Et les planches d'HawaÔ parlent aux mohaÔ Pasquans sans le secours d'une collection de livres savants. Hélas le privilège des vainqueurs est d'écrire
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l'histoire. Et les marchands d'épices, conquérants d'empires venus de l'Ouest, Arabes puis Portugais, Anglais et Hollandais, Français enfin, ont dénié aux peuples océaniques le droit d'avoir un passé honorable. Leur essaimage relève du pur hasard, leur hédonisme tient de la bestialité et ils n'ont survécu que gr‚ce à l'inhabituelle générosité de la Nature!
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Pourtant, sur certains atolls, comme dans les légendaires cités Hellènes, ils avaient inventé le système politique parfait: La stochastocratie.Laisser le sceptre errer au hasard! Abandonner au tirage au sort le soin de choisir et de renouveler des élites elliptiques. La rotation des roitelets!
L'éradication des parasites! La loi des probabilités plus fiable que le flair du citoyen!
- Ces politichiens, tous plus nuls, plus voleurs et plus menteurs les uns que les autres... Il faut les remplacer!
- Oui mais par qui?
- Eh bien par n'importe qui! Cela ne peut pas être pire!
Imaginez chez nous, un immense loto automatisé, la roue de l'infortune pour les moins roués, le hasard terrassant les cumulards en une loterie annuelle o˘ seraient tirées comme des putes toutes les sinécures de la République...
Pas de jaloux, la même paye pour tous! qu'ils soient Ministre des Réclamations, Secrétaire d'Etat à l'Inculture ou Délégué Général à la Gabegie. L'emploi garanti un an, sauf décès entre-temps. Tout le monde obligé de jouer, même les fous et les bagnards, de quinze à cent quinze ans. Le numéro de sécurité sociale servira de billet pour chacune des parties. Mais ceux qui ont gagné trois fois seront exclus à vie de la baraque foraine. Empêcher la récidive est un devoir civique!
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Dans la nuit tropicale, enrubannée des couleurs immuables rouge-vert-blanc de lointains cargos hachurés par un horizon mouvant, nos flotteurs poussifs sabrent une traînée phosphorescente saupoudrée de gouttelettes de mercure, leurres sur lesquels les poissons volants entraînent les daurades. La promesse inquiétante d'îles basses assortie aux facéties des courants entretient un stress qu'aucune expérience ne peut supplanter. Ces terres promises, dont les praos s'échappaient naguère telles des nuées d'insectes, on les entend d'abord par le ressac avant de discerner la masse touffue des cocotiers, occultant les astres. Soulagement puis déception. Naufrager en avion sur l'île de Robinson est-ce un fantasme avouable?
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CHAPITRE SEPTIME BOUDHA AND CO.
Les plages pavées de monolithes de granit. Les troncs graciles des cocotiers. Les métisses coquines sur fond d'onde smaragdine. Autant de clichés racoleurs pour agences de voyage. On trouve les mêmes décors à
Bahia et Bali, à Goa et dans les Grenadines. La liste est loin d'être exhaustive... La différence des Seychelles réside dans leur misanthropie organique. Ses paysages somptueux se sont b‚tis sans l'homme. Ni contre lui, ni pour lui, pas plus qu'avec son concours. Simplement en ignorant superbement son existence. Trois siècles de présence du bipède importé
n'ont pas encore eu raison de deux ou trois millions d'années de solitude.
C'est ce climat particulier d'innocente sauvagerie qu'on y recherche et qui en fait tout le prix, même si les caÔ mans ont soldé la note de l'incompatibilité avec la civilisation.
L'océan Indien m'offre en prime d'éloignement un ahurissant núud ferroviaire o˘ plusieurs passés se télescopent et déraillent tels des trains fous: Mes souvenirs "impériaux" malmenés par l'Histoire, et l'Inde une fois encore dans la poudreuse moiteur de ses villes palpitantes, régénérant en permanence les plaies d'incurables gangrènes comme si Vishnou s'obstinait à relever les dommages du sadique Shiva sous l'úil toujours indifférent de Brahm‚.
Gamin, j'ai survécu à un vigoureux mitraillage dans la foule parce que j'ai eu le réflexe de me servir d'un capot de voiture en guise de tremplin pour m'inviter chez des citoyens de l'entresol... J'ai aussi ressenti l'infernale puanteur des bombes et de la chair br˚lée sur mon visage à la sortie de l'école. Et j'ai échappé à la désintégration en chaleur et lumière dans un cinéma piégé au phosphore parce que le guichet a fermé pile sous le nez de la jolie mademoiselle Carole, notre accompagnatrice aux matinées enfantines. Ces engrammes m'octroient le droit de tutoyer sans crainte le danger sur les routes les plus escarpées de la planète... Mais si l'occasion se présentait, je cracherais
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vigoureusement à la figure de ces politiciens abjects qui se flattent aujourd'hui d'avoir été les porteurs de valises des poseurs de bombes.
Ils jouent avec les mots alors qu'ils ont des morts sur les mains. Ces étrons glaireux ont "suivi leur conscience" parce qu'ils étaient assez pistonnés pour échapper à la mobilisation.
Ces diarrhées fétides "étaient dans le sens de l'histoire" quand ils feignaient d'ignorer que leurs complices éventraient les femmes européennes, après avoir égorgé leurs enfants sous leurs yeux. Ou, pour varier les plaisirs, après avoir repeint les murs de leurs cervelles éclatées.
La technique habituelle de nos "frères musulmans qui nous aiment tant"
consistait à introduire un rasoir dans le sexe des femmes et à en remonter la lame jusqu'aux carotides, en tirant sur les intestins avant d'arracher les cotes, dans les ricanements déments d'un déferlement satanique sauvage.
Et aujourd'hui, les média-pourris ont le culot d'appeler "tortures"
quelques claques dans la gueule pour faire avouer aux terroristes dans quel restaurant, quel marché, quel bus, quel train ou quelle école, ils avaient placé leurs machines infernales.
quant aux "tortionnaires", tous ces petits soldats qui ne faisaient que leur devoir, qui racontera leurs supplices lorsque, blessés, abandonnés, mais confiants dans les conventions de Genève, ils se rendaient à des forces armées plus importantes.
Eviscérés avec une sapience démoniaque comme seul l'islam a su l'inventer, avant d'être émasculés. Hurlant leur atroce douleur, leurs cris à peine couverts par les youyous délirants des fatmas en transes hystériques. Et puis, encore vivants se vidant à gros bouillons de leur sang, leur propre sexe coupé dans la bouche, et un épieu rougi au feu enfoncé dans l'anus.
Ames sensibles, pardon pour ces détails. Mais puisque la vérité historique oblige à ne rien cacher des exactions des assassins nazis, il convient de ne rien occulter non plus des méthodes de travail des libérateurs du tiers monde, pour
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la plus grande gloire d'Allah, et la plus touchante admiration de nos intellectuels tarés.
On m'a enseigné depuis que seuls d'infects colonialistes pouvaient dénoncer l'exquise alternative entre la valise et le cercueil... La prise de tête dans l'étau n'a pas tenu. Je me demande encore pourquoi on ne pourchasse pas ces merdes ramollies au nom des crimes contre l'humanité, aussi imprescriptibles que des remèdes périmés.
quand ils auront fini de régler leurs comptes avec les derniers collabos octo et nonagénaires de l'an quarante, j'espère que les Chevaliers du Bien Agir useront de leur redoutable efficacité pour nettoyer ces raclures. La France est mon bac à sciure et j'entends qu'elle soit propre lorsque je vais déféquer.
Ah je rêve d'assister, dans l'aube embrumée, au réveil matinal de ces diplomates, académiciens, docteurs en rhétorique, ingénieurs en logorrhée, pourceaux ministres ou verrats chefs de gouvernement, octogénaires chenus, tremblants, à demi-g‚teux et se pissant dessus de peur comme des chiots gourmandés, pour être conduits menottés en forteresse o˘ on les tabassera juste assez pour leur faire reconnaître des crimes qu'ils ont déjà
avoués... La schlague pour ceux qui schlinguent!
"Tu mériterais le croc de boucher, pourriture, tu ne te trémousseras même pas à la gégène! Ce serait trop d'honneur de te faire crever en martyr, sinistre bouffon!"
Après ces doux propos, les débris lambrissés de la république seront cloués au pilori et chacune de leurs anciennes victimes pourra, si bon lui semble, venir les entarter ou les compisser. Pour la forme et pour le plus jouissif orgasme de Thémis.
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A Colombo, je retrouve l'enfer des bombes dans la foule, les fouilles nerveuses opérées par des militaires suspicieux, les chevaux de frise en guise de cavalerie débridée, les informes remparts de sacs de sable et le crépitement inquiétant des fusillades qu'on ne peut situer (ou qu'on peut s'y tuer?)Adieu joli Kandi, j'ai délaissé pour toi les lagons sensuels des Maldives et ceux, plus sauvages, des Chagos. Or je ne te connaîtrai que par les témoignages et les livres.
Dommage. Es-tu cette métropole du bouddhisme Sri Lankais aux mille temples, aux glorieux éléphants pétrifiés, aux innombrables Gautama Sidharta de jade, aux ondines en nacre de tortue, aux moinillons colorés de safran? Te prétends-tu toujours rivale de Boroboudour, cette monstruosité sacrée si pénible à escalader au cúur de la jungle javanaise? Peux-tu exhiber comme elle des protubérances tarabiscotées plus rococco qu'asiates, expectorant l'enseignement du Bienheureux obèse contemplatif? Es-tu réellement cet Angkor de Ceylan aux temples à degrés, aux bas-reliefs semblables à des hiéroglyphes commentant des frises inaudibles? Pourquoi tes éminences enserrant des obélisques en pain de sucre, sont-elles si semblables dans leur troublante géométrie aux perspectives de nombreux temples ruinés du Yucatan?
Et à Palenque, que chuchotent ces statues au visage lisse, charnu et adipeux, surmonté d'une tiare aux motifs serpentins, dont la sobriété
minérale se démarque à l'évidence du complexe graphisme précolombien? Le Mexique possède des pyramides à degrés trop conformes à celle de Saquarat, et des temples en escalier trop semblables aux ziggourats de Babylone. Au zénith des autels propitiatoires, les cúurs arrachés pourraientils refléter les symboles pervertis des sacrifices bibliques?
L'Amérique Centrale aurait-elle capté à son insu le champ perceptif des bouddhistes, ou est-ce la faute des archétypes véhiculés par de mythiques ancêtres communs? Siamois franchissant Behring après une interminable errance à travers les steppes, catamarans reliant entre elles les berges du plus
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grand Océan, ou Indo-Européens de la proto-histoire égarés dans les alizés après avoir ensemencé la Crète du suc de la civilisation? En Amérique centrale, les sites et peuples du nom d'Aztlan témoignent-ils d'une intolérable réalité?
Le Matin des Magiciens a-t-il pu illuminer de ses flambeaux hagards une première civilisation planétaire dont nous aurions occulté toute trace mémorable, pour nier notre culpabilité dans les harcèlements monstrueux d'un inavouable cataclysme provoqué?
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Je dois m'échapper de Ceylan par une nuit sans lune sous les balles traçantes, avec bien peu de vivres pour gagner l'Australie, parce que j'aurais fait du business avec des terroristes Tamouls.Cela m'a valu d'être mis aux arrêts à mon propre bord par la garde portuaire, après un simulacre de cour martiale.
Prisonnier sur parole, prélude à de prévisibles tracas plus f‚cheux, j'ai préféré courir ma chance entre les cyclopéennes tours des môles surmontées de mitrailleuses enrayées et les assassines dentures des coraux adjacents.
Frustré d'avoir, une fois encore, manqué mon rendez-vous avec Boudha comme à Bamyan en Afghanistan o˘ je n'avais pu approcher des colossales sculptures burinées à flanc de montagne, en raison d'obscurs soulèvements tribaux. Et me demeurera à jamais étrangère par le toucher et la proximité
familière qui font l'appropriation symbolique, cette antépénultième merveille du monde défigurée par l'islam qui proscrit la représentation humaine sauf lorsqu'il s'agit de miniatures persanes.
Après la destruction au canon de ces chefs d'úuvre, patrimoine de toute l'Humanité, déjà vandalisés mille ans plus tôt au nom d'Allah par ses premiers siphonnés du ciboulot, je ne possède plus que des diapos teintées d'amertume. Des photos à défaut de fossiles. Avec un profond dégo˚t
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empreint d'un immense mépris pour la veulerie de l'Occident. Une gigantesque colère contre son incroyable acharnement à ne rien vouloir comprendre. Et, quelque part aussi, tant que j'en aurai encore la force, la volonté de tenir à ces islamistes dégénérés le seul langage qu'ils comprennent: En leur écrasant la gueule sous ma botte ferrée, jusqu'à ce que j'entende craquer un à un leurs petits os.
N'en déplaise aux philosophes et aux diplomates, aux politiciens et aux marchands, aux l‚ches et aux humanistes, entre un islamiste et un Caffre, il y a la même différence qu'entre un cobra et une mangouste. Les deux espèces sont bien trop différentes pour pouvoir coexister. qu'on les enferme dans la même cage, et l'un des deux doit supprimer l'autre pour mériter de continuer à vivre. Cruelle mais indomptable loi de la nature.
qu'on les laisse errer librement sur un vaste territoire, et tôt ou tard leurs chemins se croiseront. Le cobra essaiera de piquer la mangouste.
Parce qu'il ne sait rien faire d'autre. Et que c'est dans sa nature de cobra.
La mangouste lui brisera la nuque. Parce que c'est la condition sine qua non de sa survie. Et que c'est inscrit dans ses gènes de mangouste. Frapper à mort en premier, parce qu'il n'y a pas d'autre alternative.
Pas parce que la mangouste est raciste contre les cobras. Simplement, l'instinct de conservation pulse au plus profond de son atavisme.
Lorsque deux prédateurs se rencontrent, il n'y a de place que pour un seul.
Le plus faible doit disparaître. Crever sur place, ou courir assez vite et assez loin pour échapper à son destin. Les envahisseurs actuels de la France l'ont parfaitement compris dans les territoires qu'ils ont soustrait aux lois de la République sans que celle-ci n'essaie de les reprendre.
Logique de prédateurs vis à vis de leurs proies, de vainqueurs face à des vaincus doublement méprisés, puisqu'ils ont déposé les armes sans même se battre.
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L'erreur serait d'y voir une spécificité propre à notre pays. C'est un comportement social normal. Codifié par le coran de surcroît.
Al kitab (LE livre, car pour un bon musulman il ne saurait y avoir d'autre lecture!) est abominablement raciste, sexiste, sectaire, intolérant.
Mais, de cela, nos bonnes ‚mes engoncées dans leurs bonnets d'‚nes, refusent de prendre conscience.
Al quoran partage l'humanité en deux groupes: Mouslimin, littéralement les
"hommes soumis" et Kaffirin, les incroyants à convertir d'urgence. Sinon dès la première occasion favorable. Par la persuasion ou par la force, par la ruse ou la cupidité, seul le résultat compte. En n'oubliant jamais que
"islam'ouk" benoîtement traduit par "Crois!" signifie littéralement:
"Soumets-toi!"
Mouslimin et kaffirin sont eux même divisés en sous groupes: D'abord les Hommes, en fait les m‚les à parti de sept ans, êtres supérieurs par essence. Ils possèdent, par définition, droit de vie et de mort sur les incroyants, ou les mauvais croyants. Berner ou voler ces gens là, quand on ne peut les convertir, les asservir ou les tuer, est une variante du Dji'h
‚d particulièrement recommandée.
Ensuite, les individus inférieurs, tenus pour des bêtes de somme qui parlent: Les femmes et les esclaves. Les Hommes en font ce que bon leur semble. Il est quand même suggéré de ne pas trop les maltraiter, non par humanité, mais parce qu'il serait improductif de casser ses outils ou ses jouets!
Enfin, considérés comme moins que des esclaves par les docteurs de la foi: Les peuples soumis pas encore convertis. C'est-à-dire, nous!
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En 1998, un bureau d'enquête de l'ONU feignait de découvrir que la Mauritanie, l'Arabie Saoudite, le Soudan , le Yémen possédaient encore, officiellement et sans complexe, des millions d'esclaves!
Le bureau a été dissous depuis. L'esclavage n'existe donc plus. CqFD.
Pour ce qui est de notre planète, les mahométans ont couché noir sur blanc leurs objectifs, et les moyens à utiliser pour y parvenir. Exactement comme Adolf dans "mein kampf"!
