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Maman m’a expliqué qu’elle triait mes vieux jouets pour les donner aux enfants pauvres.

Elle remplissait le carton avec des tas de voitures et plein d’autres trucs à moi sans me demander mon avis alors que, si ça se trouve, un jour j’aurai envie de rejouer avec.

Je lui ai dit que j’étais pô d’accord du tout et maman a pris son air choqué. Elle m’a dit que c’était que des jouets que j’utilisais plus alors que les enfants pauvres, eux, ils avaient que des bouts de ficelle pour s’amuser.

Elle a pô voulu m’écouter. Elle commençait à se fâcher et elle m’a dit qu’il fallait que j’apprenne à partager avec ceux qui n’ont rien. J’ai répondu que si, ils ont des bouts de ficelle mais ça avait l’air de l’énerver encore plus et je voyais bien qu’il valait mieux que je propose une solution pour la calmer.

Rien à faire. Elle continuait à remplir le carton avec mes jouets qui m’appartiennent à moi. Et puis elle a ramassé le carton des pauvres et elle est sortie de la chambre comme si j’existais pas.

J’ai dû partir à l’école avec mes livres neufs pourris.

Heureusement, j’ai retrouvé Manu dans la rue. Sa mère avait aussi rempli un carton pour les pauvres avec ses jouets à lui.

Au moins, j’avais quelqu’un qui comprenait ce que c’est que d’être démuni.