Modes.

Si Paris, en ce moment, semble voué à la simplicité et presque à l'indifférence, en revanche, à Bade, Spa, Aix en Savoie, et en quelques autres lieux privilégiés, on mène élégante et joyeuse vie. Nous recevons des lettres qui ne parlent que de bals, de fêtes, promenades et toilettes.

Ces toilettes, nous avons pu les voir chez les habiles faiseuses; mais qu'est-ce qu'un costume, si charmant qu'il soit, si on ne le voit que dans la psyché d'un atelier? Ce n'est là qu'une apparence trompeuse, sans réalité et sans vie. Le caprice et le goût modifient, transforment et animent les plus heureuses intentions selon les lieux et les circonstances.

«Dans une promenade aux ruines du vieux château de B..., madame la comtesse de L.... portait une robe de batiste à raies bleues et blanches; le corsage était demi-décolleté en coeur, jusqu'à la ceinture; des pattes en étoile, bordées d'une petite passementerie, rattachaient en échelle et s'élargissaient en montant, laissant voir à demi un fichu de mousseline plissée à très-petit col de dentelle. Les manches, justes à jockey, étaient ornées de sous-pattes pareilles à l'ornement du corsage. Un chapeau de paille d'Italie avec une plume blanche couchée sur la passe, et un châle de mousseline tarlatane complétaient ce costume champêtre.»

Une dame russe, qui porte les modes parisiennes avec une grâce charmante, avait une robe de taffetas d'Italie glacé, caméléon, en forme de redingote ouverte, bordée d'un plissé en ruban, sur une robe montante en mousseline à deux volants très-peu froncés. Les manches de la redingote, demi-longues et bordées du même plissé, laissent passer les manches de la robe de mousseline. Ajoutez une écharpe de barége, imprimée à dessins de cachemire, et une fraîche capote de crêpe blanc, ornée d'une branche de fleurs. On voit aussi des robes de barége à grands plis, simulant deux ou trois jupes, des chapeaux de paille de riz avec plumes, beaucoup de capotes à passes de paille et fond d'étoffes ornées de guirlandes de fleurettes. Mais on ne porte plus de ces chapeaux enrubannés avec tuyautés, frisés et bordures de rubans; tout cela est passé à l'état de mode vulgaire. Les chapeaux simples en paille, ont un ruban croisé et la voilette d'Angleterre.

Comme on le voit, la mode n'est pas délaissée, et, pour changer de place elle n'en est pas moins brillante et moins suivie.

Ici nous avons vu à une représentation de la Péri une charmante toilette, et nous savons trop bien ce qu'on doit à l'élégance parisienne pour la passer sous silence. La coiffure, en crêpe rose, était ornée d'une petite plume saule qui voltigeait autour du visage et l'accompagnait gracieusement. La robe de pékin d'été, feuille de rose, surmontée d'un corsage décolleté, avait un revers à châle bordé de biais en crêpe lisse; la même garniture était posée sur la jupe en tablier; les manches courtes étaient couvertes de biais. Un gros bouquet d'oeillets roses et blancs ornait le corsage, et venait ajouter sa fraîcheur naturelle à cette toilette déjà si fraîche.

Aujourd'hui notre dessin représente un costume qui peut être considéré comme type exact des modes de cette saison: c'est une robe de barége à deux grands volants brodés en laine, à festons mats. Le chapeau est en paille de riz, orné d'une guirlande de fleurs. C'est la toilette de promenade du matin à la ville.



Amusements des sciences.

SOLUTION DES QUESTIONS PROPOSÉES DANS LE DERNIER NUMÉRO.

I. Faites retrancher 1 du nombre pensé, et multipliez le reste par un nombre quelconque; faites encore retrancher 1 du produit, et ajouter au reste le nombre pensé; enfin, demandez le nombre qui provient de cette opération et ajoutez-y votre multiplicateur augmenté de l'unité; le nombre cherché sera égal à la somme obtenue divisée par ce même multiplicateur augmenté de 1.

Supposons, par exemple, que 7 soit le nombre pensé et que 5 soit le multiplicateur dont on fait choix; 7 diminué de 1 donne 6, qui, multiplié par 3, produit 18. En diminuant 18 de 1, ce qui donne 17, et en augmentant le reste de 7, on a 24; 24 augmenté de 3 plus 1 donne 28, qui, divisé par 4, donne pour quotient le nombre cherché, 7.

II. Faites prendre une carte par une personne qui la gardera après l'avoir choisie sans vous la montrer. Ensuite, s'il s'agit d'un jeu complet de 52 cartes, donnez à chacune de ces cartes la valeur qu'elles marquent, en numérotant 11 le valet, 12 la dame et 13 le roi. Puis, comptant successivement les points de toutes les cartes, vous ajouterez les points de la seconde à ceux de la première, ceux de la troisième à ceux de la seconde, et ainsi de suite, en retranchant toujours 13 dès que vous arrivez à un nombre plus fort, et en gardant le reste pour l'ajouter à la carte suivante. On voit qu'il est inutile de compter les rois qui valent 13. S'il reste quelques points lorsque l'on a terminé, on ôte ces points du 13, et la différence marque le nombre des points de la carte qui a été enlevée du jeu. Ainsi, si le reste est 11, ce sera un valet qu'on aura tiré; si le reste est 12, ce sera une dame; s'il ne reste rien (ou 13), ce sera un roi.

Si l'on veut se servir d'un jeu composé seulement de 32 cartes, on donnera la valeur 1 à l'as, 2 au valet, 3 à la dame, 4 au roi, et ou opérera comme ci-dessus, sauf les modifications suivantes: d'abord on retranchera constamment les 10 au lieu des 13; ensuite on ajoutera 6 au dernier nombre obtenu, et cette somme étant retranchée de 10 si elle est moindre, ou de 20 si elle surpasse 10, le reste sera le nombre de points de la carte qu'on aura tirée; de sorte que s'il reste 2, ce sera un valet; 3, ce sera une dame; 4, un roi, etc.

Si le jeu de cartes était incomplet, il faudrait ajouter à la dernière somme le nombre des points de toutes les cartes manquantes, après qu'on aurait ôté de ce nombre 10 autant de fois que possible; et on opérerait sur le nouveau résultat comme ci-dessus.




Un tiroir difficile.


NOUVELLES QUESTIONS A RÉSOUDRE.

I. Un mulet et un âne faisant voyage ensemble, l'âne se plaignait du fardeau dont il était chargé. Le mulet lui dit: «Animal paresseux, de quoi te plains-tu? si tu me donnais un des sacs que tu portes, j'aurais le double de ta charge; mais si je t'en donnais un des miens, nous en aurions seulement autant l'un que l'autre.» On demande quel était le nombre de sacs dont l'un et l'autre étaient chargés?

II. Deviner la carte que quelqu'un aura pensée, sans la tirer, parmi 21 cartes différentes.



SOLUTION DU PROBLÈME N° 4, CONTENU DANS LA DIX-NEUVIÈME LIVRAISON.

BLANCS.

1. Le P du F du R un pas: échec.
2. Le C à la sixième case du R.
3. Le P du F du R, un pas.
4. Le C à sa septième case: échec
5. Le P de la T, un pas: échec et mat.

NOIRS.

1. Le R à la quatrième case de sa T.
2. Le P du C du R, un pas.
3. Le P du C du R, un pas.
4. Le R à la quatrième case de son C.




N° 5.

LES BLANCS FONT MAT EN TROIS COUPS.

(La solution à vue prochaine livraison.)



Rébus.

EXPLICATION DU DERNIER RÉBUS.

La vanité des petits autorise l'orgueil des grands.