Lorsqu'il n'est pas possible de conquérir et convertir sans délai par la force des armes, les musulmans subdivisent la terre en trois zones, avec trois stratégies distinctes d'une redoutable logique, s'emboîtant parfaitement les unes dans les autres telles des poupées russes enfilées en magie noire par un Raspoutine enturbanné.
o Phase un: Bouldan at tadjir, ou les pays de commerce.
L'islam inexistant ou marginal, donc peu connu, doit s'y installer discrètement. Marchands, pécheurs, pasteurs ou artisans dans les civilisations archaÔ ques. Ouvriers dans les sociétés industrielles.
Banquiers et investisseurs aussi. Mais on parle moins que des prolétaires.
Car trop prospères pour stresser de détresse tous les média-traîtres.
Impératif premier: Respecter les lois du pays, en adoptant le profil le plus bas possible, et s'interdire tout prosélytisme, histoire de ne pas inquiéter les autochtones.
A ce stade là, il est recommandé aux croyants d'entretenir des relations cordiales avec les indigènes, de donner des gages ostensibles de probité, de modération et de respect de leurs hôtes... Tout en repérant parmi les responsables politiques, économiques, religieux, les individus les plus veules
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et les plus vénaux, afin de s'attacher progressivement leur reconnaissance... Services rendus, petits cadeaux, gentils chantages...
Dans le même temps, le pourrissement de la jeunesse par la drogue, présentée comme un plaisir exotique anodin, doit être entrepris. Mais le plus discrètement possible.
o Phase deux: Bouldan el hacq, ou les pays de droit (coranique sous entendu)
Les musulmans ont occupé des quartiers entiers, puis des villes. Ils contrôlent diverses industries ou commerces vitaux, ont corrompu quelques édiles et pas mal de juges. Des relais d'opinion importants leur sont acquis corps et ‚me. Les cafés, les marchés et les foires dans les sociétés traditionnelles. Les radios et les télés, demain Internet dans le monde moderne. Et bien entendu, ces mahométans se sont reproduits comme des lapins... Le temps est venu de provoquer les indigènes, et de réclamer des droits! Les mosquées qui poussent comme des champignons, les foulards islamiques à l'école, l'interdiction de leurs zones aux kaffirin, la rapine élevée au rang des beaux arts, participent à cette tentative de déstabilisation de la société.
Si une répression assez dure répond à leurs actions, ils reviennent au
"pays de commerce", en attendant des jours meilleurs.
Et de toute façon, ils bénéficient déjà de complicités assez fortes pour réduire les risques de représailles. Au besoin, ils sacrifieront quelques uns des leurs, les plus compromis, à titre de gage de bonne volonté, tout en les honorant secrètement comme des martyrs.
Si le laxisme et la corruption leur permettent d'obtenir un passe-droit, alors leur stratégie sera de réclamer chaque jour davantage... Jusqu'à ce que, représentant près de la moitié de la population, ils puissent enfin passer à la phase trois...
"Embrasse la main que tu ne peux pas mordre!
"
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o Bouldan al islam, ou les pays soumis.
La loi ou la coutume islamique ignorent délibérément la loi locale, avec pour objectif final de la remplacer. Un idéal pas toujours atteint, puisque beaucoup de pays musulmans n'appliquent pas intégralement la cha'harria. On peut même dire qu'entre l'Irak, le Liban ou l'Egypte, pays relativement laÔ
cs, tolérant des minorités non islamisées, à la plus grande colère des moudjahiddines, et notre France en voie d'asservissement... Il existe seulement une différence de degré. Plus de nature depuis longtemps!
Chez nous par exemple, il ne faut pas croire que sont de simples superstitions ou décalages culturels, les comportements qui violent ostensiblement nos lois:
L'enterrement sans cercueil, l'égorgement des moutons sans les assommer, le tapage nocturne lors du ramadan, l'occupation des églises, l'incendie des synagogues, les mariages forcés, et l'atroce excision des petites filles, ...
Il ne faut pas non plus assimiler à une vulgaire délinquance de droit commun les injures, menaces, agressions, caillassages, dégradations, vandalismes, incendies, rackets, viols collectifs, impossibles à réprimer du fait de la complicité et de l'imperméabilité des groupes ethniques... Et de la pusillanime vénalité de nos gouvernants!
Ce ne sont pas des "incivilités", comme on a l‚chement rebaptisé les délits et les crimes commis par les exogènes, dans l'espoir de dédramatiser la situation. Ce sont des avancées progressives et systématiques afin de faire reculer les lois du pays envahi, en les rendant inapplicables, prélude à
l'instauration d'un corpus jurais d'inspiration purement coranique.
Nos lois de circonstance, instaurant une foultitude de délits d'opinion en France et en Europe, procèdent de la même logique conquérante: Gerbe d'Orties - Aymeric de Bainville - (c) 2001
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Les musulmans (comme les nazis lors de la précédente occupation) sont des êtres supérieurs. Forts et infaillibles. Il est interdit de les critiquer de quelque manière que ce soit. Il n'est pas permis non plus à ceux qui les connaissent, de révéler leur vraie nature. Sinon, gare aux conséquences! Et l'ignorance, le mensonge et la peur sont propagés au nom des droits de l'homme par des menteurs pathétiques issus des rangs des victimes elles même... A l'image des kapos dans les camps de concentration nazis, collabos zélés plus féroces que les SS en personne!
En terre d'islam, le témoignage en justice d'un mahométan vaut celui de quatre musulmanes... Et plus que celui de dix "infidèles"!
En terre d'islam, un Juif ou un Chrétien doit payer quatre fois plus d'impôts et de taxes qu'un "croyant".
En terre d'islam, la vie, l'intégrité corporelle, les dommages aux biens d'un mahométan, valent cent fois ceux d'un Caffre, à préjudice équivalent.
Il n'est pas exagéré d'affirmer que ces dispositions particulières de la cha'harria font d'ores et déjà partie du droit positif et inspirent la jurisprudence en France.
D'ailleurs, je trouve étrange que personne n'ait vraiment relevé, lors de la vague d'attentats de Kelkal en 1995, que les "autorités morales" de la communauté musulmane de France se sont bien gardées de condamner ouvertement le terrorisme. Par contre, des mamamouchis présentés comme
"raisonnables", comme le recteur de la mosquée de Paris, ou le grand mufti de Marseille, ont appelé leurs ouailles au calme. En leur précisant que la France était encore "bilad el hacq" (bilad = singulier de bouldan), et que pour en faire une terre de soumission complète, il faudrait attendre encore un peu. Une ou deux générations, pas plus.
La démographie est leur meilleure alliée.
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C'est aussi le raisonnement du "gentil" Arafat en IsraÎl.
Pour Yasser, neveu du grand mufti de Jérusalem qui échangeait avec Hitler des missives sur l'art et la manière d'accélérer la "solution finale", pourquoi se fatiguer et surtout prendre des risques inutiles?
Comme la France, IsraÎl a le tort d'être une démocratie et de donner le droit de vote à ses pires ennemis de l'intérieur. Avec en prime, un programme social, pour engraisser la cinquième colonne.
quel aveuglement suicidaire!
Est-il besoin d'autres commentaires?
Non, mais une citation est à retenir: "Le ventre fécond de nos femmes nous permettra de conquérir l'Europe puis le monde"
Auteur: Houari Boumedienne, président algérien lors de la conférence islamique de 1974... Un an avant que le tandem Giscard-Chirac ne fasse voter la capitulation sans condition de la France sous le masque humanitaire de "loi de regroupement des familles".
Combien cette trahison leur a-t-elle rapporté?
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CHAPITRE OCTAVE DELIRES AFGHANS
Des peuples ont été conquis puis perdus par les anciens dieux d'Egypte, de Sumer, de Sparte et de Rome. Le bouddhisme, le christianisme, l'hindouisme, et chacune de leurs hérésies respectives, ont tour à tour gagné puis rendu du terrain. Comme le communisme qui niait Dieu pour mieux lui chaparder ses pontifes et son décorum...
A l'exception de l'Espagne o˘ il fallut tout de même huit siècles et l'alliance de dix nations pour le bouter hors de la Péninsule, l'Islam n'a jamais reculé d'un pas en dépit d'incessantes guerres intestines. Bien au contraire, il continue de se répandre de l'Afrique noire à l'extrême Orient, et en Europe aussi, par la persuasion et par la ruse, la menace ou la terreur selon la résistance qu'on lui oppose.
Entrer en religion est facile, mais irrévocable. Il suffit de clamer sa foi
"Il n'y a de dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète"... Dès lors, on accepte de ployer jusqu'à la fin de ses jours sous le poids des cinq piliers de l'Islam (qui signifie soumission en arabe): La circoncision, les cinq prières quotidiennes, le je˚ne du ramadan et, dans la mesure du possible, le pèlerinage à La Mecque et l'aumône aux pauvres. Ensuite, interdit de faire marche arrière! La mort pour le relaps est un des points clé du dogme... La vie communautaire génère des solidarités appréciables, mais le déviant n'a aucune chance de passer inaperçu. Ainsi est tiré
définitivement le verrou sur la dictature des ‚mes. Et le fatalisme et le fanatisme tournent sans h‚te les rouages rouillés de la machine à arrêter le temps.
L'Afghanistan était déjà figé hors du monde lors du passage de Gengis Khan et de Tamerlan, et ni les Mongols ni les Tatars n'ont su l'extraire de sa somnolence moyen‚geuse. Cette terre anachronique et son peuple immuable prostré dans un immobilisme qui ne doit rien à l'indolence ou à
l'indifférence m'ont longtemps fasciné.
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Bien s˚r, mon Afghanistan est celui des "Cavaliers" de Kessel, pas celui des Talibans. Peut-être n'existe-t-il plus aujourd'hui, mais il ne faut pas désespérer... Et puis, ces Afghans quelle classe! Ces types n'ont pas besoin de lunette pour pisser droit dans le trou. Les pyjamas indiens avachis tombent comme des tenues de bagnards et les pagnes pakistanais défraîchis sonnent leurs airs de travelo, quand la tenue afghane portée avec une farouche superbe, pare les plus humbles de la noblesse des rois barbares.
Le pantalon bouffant aux plis multiples se prend par surprise dans des bottines lacées turkmènes ou des babouches ouvragées à la mode de Samarkand. Par dessus, coulant jusqu'aux genoux, une ample tunique grège fendue sur le côté, elle même rehaussée d'un court gilet sans manches brodé
d'une galaxie d' étoiles argentées et de comètes dorées. Coiffant l'ensemble, un volumineux turban enroulé comme une peau d'orange autour d'un bonnet invisible, ceint le cr‚ne rasé d'une couronne de monarque sans terre. L'opulente barbe noire et la pétoire portée en bandoulière rajoutent au tableau l'indispensable touche de férocité propre à impressionner les pellicules sensibles.
De tels hommes ne peuvent vivre que dans une citadelle assiégée et la forteresse de l'Hindou-Kouch émerge telle un grande île surplombant de toute sa hauteur les arides surfaces alentour: Plaine d'Iran salée, désert poudreux du Béloutchistan, étendues pulvérulentes du Pakistan... Et au Nord, glaciers inertes, frontière interdite, tangente des Tadjiks et des Ouzbeks dont la réputation de coupeurs de gonades égale celle des Dana kils autour du golfe de Tadjourah.
Tel est le royaume contesté, aux contours mouvants et aléatoires, que doit reconquérir chaque matin le commandant Massoud.
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Autrefois, après l'Iran irritant et ses officiels superficiels sanglés dans des uniformes informes, plastronnant sous leurs baudriers de majorettes, l'entrée en Afghanistan royal avait quelque chose de fabuleusement onirique.Gerbe d'Orties - Aymeric de Bainville - (c) 2001
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Passeports examinés distraitement par des fonctionnaires évanescents, aux tenues dépareillées, superbement indifférents aux tampons. Douaniers ailés défoncés comme des pistes de brousse.
Une partie des b‚timents du check point, et les cours, arcades et patios supposés loger le personnel, servaient ouvertement de foundouk-fumerie. On y trouvait, pour un prix dérisoire, des lits tressés, des plateaux de riz au mouton, et de majestueuses pipes à eau chargées de pollens et de résine jusqu'à la gueule, jarres de terre cuite empruntant à la tradition immémoriale de Ninive autant qu'à l'habile turquerie du narghilé.
Dans l'empire mobile et versatile des beatniks, l'Afghanistan était, comme Essaouira et aussi Goa et Katmandou, le but ultime d'un pèlerinage confus.
Vivre pour pas cher gr‚ce aux transactions sordides, aux arnaques minables, aux trafics vermiculaires, et se goinfrer jusqu'à satiété de la divine fumée. Avec quelques variantes sous forme de tisanes, de potions, de purées, de soupes ou de galettes...
Encensée par Baudelaire, Rimbaud, Cocteau, Kessel et d'autres personnages d'exception, la prise de stupéfiants en se vulgarisant est devenue un vice très ordinaire. Le starter cérébral, le booster neuronique, l'accélérateur pour magnifier les labyrinthes de l'imaginaire, ont déchu au point de se vautrer dans des sous-sols souillés de vinasse et de vomissures...
La défonce autorisée, je veux bien, mais seulement au dessus d'un certain quotient intellectuel!
Et encore avec les extraits des meilleures récoltes! Pour les autres, les larves torses, les limaces grimaçantes, les dégénérés néréides, les alevins avinés, les minus suffisants, le gros rouge suffit amplement à leur félicité. Même dans la descente aux enfers, on doit respecter les marches de la hiérarchie, que diantre!
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A maintes reprises, j'ai évolué parmi les ectoplasmes gorgés de vénéneuses essences tel un voyageur curieux traînant ses guêtres aux cérémonies incantatoires d'étranges tribus. Leurs shamans m'ont parfois ensorcelé au point de participer avec eux à de fantasmagoriques envolées cosmiques sans cartes ni boussole. Je ne nourris ni regrets ni remords au souvenir des ces potlatchs réinventés. De longues années durant, j'ai même partagé la conviction des Bonzes et des philosophes Chinois qui considèrent l'opium et le haschich comme une médecine propre à récurer les souillures de l'‚me!
Seule la dose fait le poison, ils le savaient avant Paracelse, présentant les clés de la sérénité sur un plateau ourlé de dragons facétieux, symboles d'une modération qu'ils s'appliquaient d'abord à eux même. L'habitude occidentale de consommer tout, vite, encore et davantage, a perverti la délicatesse de cette approche.
Lorsque par accident les peuples d'élite qui nous ont conquis sans coup férir en consomment plutôt que d'en vendre, ils parlent en fins connaisseurs! La tradition arabe appelle les drogues "tes amis qui t'entraînent jusqu'en enfer",
C'est un résumé juste mais insuffisant.
Parce que l'erreur fondamentale réside dans la croyance (l'espérance?) erronée que le stimulant irradie des éclairs de génie, quand il ne fait que révéler des filons invisibles comme un bain photographique extrait l'image d'un cliché. La fumée ne dorera jamais les méninges d'un médiocre des éclats fragiles et éphémères de la création artistique. Elle ne parera pas d'une brillante expression un timide inculte, pas plus qu'elle ne fera rencontrer Dieu à un indécrottable athée, ni ne sublimera l'absence d'inspiration d'un faux prophète par un tumultueux débordement oratoire.
Mais, dans certains cas, si le matériau de base affleure, le doucereux venin pourra l'extraire et l'aider à exulter.
Car l'esprit est souvent prisonnier dans la forteresse des peurs ancestrales, gardé par les cerbères de la raison, des habitudes et des préjugés. Et la complicité d' une chimère étrangère peut l'aider à préparer son évasion.
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Mais la méditation dans la solitude absolue, associée à la privation de sexe et de nourriture, produit de semblables vibrations frappées du sceau de la durée. C'est tout l'écart qui différencie le zombie funambule du lama qui lévite. L'anachorète du mont Athos, le berger Sarde ou Péruvien, l'ermite de l'Oural et le prédicateur itinérant Virginien, le navigateur solitaire même, partagent avec le bonze une démarche cognitive qui demeurera à jamais étrangère au fumeux mandarin bardé de certitudes enfumées.
*
Le voyage intérieur est ligoté par les limites dérisoires de l'individu.Même la plus brillante luciole n'éclaire pas très loin... Les errements dans les corridors de l'introspection suivent des circonvolutions serpentines semblables aux dédales aquatiques semés de cailloux invisibles par un petit Poucet facétieux.
