BAPTÊME DU SANG

Christie golden

42 ap. BY

Chronologie

First Blood est une short-story écrite par Christie Golden et parue dans l’Insider numéro 125 en mai 2011.

Peu de temps après l’arrivée du Vaisseau (bien connu des lecteurs de la série L’Héritage de la Force) sur la planète Kesh (arrivée racontée dans Omen, le second tome de la série Fate of the Jedi), la Sith Vestara Khai embarque à bord avec quatre de ses congénères.

Cette histoire, sans rien dévoiler sur l’intrigue principale de Fate of the Jedi, représente un tournant décisif pour les Sith dans cette série. Après Empreinte et Lettres d’un Jedi en Exil, voici une troisième opportunité de plonger dans Fate of the Jedi.

Titre original : Fate of the Jedi : First Blood

 

L’apprentie Sith Vestara Khai se tenait derrière son Maître, Dame Olaris Rhea, dans la cour du Temple Sith. Le Grand Seigneur Darish Vol était présent, ainsi que tous les Hauts Seigneurs et le Cercle des Seigneurs Sith. Il y avait trop de Sabres Sith pour que tous soient présents, c’est pourquoi seuls les plus prestigieux avaient été choisis. Le père de Vestara, le Sabre Gavar Khai, en faisait partie. Elle l’observa alors qu’il était debout à côté de son ami, Ruku Myal, un Sabre aux cheveux aussi clairs que ceux de Khai étaient noirs, et aussi agité que Khai était solennel. Vestara était la seule apprentie. Oh, le reste des Sith de Kesh regarderait, bien sûr. Des holocams étaient placées tout autour de la cour, et l’évènement serait retransmis en direct sur toute la planète.

Vestara ne prêtait pas beaucoup d’attention au discours que donnait le Grand Seigneur Vol, et elle soupçonna, bien que Vol soit révéré, que quelques autres en fassent autant. Tout le monde attendait la sphère de méditation Sith, Vaisseau, qui leur avait demandé de se réunir, car il avait quelque chose de très important à leur annoncer.

Et lorsqu’il prit enfin la parole, dans leurs esprits, Vestara fut abasourdie.

Pendant un long moment, vous avez été isolés. Mais bientôt, une route commerciale se trouvant plus près que vous ne l’imaginez vous ouvrira la voie de la conquête de la galaxie. Nous trouverons un vaisseau à aborder, et nous l’utiliserons pour réparer le vaisseau de guerre Omen qui s’est écrasé en vous amenant ici. Et nous attaquerons encore et encore, jusqu’à avoir une flotte qui répandra la peur à travers toute la galaxie. Cinq d’entre vous m’accompagneront pour ce premier voyage. Approchez.

Des murmures d’excitation s’élevèrent, puis les noms furent prononcés dans leurs esprits. Haut Seigneur Sarasu Taalon. Pas surprenant pour lui, pensa Vestara. Il avait la tête, d’un pourpre foncé, haute, et le Haut Seigneur Keshiri ne put s’empêcher de sourire, l’air satisfait, alors qu’il se dirigeait à grands pas vers la sphère de méditation Sith. Seigneur Ivaar Workan. À nouveau, rien d’inattendu. Les deux hommes, le Keshiri et le vieil humain, étaient puissants dans la Force et également, de ce que savait Vestara, impitoyables. Il était évident que Vaisseau les choisirait.

Dame Olaris Rhea. Dame Rhea émit une dose de satisfaction et de confiance à travers la Force alors qu’elle tapotait d’un air absent la joue de Vestara et se dirigeait lentement vers les deux Hauts Seigneurs.

Sabre Ruku Myal. Vestara ressentit une vague de surprise dans la Force. Un Sabre ? Alors qu’il y avait autant de Seigneurs et Hauts Seigneurs parmi lesquels choisir ? Les favoris ciselés de Myal ne trahirent pas grand-chose, tout comme son aura dans la Force. Néanmoins, il devait être surpris par ce choix.

Vestara Khai.

