ÉPILOGUE

 

 

 

Sur Terre. Quelques jours plus tard.

 

Dans son vaste bureau des Forces Spatiales de l’Intérieur, le commandant Thorn s’était levé. Un long moment, son regard erra sur les quatre rescapés de l’Aristote qui se tenaient devant lui, sanglés dans d’impeccables uniformes pourpres.

— C’est en effet, dit-il, un véritable miracle que vous ayez pu atteindre l’un de nos relais spatiaux situés en bordure de la Périphérie. Et je me demande encore comment l’Aristote a pu regagner sa base. Enfin, vous êtes là, c’est le principal, et une fois encore, je tiens à rendre hommage au courage et à l’esprit de sacrifice dont vous avez fait preuve tout au long de cette fantastique aventure.

Il prit le rapport de Seymour, l’agita dans sa main, puis indiqua la grande carte céleste derrière lui.

— L’essentiel de votre rapport a été transmis au Grand Quartier Général. Certes, le système de Timor représente un très grave danger pour la race humaine, et il importe qu’il soit d’ores et déjà classé comme « zone spatiale interdite ». Des moyens seront certainement mis en œuvre, plus tard, pour la destruction de cette planète maudite, le gouvernement en décidera, mais des dispositions vont être prises pour éviter le pire et des unités de surveillance seront concentrées dans les parages des Tourbillons.

Il reposa le dossier, toussota légèrement, en prit un autre sur sa table de travail.

— Celui-ci a été rédigé par les soins du capitaine-major Cora Perkins, reprit-il sur un autre ton. Euh… bien entendu, il ne sera pas transmis au Q.G. Vous savez que nous sommes très à cheval sur la discipline et que la moindre dérogation aux règlements en vigueur…

Seymour s’était avancé d’un pas.

— Mais, coupa-t-il, si je puis me permettre, ce rapport, comment… Oui, comment se trouve-t-il en votre possession ?

— D’une façon très simple. Le capitaine-major nous l’a remis lui-même il y a à peine quelques instants.

— Voyons, c’est impossible ! Le capitaine-major est mort. Nous avons ramené sa dépouille.

Thorn appuya sur un bouton et les lourdes portes d’acier s’écartèrent dans le fond de la salle.

Une Cora Perkins toute souriante fit son entrée et vint s’incliner devant les astronautes complètement sidérés. Elle ne portait plus d’uniforme, simplement une combinaison collante aux reflets chatoyants.

Elle s’adressa à Seymour sur un ton aimable.

— Je suis navrée, commandant, mon rôle a peut-être été ingrat, mais vous étiez, aux dires du commandant Thorn, l’équipage le plus indiscipliné des Forces Spatiales. Je dois pourtant reconnaître que j’ai encore beaucoup à apprendre des humains.

— Mais enfin, qu’est-ce que ça signifie ? bredouilla Seymour à l’adresse de Thorn.

Celui-ci eut un sourire.

— Allons, ne faites donc pas cette tête ! Cora n’est qu’un super-robot conditionné. La dernière trouvaille des cybernéticiens de Kobor. Ce n’était qu’un test. L’expérience faisait aussi partie de la mission.

— Un robot ! explosa O’Connor. Ah, par Sirius, si je m’attendais à ça…

— Les phénomènes de résonance avaient sérieusement perturbé ses délicats mécanismes. Mais nous avons tout remis en ordre. Ses pseudo-réactions humaines sont incroyables, vous ne trouvez pas ?

Cora sortit de sa poche les dernières pilules énergétiques qui lui avaient été distribuées sur Timor. Elle les tendit à Seymour.

— Vous comprenez maintenant pour quelle raison je ne pouvais pas les utiliser ? Un désintégrateur élimine mon alimentation humaine, mais je ne pouvais pas vous l’expliquer, cela m’était interdit. Alors, sans rancune ?

Elle tendit la main à Seymour, et ce dernier dut faire un violent effort pour résister au contact de la peau synthétique.

— Maintenant, rien ne vous empêche de m’offrir un verre au « Galaxie-Club ». Il paraît que cette boîte est sensationnelle.

Seymour émit un juron, puis d’un geste rageur prit sa casquette sur le bureau de Thorn et appuya lui-même sur les mécanismes de la porte d’entrée.

— Par Sirius, les anneaux de Saturne et toutes les étoiles de l’Univers, éructa-t-il, je préfère encore…

Il se retourna sur le pas de la porte, le visage congestionné.

— Oui, je préfère encore prendre une cuite en compagnie de la pire des Vénusiennes… Un robot, non, mais sans blague !

Il sortit sous le rire énorme du commandant Thorn.

 

 

 

 

FIN



[1] Voir «Agent spatial n° 1 » et «Cerveaux sous contrôle », pour les «fantastiques aventures du lieutenant Seymour ».

L'enfer dans le ciel
titlepage.xhtml
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_000.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_001.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_002.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_003.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_004.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_005.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_006.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_007.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_008.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_009.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_010.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_011.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_012.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_013.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_014.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_015.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_016.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_017.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_018.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_019.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_020.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_021.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_022.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_023.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_024.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_025.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_026.htm
L'enfer dans le ciel - Richard-Bessiere_split_027.htm