Aux Bissagos, archipel écartelé par la rotation du monde, au large de la Guinée Bissau, je cherche désespérément de l'eau pour me faufiler entre les confetti d'îlets et les guirlandes de récifs. Basses, sèches affleurantes, souilles, hauts fonds découverts selon l'humeur des marées, ceignent l'archipel d'un bouquet épineux saillant comme la couronne du Christ.
quelques traits luisants de sable noir illuminent par endroits des îles volcaniques basses, chapeautées d'une végétation exubérante. Ces traînées de laves délavées à fleur d'eau sont pourtant habitées. A la première approche, on est assailli par les cris des oiseaux et le glapissement des singes comme partout sous les canopées tropicales. Le craquement inquiétant des branches la nuit rappelle que le sommeil n'est pas également partagé
par tous les hôtes de ces bois.
quelques courtes pirogues gouvernées par des Noirs malingres forment le trait d'union avec la terre des hommes. Comme en mer rouge, ou en baie de Bahia, ils pêchent au milieu des marécages marins en jetant des filets
"éperviers" qui n'ont hélas pas de ce rapace l'implacable acuité... Il faut s'échouer, avoir du temps devant soi, pour aller découvrir derrière le rideau végétal des apparences ensorcelées, une société insoupçonnée. Depuis quand le dernier ethnologue est-il passé? Une éternité? Tant mieux, ces gens sans
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Histoire au sens propre du terme, ignorent pour leur plus grand bonheur qu'ils sont citoyens d'un pays en état de guerre civile permanente depuis le départ des Portugais.
Des colliers de coquillages suspendus aux branches d'arbustes effeuillés, des cr‚nes et des m‚choires de bovidés fichés au sommet de pieux sollicitant des divinités abouliques, des enfants nus préposés à la garde de poules étiques, insufflent une imminente rémanence à leur mode de vie.
Les cases de branches et de feuilles, provisoires demeures de chlorophylle des villages itinérants, ne sont que brèves parenthèses...Après une inévitable période d'observation mutuelle, les indigènes craintifs s'enhardissent. Le rire partagé, les mains touchées, les bras frôlés, enfin l'accolade concluant les présents échangés tamponnent les visas de l'amitié...
Venu pour filmer les rarissimes hippopotames marins d'Orango qui m'ont bien laissé en plan, je n'ai pas perdu mon temps puisque j'ai découvert des Hommes et des Femmes, bruts de décoffrage certes, mais sans rousseauisme larmoyant, probablement les plus proches qu'on puisse imaginer de ceux qu'ont rencontrés les premiers explorateurs... Pourvu que ces gens libres et paisibles n'aient pas la désastreuse idée d'aller s'entasser dans des bidonvilles des cités, aimantés par la pernicieuse magnétite des assistés.
Dans leur montagnes, comme les Bissagos sur leurs îles sans intérêt, les Afghans ont su se préserver de cette attirance... Au moins jusqu'à
l'intrusionexpulsion de l'armée rouge de confusion!
*
Hérat, Kandahar, Kaboul, la route d'Alexandre, des épices et de la soie, chausse le pied des montagnes pelées décorées d'infloraisons mauves et de villages de yourtes noires, au bas desquelles se croisent des chameliers aussi placides que leur monture et des camions nerveux décorés comme des fresques byzantines aux mosaÔ ques de flamboyants motifs entrelacés.Gerbe d'Orties - Aymeric de Bainville - (c) 2001
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quelques chemins buissonniers plus tard, vers Bamyan ou Mazari Sharif, et l'Afghanistan se coule dans la passe de Khyber comme un fleuve intrépide rattrapé par ses rapides dans un canyon sans fond. La route est s˚re. Selon un accord conclu avec les Anglais et toujours en vigueur, les Pachtounes ces remarquables maîtres d'armes, se sont engagés à ne détrousser que les voyageurs qui se détourneraient du droit chemin!
Lors d'un de mes multiples transits en Afghanistan, je traîne dans mon sillage un jeune Italien, Guido, qui me suit depuis Trieste comme un bon chien fidèle. Réglant toutes les notes pourvu que je lui enseigne la bourlingue! Me voilà devenu professeur de débrouillardise, enseignant de survie, pédagogue de castagne... Un vrai roman picaresque!
Gentil bourgeois en rupture de ban, parti sur un coup de tête en emportant les économies destinées à financer des études qui ne le motivaient pas vraiment, il n'était pas préparé à affronter les rudes aléas d'une vie bousculée. Trop bien élevé, pas assez méfiant, il s'est fait voler et rosser plusieurs fois par des Yougoslaves puis par des Turcs.
Je l'ai sorti de maints mauvais pas. Dont un sérieux: Nous étions quelques uns à avoir choisi de dormir sur la terrasse, au plus haut niveau d'un hôtel borgne livrant une vue parcimonieuse sur le Bosphore.
Beaucoup de passage, des têtes nouvelles en permanence, mais il est des attitudes et des tons de voix qui m'alertent d'instinct. quand je comprends que le Rital est sur le point de se faire dépouiller par des "contrôleurs des étrangers", travaillant ce soir là pour leur propre compte, je fais un signe à mes voisins de dortoir, un Néo-Zélandais aux doigts spatulés d'étrangleur et un Australien à la carrure de garçon boucher.
De braves garçons honnêtes et sérieux sur lesquels on peut compter à
condition de ne pas les contrarier.
Pour le signore Guido, notre intervention bienvenue fait échouer la manigance. Une vigoureuse bousculade renvoie les ruffians dans l'escalier.
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O˘ ils font une chute malencontreuse. Et attrapent la grosse tête. Mais il faut vite déménager. Ces ripoux sont des fonctionnaires accrédités. Et, à
la différence de la France, ici l'étranger a toujours tort contre l'autochtone, par tacite définition.
Depuis ces incidents, comme les apprentis d'antan lors de leur rituel tour de France, Guido assimile le métier de traîne-savates à mon école.
A Mazari Shariff, je lui sauve une nouvelle fois la mise, alors qu'il envisage, sans méfiance, d'emballer une des filles de l'aubergiste.
Or ici, comme dans les riantes Maldives, ou sur toute autre terre d'islam, pas question de go˚ter aux spécialités locales! Peine de mort encourue.
Avec circonstances aggravantes si elles sont consentantes, car cela veut dire qu'es ShaÔ tane (le diable) s'en est mêlé!
Néanmoins, une conversion immédiate assortie d'une rançon substantielle peut vous épargner la décollation au yatagan. Mais o˘ trouver des liasses d'afghani en quantité suffisante pour acheter trois chameaux ou cinq ‚nes, prix moyen d'une petite boulotte, truffée de points noirs, dont le père, les oncles et les frères n'ont pas encore usé!
Même en France, cette loi coranique s'applique depuis longtemps: quand j'étais étudiant, j'avais réussi à établir le contact avec une superbe Iranienne, probablement Caucasienne car blonde aux yeux verts, qu'on disait évoluée bien que très réservée. Une innocente sortie, un flirt à peine esquissé et elle m'invite à la rejoindre chez elle un après-midi. Je défère au rendez-vous, bavant et haletant comme un jeune puceau.
Elle me fait installer confortablement dans des coussins brodés et me demande de l'excuser quelques minutes. Fantasmes, fantasmes, quand la porte du salon s'entreb‚ille, je m'attends à découvrir une odalisque énamourée parant de voiles arachnéens sa fragile nudité, embaumant de toutes les fragrances musquées de l'Orient...
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Au lieu de cette gracieuse vision propre à bouleverser le m‚le le plus blasé, je suis pris à partie par Abdul, Hassan, Rachid et Mahmoud, ses quatre frères qui me reprochent d'avoir compromis leur súur Dravinah et parlent de fixer la date du mariage! Choc des cultures ou pas, j'en ai été
estomaqué au point d'en perdre toute appétence pour la belle!
*
Finalement nous quittons l'Afghanistan à bord d' un autobus déglingué qui a d˚ commencer sa glorieuse carrière au ramassage scolaire en Allemagne du temps d'Adolf. Une pièce de musée, une relique presque... Rescapé des bombardements alliés, probablement prise de guerre des Anglais qui l'ont convoyé jusqu'aux Indes sans prendre la peine d'effacer au dos des sièges étroits conçus pour de menus fessiers, les croix gammées imprimées dans le bois... Mais pour les Hindouistes la swastika a un sens religieux, elle incarne la roue symbolisant le mouvement infini de la vie, chaque branche étant censée figurer l'un des quatre états possibles de la réincarnation: Etre animé, pierre, feu ou pur esprit.Et de cette méprise, selon l'incantation populaire "Ganesha s'amuse, Dieu-Eléphant chevauchant une souris en équilibre sur un nuage!"
Ganesha est la plus populaire des divinités familières. Ce petit éléphant facétieux est aimé autant des hindouistes que des bouddhistes Et encore plus depuis qu'une fusion furtive s'est façonnée sans convulsions ni confusion.
Après une longue domination spirituelle sur l'Asie, de la Perse aux Philippines, le bouddhisme a subi à la fin du premier millénaire chrétien deux attaques qui l'ont extraordinairement affaibli et dont il ne s'est jamais tout à fait remis. La plus violente en apparence est venue des musulmans fanatiques (pléonasme!) qui ont dévasté les temples, dénaturé les statues, renversé les autels, incendié les monastères, converti par la force des millions de fidèles. Les cavaliers d'Allah portés de victoire en victoire délivraient une vérité messianique tenue pour irréfutable, et il ne faisait pas bon s'y opposer.
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"Crois ou meurs!" L'histoire s'est répétée partout sur leur passage, il subsiste dans la pierre de multiples témoignages des saccages passés et les plus horribles carnages sont enseignés comme exemples à suivre dans les medersas, les écoles coraniques.
Paradoxalement, ce n'est pourtant ni le vandalisme ni les persécutions qui ont causé le préjudice le plus dommageable au bouddhisme!
Harcelés, traqués, pourchassés, ces non-violents se sont enfuis et regroupés en des lieux élevés o˘ ils ne risquaient plus la conversion forcée, la shah ada ou la vie... Les Galiciens et les Espagnols des sierras trouvaient eux aussi leur salut en se rapprochant du ciel! De même les chrétiens Ethiopiens se réfugiaient-ils dans des montagnes que, par une inexplicable mais bienheureuse aversion, leurs ennemis mahométans ont toujours hésité à investir. Comme si familiers des interminables plaines désertiques, les horizons trop vite bouchés des cimes leur inspiraient inquiétude et malaise... L'Anatolie, le Kashmir et l'Afghanistan soumis par des supplétifs locaux convertis de fraîche date découlant de débordements atypiques.
Le plus grand tort fait aux disciples de Boudha s'est réalisé sans larmes ni armes, dans la discrétion la plus totale, à l'improviste même...
Et aujourd'hui encore, on a peine à comprendre comment cela a pu arriver.
Progressivement, mais cela n'a pas pris plus de deux siècles, l'Hindouisme renaissant de ses cendres avec sa kyrielle de dieux lunatiques, sa myriade de démons familiers, son panthéon de génies malicieux, a supplanté le bouddhisme en l'absorbant.
Dans un Orient o˘ la tentation du syncrétisme est toujours présente, Boudha, figure tutélaire, a rétrogradé au rang de énième incarnation des
"bons" avatars de Shiva, une dérive bien plus efficace qu'une attaque frontale... Le respect de la vie sous toutes ses formes, la croyance en la transmigration des ‚mes, la méditation, la modération et la vénération des sages... Autant de concepts partagés qui ont favorisé la fusion, puis l'extinction par manque d'usage d'un bouddhisme qui n'offrait plus l'enchantement de sa différence.
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On peut penser par ailleurs que l'Islam, poussant violemment aux portes de l'Inde, a indirectement favorisé l'alliance de la religion sans dieu avec celle qui a de trop, honnête moyenne pour s'opposer aux thuriféraires du Dieu unique. Mais avec les chrétiens, Jésus a été "shivaÔ sé" dans les campagnes. Et par imprégnation mutuelle, les auréoles des Saints des cathédrales romanes illuminent à présent des autels paÔ ens construits à
notre époque.
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CHAPITRE NOVAINE
LE PROPHETE EST UNE ORDURE!
Les fatwahs qui aboient me laissent froid. Les djihads mascarades me gavent. C'est pourquoi je n'hésite guère à leur faire la guerre. Conchier le prophète, quelle fête! quel beau thème anti-théorème!
Et puis, il faut le dire parce que la loi islamique a déjà réussi à
interdire de le maudire en France:
Muhammad, l'homme parfait choisi par Allah pour clôre le cycle des révélations, initiées par MoÔ se et continuées par Issa (Jésus)...
Muhammad le sceau des prophètes. La prédication ultime. La vérité
définitive jusqu'à la fin des temps.
L'exemple à suivre...
N'était en réalité qu'un escroc égrillard. Un jouisseur drogué et alcoolique comme Salman Rushdie en a si bien brossé le portrait. Un guru de pacotille qui a dupé des gens simples gr‚ce à sa maîtrise du verbe, et peut-être aussi son art de conditionner les foules en les hypnotisant. Un précurseur d'Hitler en quelque sorte. En plus nocif, car il dure encore.
En étudiant la vie édifiante d'En' Nebbi (le prophète) dit aussi Al Rasoul (le messager), on découvre un individu fantasque, malhonnête, violent, roublard. Une canaille dotée d'un certain charisme et d'une aptitude réelle à manipuler ses contemporains. Toutes les qualités requises pour réussir dans le métier de guru-fondateur de secte. Voire de messie cosmo-planétaire...
Le drame est que des milliards d'hommes l'ont pris au sérieux. Et, le moins qu'on puisse dire, ils suivent sans état d'‚me son "bon exemple", ses préceptes et ses prétextes.
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Muhammad (= l'homme choisi, ou "Désiré" en français, indécente coÔ
ncidence!) nait en 570 de notre ère, à La Mecque, d'Abdallah (= esclave de Dieu) et d'Amina (= la sainte femme). Un crobard magistralement dessiné dans le style prédestiné, rewrité à l'usage des niais. Car à cette époque, dans l'Arabie paÔ enne, l'idée du Dieu unique (Allah) avait déjà fait son chemin. Juifs et chrétiens avaient diffusé leur message avant lui. On n'avait pas attendu Muhammad!
Ses parents, cousins germains, appartiennent à la tribu des Kourayshes, nomades pillards et rançonneurs, inspirant une juste terreur à tous les caravaniers. A moins d'accepter leur très chère protection, comme dans la région de Médine tombée sous leur coupe.
Plutôt chétif de nature, guère porté aux exercices physiques, assez pleutre de caratère, Muhammad n'aurait s˚rement pas survécu en ces temps farouches sans le "prestige" de son clan, réputé particulièrement sanguinaire. Une protection fort utile.
Mais en 586, alors que le futur prophète a seize ans, une guerrilla entre pillards dégénère. Ses parents disparaissent. Enfuis? Tués? Emmenés en esclavage? Muhammad n'en parlera jamais. Il s'est sauvé au début de l'échauffourée sur un chameau harnaché pour une longue traversée. Bref, le jeune adolescent se retrouve livré à lui même. Avec pour seule arme son immense débrouillardise. Car, en dépit des leçons de maniement du sabre courbe, de l'arc tendu et du poignard à double tranchant, données par son père et ses frères, Muhammad est un froussard. Jamais il ne versera une goutte de sang de sa main. En situation délicate, soit il s'enfuira comme un l‚che, soit il chargera ses sbires subjugués d'assassiner à sa place.
La Mecque redevenant, provisoirement, un carrefour de caravanes relativement s˚r, le jeune Muhammad, totalement illettré et inapte au combat, se lance dans le commerce. quoi faire d'autre pour assurer sa subsistance? Promettant monts et merveilles, sur des routes fabuleuses qui n'existent que
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dans son imagination fertile, il trouve des associés, ou plutôt des commanditaires, qu'il arnaque assez aisément.
Déjà, le don du verbe, propre à entretenir l'illusion que tout ce qui est dit et décrit dans un conte fabuleux, est comme réalisé. Et, en cas de mauvaise fortune, pas de coupable puisque seul le ciel est responsable...
De toute manière, "tout est écrit", n'est-ce pas? Mektoub!
Fidèle à une habitude qui ne le quittera jamais, il envoie de pauvres bougres se perdre à sa place dans le désert, en quête de chimères imaginaires.
Les tumultueuses tornades de sable, le coutelas effilé des pirates dunaires, le venin des serpents, le dard des scorpions, la deshydratation ou les mares d'eau putride, les puits empoisonnés, les sources taries, les maladies incurables, ce n'est pas pour lui!