Vestara cligna des yeux, confuse, pensant que Vaisseau s’adressait seulement à elle pour une quelconque raison. Qu’y a-t-il, Vaisseau ?

Elle ressentit une note d’humour. Approche, apprentie. Ne laisse pas attendre ceux qui sont meilleurs que toi.

Vestara savait qu’elle dissimulait très mal son étonnement et son plaisir alors qu’elle se dirigeait vers l’endroit où se tenaient deux Hauts Seigneurs, deux Seigneurs, ainsi qu’un Sabre. Mais au final, la vague de désaccord provenant de la foule n’eut que peu d’impact sur elle. Elle allait partir avec Vaisseau, mais pas eux.

— Des pensées agréables, Apprentie Khai ?

La voix était masculine et gentille. Vestara sourit. Même si son père ne pourrait être présent, au moins son ami le serait.

— Les meilleures qui soient, Sabre Myal, répondit-elle. Je pense à la chance que j’ai de faire partie de cette occasion historique.

— Apprentie, grommela Taalon, tu gaspilles ton énergie et celle des autres. Tu devrais être en train de méditer.

— Non, Taalon. Aucun d’entre nous ne le devrait, fit Workan.

Et il avait raison. Vestara sentit un changement en Vaisseau, une tension, un empressement. Une partie des bords incurvés qui constituaient les murs intérieurs du Vaisseau devint transparente. Les cinq Sith, pour la première fois, contemplèrent un vaisseau spatial autre que l’Omen.

Ils entendirent Vaisseau dans leurs esprits : Ce vaisseau est un croiseur léger S18 Damorien. Son équipage est composé de six personnes. Il est en route pour Eriadu, un des majeurs chantiers navals. Sa cargaison aidera grandement notre cause.

— Que fait-on ? demanda Taalon.

Nous devons l’endommager afin qu’il soit forcé à atterrir pour des réparations, répondit Vaisseau. Commandez-moi.

Taalon, le leader du groupe, s’exécuta immédiatement. Immédiatement, Vaisseau – bâti pour obéir à une puissante volonté – passa à l’action. Vestara et les autres firent usage de la Force afin de stabiliser leurs corps sur le sol de Vaisseau alors que celui-ci, assoiffé de bataille, plongeait vers sa proie inconsciente. Des armes surgirent de nulle part – des canons laser apparurent sous son ventre et crachèrent leurs flammes vers le croiseur, tandis qu’un accélérateur magnétique se formait à la proue et lançait des orbes métalliques dévastatrices qui allèrent perforer la coque du croiseur.

Vestara observait, les yeux grands ouverts. Elle n’avait jamais vu Vaisseau attaquer auparavant, et c’était là une magnifique danse de destruction.

N’a-t-il pas de moyens de défense ? pensa-t-elle.

Il peut transporter jusqu’à six cargos de secours BDY, fit Vaisseau en réponse. Ils auraient déjà décollé s’ils avaient dû le faire.

Et ainsi que Vaisseau l’avait prévu, cela arriva. Le croiseur fut gravement touché et incapable d’effectuer un saut dans l’hyperespace. Au lieu de cela, il se dirigea vers la planète. Une vague d’exaltation parcourut la Force alors que Taalon ordonnait à Vaisseau de suivre le croiseur.

La planète était agréable et tempérée. Vaisseau avait presque fait du trop bon travail sur le croiseur : des trous béants ornaient sa coque… et même à cette distance, Vestara put apercevoir des empreintes dans la boue.

— Ils ont déjà fui, fit Taalon alors que lui et les autres sortaient de Vaisseau.

Vestara laissa les quatre autres la précéder, comme la coutume le voulait.

— Bien sûr qu’ils ont fui, rétorqua Workan d’un ton de voix très moqueur. Pensiez-vous qu’ils allaient s’asseoir et attendre d’être attrapés ?

— Regardez par là, fit Myal, pointant une zone du doigt. Des traces d’humanoïdes partent dans deux directions.

— Ils auront des armes, prévint Workan.

— Et nous aussi, sourit Dame Rhéa, caressant le sabre laser accroché à sa ceinture.

