(Orchestre au premier plan)
Croyez-moi, des bateaux comme celui-là, vous n’en trouverez pas d’autres : peut-être, en cherchant pendant des années, pourriez-vous retrouver un capitaine claustrophobe, un pilote aveugle, un radio qui bégaye, un docteur au nom imprononçable, tous réunis sur le même navire, et pas de cuisines. Peut-être. Mais ce qui ne vous arrivera plus jamais, ça vous pouvez en jurer, c’est d’être assis là, le cul posé sur dix centimètres de fauteuil au-dessus de plusieurs centaines de mètres cubes d’eau, en plein milieu de l’Océan, avec ce miracle devant vos yeux, cette merveille dans vos oreilles, ce rythme dans vos pieds et, dans votre cœur, le sound de l’unique, de l’inimitable, de l’immensément grand atlantic jazz band !! !! !
(Orchestre au premier plan. Le comédien présente les instrumentistes l’un après l’autre. A chaque nom succède un bref solo)
À la clarinette, Sam «Sleepy » Washington !
Au banjo, Oscar Delaguerra !
À la trompette, Tim Tooney !
Trombone, Jil Jim « Breath » Gallup !
À la guitare, Samuel Hockins !
Et enfin, au piano... Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento.
Le plus grand.
(La musique s’interrompt brusquement. Le comédien abandonne son ton de présentateur et, tout en continuant de parler, enlève son uniforme de musicien.)