Lui, il préfère le confort sédentaire dans l'oasis de la Mecque, o˘ il conserve la plus grande partie du capital mis à sa disposition, échafaude des projets mirifiques et tire des plans sur la comète... Et, pour se distraire, se sao˚le aux vins capiteux, fume du chanvre et découvre combien les femmes, même les rouées danseuses du ventre et les rapaces pensionnaires des bordels, sont encore plus facile à duper que les hommes.
De promesses fallacieuses en prouesses amoureuses, il parvient à tenir quatre ans de la sorte. Il a de la chance au début. Certaines affaires foireuses se révèlent fructueuses par pur hasard. Des informations qu'il tient de ses parents sont encore utilisables. Et monnayables. Sa baraka renforce son baratin. quand elle l'abandonne, il paie ses dettes en se donnant de nouveaux créanciers. Des traites de cavalerie (de chamellerie?) avant l'heure.
Sur sa réputation, il cède à des Juifs des parts d'affaires éphémères sur des commerces inconsistants avec des contrées oniriques... Un sursis.
Jusqu'à ce que ses pigeons exigent des comptes.
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Il s'en souviendra plus tard, lorsqu'il dictera le coran, en interdisant le prêt à intérêt. Et en stipulant, sans détour, que "Les Juifs sont condamnés à souffrir jusqu'à la fin des temps, pour expier toutes leurs fautes!"
Car le bon temps n'a qu'un temps. Menacé de sérieux ennuis, main coupée pour vol et tête au pilori pour mensonges, préludes aux chaînes en un temps o˘ les débiteurs insolvables deviennent les esclaves de leurs créanciers, il doit s'enfuir nuitamment de la Mecque en 590. Une "hégire" moins glorieuse que celle de 622, et dont les musulmans préfèrent ne pas parler.
Même et surtout les docteurs de la foi qui, bien évidemment, n'ignorent rien de ces tribulations inavouables.
*
Fait historique avéré: Le fugitif trouve alors refuge dans un couvent nestorien! Lieu sacré (et bien défendu) à la porte duquel ses poursuivants doivent rebrousser chemin.Les nestoriens avaient importé en Arabie un christianisme simple des premiers ‚ges, basé sur le rite chaldéen, implanté alors dans tout le Proche et Moyen Orient.
A cette époque là, Mahomet se dit chrétien! Pour complaire à ses nouveaux amis?
En tout cas, il passe deux ans dans un couvent accueillant, s'initie aux rudiments de la liturgie et du dogme, mais... Ne renonçant pas à ses bonnes habitudes, il engrosse les servantes, et vole ses bienfaiteurs. Lesquels finissent par lui suggérer avec insistance d'aller exercer ses talents ailleurs. Après une sévère correction, o˘ il préfère faire le mort plutôt que de se défendre, il prend la poudre d'escampette.
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Il erre quelque temps comme colporteur, ou conteur, se prétend guide ou mieux clairvoyant, mage, astrologue, sourcier, guérisseur, et monnaye maigrement sa prétendue sapience.
En 594, un miracle, le mot n'est pas trop fort, lui permet de revenir à La Mecque. Suite à d'obscures guerres intestines, ses créanciers se sont entretués. Les survivants ont été bannis, leurs entreprises dispersées. Les Juifs s'en sont retournés, plus ou moins de leur plein gré, en Palestine.
L' escroc juvénile a été oublié. La voie est libre pour une nouvelle vie!
*
Muhammad présente bien. Il a l'élocution facile, les yeux brillants, le geste ample. Le jeune adulte a pris de l'assurance. Les déboires passés lui ont enseigné que, pour convaincre, son bagout naturel ne suffisait pas.Désormais, il y adjoindra la ruse, le cynisme, mais aussi la prudence.
Sitôt arrivé, il jette son dévolu sur une nouvelle proie: Khadidja.
Elle est veuve avec trois filles. Elle a plus de quarante ans et lui même pas encore vingt cinq. Elle est grosse et moche, aussi empotée qu'empatée.
Mais qu'importe! Elle est riche. Très riche. Elle possède et dirige la plus grosse entreprise d'affrétement de caravanes de la Mecque. Avec ses chameaux, ses chameliers, ses entrepots, ses magasins, ses milices privées, ses traités de paix avec les tribus les plus turbulentes.
En 595, il l'épouse.
Petit margoulin sans envergure, promis dès lors à une vie de gigolo.
Jamais il ne pardonnera à Khadidja son autorité, sa personnalité, ses décisions parfois brutales, toujours irrévocables. Dans la gestion de son affaire, c'est elle qui porte le pantalon. Pas son étalon. Lorsqu'il cherchera, par son
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enseignement à rabaisser toutes les femmes, il se vengera sur des victimes symboliques de cette période o˘ il fut un homuncule.
En attendant, puisqu'il faut bien vivre, il fait à son épouse légitime quatre filles. Et passe le plus clair de son temps à festoyer avec ses amis de bamboche, sa femme lui allouant quelque argent de poche. Mais vers 608, Khadidja tombe gravement malade. Maladie de langueur.
On parlerait aujourd'hui de dépression nerveuse. A-t-elle découvert à
cinquante ans passés que son jeune et fringant époux usait et abusait de ses belle-filles? Et tripotait sans doute aussi ses propres gamines?
Mahomet essaie alors de profiter des circonstances pour mettre le grappin sur l'affaire de caravanes! Mais la famille de Khadidja ne l'entend pas de cette oreille. Ecarté de la direction, touchant de maigres subsides, il se sao˚le régulièrement, fuyant un foyer qui lui paraît de plus en plus insupportable. Le gigolo n'est plus qu'un parent pauvre dont on tolère la paillasse dans un coin par pure charité.
En 610, il a quarante ans. Déjà la barbe blanche, le geste las. Maigre, sale, poussiéreux, h‚ve, il traîne les pieds. C'est un raté. Un frustré. Un minable. Il pense à se suicider mais le courage lui manque.
Pour s'éloigner d' un milieu qui lui pèse trop, il prend l'habitude de longues promenades dans la montagne. Parfois même, il dort à la belle étoile. A cette époque, l'Arabie n'est pas encore partout le désert aride et impitoyable que nous connaissons maintenant. L'eau surtout y est moins rare. A partir d'une certaine hauteur, le chanvre pousse généreusement le long des chemins, comme c'est encore aujourd'hui le cas au Maghreb et au Moyen Orient.
Muhammad a toujours eu un go˚t prononcé pour la défonce...
La matière première ne manque pas, il en profite! Ainsi de ses rêveries éveillées va naître sa religion, un sacré salmigondis de la plupart des croyances monothéistes de son temps, fortement influencées par l'enseignement des moines nestoriens, le tout assaisonné des fantasmes d'un Gerbe d'Orties - Aymeric de Bainville - (c) 2001
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homme vieillissant, brisé, drogué, paranoÔ aque, et qui a de vieux comptes à régler.
Djibayr, l'ange Gabriel lui apparaît soudain, nimbé d'un éclat de lumière!
Dans son délire fumomaniaque, Muhammad l'entend lui révéler qu'Allah l'a choisi, lui, le pelé, le galeux, le minus, pour être son messager parmi les hommes. Et pas n'importe quel porteur de bonnes nouvelles. Mais le dernier, l'ultime, celui qui va délivrer LA révélation définitive. Celle après laquelle, aucune autre ne sera possible. Pas la plus menue adaptation, pas le moindre changement. Tout est dit à jamais! Toute innovation sera un blasphème!
Entre 610 et 611, Djibayr lui rend visite plusieurs fois. Tantôt dans des grottes, tantôt en pleine nature, là o˘ le prophète cuve sa fumette.
Versets sataniques? Non!!! Versets éthyliques et psychédéliques... Peu à
peu, comme tout fondateur de secte, il croit à ses hallucinations. Il entend faire profiter le monde entier de ses élucubrations. Sincère sur le fond, ce qui n'exclut pas d'en retirer de confortables avantages matériels.
Bien entendu, ses proches (qui le connaissent bien!) sont les plus sceptiques...
Mais, sur les marchés et sur les foires, dans les réduits affectés aux palefreniers des caravansérails, dans les cafés, les auberges et les tavernes, son bagout, son lyrisme, sa force de persuasion font miracle (Oh, pardon!)
Notre homme est un tchatcheur de première force, on lui doit bien cet hommage!
Sa réputation grandit. On lui attribue des miracles que toujours il niera, moins par modestie que pour ne pas se mettre à dos la puissante corporation des sorciers locaux, dont l'islam héritera sous la forme des sheirs et des marabouts.
Lorsqu'il s'affirme comme meneur d'hommes, susceptible de soulever les clans de colporteurs et de trimardeurs, ou d'influencer les soldats, les autorités inquiètes le font arrêter, l'interrogent, puis le relachent, le jugeant inoffensif. Un raconteur de belles histoires. Un troubadour. Un griot. Pas de
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quoi menacer le sultan héréditaire de La Mecque qui envisage même un temps d'en faire son bouffon, puis y renonce, le trouvant finalement plus ennuyeux qu'amusant...
La première personnalité à se laisser embobiner par le beau parleur s'appelle Abou Bekr. C'est un commerçant prospère. Un notable. Moins riche que la famille de Khadidja, mais il faut bien commencer par quelque chose... quand on a usé sa salive auprès de tant de pauvres hères.
Surtout, Abou Bekr est une sorte d'arbitre commercial, réputé et respecté.
Le relais d'opinion idéal. Un Monsieur Jourdain oriental. Le pigeon rêvé.
Muhammad le nomme calife (au nom d'Allah le grand, le miséricordieux) et, pour faire bonne mesure, épouse sa fille AÔ cha. Une enfant de neuf ans, livrée à une crapule libidineuse qui s'empresse de la déflorer. Violée, déchirée, traumatisée, AÔ cha souffrira de métrite tout au long de sa courte vie (elle mourra vers 20 ans) et demeurera stérile.
Le prophète en fera néammoins son épouse favorite!
Cette polygamie est facilitée par l'oncle de Khadidja qui se convertit, impressionné par les louanges dont Abou Bekr ne tarit pas sur Muhammad.
L'oncle entraîne avec lui toute sa smala, tandis que Khadidja vieille, malade, dépressive, disparait à jamais du joli conte de fées. On ignore quand exactement elle mourut, mais il y a fort à parier qu'elle y fut un peu "aidée"... Dès lors, bien que ne participant pas à des décisions qui désormais l'indiffèrent, le messager d'Allah encaisse de confortables dividendes.
En outre, les caravanes ne transportent pas que des marchandises, elles véhiculent aussi la réputation du prophète, enjolivée d'étape en étape, et ramènent des offrandes.
Muhammad préche, discute, ergote, argumente, tance, menace des foudres divines, et recueille l'adhésion d'un nombre croissant (Oh pardon!) d'adeptes parmi les notables de la cité.
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Vers 612, 613, le prophète réalise que, pour faire un bon menteur, mieux vaut toujours raconter la même histoire... Il lui faut donc figer, une bonne fois pour toutes, le récit de ses rocambolesques rencontres angéliques. Problème: Muhammad ne sait pas écrire!
qu'à cela ne tienne, il dispose d' un beau-père lettré, possédant une douzaine de scribes à son service pour les besoins de son commerce.
Muhammad a enfin mieux qu'un auditoite attentif. Des personnes dévouées, désintéressées, complaisantes, serviles même, prêtes à recueillir la moindre de ses historiettes comme l'indiscutable parole divine!
Sur du parchemin, ou des omoplates de gazelle (pour le côté poétique) le coran sera pieusement transcrit jusqu'aux alentours de 615. Il y a longtemps que l'ange a disparu, mais Mahomet brode... Il n'a pas perdu tout à fait son temps en servant la messe dans son couvent nestorien... Et puis il a beaucoup d'imagination!
Bien entendu, tandis qu'il parle et convertit, il accumule des richesses.
Et se constitue un harem de demoiselles pré-pubères, pour lesquelles le prophète (son nom soit béni d'Allah!) a toujours manifesté une très forte appétence... Ce qui ne l'empêche pas d' épouser Mériem, une jeune chrétienne copte fille d'un riche patriarche.
Les nouveaux adeptes sont prêts à tout donner pour occuper une place de choix dans la secte... Naturellement, cela ne va pas sans poser quelques problèmes, les familles des victimes n'appréciant guère que leurs proches se fassent dépouiller de la sorte.
Les saintes écritures coraniques parlent de "troubles publics causés par les impies"... En fait, la révolte gronde, et malgré les hautes protections dont il bénéficie gr‚ce à ses deux beaux-pères et son oncle par alliance, En' Nebbi doit fuir. Une fois encore. C'est l'hégire. Le 7 juillet 622 de notre ère, premier jour du calendrier musulman. Déjà, bien avant les fellaghas et Arafat, l'art de transformer une défaite sur le terrain en victoire psychologique!
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Le proscrit va passer huit années à Médine, auréolé du prestige du faux martyr, convertissant à tours de bras, appuyé par des émirs soigneusement choisis parmi les membres les plus dociles, les plus riches, et les plus influents de sa secte. Les mosquées poussent comme des champignons et, pour attirer la populace, le prophète décrète que tout bon musulman doit donner au moins un dixième de sa fortune aux pauvres. C'est "ez zakat" l'aumone légale, que Muhammad pratiquera ostensiblement, reprenant quand même le plus souvent d'une main ce qu'il a donné de l'autre!
Sacs de grain, pains, quartiers de viande, ‚nes, dinars, les miséreux gorgés et repus deviennent ses meilleurs commis voyageurs. Sauvés de la famine et de la vermine, avec en prime la promesse du paradis d'Allah, ils font du prophète une véritable légende vivante!
Mahomet, ivre de louanges, mégalomane convaincu par ses propres mensonges, veut maintenant le pouvoir. Tout le pouvoir. Il l'obtient gr‚ce à une traîtrise des plus abjectes:
Un conflit local de type féodal opposait depuis longtemps sa propre tribu d'origine, les Kourayshes, à divers clans locaux, qui lui contestaient sa prédominance. Affaiblis par leurs propres querelles, les Kouraysches ne parvenaient plus à mater leurs vassaux, mais restaient encore assez forts pour diriger la ville, et surtout taxer toute forme d'activité commerciale ou artisanale.
Après avoir bénéficié de la complaisance de son clan pour s'imposer parmi les familles dirigeantes, et y glaner quelques très jeunes épouses supplémentaires, Muhammad va se débarrasser de ses propres frères, soeurs, neveux et cousins! Jouant les bons offices, il les assure de son entier soutien, et propose l'ouverture de négociations. Il feint de prendre le parti des siens lors de palabres interminables, obtenant en leur faveur des résultats non négligeables.
"Puisque le prophète le veut ainsi..." étant le leitmotiv du succès.
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Leur méfiance enfin endormie, il les fait égorger pendant leur sommeil par des commandos de tueurs fanatiques, raides défoncés, les haschischin (d'ou provient notre mot "assassin")
Devenu le rahiss des Kouraysches, Muhammad se débarrasse de ses nouveaux alliés les plus turbulents, en les accusant d'idol‚trie, ce qui provoque d'effroyables tueries o˘ la défense de la foi se mêle à de vieux griefs liés à des vendettas immémoriales. Et naturellement, toujours par la magie du verbe, lorsqu'il estime la place nette, il restaure la paix chez ceux qu'il poussait la veille à s'étriper, bénéficiant ainsi de leur infinie gratitude!
En 630, à 60 ans, il connait enfin le succès total. Définitif.
Incontestable.
Il est le maître de Médine (m'dina en' nebbi = la ville du prophète, en arabe) qu'il dirige d'une main de fer. Plus question de discuter pour convaincre. Il y a un prophète auquel on doit faire allégeance, un dogme auquel il faut croire, et quiconque essaie de remettre en question l'un ou l'autre est décapité sans autre forme de procès!
Mais Médine, c'est petit... Il rêve de devenir le maître de toute l'Arabie.
Une opération militaire menée en son nom (mais à laquelle il se garde bien de participer) conquiert La Mecque. La cinquième colonne de ses partisans, qui ne l'ont pas oublié, aide bien les assaillants. "Soumets-toi ou meurs!"
On passe de la théorie à la pratique sur une grande échelle. Et désormais, tous les ravages, les saccages et les carnages commis au nom d'Allah (le grand, le miséricordieux) s'appuieront sur cette sublime référence.
Revenu en triomphateur dans sa ville natale qui l'a refoulé par deux fois, ce valeureux queutard de Muhammad crèvera deux ans plus tard d'épectase (dite pleurésie par décence, sous un climat o˘ l'on ne s'enrhume guère...) entre les bras d'une énième épouse ou concubine.
