[1] Aristote, dans ses Physicœ
Auscultationes (lib. II, cap. VIII, § 2), après avoir remarqué
que la pluie ne tombe pas plus pour faire croître le blé qu'elle ne
tombe pour l'avarier lorsque le fermier le bat en plein air,
applique le même argument aux organismes et ajoute (M. Clair
Grece m'a le premier signalé ce passage) : « Pourquoi les
différentes parties (du corps) n'auraient-elles pas dans la nature
ces rapports purement accidentels ? Les dents, par exemple,
croissent nécessairement tranchantes sur le devant de la bouche,
pour diviser les aliments les molaires plates servent à
mastiquer ; pourtant elles n'ont pas été faites dans ce but,
et cette forme est le résultat d'un accident. Il en est de même
pour les autres parties qui paraissent adaptées à un but. Partout
donc, toutes choses réunies (c'est-à-dire l'ensemble des parties
d'un tout) se sont constituées comme si elles avaient été faites en
vue de quelque chose ; celles façonnées d'une manière
appropriée par une spontanéité interne se sont conservées, tandis
que, dans le cas contraire, elles ont péri et périssent
encore. » On trouve là une ébauche des principes de la
sélection naturelle ; mais les observations sur la
conformation des dents indiquent combien peu Aristote comprenait
ces principes.
[2] C'est à l'excellente histoire
d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (Hist. nat. générale,
1859, t. II, p. 405) que j'ai emprunté la date de la première
publication de Lamarck ; cet ouvrage contient aussi un résumé
des conclusions de Buffon sur le même sujet. Il est curieux de voir
combien le docteur Erasme Darwin, mon grand-père, dans sa
Zoonomia (vol. I, p. 500-510), publiée en 1794, a devancé
Lamarck dans ses idées et ses erreurs. D'après Isidore Geoffroy,
Gœthe partageait complètement les mêmes idées, comme le prouve
l'introduction d'un ouvrage écrit en 1794 et 1795, mais publié
beaucoup plus tard. Il a insisté sur ce point (Gœthe als
Naturforscher, par le docteur Karl Meding, p. 34), que les
naturalistes auront à rechercher, par exemple, comment le bétail a
acquis ses cornes, et non à quoi elles servent. C'est là un cas
assez singulier de l'apparition à peu près simultanée d'opinions
semblables, car il se trouve que Gœthe en Allemagne, le docteur
Darwin en Angleterre, et Geoffroy Saint-Hilaire en France arrivent,
dans les années 1794-95, à la même conclusion sur l'origine des
espèces.
[3] Il paraît résulter de citations
faites dans Untersuchungen über die Entwickelungs-Gesetze,
de Bronn, que Unger, botaniste et paléontologiste distingué, a
publié en 1852 l'opinion que les espèces subissent un développement
et des modifications. D'Alton a exprimé la même opinion en 1821,
dans l'ouvrage sur les fossiles auquel il a collaboré avec Pander.
Oken, dans son ouvrage mystique Natur – Philosophie, a
soutenu des opinions analogues. Il paraît résulter de
renseignements contenus dans l'ouvrage Sur l'Espèce, de
Godron, que Bory Saint Vincent, Burdach, Poiret et Fries ont tous
admis la continuité de la production d'espèces nouvelles. – Je dois
ajouter que sur trente-quatre auteurs cités dans cette notice
historique, qui admettent la modification des espèces, et qui
rejettent les actes de création séparés, il y en a vingt-sept qui
ont écrit sur des branches spéciales d'histoire naturelle et de
géologie.
[4] La relation du voyage de
M. Darwin a été récemment publiée en français sous le titre
de : Voyage d'un naturaliste autour du monde, 1 vol,
in-8°, Paris, Reinwald.
[5] De la Variation des Animaux
et des Plantes à l'état domestique, Paris, Reinwald.
[6] 1/353 de pouce anglais = 0mm,
07.
[7] 1/229 de pouce anglais = 0mm,
11.