Ils possédaient plus que cela, bien sûr. Tous portaient des blasters miniatures et des parangs. Les parangs, des objets de verre aux bords tranchants qui, une fois lancés, revenaient vers le lanceur, avaient été à l’origine conçus pour tondre des champs. Désormais, ils étaient très utiles comme armes mortelles. Et, pour finir, ils possédaient l’arme ultime.

Le Côté Obscur de la Force.

Vestara avait étendu ses sens grâce à la Force, tout comme les autres. La peur émise par l’équipage en fuite était riche et satisfaisante, bien qu’elle recouvrât quelque chose…

— Viens, Vestara, dit Dame Rhea. Nous partons avec Lord Workan.

Vestara ouvrit la bouche pour dire qu’elle pensait avoir senti quelque chose, mais du coin de l’œil, elle surprit le mouvement d’une petite horde de mammifères fuyant hors de sa vue. Elle fut reconnaissante envers son hésitation. Elle allait être observée de près, étant la seule apprentie, et il n’était pas question qu’elle fasse un seul faux pas. Vestara ferma la bouche et acquiesça, se préparant à suivre Workan comme indiqué.

— Vous viendrez avec moi, Dame Rhea, ordonna le Seigneur Taalon. Lord Workan emmènera le Sabre Myal et l’Apprenti Khai.

Sa voix dure n’appelait à aucun commentaire. Dame Rhea inclina sa chevelure claire comme si elle ne s’en souciait pas.

— Rends-moi fière de toi, Apprentie, dit-elle à Vestara.

— Oui, Dame Rhea. Bien sûr, répondit Vestara.

La chasse était ouverte, et Vestara pouvait ressentir l’excitation la gagner. Le terrain – vaste, constitué de plaines grasses avec des tâches de sol marron ci et là – était loin d’être idéal pour se dissimuler. Il y avait des empreintes bien marquées par ici, des zones d’herbe aplaties par là, et un seul endroit pouvant offrir un abri – les collines boisées sur les hauteurs.

— Nous avons de la chance qu’ils ne soient pas des utilisateurs de la Force, dit Myal.

— Nous avons encore plus de chance qu’ils n’aient aucun moyen de dissimuler leurs traces, commenta Workan.

Vestara resta silencieuse – elle parlait seulement lorsqu’on lui adressait la parole. Le Haut Seigneur et le Sabre avaient tous deux raison. Les auras présentes dans la Force étaient telles des balises, et le chemin était évident.

— Devons-nous les capturer vivants ? demanda Myal. Ils pourraient être capables de nous aider à réparer le croiseur.

— Non, fit Workan. Vous pensez trop peu, Myal. Vaisseau saura comment le réparer, s’il n’est pas trop endommagé. Et s’il ne peut pas, nous récupèrerons ce que nous pouvons et reviendrons avec davantage de vaisseaux. Il vaut mieux éliminer tout témoin.

Vestara en espérait autant. Elle souhaitait seulement être autorisée à tuer. Elle savait que Workan et Myal, qui la surpassaient dans la hiérarchie, étaient désireux de tuer eux-mêmes. Il était nouveau pour eux, les Sith, d’attaquer ouvertement un ennemi. Habituellement, dans leur société, le meurtre et l’assassinat étaient presque… élégants. L’opposant à l’un d’eux était éliminé par un tueur engagé pour cela. Les meurtres par vengeance étaient honorables, et on s’en vantait en brisant le shikkar, la dague reconnaissable des Sith. Mais ceci – chasser ouvertement un adversaire, le traquer tel un animal – était nouveau. Ils n’étaient pas des Sith. Ils ne méritaient aucune élégance ou sophistication dans leurs morts.

Il y avait du mouvement dans l’un des arbres, et il n’était pas causé par le vent. Workan s’arrêta, desserra son parang, visa, et le lança. Émettant un son ronronnant, l’arme frappa sa cible. Les feuilles de l’arbre remuèrent légèrement, et un corps tomba. Il était petit et trapu, et s’avéra être un mâle, vêtu de ce que Vestara savait être une combinaison de pilotage, avec une tête excessivement grande et, malheureusement pour le pilote, fendue en deux. Ses grands yeux noirs étaient ouverts, fixant le vide, et les plis encerclant sa bouche agités de convulsions mortelles. Vestara plissa son nez.