Entre temps, il aura encore eu l'occasion de mettre au point une dernière arnaque: Transformer un pélerinage paÔ en, d‚tant du deuxième siècle de l'ère
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chrétienne, pour adorer un fragment d'une énorme météorite dont la chute avait impressionné les populations primitives en... Premier pélerinage musulman obligatoire, une mosquée étant construite tout autour du caillou tombé du ciel, sur ordre de l'ange Gabriel, resorti au bon moment celui-là!
Excellent moyen de prélever de l'argent sur les pélerins crédules, une rente de situation dont ses successeurs se gobergent encore...
La vie de Muhammad vaut, à elle seule, toutes les diatribes contre l'islam.
Puisque ses adeptes citent les coups tordus de cette canaille, sa l‚cheté, son mépris des femmes, sa pédophilie notoire et avérée, son go˚t du lucre facile et ses filouteries filandreuses, comme de nobles exemples à suivre!
"Prends la richesse là o˘ elle est!" a dit le prophète.
Sur le fond, je n'aurai pas l'hypocrisie de m'en offusquer.
Mais de gr‚ce, qu'on ne nous gave plus de leçons de morale avec la
"deuxième religion de France", tellement supérieure à toutes les autres!
Taisez-vous arabolatres. Par la barbe du prophète!
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CHAPITRE DECIME EUROPE ERRANTE
La Scandinavie est fière de son passé maritime depuis les Vikings, dont l'épopée est récupérée par toutes ses provinces. Tout comme l'Angleterre et la Hollande entretiennent la mémoire de leurs fameux capitaines de guerres et de conquètes, l'Espagne et le Portugal glorifient la fière épopée de leurs galions. Expositions, reconstitutions, commémorations, tout est prétexte à rappeler ces pages de gloire...
Même si les Amérindiens rescapés ont le droit de professer une opinion différente.
L'invasion programmée est rarement une chance pour ceux qui se laissent envahir.
En France, on ne sait trop comment se débarasser du musée de la marine! Il gêne, comme d'ailleurs tout ce qui pourrait rappeler notre prestigieux passé. Les chapitres de grandeur de nos géants font grincer les dents des nains éradicateurs. Ce masochisme tournicotant dans les pales des élites cooptées, honteuses de leurs origines comme un fils de famille encanaillé, constitue l'authentique exception française. Une perversion malsaine propre à notre pays. Tenter d'en déchiffrer les obscurs mobiles sera toujours cause d'intense perplexité pour Candide.
O˘ sont les motivations et l'intérêt? A moins d'admettre la thèse du complot ourdi par des sociétés secrètes... Et même s'il y a conspiration, à
qui donc profite-t-elle? quels appétits sordides les droits de l'homme soumis satisfontils? L'écheveau s'avère extrèmement difficile à
détortiller.
Plusieurs décennies ont été nécessaires pour avoir une idée approximative des sommes dépensées par l'Italie de Mussolini en vue d'acheter quelques grandes
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signatures dans la presse de l'époque, pas uniquement en France d'ailleurs, afin que la conquête préméditée de l'Ethiopie trouve d'ardents défenseurs à
la S.D.N...
Il a fallu également un laps de temps fort long pour découvrir que la République Française avait été une complice comblée dans la monumentale arnaque des emprunts russes.
Alors, les traîtres d'aujourd'hui qui prostituent leur patrie et vendent à
crédit l'avenir de leur peuple à l'étranger, qui parfois n'en demande pas tant, quand seront-ils démasqués? Pourrons-nous confondre un jour leurs
‚mes damnées? J'ai bien quelque opinion sur le sujet: quant on a la curiosité de consulter les registres des chambres de commerce, et de feuilleter diverses revues économiques pour savoir qui fait quoi, o˘ et comment, il arrive que transparaissent des indices révélateurs: Ainsi découvre-t-on que des pans entiers de notre économie sont littéralement colonisés par les Pétro-Dollars Orientaux ou leurs prête-nom... Stop! Aller plus loin dans cette enquête justifierait une privation des droits civiques!
La justice servile rampant aux pieds des mollahs en a envoyé aux galères pour moins que ça...
*
A Amsterdam, je navigue à l'aveuglette dans les squatts des anciens provos et des nouveaux prolos bien moins inoffensifs et solidaires qu'une propagande croquée au fusain de la connivence ne le clame pour les vrais crédules et les fausses sceptiques.Les carreaux décochés par les archers de crapuleuses féodalités transpercent victimes et bourreaux, vautrés dans la crasse et le vomi, rampant au milieu de leurs immeubles ruinés aux vitres cassées, aux plafonds délabrés et aux escaliers déglingués. Ces échantillons "qui inventent un avenir différent" représentent de façon aussi éloquente les gentils étudiants idéalistes à bicyclette que la bande de Charles Manson figurait la pieuse trilogie PaixFleurs-Amour des hippies...
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Alors que la pauvreté des masures de l'Inde et la misère des bidonvilles d'Amérique du Sud ne manque ni de dignité ni d'hygiène au moins dans la mesure du possible, l'indigence affectée des squatters grossièrement soulignée des traits noirs d'une saleté répugnante et malodorante, n'inspire qu'une répugnance abjecte. A moins d'aimer lapper leur dégueulis acide.
Les média-vendus à l'envahisseur, et les demi-soldes de l'anti-France ont fait des héros de leurs homologues.
Droit au logement!
Laissez-moi rire!
quelle mascarade organisée pour les gogos!
qui dira que des nantis (qui eux ne risquent rien dans leurs beaux quartiers et ont sagement investi dans des paradis fiscaux) défendent le droit de déposséder de leurs biens des personnes qui ont parfois trimé
toute leur vie pour les acquérir?
Le droit au logement, c'est d'abord le privilège de ne pas payer de loyer, mais aussi et surtout le droit d'obliger le légitime propriétaire à assurer l'entretien et la sécurité des locaux à ses frais, les tribunaux impartiaux y veillent... Vive la magistrature allongée!
C'est aussi le droit de ne pas payer ni l'eau, ni l'électricité, ni le gaz, ni le téléphone, sans risque de coupure inhumaine... Les comités de vigilance veillent au grain. Pour les négro-maghrébins, toute facture est fasciste!
C'est enfin le droit d'organiser une ribambelle de trafics, des voitures volées aux drogues les plus dures, en complément à des RMI généreusement octroyés à des clandestins, et des allocations familiales versées à des étrangers sans même vérifier le nombre d'allocataires.
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Et on ne peut rien dire, officiellement du moins.
Toute protestation serait, évidemment, un abominable crime raciste! France, terre des libertés enterrées... Pourquoi personne ne se rebiffe?
*
Autre question mystérieuse: Pourquoi les faiseurs d'opinion, leurs émules et leurs mulets, se sentent-ils obligés en France, de sanctifier l'ordure après avoir copieusement compissé le génie? Tout ce qui pourrait élever l'esprit dans l'ordre de l'Art, de la Beauté ou de la Noblesse leur est intolérable. La fierté d'être héritier d'une civilisation remarquable que je porte telle une tiare, ils la subissent comme une tare.Par quelle étrange extravagance de fins lettrés se croient-ils tenus de s'extasier lorsque croassent en verlan des demi-sel de bas étage et de cage d'escalier? quels sont les critères des média-putrides lorsque ils assimilent des graffiti de pissotières aux fresques de San Marco et de la chapelle Sixtine, feignant d'honorer Fra Angelico et Michel Ange en les prenant pour des taggers?
quel degré de décomposition leurs ouies fétides de vieux harengs atteignentelles pour confondre le staccato logomachique des rappeurs avec du Verlaine, du Rimbaud ou de l'Apollinaire? Et surtout, au nom de quelles valeurs transcendant leur propre nullité, traitent-ils de salauds incurables tous ceux qui ne partagent pas leurs go˚ts discutables?
Commencement d'explication: La prétendue Avant-Garde couvre ses arrières.
Par crainte d'être sodomisée? Non, elle apprécierait plutôt ça... Mais consciente des fautes passées, elle s'en tient comptable. Repentance tendancieuse par devoir de mémoire qui flanche? Soit... Mais les crimes de l'inquisition ne sauraient effacer les éclairs de génie de la Renaissance, pas plus que la réputation d'Avicenne ne peut être ternie par l'incendie volontaire
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de la bibliothèque d'Alexandrie ou le saccage délibéré des reliques pharaoniques.
- Tous ces écrits incompréhensibles, dit le calife Omar qui n'en pinçait point pour la littérature, "s'ils sont conformes au coran, sont inutiles.
Et s'ils sont contraires, ils sont nuisibles! Br˚lez-les!"
Ces propos fermes mais justes, conformes au droit international, au respect des différences, à la pluralité des cultures et à l'humanisme moutonnier, témoignent d'une irrécusable tolérance ou je ne m'y connais pas! J'ouvre une souscription pour l'érection d'une stèle à la mémoire de ce zigomar, et qu'on l'incruste assez...
Jean-Edern Hallier a dit: "On n'écrit pas pour réussir. Ecrire, c'est faire carrière dans l'échec". L'échec, je veux bien, la destruction totale c'est mieux! Ce vieux pyromane d'Omar savait qu'un livre est fait d'abord pour être br˚lé. Juste retour des choses pour les forêts sacrifiées à sa confection. Les paroles gaudrioles s'étiolent, les écrits restent comme les reliefs d'un festin frelaté. Leur vocation universelle est la poubelle, la correctionnelle ou le b˚cher, aucun des trois n'excluant les deux autres.
Vive les autodafés! Les tours du silence hantées par le vol placide des charognards et les b˚chers funéraires au bord du Gange ne doivent pas rester le monopole des nécropoles exotiques... Livres interdits? quelle blague, tous les livres sont des immondices qui devraient être réduites en cendres, dans l'intérêt de la salubrité publique, à l'exception du Coran et de Das Kapital! Le lecteur est un coprophage accro qui doit être sevré avec la plus extrème rigueur. En cette ère d'audiovisualisme, seule la censure peut réhabiliter l'écriture! quel bonheur si, demain, des dealers de culture cédaient sous le manteau quelques feuillets écornés de poètes persécutés... Le samizdat est la forme la plus achevée de la littérature.
Hors des catacombes, il n'y a que des cuistres, des ignares et des sots.
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Chez les Sikhs d'Amritzar, on m'a invité à vivre quelques jours au temple d'or. Sur une île merveilleuse au coeur d'un bassin enchanté cernéd'arcades, il y avait un temple mausolée aux délicates colonnes éthérées reliant entre elles de fluides ogives. Aux festons des dentelles de pierres, un étage en mezzanine supportait une coupole en or pointue comme un bonnet Inca. C'était avant qu'Indira Gandhi contrariée par deux ou trois assassinats annonçant le sien, ne fasse tout canonner par ses sbires.
Elle avait certes le droit de se défendre, mais de là à saccager un lieu sacré d'une exceptionnelle consistance... Car de même que certains humains exhalent une aura, une présence, un magnétisme qui les différencie des autres, il est des lieux dont émane une densité qui leur est propre. Jamais je n'oublierai la lueur mystique illuminant le regard des saints hommes aux barbes de patriarches et aux chignons serrés sous des turbans démesurés, psalmodiant en se dandinant les enseignements de Baba Nanak dans un état de transe hypnotique.
Les Sikhs sont fiers de leur originalité qui tente depuis le XVIème siècle de réussir l'impossible synthèse de l'hindouisme, de l'idéalisme déiste et de l'islam. Chez eux, tous les hommes méritent d'être appelés "lions" et toutes les femmes "princesses". Admirables vocables! Les MasaÔ d'Afrique orientale dénomment également "simba", lion, tout noble guerrier dont l'ardeur au combat n'a d'égale que la volonté de perpétuer les traditions immémoriales... Et dans les pays de l'ancienne Indochine, les bonzes se confondent en louanges à l'égard des "Vénérés" qui témoignent de la pérennité du boudhisme, dans ce clergé fluctuant pour un an ou pour la vie, ignorant dans une indifférence polie les individus trop veules pour s'engager.
En France, il n'y a plus guère que les Basques et les Corses à revendiquer le droit d'être fiers de leurs racines. Même si parfois la requête est bruyante, elle a au moins le mérite d'être claire! S'ils ont lu Mac Luhan, ils n'ont pas pour autant sacrifié au mythe de la société planétaire leurs vrais villages o˘ il fait meilleur vivre que dans toutes les communautés virtuelles. Et je ne crois pas au discours des adeptes de la prometteuse libido en Trois D.
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Par contre, quel privilège exquis de s'adonner à l'étrange paradoxe consistant à se laisser glisser d'un site Web à l'autre, comme sur la rampe d'un monumental escalier hypertexte, en pleine campagne au beau milieu d'une bergerie rénovée ou d'un moulin restauré . que la souris hystérique se calme un instant pour rendre audible le chant des cigales et des grillons! quant à Marcuse qu'ils ont s˚rement oublié au fond d'un carton mité avec d'autres vieilleries crispées, rongées par des rats papivores, l'unidimensionalité de l'Homme ne les accable pas au point de renoncer aux traditions qui enflamment l'essence de leur différence.
*
Un nouveau trouble me transperce dès lors de sa dague acérée: Pourquoi les prophètes parkinsoniens de la société plurielle, appellation élégante de la décomposition sociale, prônent-ils la supériorité des spécificités importées? Au nom de quelle fourberie s'étranglent-ils en rots sonores lorsqu'on revendique des valeurs dont ils décrètent, péremptoires, la péremption pour cause d'antériorité? Le puzzle d'accord, mais seulement s'ils en choisissent les bas morceaux...- Sales tricheurs!
- Peut-être mais sans contradicteurs, qui le saura? - Et si je cafte?
- On saura te museler, hyène puante!
Dans le Nord, à Copenhague comme à Hambourg, à Berlin comme à Vienne, je ne fais que me couler dans des décors reconstruits, sans rien retenir sauf des clichés édulcorés. Une ville nait ici et pas ailleurs, non par oukaze, mais parce que son existence répond à un besoin ponctuel. Les hommes qui y vivent la modèlent peu à peu aux contraintes fonctionnelles qu'ils s'inventent, et aussi selon leurs go˚ts et leurs croyances. quand la cité
usée ou incapable de s'adapter à une nouvelle donne est frappée d'obsolescence, ses habitants l'abandonnent sans se retourner. Comme à
Angkor et à Machu Pichu, ou
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encore comme dans nos villages désertés de la Lozère, jadis fameux marchés et haltes obligées des diligences...
Pour toutes ces raisons et pour tant d'autres, j'adore la jubilante Venise, vermoulue, pourrissante, hantée mais combien vivante! Ses habitations putrides et ses palais morbides, démembrés, sapés à la base comme des Milord l'Arsouille, mais encore debouts, témoignent de l'inépuisable résistance de la Sérénissime face à la Sublime Porte. quand les Turcs assiégeaient de leurs assiduités la lagune, leurs yatagans brisaient contre les brumes évanescentes liguées à leur perte, réfutant à leur manière la conversion de toutes les ‚mes de la mer Noire à l'Adriatique.
De nos jours, les canaux méphitiques aux eaux pourrissantes striées comme le Styx par des Charons équilibristes juchés sur des pirogues amphidromiques, relient des porches aquatiques à des places inondées selon des tracés ésotériques élaborés avec soin pour esquiver le mascaret des touristes. Des angelots farceurs se dissimulent dans des niches riantes, des statues phocomèles qui n'ont pas attendu Samothrace enserrent des perrons ouvrant sur des périples au fond de corridors glauques et de courettes gluantes.
Les Vénitiens discrets qui vivent là à l'année ont souvent l'élégance de cultiver l'éphémère présence des oiseaux de passage cernés par leurs buffets p‚tinés, leurs vitrines abimées et leurs lampadères qui ont perdu tout lustre. Mais les toiles, même les imitations les plus vulgaires, ont la clarté des tableaux du quattro Cento, la finesse sauvage des Véronèse, des Caravage, le sourire inspiré par ce roublard de Léonard.
La lumière bleue-cruelle des azucenas d'Andalousie incendie les yeux mi-clos des princesses sous des vernis de Cefalu. A leur cou, à leurs doigts, des perles d'or s'accouplent en bijoux génois. Les lions qu'on devine sont de Venise sous l'hermine. Pourrait-il en être autrement? Malgré les anges diaphanes, ces femmes sont très profanes, reflets révélateurs d'un esprit qui a appris depuis toujours à dissocier le sacré de l'inf‚me... Cependant, ici comme en Afrique ou au Thibet, seuls ceux qui osent se mêler aux indigènes, vivre comme eux et tenter de mériter leur confiance, ont avec beaucoup de chance une
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possibilité d' entrapercevoir un peu plus que l'ombre des ombres à l'entrée de la caverne de Platon.
