[1] Je
serais un ingrat si je ne remerciais également sur le seuil de
cette effroyable et véridique histoire, la direction actuelle de
l’Opéra, qui s’est prêtée si aimablement à toutes mes
investigations, et en particulier M. Messager; aussi le très
sympathique administrateur M. Gabion et le très aimable architecte
attaché à la bonne conservation du monument, qui n’a point hésité à
me prêter les ouvrages de Charles Garnier, bien qu’il fût à peu
près sûr que je ne les lui rendrais point. Enfin, il me reste à
reconnaître publiquement la générosité de mon ami et ancien
collaborateur M. J.-L. Croze, qui m’a permis de puiser dans son
admirable bibliothèque théâtrale et de lui emprunter des éditions
uniques auxquelles il tenait beaucoup. – G. L.
[2] Je
tiens l’anecdote, très authentique également, de M. Pedro Gailhard
lui-même, ancien directeur de l’Opéra.
[3] M.
Pedro Gailhard m’a raconté lui-même qu’il avait encore créé des
postes de fermeurs de portes pour de vieux machinistes, qu’il ne
voulait pas lui-même mettre à la porte.
[4] À
cette époque, les pompiers avaient encore mission, en dehors des
représentations, de veiller à la sécurité de l’Opéra; mais ce
service, depuis, a été supprimé. Comme j’en demandais la raison à
M. Pedro Gailhard, il me répondit que c’était parce qu’on avait
craint que dans leur inexpérience parfaite des dessous du théâtre,
ils n’y missent le feu ».
[5] L’auteur, pas plus que le Persan, ne donnera d’autre
explication sur cette apparition d’ombre-là. Alors que tout dans
cette histoire historique sera normalement au cours d’événements
quelquefois apparemment anormaux, expliqué, l’auteur ne fera point
comprendre expressément au lecteur ce que le Persan a voulu dire
par ces mots : C’est quelqu’un de bien pis ! (que quelqu’un de
la police du théâtre). Le lecteur devra le deviner, car l’auteur a
promis à l’ex-directeur de l’Opéra, M. Pedro Gailhard, de lui
garder le secret sur la personnalité extrêmement intéressante et
utile de l’ombre errante au manteau qui, tout en se condamnant à
vivre dans les dessous du théâtre, a rendu de si prodigieux
services à ceux qui, les soirs de gala, par exemple, osent se
risquer dans les dessus. Je parle ici de services d’État, et je ne
puis en dire plus long, ma parole.
[6] L’ancien directeur de l’Opéra, M. Pedro Gailhard, m’a
conté un jour au cap d’Ail, chez Mme Pierre Wolff, toute l’immense
déprédation souterraine due au ravage des rats, jusqu’au jour où
l’administration traita, pour un prix assez élevé du reste, avec un
individu qui se faisait fort de supprimer le fléau en venant faire
un tour dans les caves tous les quinze jours. Depuis, il n’y a plus
de rats à l’Opéra, que ceux qui sont admis au foyer de la danse. M.
Gailhard pensait que cet homme avait découvert un parfum secret qui
attirait à lui les rats comme le « coq-levent » dont certains
pêcheurs se garnissent les jambes attire le poisson. Il les
entraînait, sur ses pas, dans quelque caveau, où les rats, enivrés,
se laissaient noyer. Nous avons vu l’épouvante que l’apparition de
cette figure avait déjà causée au lieutenant de pompiers, épouvante
qui était allée jusqu’à l’évanouissement – conversation avec M.
Gailhard – et, pour moi, il ne fait point de doute que la
tête-flamme rencontrée par ce pompier soit la même qui mit dans un
si cruel émoi le Persan et le vicomte de Chagny (papiers du
Persan).
[7] On
n’a jamais retrouvé ces deux paires de bottines qui avaient été
déposées, d’après les papiers du Persan, juste entre le portant et
le décor du Roi de Lahore, à l’endroit où l’on avait trouvé Joseph
Duquet pendu. Elles ont dû être prises par quelque machiniste ou «
fermeur de portes ».
[8] Un
rapport administratif, venu du Tonkin et arrivé à Paris fin juillet
1900, raconte comment le célèbre chef de bande le De Tham, traqué
avec ses pirates par nos soldats, put leur échapper, ainsi que tous
les siens, grâce au jeu des roseaux.
[9] Daroga, en Perse, commandant général de la police du
gouvernement.
[10] Ici
le Persan aurait pu avouer que le sort d’Érik l’intéressait
également pour lui-même, car il n’ignorait point que si le
gouvernement de Téhéran eût appris qu’Érik était encore vivant,
c’en était fait de la modeste pension de l’ancien Daroga. Il est
juste, du reste, d’ajouter que le Persan avait un cœur noble et
généreux et nous ne doutons point que les catastrophes qu’il
redoutait pour les autres n’aient occupé fortement son esprit. Sa
conduite, du reste, dans toute cette affaire, le prouve
suffisamment et est au-dessus de tout éloge.
[11] À
l’époque où écrivait le Persan, on comprend très bien qu’il ait
pris tant de précautions contre l’esprit d’incrédulité; aujourd’hui
où tout le monde a pu voir de ces sortes de salles, elles seraient
superflues.
[12] Interview de Mohamed-Ali bey, au lendemain de l’entrée
des troupes de Salonique, à Constantinople, par l’envoyé spécial du
Matin.