— Un Sullustéen, je pense, dit Workan. Tellement laid.

Vestara sentit un picotement, et son sens du danger s’affola. Elle ouvrit la bouche pour prévenir ses compagnons, mais eux aussi l’avaient ressenti. Tous les trois brandirent leurs sabres laser, renvoyant les tirs de blaster qui ne faisaient rien d’autre que révéler la position du tireur à ses assassins.

— Et voici son ami, dit Myal.

— Vous vous chargez de celui-ci, fit Workan.

Myal inclina sa tête, brandit son blaster, et fit feu alors que Vestara et Workan le défendaient sans fournir aucun effort.

Le tireur, un humain, tomba, mort avant d’avoir touché le sol.

Myal soupira, une pointe de déception se faisant sentir dans sa voix.

— Trop facile, murmura-t-il.

Vestara était d’accord. Il y avait apparemment plus d’intérêt dans la planification et le meurtre d’un compagnon Sith que dans l’assassinat de ces êtres vivants.

Le comlink de Workan bipa. C’était Taalon.

— Nous avons trouvé le reste de l’équipage, caché dans une grotte. J’ai pensé que vous deux voudriez les voir avant que nous ne les éliminions.

Vous deux ? Vestara se battit pour rester immobile. Workan et Myal échangèrent un regard.

— En effet, répondit Workan. Que voulez-vous que Vestara fasse ?

— Elle retournera au croiseur et commencera à répertorier son contenu, dit Taalon.

Vestara sentit ses joues rougir sous l’embarras et utilisa la Force pour le dissimuler.

Workan coupa la communication et observa Vestara avec espoir. Elle s’inclina puis se retourna, se mettant à courir alors qu’elle retournait vers le croiseur. Vaisseau sentit son mécontentement mais elle ne répondit pas à ses interrogations.

Vestara était habitué à ne pas discuter les ordres, mais cette fois-ci, elle se posait des questions. Taalon lui avait délibérément ôté une chance de tuer et avait ajouté une insulte à cette douleur en l’assignant à une tâche mineure qui n’était absolument pas urgente. Alors qu’elle s’approchait de l’épave du croiseur, elle sentit une autre présence dans la Force, et cette fois-ci, elle était sûre qu’il ne s’agissait pas d’un animal.

Vestara prit son sabre laser et l’activa dans un féroce sifflement juste au moment où quelqu’un sortait de l’un des trous de la coque du croiseur.

La jeune humaine était pieds nus, simplement vêtue d’un morceau de tissu la recouvrant des épaules aux genoux. Il était sale, et en lambeaux bien que raccommodé par endroits. Sa peau pâle montrait à la fois des vieilles et des récentes cicatrices. Une fraîche balafre sur sa tête suggéra qu’elle avait été blessée durant le crash. Voilà pourquoi sa présence dans la Force me parait si faible, réalisa Vestara. La fille devait être inconsciente, et Vestara, ainsi que les autres Sith, s’étaient focalisés sur la crainte émise par leurs proies en fuite.

— S’il vous plait, ne me faites pas de mal !

La voix était jeune et apeurée. La fille leva les mains dans un geste de reddition, son visage – trop vieux et hagard pour l’âge que Vestara supposait qu’elle avait – empli de terreur.

— La cargaison ne m’intéresse pas ! Vous pouvez la prendre !

Intriguée, Vestara abaissa lentement son arme, heureuse de pouvoir saisir une chance supplémentaire d’apprendre quelque chose à propos de cette vaste galaxie que son peuple allait bientôt conquérir.

— Tu ne faisais pas partie de l’équipage. Es-tu une passagère clandestine ?

La fille hésita, et Vestara releva son sabre laser. L’autre fille bondit en arrière.