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Dernier sujet d'ébahissement. Partout de par le monde, on se réfère au spécialiste. Chacun rêve d'être le meilleur de sa branche, même chez les singes! Le bon sens populaire admet comme truisme que plus on est instruit dans un domaine, moins on en sait sur les autres. Le cerveau n'est pas une éponge aux capacités d'absorption illimitées! Pourtant, très étrangement, dans un pays o˘ les hommes qui comptent renient leur culture, et s'ingénient à dynamiter de l'intérieur une société dont ils sont les premiers bénéficiaires, il est courant de servir tout chaud l'alibi de l'infaillibilité des "savants universels".Marionnettes qui, sorties de leur domaine, redeviennent des quidams très ordinaires. "Grandes Figures" habilement flattées pour leur faire dire ce qu'on veut entendre, quitte à les rejeter ensuite dans les oubliettes du renom en cas de rebuffade. Rare, car cet ersatz de célébrité les rend vite dépendants des fondeurs d'axiomes irréfragables.
Leur point commun à tous: La peur des mots d'o˘ résultent tous les maux. Un mot de travers ou un mot de trop, et c'est la fin de la rente viagère sur le domaine de la Parole Confisquée. Ceux dont le métier est de parler préfèrent se taire, ou en dire le moins possible hors des sentiers balisés Plus vicieux encore, ils vident des mots courants de leur sens premier afin d'entretenir une confusion propre à désorienter les hésitants et à égarer les contradicteurs... Le vocabulaire n'évolue plus, il se dévalue: L'attardé mental possède une "intelligence différente". "Un jeune" signifie un voyou métèque. L'attaque à main armée s'intitule "incivilité". Un nid de tapettes s'appelle "communauté festive". Les délinquants clandestins sont de malheureux "sans papiers". Pris en flagrant délit, ils sont "présumés innocents". Condamnés, les assassins importés sont tous des "victimes d'erreurs judiciaires racistes".
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quant au corporatisme de la fonction publique, le plus étriqué de tous, cette véritable course aux privilèges est devenue la "défense de l'intérêt général". Bientôt il faudra un lexique!
Au temps de Madame de Maintenon, du moins dans les vieux jours de cette royale poufiasse, il était de bon ton d'user de circonlocutions alambiquées pour évoquer le sexe et ses attraits. D'une façon tout aussi ridicule, de nos jours, ce qui contrarie et qui f‚che ne doit être suggéré que par des allusions insipides. Des périphrases tarabiscotées. Des locutions ésotériques. Des appellations de connivence... En particulier pour tout ce qui concerne les "problèmes de société", fourre-tout commode dont les sordides servitudes escamotent le tapin des turpitudes.
On ne ch‚tie plus le langage, on arrache carrément la langue! La diversité
dans l'uniformité, telle est la perspective des faux semblants b‚clés par des faux culs mal lavés. On se contrarie à peine pour mieux se consoler ensuite:
- Je pense que vous n'avez pas tout à fait tort même si je crois avoir un peu plus raison que vous!
- Je comprends la justesse de votre opinion même si je ne partage pas toutes vos conclusions...
- Nous ne sommes pas du même bord, mais permettez-moi de rappeler l'estime que je vous porte!
Les diplomates classiques dissimulaient leur l‚cheté sous la formule:
"Acceptons la légitimité des points de vue antagonistes". On a fait beaucoup mieux depuis: "Plus ça change, plus c'est la même chose.
Cohabitons, coexistons, copulons, codifions, il en restera toujours quelque chose!"
Vivement une bonne guerre civile, qu'on écrase ces larves répugnantes dans un sain débordement de sanies glaireuses!
La diplomatie de la canonnière, rien de tel pour remettre les idées en place!
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Mes fréquentations sont assez éclectiques pour avoir côtoyé jadis un souspréfet dégingandé, dandy et beau parleur. Je m'occupais alors de placer des spectacles folkloriques, des orchestres et des artistes "rive-gauche"dans des complexes touristiques et hôteliers. De ce fait, j'étais plutôt bien vu des huiles. Lesquelles pensaient à juste titre qu'une bonne friture leur profiterait, tandis qu'en cas de bide je serais seul roulé dans la panure.
Ainsi m'est-il arrivé un jour de grève des transports, de partager le véhicule officiel d'un gouverneur d'arrondissement au cours d'une de ses tournées qui n'étaient pas moins thé‚trales que les miennes, dans les mairies et les comices agricoles. N'ayant rien de mieux à faire, glissé
dans la foule des courtisans et des balayettes, j'observai et j'écoutai en connaisseur la prestation scénique de ce grand commis d'incurie.
Le soir venu en l'accueillant officiellement à mon spectacle, je lui fais part de ma sincère stupéfaction.
- Vous savez que je ne suis pas du genre flagorneur... - Oui, je m'en suis aperçu!
- ... Mais j'ai été vraiment impressionné par l'étendue de vos connaissances. Passer des problèmes des conchyliculteurs à ceux des éleveurs de poulets, sans oublier les cultivateurs de fraises et d'asperges, les petits commerçants et les forestiers, connaître par coeur les budgets municipaux et la part de chacun affectée à l'assainissement ou au tourisme, discuter technique avec des géologues, des architectes, des ingénieurs et des experts, chapeau!
Un sourire, faussement modeste. Un mouvement circulaire de la tête pour vérifier que cette conversation restera strictement privée. Et puis l'aveu tout cru:
- Mon cher, on ne parle bien que de ce qu'on ne connaît pas! - Vous plaisantez!
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- Pas du tout! Le spécialiste connait ses limites. Cela l'intimide, il craint de dire des bêtises et d'être mal jugé par plus pointu que lui...
Tandis que celui qui brasse des généralités retombe plus facilement sur ses pattes, avec un "Je voulais dire effectivement que..." s'il constate à la mimique de ses interlocuteurs qu'il a fait fausse route. L'important est de débiter à chacun ce qu'il a envie d'entendre et d'abonder dans le sens de ses contradicteurs pour mieux les désarmer!
- On vous enseigne ces trucs là à l'ENA?
- Et d'autres... Maintenant, soyez gentil, appelez vos gens à la rescousse.
Je ne voudrais pas vous désobliger mais ma flute de champagne est vide et ma leçon vaut bien votre meilleure bouteille!
Depuis, mon sous-préfet a tracé sa route, porté par les turbulences médiatiques. Il est devenu un homme politique qui compte. Sa capacité de nuire effraie plus ses amis que ses adversaires, mais tous reconnaissent, envieux, qu'il possède un stand particulièrement bien achalandé à la foire d'empoigne des promesses intenables.
quand je l'entends discourir, je ne puis là encore retenir un discret sourire. Souvenirs, souvenirs...
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CHAPITRE UNIDECIME
DES LIONS ET DES HOMMES
Saignée surélevée au milieu des arbes, rails portés pas des ouvrages d'art inspirés du Pont de la rivière KwaÔ , le train de la jungle transperce en deux jours la Malaisie depuis le débarcadère de l'île de Pey Nang jusqu'à
la gare de Singapour. D'une communauté Chinoise à l'autre, le trait d'union malais s'étire au fil d'une colonie de marchands Arabes à qui Portugais et Hollandais ont disputé en vain la prééminence. Repu de saris et de mosquées, je ne m'attarde pas à Kuala Lumpur dont l'architecture coloniale britannique sans surprise s'inspire autant des sanguines mosaÔ ques du vieux Delhi que de la grisaille des quartiers pégriots jouxtant les villes industrielles du Nord de l'Angleterre.
Ces damnés Brittons n'ont pas pu s'empêcher d'exporter leurs go˚ts spécifiques en même temps que le cricket, le croquet et l'heure sacrée du thé. Les chefferies indigènes acculturées, aveuglées par ces dérisoires symboles de Puissance, se les sont appropriés. Et depuis les indépendances, de l'Ouganda à la mer de Chine en passant par le Pakistan, les ministres comme les sous-chefs de gare copient avec une conscience touchante les manies, tares et tics des anciens maîtres.
La chicotte promue sceptre ostensible et les aboiements des sergents-majors critères d'élégance. Le torse bombé en signe d'importance et l'inévitable whisky and soda que leur religion tance. Un indiscutable appétit pour les uniformes chamarrés contrastant avec la sobriété sénile d'attitudes figées... Au musée de la statuaire bureaucratique, aucun petit cadre ne voudrait déroger à ce qu'il tient pour les emblèmes sacralisés du pouvoir.
Pauvres anciens valets, haÔ ssant assez leurs maîtres pour s'identifier à
eux lorsqu'ils ont "libéré" leur peuple en le mettant en cage, mais n'empruntant aux seigneurs d'antan que la pompe la plus factice et l'apparat le plus ridicule.
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Les hommes de couleur en colère, en retard d'une ou deux révolutions industrielles, n'ont pas l'apanage de ce mimétisme maniéré. Nous possédons nos propres frégolis surgis en masse des égouts de la décolonisation de 1981.
Nos idéalistes plébophiles n'avaient pas de mots trop durs pour condamner l'ignominie capitaliste. Ils juraient d'extirper l'intolérable et abjecte exploitation du corps social, comme on ampute un membre gangréné par trop de chancres...
Une fois chaussées les pantoufles de vair du pouvoir, palais nationaux investis comme des citadelles rétives, costumes de banquiers taillés sur mesure d'apaisement, voitures officielles haut de gamme accaparées pour la parade, prébendes octroyés aux amis et serviteurs versatiles, ils n'ont eu de cesse d'imiter "l'Exploiteur" à l'instar des ex-natives de la Couronne.
Grimés en gros porcs bourgeois, mais récitant la litanie marxiste comme les vieux popes édentés égrennent machinalement le chapelet orthodoxe en cuvant leur vodka, ils se sont gaillardement lancés à la gueule les affaires les plus malodorantes. Justifiant l'ignoble profit quand il versait dans leurs bas côtés, licenciant sans retenue qui les encombrait, trichant et suicidant quand cela leur convenait, et pratiquant au nom de la justice sociale le plus détestable des népotismes.
Ca va? En évitant soigneusement de trop étriller ma monture comme je m'y emploie tout au long de cette partie inégale, est-ce que mon cavalier court assez vite pour échapper aux poursuites? Les flêches du fou qui font feu de tout bois ont-elles une chance de rivaliser avec les pions des néo-collabos? Les cauchemars d'Orwell et de Van Vogt ne se sont pas réalisés, ils n'ont pas su imaginer le pire! 1984 s'étire loin derrière nous et le monde des Alpha a cédé sa place à celui des bétas, assorti d'assommoirs, hertziens, par cable ou par satellite. Laissons dormir en paix les cendres illustres des patriotes. Les nouveaux résistants sont trop occupés à
épouiller leur vermine. qu'ils se serrent derrière mon roque et je me proclamerai leur aède inspiré!
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La ville-état du Lion est à lui tout seul un résumé riche et complet de la Chine littorale qui a tant attiré l'Occident et plus tard le Japon... Les gratte-ciels de Singapour hébergent les sièges éjectables d'un opulent commerce planétaire, assiégés par des taudis de Canton chefs-lieu d'Astucieuse Contrefaçon. Cantonnés dans une figuration stylisée, résistent des résidus de Chine impériale. Mais les mandarins de carnaval otent leur tresse amovible, le soir en rentrant chez eux. Les courtisanes à dévêtir de leurs pyjamas de soie diaphane ont affadi le go˚t aigre-doux des gynécées de Han Suyin. Et les dragons de papier aux lumignons enluminés lors des processions, procédent plus du folklore paÔ en que de l'adulation des esprits malicieux.Si la propreté du district riche est helvétique, la stricte discipline est partout syncrétique: Mélange de confucianisme et de maoÔ sme, d'inquisition archaÔ que et de délation électronique parce que les impulsions égoÔ stes de l'individu ne peuvent que nuire à la communauté. Postulat de potentat podagre qui nous casse les pieds!
Les marais et les estuaires infestés de crocodiles dentus conduisent à la frontière sous des frondaisons exhibant un faux air d'Annam feuillu. Dans le fouillis du port, les porte-containers aux allures de coffres forts ne peuvent masquer entièrement les dernières jonques aux altières superstructures ni les dhonis, ces boutres de l'océan Indien venus d'Arabie à la faveur des fameuses expéditions de Sindbad le marin... Avec les chapelets d'îlots pavés de temples boudhistes et les dragons de carton, de pierre vulgaire ou de jade autour de la rade, chassés du centre ville par la spéculation foncière, rien n'est foncièrement différent de l'imagerie grand écran minutieusement réinventée pour les navets-karaté.
*
J'adore l'Indonésie, la gentillesse insouciante de son peuple, le sens réel des contacts humains de la plupart des autochones qu'il m'a été donné de rencontrer.Gerbe d'Orties - Aymeric de Bainville - (c) 2001
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Sur telle place surchauffée on a spontanémént libéré pour moi un espace à
l'ombre de l'arbre unique et aux marchés surpeuplés jamais on ne m'a empêché d'échapper à un grain farouche en me réfugiant sous une tente.
J'ai souvent rencontré la sympathie dans les bus surbondés décorés des pétales et des étoiles de la déraison, courant en crabe sur les pistes explosées des jungles oppressantes, traits d'union entre les conurbations éclatées. Sous la tonnelle des gargotes aux calicots délavés, dans les étages crasseux des dortoirs minables ou à la belle étoile dans la constellation d'îles qui ench‚sse ce pays, et sur les arches de Noé
brinquebalantes, surpeuplées d'hommes et d'animaux, qui assurent le passage entre les détroits, j'ai répondu plus souvent à des sourires spontanés, sincères, désintéressés ou amicalement curieux que je n'ai été confronté à
la mauvaise humeur et à l'agressivité.
Mais les uniformes, corrects sinon cordiaux envers l'étranger, me dissuadent d'aller à Timor. Ils me parlent de brigands et me mettent en garde pour ma propre sécurité.
L'autorisation qu'ils ne me refusent pas ouvertement, s'égare dans les dédales mystérieux des bureaux... Les procédures dilatoires des couloirs sont semblables sous toutes les latitudes! On m'a tenu le même discours au Maroc pour que j'oublie de retourner au Rio de Oro voir mes amis Sahraouis
"libérés" du joug espagnol. On a usé du même stratagème à Djibouti pour essayer de m'empêcher de mettre un pied au Yemen dont la fraîche libération ne s'accordait pas à la présence d'un témoin incontrôlable.
quant à la Yougoslavie que j'ai sillonnée bien des fois avant qu'elle n'implose, je me souviens d'un temps o˘, pour la sécurité des voyageurs et par une louable sollicitude, des reitres en armes nous bouclaient la nuit dans un compartiment à la fenêtre soudée, condamnée à perpétuité. Cela n'empêchait pas les trains de dérailler, pas plus que les humiliantes fouilles au corps dans les aéroports ne préservent les avions de mauvaises chutes.
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Revenant d'Australie par un vol charter à charnières escalant à Dubrovnik, à peine avons-nous décollé de la perle de l'Adriatique, survolant à basse altitude les remparts vénitiens, qu'une hôtesse dénonçant un volumineux sac de sport bloqué par un cadenas et dont aucun passager ne revendique la propriété, nous sauve tous.
L'appareil posé en catastrophe, cerné d'ambulances, de véhicules blindés et de pompiers, le sac est emporté par des militaires fébriles dans un champ jouxtant la piste o˘ il fait beaucoup de bruit et de fumée en se désintégrant.
Miraculé plusieurs fois, je demeure néammoins agnostique. Passionné
d'histoire des religions, j'envie sincèrement ceux qui ont la foi du charbonnier. Mais, de façon inexplicable, si la dimension métaphysique du monde s'impose sans encombre à ma conscience, et si je ressens une sorte de fascination à l'égard des mystiques, de leur force spirituelle et du message d'espoir dont ils sont porteurs, c'est avec le détachement serein de l'entomologiste qui observe les nervures d'une aile de papillon.
Les croyances que j'approche capitulent toutes sans exception devant les divisions blindées du scepticisme. Toutefois, si un jour j'étais sommé de choisir, je crois que je réciterais la Shahada, déclaration de foi mahométane. Non que je l'estime meilleure ou supérieure aux autres, mais pour de cyniques raisons pratiques... Si Dieu existe, il a pour nom Allah.
Forcément. Les preuves abondent:
Au Timor Oriental envahi en violation des traités internationaux, conchiant le référendum recommandé (sans accusé de réception) par l'ONU, les sicaires et les sbires tortionnaires de l'Indonésie pratiquent une épuration ethnique auprès de laquelle les tueries yougoslaves passeraient pour d'anodines querelles de voisinage. Plus de 200.000 chrétiens sont torturés et assassinés au nom du fanatisme le plus barbare. Seuls les équarrisseurs Algériens font mieux dans le genre décapiteurs de prêtres, étripeurs de femmes, dépeceurs d'enfants et de nourrissons.
