répondit :
— Je ne le sais pas. Vous pensez bien qu’un « 9000 » ne se mettrait jamais directement en contact avec moi qui ne suis rien… Chacun à sa place.
Sa paume devenait moite sur la crosse du pistolet et son index durcissait sur le clap. Abel acquiesça.
— Chacun à sa place, d’accord. Mais, à présent que Sabianoff et Sistano ne sont plus, et pour cause, en mesure de jouer les intermédiaires, peut-être que « 9000 » est dans l’obligation de prendre les affaires en main ?
Il se pencha légèrement pour observer un glisseur jaune du gouvernement qui venait rapidement. May braqua son arme d’un geste foudroyant et pressa le clap.
Rien ne se produisit.
Abel grimaça.
— J’étais dans cet appareil avant vous. J’ai eu le loisir de le fouiller. Voici le réservoir…
Il ouvrit la main gauche, montra le réservoir conique qui s’adaptait à la crosse du paralysant. May se détourna, blafarde, muette. Elle était perdue, entraînerait son fils dans sa chute. Même quand le glisseur jaune de Los Maplès se posa à côté de son appareil elle n’eut pas un tressaillement.