— Le pilote m’aidait à m’enfuir de B’nish. Je suis – j’étais – une esclave. Êtes-vous des chasseurs de prime ? Des pirates ?

Étaient-ils des pirates ? Après tout, c’était un nom comme un autre.

— Des pirates, confirma Vestara. Nous voulons la cargaison.

— Les autres…

— Sont morts, ou le seront bientôt.

Elle déglutit.

— Je ne possède rien que vous ne désiriez, dit-elle. Prenez la cargaison. Laissez-moi ici. Personne ne me retrouvera.

— Cela… ne fonctionne pas ainsi, dit calmement Vestara.

— S’il vous plait… les autres ne seront même pas au courant. Je n’ai pas fait partie de beaucoup d’équipages. Laissez-moi juste partir, dites que vous ne m’avez jamais vu. Je veux… je veux juste… vivre en étant libre. Je n’ai jamais connu cela. Personne ne le saura !

Personne ne le saurait. Personne sauf Vestara. Personne sauf Vaisseau, qu’elle pouvait sentir dans son esprit, observant calmement son comportement. Cette fille, esclave ou non, sans défense ou non, n’était pas une Sith. Et de ce fait, elle devait mourir.

— Je peux la rendre rapide et sans douleur, dit Vestara, se demandant pourquoi elle avait prononcé ces mots-là, pourquoi ils étaient venus si spontanément, pourquoi elle se préoccupait de la douleur qu’elle infligeait. Agenouille-toi, je vais…

Les yeux bleus de la fille, remplis d’espoir durant un moment, se durcirent alors que des larmes y apparaissaient.

— Non, dit-elle d’une voix étonnamment ferme et forte. Je ne m’agenouillerai plus. Je n’obéirai plus. Vous n’êtes pas mon maître. Personne ne l’est. Je mourrai libre !

Et, aussi rapide qu’une biche sorumi, elle se mit à courir. Vestara fut juste assez rapide. Son parang se retrouva dans sa main en un clin d’œil. Elle puisa dans la Force pour viser sa cible, puis le laissa s’envoler.

L’arme de verre ne connaissait aucune pitié. Elle lui passa au travers avec la même efficacité diabolique qu’elle avait jadis transpercé l’écorce d’un arbre. Le souffle de l’impact déséquilibra la jeune fille en plein milieu de sa course.

Rouge, le monde fut rouge, chaud, empli de vie. Vestara vacilla pendant une seconde. Personne ne l’avait prévenue… elle n’avait pas imaginé… pas autant

Elle était morte en résistant à la mort elle-même, embrassant la vie avec une passion féroce telle que Vestara n’en avait jamais rencontré, et la sensation présente dans la Force alors que la vie s’évanouissait coupa le souffle de Vestara alors que son cœur battait contre sa poitrine. Elle sentit ses genoux trembler et le monde vacilla autour d’elle. Pendant un instant, le gris prit le pas sur le rouge, mais cet instant fut assez long pour l’apprentie Sith pour recouvrer ses esprits et se rappeler la force de sa volonté.

Seuls les Sith étaient destinés à survivre. Cette fille n’en aurait jamais été un. Vestara avait fait exactement ce qu’elle devait.

Pourquoi donc continues-tu de trembler, apprentie ?

Je… je ne sais pas, pensa Vestara, ne se préoccupant pas d’enrober ses propos par des mensonges. Vaisseau savait voir à travers ceux-ci. Elle était toujours en train de récupérer de la sensation de blessure ressentie dans la Force, de la vision de tant de… trop de… rouge. Elle se releva, ses jambes encore tremblantes, et se tint au-dessus du corps, se demandant quel avait été le nom de la fille.

Nomme-la toi-même, fit Vaisseau.

Vestara déglutit, puis puisa dans la Force pour calmer son propre cœur. Elle inspira profondément une goulée d’air à la puanteur cuivrée du sang frais.

Je la nommerai Première, décida Vestara, laissant un froid désintérêt l’envahir. Parce qu’elle sera la première de beaucoup d’autres. Et elle l’était.