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José Ramos Horta, prix Nobel de la paix 1996, dénonce les massacres de Timor.
L' homme est honnête, modéré, crédible. Rien d'un extrémiste. Et il apporte des preuves, photos, films, témoignages, listes des victimes... Mais cela n'intéresse personne!
Pas plus d'ailleurs que les exactions turques à Chypre, les charniers débordant de Serbes occis par les Frères Musulmans en Bosnie, l'abjecte terreur islamique au Kosovo ou les attentats aveugles des mahométans intégristes en Inde. Pas de philippiques sur les Philippines o˘ le sabre d'un Islam ultraminoritaire décapite sans pitié à Palawan et à Mindanao...
Pas plus que de malaise en Malaisie o˘ au nom du coran hyper-majoritaire, on extermine la vermine qui ignore les prières idoines!
Les Grandes Consciences Universelles sont des pantins entre les mains d'Allah. Il leur fait donner toujours raison à ses croyants, tolérants et pacifiques par définition tautologique, sempiternelles victimes d'
infidèles retors.
En France même, nul n'ignore les attendus de la jurisprudence médiatique anticipant celle des cours, avant de s'y substituer par glissements progressifs: Au cours d'une querelle de rue ou de bar relevant du fait divers le plus tristement ordinaire, si le mort est chrétien ou assimilé et le meurtrier mahométan, c'est "la résultante inévitable du déplorable climat dans les cités dont la société toute entière est responsable".
Circonstances atténuantes, Votre Honneur, une paternelle admonestation suffira comme ch‚timent...
Dans le cas inverse, il ne peut s'agir que d'un "abominable crime raciste qui nous renvoie aux heures les plus sombres de notre Histoire" et la sanction se doit d'être exemplaire.
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Cette épidémie de psittacose m'incite donc à élire par pur intérêt le camp de ceux qu'Allah protège, puisque ce Grand Boucher de l'Univers en a fait ses commis préférés.
On a gommé le peu consensuel Charles Martel de la plupart des livres d'histoire, l'épopée sanguinolente des royaumes Maures d'Aigues et de Ramatuelle n'intéresse plus personne, et la vérité officielle a fait tomber Roland à Roncevaux dans une embuscade tendue par des Basques accrocheurs!
On occulte délibérément les innombrables rezzous séculaires ravageant Camargue et Provence, femmes, enfants, bétail enlevés, récoltes pillées, hommes exterminés, et les îles du littoral méditerranéen conquises et reprises alors que Louis XIV régnait à Versailles. Si le Roi Soleil impressionnait les autres monarques d'Europe, ce roquet arrogant n'en imposait guère aux Turcs qui assiégeaient alors Vienne, incendiaient les Balkans et tenaient dans les fers des milliers d'esclaves chrétiens au Maghreb...
quant au débarquement de Sidi Ferruch en 1830, aucun historien n'ose plus risquer sa place en affirmant qu'il n'eut lieu que pour mettre fin aux exactions des pirates Barbaresques en Méditerranée... Dailleurs, après une victoire rapide, la France ne sut que faire pendant quatre décennies de ces terres conquises par inadvertance, attendant l'après-commune de Paris pour y déporter ses insoumis.
Mais à présent quand on visite les fortifications littorales courant de Collioure à Vintimille, il est formellement interdit de préciser de qui elles protégeaient... J'ai même pu constater que, d'une année sur l'autre, certains panneaux explicatifs avaient été rectifiés. Dans le bon sens, cela va sans dire. Hystérie de l'historiquement correct! On savait aussi maquiller savamment les sépias du Polit-Buro pour effacer toute trace de ceux qui auraient pu contrarier le tueur en série du Kremlin!
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Si le rappel d'un passé tumultueux est synonyme de haine raciale, pourquoi donc ce devoir de mémoire envers les victimes des nazis? Pour apprendre aux générations futures à bien détester les Boches?
L'histoire événementielle a renié Marathon et Trasimène. Pourtant, Darius et Hannibal ont initié une mode qui perdure, après la parenthèse de calme assénée par les Romains... Depuis treize siècles, le Sud et l'Est de la Méditerranée rêvent à haute voix d'en conquérir les rives Nord. Mais l'Occident ne veut rien entendre, tenant pour paix éternelle d'éphémères armistices liés le plus souvent à la faiblesse momentanée d'un adversaire que pour rien au monde je ne bl‚merais. Au Nord, les terres sont meilleures, l'herbe plus grasse, le climat plus agréable, les vagins plus mielleux, les fleuves y coulent en abondance et la société d'assistance déborde de ses bienfaits. Bref on y trouve à profusion tout ce qui fait cruellement défaut au Sud et ces légitimes convoitises, bien humaines, ne sauraient chagriner que d'odieux égoÔ stes...
*
- Comme il y a deux mille ans, le salut viendra-t-il cette fois encore d'un Juif? - Difficile, après tant d'erreurs et d' horreurs... que l'Occident se fasse occire les indiffère!- Mauvais réflexe. Nos sorts sont liés, bon gré mal gré. S'il le faut, j'accepte même de faire repentance pour des crimes que je n'ai pas commis... C'est si peu, finalement, pour conclure une alliance bénéfique.
Les Juifs ne nous emmerdent pas avec un prosélytisme mi-rampant misanglant, fonction des circonstances. Au contraire, ils préfèrent rester entre eux et ce n'est pas plus mal. Copains d'accord, mais pas tous les soirs les uns chez les autres!
De toute façon, à moins d'être aveugle, sourd et ignare, nul ne peut nier qu'ils ont contribué à élever notre Civilisation Européenne. Elle n'est pas leur chasse gardée, qu'on se le dise, mais ils font partie des légitimes usufruitiers. Au même titre que les Latins, les Anglo-Saxons, ou les Slaves. Ils ne peuvent
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donc pas laisser une religion qui leur est hostile apposer son sceau implacable sur l'indivision. Deux millénaires de brouille avec les curés devraient avoir usé leur patience. J'imagine mal qu'ils remettent ça avec les muftis, les mollahs, les oulémas et les marabouts!
Paradoxe ou pas, il leur faudra défendre une Europe qui ne le mérite sans do˚te pas. Mais mieux vaut tard que jamais... Si Adolf avait été un peu plus malin, il les aurait intégrés à ses légions d'élite! Les Juifs de 14/18 s'étaient battus avec courage des deux côtés du Rhin. Mais cette mémoire là est défaillante.
En les exterminant, les nazis se sont privés d'au moins un million de combattants valides. Plus un autre million dans les usines d'armement. Tous plus motivés les uns que les autres. En finir en six jours pour retrouver leurs familles... Le bolchevisme éradiqué en un tournemain. Et en prime, la paix avec l'Amérique, on ne se flingue pas entre cousins!
En outre, je suis s˚r que beaucoup auraient apprécié. Il n'y a qu'à voir comment ils courent à la baston en IsraÎl! D'ailleurs tous les Israéliens que j'ai croisés, chemin faisant, étaient des bagarreurs nés. Je me demande o˘ les antisémites sont allés pêcher l'image burlesque du petit Juif peureux et frileux? Les victimes des pogromes ont appris, depuis Varsovie, à redresser la tête et à brandir leurs poings.
Les Juifs dans la wehrmacht, les Juifs dans la luftwaffe, les Juifs dans les kriegsmarine. Les Juifs SA et SS, les Juifs partout, et nous aurions évité ces ricochets inattendus de l'Histoire: La décolonisation furtive accomplie dans une résignation honteuse, l'invasion islamique de l'Europe subie dans l'indifférence générale, et les complexes des Blancs à défendre leurs vraies valeurs contre la barbarie des basanés. La décrépitude crapuleuse de notre civilisation fortement marquée du traumatisme de la Shoah. Comme le souvenir de Verdun ou du Chemin des Dames avait conduit à
féter les accords de Munich, supposés exorciser de vieilles peurs collectives.
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Les anti-sémites trouvent les Juifs sectaires. Pardi! Tant qu'ils ne connaissent pas leur interlocuteur, ils se méfient de tout ce qui n'est pas Juif, le passé légitime leurs raisons, et en Israél, l'amour que leur portent leurs voisins ne favorise pas les effusions. En tout cas, l'esprit pionnier et belliqueux des habitants de ce minuscule pays m'enthousiasme.
Ils ont raison de ne pas accorder aveuglément leur confiance au premier venu! C'est parce qu'ils sont parano juste à point que je mise sur eux pour sauver l'Europe. IsraÎl est le poste avancé de la civilisation chez les Barbaresques. Si nous devions succomber sous le nombre, que vaudrait alors ce poste? Pour le moment, on n'a pas de réponse officielle. Mais je sais que d'aucuns, depuis quelques années, commencent à se poser la question.
Entre la main tendue des Européens et le rasoir brandi par les arabes, j'espère que les ressentiments de l'histoire ne troubleront pas leur clairvoyance... Ce sont les Juifs qui gagneront la prochaine croisade!
*
La Polynésie dite Française est largement autonome vis à vis de la métropole pour tout ce qui concerne les normes de vie collective qu'elle se fixe. Elle peut réactiver ses traditions ancestrales ou adapter à sa façon les nouvelles donnes de la modernité. Néammoins l'administration veille àce que tout reste dans la légalité. Voici une mesure dont la légitimité
paraît patente puisque les gendarmes vous l'appliquent à votre première entrée dans un port.
Lorsque vous arrivez, vous Français sur un territoire français jusqu'à plus ample informé, ou citoyen du Kamchatka qu'importe, la mesure est la même pour tous, on vous signifie ceci:
Les impécunieux disposent de trois jours, par pure charité chrétienne, pour refaire leurs provisions d'eau, acquérir quelques vivres ou trouver le boulon qui leur fait défaut. Après, bon vent! L'alibi de la panne de moteur est invalide. Celui qui essaye cette ruse minable, on le remorque au large et bon voyage!
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Par contre, si vous pouvez montrer des billets d'avion garantissant votre retour et celui de chacun des membres de l'équipage, on vous reçoit mieux: Trois mois, éventuellement renouvelables une fois, non sans quelques fastidieuses formalités...
A défaut de billets de compagnie aérienne, absurdes sur un bateau qui est votre mode de locomotion, vous devez disposer de la somme équivalente, disons trois à quatre mille dollars par personne. En pareil cas, c'est bon, vous pouvez rester. Trois mois, pas plus... A condition toutefois de déposer le numéraire ou les chèques de voyage entre les mains des hommes en képi qui vous en remettront scrupuleusement reçu. On vous rendra votre argent le jour du départ, pas avant, et vous devrez alors quitter les eaux territoriales sans musarder.
L'accueillante Polynésie aime bien les étrangers, mais pas trop longtemps... Il faut dire que, depuis que Cook, Lapérouse et Compagnie ont roulé la dynastie des Pomaré, les successeurs ont appris à se méfier!
Fini les voyageurs qui viennent les dépouiller et s'incrustent comme des berniques sur un rocher... Il ne s'agirait pas qu'ils dépensent bêtement leur numéraire, et qu'ensuite ils deviennent une charge pour la collectivité! Par exemple en prenant l'emploi d'un indigène s'ils sont vaillants et honnêtes, ou pire en alourdissant les charges du peuple qui les accueille en vivant à ses crochets ou en commettant des délits pour subsister.
Je me demande souvent pourquoi cette mesure validée par la République, d'usage restreint certes, mais tout à fait officielle, ne fait pas l'objet d'une plus large publicité?
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CHAPITRE DUODECIME ASTRES AUSTRALIENS
Je voulais retrouver le désert pour savoir si les sensations seraient au rendezvous. L'australie n'est ni le Sahara ni l'Arabie. Ses longues désespérances parcourues par des train roads, ces camions à cinq ou six attelages griffant les rubans d'asphalte traversés par des kangourous étourdis, ne ressemblent nullement aux pistes cahotantes et chaotiques du Sud Marocain, du Mali et du Yemen que j'ai tant investies longtemps avant qu'il ne soit bien vu d'aller s'y faire tirer le portrait. Zéro n'égale pas toujours zéro et quelquefois rien comparé à rien, c'est encore autre chose!
Alice Springs avec ses chercheurs d'or farouches échappés d'une bande dessinée débile étale sa vacuité déturgescente dans la chaleur torride.
Sous les cailloux, les diamants et les émeraudes, les aigues marines et les améthistes... Les tenanciers de bars exploitent un filon plus prometteur que celui des prospecteurs! Pourtant des légendes s'engendrent, accaparant des racontars, les yeux brillent, les mains fébriles agrippent d'impossibles rêveries. J'écoute, je m'instruis, mais sans envie de participer à ce nouveau jeu... Dire qu'il y a un quart de siècle, je m'étais fait huaquero (chercheur de tombes) au Mexique. Ici, je n'ai plus rien à trouver. Plus rien à me prouver.
La trappe des illusions reste à présent bredouille, je ne fonds plus à la douchette de l'utopie. Mais revenu de tout et de partout, je ne sais plus o˘ aller... Je vagabonde de bus en bus, je zigzague de ranch en termitière, pour ne percevoir que des chromos usés qui piquent les yeux à force d'avoir été trop regardés. Je m'attarde, je musarde, je m'ennuie. L'inédit m'ignore, l'insolite me fuit, je finis par retomber inéluctablement dans le déjà vu. L'aventure, pour une fois, resemble à un mauvais décor de carton p
‚te et je me demande ce que je fais là...
Les oasis artificielles, villages étirés autour d'un carrefour ou le long d'un arrêt quelconque, avec bar, épicerie, marchands de souvenirs et autres Gerbe d'Orties - Aymeric de Bainville - (c) 2001
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commerçants de l'inutile, meublent l'inexistant. quant aux personnages d'exception, aux réparties truculentes et aux souvenirs flamboyants, ils refusent de participer. Or je ne suis pas du genre à inventer. Pour un reportage sur commande, c'est la page blanche. La photo moche. Faire le pitre pour un titre? L'envie de tout envoyer bouler m'emballe. Une retraite précoce pour mon négoce?
Allons, pas de panique... C'est peut-être un signe du destin!
Lassé de courir le monde, je vais pouvoir me consacrer enfin à l'écriture.
La vraie. Celle qui sourd des tripes tel un torrent tumultueux. Avec tous ses miasmes et ses enthousiasmes, ses folies et ses phobies, ses envies de délivrer et de délirer, feelings payés au prix du danger, de la haine, de l'essouflement, et de l'oubli.
Rien à voir avec le ruisselet maigrelet qui assaisonne et empoisonne des pages sages pour du reportage de patronage façon VSD.
Mais... Pendant mes longues errances, la France a beaucoup changé. La liberté n'y est plus ce qu'elle était. *
Je prends un avion yougoslave pour rentrer en Europe. Un crime vient d'être commis à l'ambassade de Belgrade à Canberra et deux ou trois avions de Yougos Air ont flambé. De quoi entraîner une baisse des prix dont je profite sans émoi. J'en ai vu d'autres... En tout cas, neuf cent dollars pour refaire la moitié du tour du monde à l'envers, c'est une affaire qui ne se refuse pas!
A la boutique de l'aéroport j'achète, en prévision du fastidieux voyage qui s'annonce, Sidharta une vie romancée de Boudha par l'auteur maudit Hermann Hesse et... Incroyable mais vrai! Une biographie d'Henri Béraud, in english, une universitaire de Sydney ayant eu l'étrange curiosité de s'intéresser au grand écrivain français persécuté. Collabo elle aussi, l'Aussie des antipodes?
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Dans sa préface, la dame en question explique que selon elle, la littérature ne peut mener qu'au crime ou à la folie. D'ailleurs, ce serait le but inavoué de tous ceux qui s'adonnent au poison de l'écriture. Etre puni pour ses pensées est le sacre suprème qui légitime un auteur!
Sade le divin marquis a été sanctifié par ses années de geôles et cette crapule de Sartre a évité la Santé parce que De Gaulle ne voulait pas en faire un martyr... Tandis que Béraud! Il rate son bac mais décroche le Goncourt et d'autres prix littéraires, il siège à des jurys...
Trop délicat pour remuer la boue comme ses confrères, ce grand reporter ne questionne que les rois et les présidents! En France, sa plume vinaigrée terrorise. En dépit de son air débonnaire et de sa légendaire nonchalance, il a toujours une longueur d'avance sur ses informateurs! On le fête, on le flatte, on l'encense parce qu'on le craint. Un de ses articles ciblé peut, dans les années trente, faire chuter un ministère...
