TRIBOULET, SALTABADIL.
SALTABADIL.
Ouf ! c’est lourd. Aidez-moi, monsieur, pour quelques pas.
Triboulet, agité d’une joie convulsive, l’aide à apporter sur le devant de la scène un long sac de couleur brune, qui paraît contenir un cadavre.
Votre homme est dans ce sac.
TRIBOULET.
Voyons-le ! quelle joie !
Un flambeau !
SALTABADIL.
Pardieu non !
TRIBOULET.
Que crains-tu qui nous voie ?
SALTABADIL.
Les archers de l’écuelle et les guetteurs de nuit.
Diable ! pas de flambeau ! c’est bien assez du bruit ! –
L’argent !
TRIBOULET, lui remettant une bourse.
Tiens !
Examinant le sac étendu à terre pendant que l’autre compte.
Il est donc des bonheurs dans la haine !
SALTABADIL.
Vous aiderai-je un peu pour le jeter en Seine ?
TRIBOULET.
J’y suffirai tout seul.
SALTABADIL, insistant.
À nous deux, c’est plus court.
TRIBOULET.
Un ennemi qu’on porte en terre n’est pas lourd.
SALTABADIL.
Vous voulez dire en Seine ? Hé bien ! maître, à votre aise !
Allant à un point du parapet.
Ne le jetez pas là. Cette place est mauvaise.
Lui montrant une brèche dans le parapet.
Ici, c’est très-profond. – Faites vite. – Bonsoir.
Il rentre et ferme la maison sur lui.