Je me souviens
encore de ma première femme
Elle s'appelait
Nina, une vraie putain dans l'âme
La reine des
morues de la plaine Saint-Denis
Elle faisait le
tapin dans la rue de Rivoli
Mort aux vaches,
mort aux condés
Vive les enfants
de Cayenne
À bas ceux de la
Sûreté
Elle aguichait
le client quand mon destin de bagnard
Vint frapper à
ma porte, sous la forme d'un richard
Il lui cracha
dessus, rempli de son dédain
Lui mit la main
au cul et la traita de putain
Moi qui étais
son mec et pas une peau de vache
Moi qui dans ma
jeunesse pris des principes d'apache
Je sortis mon
6,35 et d'une balle en plein cœur
Je l'étendis
raide mort et fus serré sur l'heure
Aussitôt arrêté,
fus mené à Cayenne
C'est là que
j'ai purgé le forfait de ma peine
Jeunesse
d'aujourd'hui, ne faites plus les cons
Car d'une simple
connerie, on vous fout en prison
Si je viens à
mourir, je veux que l'on m'enterre
Dans un tout
petit cimetière, près de la porte Saint-Martin
Quatre cent
putains à poil viendront crier tout haut
C'est le roi des
julots que l'on même au tombeau.
Auteur inconnu