Nationaliste, il fait le mauvais choix en quarante, et après, néglige de retourner sa veste comme tout le monde. Une inattention aux canons de la mode qui manque de lui être fatale. Condamné à mort à la libération, De Gaulle le gracie à la demande de Churchill qui l'estimait. Pas uniquement par solidarité d'obèse éthylique! Une libération médicale interviendra plus tard.
On se h‚te de l'oublier parce qu'on a encore peur, presque un demi-siècle après sa mort, que son souffle méphitique ne contamine la jeunesse. La cig¸e de Socrate reste une potion bien amère pour ceux qui aspirent à la liberté de conscience, et revendiquent leur originalité quitte à en payer les extravagances au tarif maximum.
Il y a fort à parier que, sans ses erreurs de fin de parcours, Béraud serait adulé autant qu'Albert Londres par les journaleux gringalets qui prétendent clamer leur indépendance.
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Les Australiens n'apprécient guère les mangeurs de grenouilles et d'escargots et, à la différence des Anglais, ils n'ont pas l'hypocrisie de faire semblant de nous trouver des excuses. En plus, avec ces f‚cheries passées autour de Mururoa, aggravées par nos expéditions hasardeuses dans les ports de Nouvelle Zélande, sans parler des Canaques dont il voudraient bien subtiliser le nickel à notre place, ce n'est vraiment pas le grand amour. Mais le comble est que ces descendants de bagnards, de putains et de proscrits (ce dont ils se flattent de surcroît!), ces chasseurs primitifs de kangourous et de crocodiles, bref ces gueux, ces manants, ces ignares nous tiennent pour des sauvages parce que nous martyrisons nos poètes!
L'anecdote est trop jolie pour être passée sous silence.
Et encore, ils sont loin de tout savoir!
*
Avez-vous déjà visité une ferme de gavage d'oies ou de canards? Le foie gras dont se régalent les gastronomes est un organe cirrhosé! Démoli par une indigestion entretenue en permanence par des gaveurs professionnels.Nos directeurs de conscience, nos censeurs insensés et leurs pères fouettards exercent le même métier... Il faut avoir vu ces malheureux palmipèdes, un entonnoir enfoncé dans le gosier, avec un pousseur d'un côté, muni d'une gamelle, d'une louche et d'un écouvillon. Et de l'autre, un déglutisseur qui fait coulisser savammant ses doigts le long du cou de l'animal pour entretenir un effet d'aspiration sans fin.
Chaque fois que j'écoute ou regarde un communiqué de propagande improprement appelée info, chaque fois que j'ouvre un journal, à deux ou trois exceptions près, j'éprouve l'impression fort déplaisante qu'on nous prend pour des canards gras destinés à la rôtissoire dans l'isoloir!
Sommes-nous vraiment tombés aussi bas? Chaque fois que je reviens en France après une absence d'une ou deux années, je ne puis m'empêcher d'être tourmenté par cette interrogation.
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Il y a vingt ou trente ans, quand on sortait par les Alpes ou les Pyrénées, on quittait la civilisation. De l'autre côté de la frontière, ils accusaient un retard énorme. Maisons, routes, commerces, voitures, vêtures, jeunes vieilles déformées, tout donnait dans le sous-développé... Il y a dix ans, l'équilibre était rétabli. Ils avaient progressé, nous nous étions assoupis, les vases communicants avaient rétabli l'équipolence...
Aujourd'hui, quand je rentre chez moi j'ai l'impression de débarquer chez des attardés.
Les moeurs, les mentalités, la culture officielle, les libertés délimitées, compartimentées, rationnées, tout semble s'être agglutiné dans une poisseuse gelée post-soixante-huitarde. Mais il n'est plus interdit d'interdire, bien au contraire! Sous les pavés, la cage!
Le drame est là. Peut-être les casaniers, scotchés sur leur papier tue-mouches, n'ont-ils pas ressenti les effets du poison qui nous coupe les ailes? Et surtout la langue... Il faut arriver de l'étranger, de pays libres s'entend, pour réaliser à quel point toute envolée est un délit.
Trois cents ans de régression d'un coup! La France est devenue une théocratie laÔ que avec ses vérités révélées, son haut et bas clergé, ses officiants benoîts, ses fidèles, ses hérétiques et son bras séculier.
Interdit de critiquer la Loi, d'essence quasi-divine. Interdit de commenter un jugement. La justice gesticule. Infaillible comme une bulle papale.
Les magistrats assis et debouts ont cédé la place aux juges couchés. Même si certains font semblant de mordre avec leurs dentiers factices. Avez-vous vu punir comme il se doit les piquets de grève, les atteintes à la liberté
de réunion, ou les attaques en groupe commises par des bandes ethniques?
Délits pourtant très sévèrement réprimés sur le papier... Il y a pire!
Violeurs et assassins exogènes subissent des peines symboliques tandis que procureurs et échevins s'essaient au métier de moraliste.
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L'origine sociale ou ethnique, défavorisée et exotique de préférence, s'avère gage d'innocence. Condamner un macaque mérite une claque.
Effroyable erreur judiciaire! Ces gens là nous aiment tant... Ils sont bien incapables de nous faire du mal. Et puis, ils ont tant souffert en s'invitant à notre table, en empochant nos aides sociales, et en squattant nos immeubles! Pour nous faire pardonner ces avanies, rien ne vaut la satisfaction avinée de contribuer à une redistribution des cartes.
Leurs prétendues victimes sont des nantis, de quoi se plaignent-ils encore, ces profiteurs?
quant à envisager la culpabilité éventuelle d'un métèque crépu et basané
pris en flagrant délit présumé bien qu'ostensible, c'est un abominable crime raciste! Aggravé si l'inculpé est un énergumène dégingandé
gesticulant à la télé. Affreux Afros et melons givrés, on vous aime!
Telle est la nouvelle théologie à laquelle il ne faut déroger à aucun prix, sous peine d'excommunication médiatique. Donc de mort sociale.
Prélude au vol de vos économies, accompli par la complicité des juges rouges aux ordres des gris.
La médiacratie de la médiocrité émascule un pays engourdi. Français r
‚leurs, railleurs, frondeurs, moqueurs, o˘ êtes-vous? Sous la précédente occupation, la Résistance disait: "Radio Paris ment, Radio Paris est vendu aux Allemands!' Aujourd'hui, il faudrait clamer très fort:
"Télé France vous roule, Télé France est vendu aux gnoules!"
Par ailleurs, aucune critique littéraire sérieuse ne se conçoit plus désormais hors de l'hermine. On décortique les astérisques, on tracasse les dédicaces, on apostrophe les strophes, on encule les virgules à l'ombre d'un tribunal assoupi.
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Toute opinion réservée frise la diffamation. Toute contestation est calomnieuse. quant à l'approbation, elle est suspecte si elle manque d'enthousiasme. Seule la complaisance mérite le pardon.
quant au travail méticuleux de l'historien, il est confisqué par les cours.
Il est interdit de se poser des questions, les vérités révélées une fois pour toutes répondent à l'ensemble des interrogations. Tous les jours, entre évidences décrétées et bienséance hypocrite, on refait le procès de Galilée et de Baudelaire.
Interdit d'interdire, la belle blague! Faîtes plutôt vos courbettes. Et une génuflexion pour la politique réaliste du gouvernement lorsqu'il trahit ses électeurs. Au nom des "valeurs" et des grands principes. Complaire à ses ennemis démontre son sens de l'Etat. Trahir ses concitoyens prouve son réalisme. Vendre son pays à l'envahisseur permet d'affirmer son anti-racisme... On a fusillé des pétainistes pour moins que ça!
Et une révérence pour la culture quand son ministère subventionne des fonctionnaires de l'anarchie convenue. Courtisans flatteurs et dociles, ils monopolisent la manne. Sucrer les prébendes octroyés à ces paillasses incapables de remplir à moitié la moindre salle serait une atteinte à leur liberté d'expression!
Et un baise-main aux média-menteurs peuplés de progandistes porteurs de messages réducteurs. Vive la république des Jivaros et ses petites têtes!
Bouchez-vous les narines, ça pue le totalitarisme mou, le lisier déborde!
quand un peuple se jette en masse du haut de la falaise comme un troupeau de lemmings en folie, mérite-t-il de la pitié? Un vague chagrin n'est-il pas déjà une aumône royale?
quand une Nation accepte sans se rebiffer que des jocrisses rétablissent, par la bande, des interdits de penser, elle n'a plus qu'à fermer sa gueule sans se plaindre de mal aux dents. Puisqu'elle a renoncé à mordre...
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Staline disait: "Etre anti-communiste ce n'est pas une opinion, c'est un crime!"
Changez "anti-communiste" par "anti-prêt-à-penser". Du moment que ça f‚che les traqueurs-d'opinions-contraires, le reste de la phrase est strictement le même. La reconstruction est amorcée, camarades! Avec les pierres du mur de Berlin, nous b‚tirons de splendides tours d'ivoire.
Le K.G.B encagé redorera son gourbi dans un cagibi. Et les miradors du goulag feront des vespasiennes très confortables pour les vessies des baudruches. L'armée rouge a perdu ses territoires de chasse, mais ses choeurs chantent à tue-tête dans nos cr‚nes. Au secours, l'obscurantisme est de retour!
La périphrase dans laquelle se contorsionne l'homme-serpent débitant son verbe haché menu, est le dernier refuge. Le sanctuaire de la résistance à
l'uniformisation mentale... Biaiser, ruser, tangenter pour glisser l'ombre de ses convictions entre les colonnes du Temple et avoir l'honneur d'être refoulé au ban de la société par ceux-là même qui font profession de fustiger l'exclusion... Tel est le prix de la Liberté!
quant aux libéraux ivres livrés au roi du carnaval des idiots, hypnotisés comme le lapin par le cobra qui va l'engloutir d'une bouchée, ces guignols émétiques opinent du bonnet d'‚ne... Futurs sacrifiés, ils pactisent avec les bourreaux des moeurs pour différer l'échéance. Ils ne font qu'exhiber leur déchéance.
Ils savent bien que la caste dirigeante voudrait effacer Clovis et les Croisades, gommer les sacres de Reims et le pont d'Arcole, raturer la geste des corsaires malouins et l'épopée coloniale, étriper Jeanne d'Arc avec l'épée de Bayard, et embourber le génie français dans le marécage d'un cosmopolitisme délétère grouillant de grenouilles gobe-mouches et de crapauds crapuleux.
Hors la prise de la Bastille, Proudhon et le congrès de Tours, il n'y a point de salut... Génocide historique, négationnisme culturel, voilà des incriminations à créer d'extrème urgence! Les bradeurs de grandeur pourraient y partager le
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banc d'infamie avec les média-haineux, des groupes de pression bien précis, des justiciers pressés, et quelques partis sans laisser d'adresse.
Détail troublant: Nos dirigeants intrigants et leurs censeurs sans coeur affichent la dégaine fripée des hiérarques soviétiques d'antan. Tous sapés pareil, ces polichinelles! Costards foncés tristounets, chemises pastel bouffantes, cravates tirebouchonnées, pattes rasées au dessus des oreilles.
quel que soit le prix qu'ils y mettent, le meilleur tailleur ne peut leur oter cet air irrespirable de peigne-culs endimanchés. Habitués des coups fourrés, même leur allure les trahit, ces maquignons de Matignon, ces maquereaux des bureaux, ces macchabbées de l'Elysée!
Je ne veux pas mourir en odeur de sainteté, embaumé par les fausses décences servies par les sphincters de l'idéologie dominante.
Non, le respect des autres ne passe pas forcément par les élucubrations des savants Cosinus qui ne savent pas reconnaître une Génoise d'un Eskimo! Mon estime pour les Africains m'interdit d'essayer de leur faire gober qu'entre un géant Bantou et un Pygmée de la forêt équatoriale, il n'y a strictement aucune différence. D'ailleurs si je m'y essayais, ils se moqueraient de moi et ils auraient raison.
Mon admiration pour les subtiles civilisations asiatiques m'empêche de raconter à un Thibétain que je pourrais le confondre avec un Philippin. Je suis s˚r qu'il sourirait poliment en me prenant pour un philistin... Et quant à prétendre qu'un Suédois et un Andalou, un Grec et un Irlandais sont frères quadruplés, à moins qu'on ne se saoule tous ensemble, j'aurais grand mal à faire passer le message!
Les races n'existent pas.
En effet.
Je n'ai jamais compris ce qui différenciait un yorkshire d'un doberman!
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Non, le respect des autres ne passe pas non plus par son propre suicide programmé! Tant pis si nos moralistes qualifient de racisme le plus élémentaire instinct de conservation. Vouloir continuer à vivre, dans la tradition de nos pères, en l'améliorant à notre manière, n'est pas un crime! Refuser des modes de pensée importés, des go˚ts exotiques, des comportements sociaux incompatibles avec nos moeurs, nos habitudes, notre Histoire, est non seulement un devoir civique, mais un impératif de survie.
Une forme de légitime défense collective.
Etre humaniste aujourd'hui, c'est commencer par défendre ardemment les Blancs menacés de disparition prochaine! La dissipation nous guette, vapeurs fugaces aspirées par une nuée d'orage. Implacable loi du nombre!
Notre art de vivre qui s'écro˚le a pris sa carte d'adhérent à la dissociation de l'oie de 1901... Plus bête tu meurs! Nos valeurs déclinantes nantissent les calendes grecques mais nous militons au parti d'en rire. Notre rigueur d'esprit s'enrhume dans les brumes d'un patchwork de modes commodes, le syndicat des liquidateurs multi et pluri indéfinissables s'affaire autour de la carcasse fumante.
Alerte! La civilisation européenne doit être inscrite d'urgence au catalogue des merveilles du patrimoine de l'humanité en péril. L'Homme Blanc doit figurer sans délai sur la liste des espèces à protéger, avec les pandas chinois, les tigres de Sibérie, les lémuriens malgaches, les loups d'Ethiopie et les baleines à bosse. Et s'il est trop tard pour qu'on le sauve, qu'on constitue au moins des réserves, antichambres des futurs musées! Les trébuchets du tir aux pigeons sont déjà en place. quant aux commissaires politiques, ils suivent des cours de recyclage. Comme d'habitude.
De tous les prédateurs l'homme est peut-être le plus cruel, il n'empêche que c'est le seul qui éprouve le besoin de justifier ses crimes: "C'est parce que La Divinité Suprème nous a choisis que nous avons tous les droits! Et puis, de toute façon, nous n'avons pas le choix: Aller prendre chez les autres ce qui nous manque tant est la condition sine qua non de notre survie..."
qui donc tient cet inquiétant discours d'espace vital aujourd'hui?
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Et qui le met en pratique avec succès?
Poser la question, c'est y répondre par le poids de l'évidence.
Le fardeau de l'homme blanc, sa malédiction ontologique, est le fait de se désavouer lui même d'office avant de savoir seulement de quoi il retourne.
Les Blancs eurent des torts dans le passé il est vrai. Ils ne furent pas les seuls loin s'en faut! Mais ces éternels salauds condamnés d'avance ont pris le boomerang en plein dans la gueule!
Les serviteurs stylés d'antan occupent le ch‚teau, il sifflent les bonnes bouteilles, vident la cambuse et culbutent en prime la baronne qui en redemande. Arroseurs arrosés les faces de craie? Bien fait pour leurs gueules blafardes! J'ai plaidé pour qu'on les sauve, je le regrette...
Après tout, puisqu'ils veulent crever, je me demande bien pourquoi le reste de la terre les mettrait sous perfusion.
Ne gaspillons pas le sang noble et chaud des peuples d'élite à réanimer ces larves blanch‚tres. Je désapprouve l'acharnement thérapeutique. Mais en pareil cas, je le comprends. Car je suis s˚r qu'après la disparition des blancos, une fois l'héritage dissipé, on les regrettera... On ne trouve pas tous les jours des cons pareils!
"Nous n'écrivons pas pour être édités mais pour être lus" disaient les poètes souffreteux du goulag, entre deux quintes de tuberculose. "Une page de sauvée, c'est une brique de moins dans le mur de la barbarie!"
Avec la photocopie, l'art de la démolition a fait d'immenses progrès. qu'on n'arrête pas même si on le condamne. A présent, les nouveaux samizdats circulent sur Internet. Pour les exterminators du troisième millénaire, la chasse est ouverte!
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Une autre partie d'échecs avant qu'on m'assassine? Choisissez votre ouverture!
Aymeric De Bainville La Chapelle aux Loups Mai 2001
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