2
Il y avait longtemps que Pop était pas venu à la ferme, ce qui fait qu’aussitôt après avoir quitté la route pavée, il a fallu qu’il demande son chemin. C’était devant une petite maison qu’avait pas de peinture dessus, avec une petite grange de rondins attenante. Le bonhomme, il courait après un cochon. Il s’est arrêté, il a ôté son chapeau et s’est épongé la figure avec un mouchoir rouge.
— Sagamore Noonan ? il demande, en nous lorgnant d’un drôle d’air.
— Ouais, fait Pop.
— Vous allez chez Sagamore Noonan ?
Il avait pas l’air d’y croire.
— C’est défendu ? demande Pop, un peu agacé. Il est chez lui, non ?
— J’ai idée que oui, fait le bonhomme. En tout cas, ils l’ont pas sorti de là, ces temps-ci.
— Alors, par où c’est qu’on prend ?
— Ben... suivez c’te route qu’est là. Le gravier ne tiendra plus long ; après c’est du sable, comme qui dirait, mais selon moi vous y arriverez, avec vot’remorque. Plus loin, vous passerez une grande butte de sable et en bas, de l’aut’côté, vous trouverez des ornières qui vous conduiront à une clôture de barbelés. De là, y a pas plus de cinq, six cents mètres ; d’ailleurs vous le sentirez si le vent souffle du bon côté. (Il commence à s’essuyer la figure.) Et si vous croisez des autos en chemin, faites-leur de la place, parce qu’il y a des chances pour qu’ils soient pressés.
— Pressés ? fait Pop.
— Ouais. Des fois, l’shérif l’est bougrement mal luné quand il passe par ici. M’a écrasé trois cochons, c’t’année.
— C’est pas de chance, dit Pop.
Le bonhomme, il secoue la tête comme quelqu’un qui n’y comprend goutte :
— C’est pour ça que je suis en train de chasser celui-ci. Y a deux hommes au shérif qui sont justement là-bas, en ce moment, et je tiens à le rentrer avant qu’ils se ramènent. Les cochons l’ont pas belle, avec le shérif.
Pop l’a remercié et on est repartis.
— Qu’est-ce qu’y voulait dire, Pop, qu’on le sentirait ?
Il a secoué la tête, l’air absent :
— Avec Sagamore, on ne peut jamais savoir.
On a passé une montagne avec des tas de sapins.
Le moteur commençait à chauffer, à force de tirer la remorque dans le sable. En haut, c’était plat pendant un moment et après, on a commencé à descendre. De l’autre côté d’un tournant, une autre auto s’arrêtait justement dans une petite clairière, et comme il n’y avait pas d’arbres, on voyait très loin, passé une espèce de ravine. Un homme avec un chapeau blanc était assis sur l’auto, les pieds sur le capot et il était en train de guigner quèqu’chose avec une paire de jumelles, de celles qu’on se sert aux courses. Pop freine et s’arrête, et l’autre lâche ses jumelles qui se balancent au bout d’une courroie passée à son cou et il nous dévisage. J’aurais bien voulu savoir ce qu’il regardait, mais y avait juste des champs et plein d’arbres et c’est tout.
— Qu’est-ce que vous regardez ? demande Pop.
Il y a un autre homme dans l’auto ; il porte un chapeau blanc, lui aussi. Il descend et ils se regardent, tous les deux.
— Des avions, répond l’homme assis sur le capot.
— Sans blague ? fait Pop.
— Comme je vous le dis. On est des guetteurs d’avions, fait l’autre. (Il a une dent en or qui brille quand il rigole.) Des fois qu’il leur prendrait la fantaisie, aux Ruskis, de s’amener par ici, avec leurs avions. Où vous allez comme ça ?
Pop le regarde un moment :
— Au champ d’aviation. (Et là-dessus, il démarre.) Si je vois des avions Ruskis, je vous ferai signe.
On trouve les ornières annoncées et on passe la barrière en barbelé. Ça descend encore un peu à travers les arbres et tout d’un coup, on aperçoit la ferme à mon onc’Sagamore.
Et c’est là qu’on a senti l’odeur.
Pop a freiné si brutalement qu’il a calé le moteur.
— Nom de Dieu ! il fait. Qu’est-ce que c’est que ça ?
Et Sig Fride commence à couiner et à s’agiter sur la banquette arrière. Pop ôte son chapeau et s’évente avec, en toussant comme un poussif. Et au bout d’une minute, ça se dégage et on peut respirer. Avec un peu de vent qui se met à souffler, ça se passe.
— Ça vient de là-bas, dit Pop. Tout droit de la maison.
— Qu’est-ce qu’est mort, à ton idée ? je lui demande.
Il secoue la tête :
— Rien ne pourrait êt’mort à ce point-là.
Alors on regarde vers la ferme. D’abord, on ne voit personne. Il y a une grange en rondins, à droite, et, juste devant nous, à l’ombre d’un gros arbre, c’est la maison. Elle est gris sale, comme du vieux bois, sans peinture nulle part. Avec une grande véranda sur le devant. De la fumée blanche sort d’un tuyau de cheminée à un bout du toit, mais mon oncle Sagamore, il a pas l’air d’être là.
Et puis on entend comme un coup de marteau, sur not’gauche. On regarde vers le bas de la colline où il y a un lac qui se perd dans les bois. Et à mi-chemin de la descente, il y a un homme qui travaille à quelque chose. J’ai jamais rien vu de plus drôle. On pourrait pas dire ce que c’est.
— C’est mon oncle Sagamore ? je demande à Pop.
— En train de travailler comme ça ? En plein soleil ?
Pop secoue la tête tout en regardant le bonhomme, qui cloue des planches sur une espèce de truc. On est à cinquante pas de lui, et on ne voit pas très bien à quoi il ressemble, sauf qu’il a le caillou tout luisant comme quelqu’un qui n’a pas beaucoup de cheveux.
— C’est pas Sagamore, dit Pop. Mais il sait peut-être où il est.
Comme ça ne sent plus mauvais, Pop remet l’auto en route et on dévale la pente. Moi, je regarde toujours le machin à quoi travaille le bonhomme, mais ça m’a l’air d’avoir ni queue ni tête. Comme s’il avait d’abord voulu construire un bateau, ensuite avait changé d’idée et décidé d’en faire une maison et puis comme s’il s’était dit tout d’un coup : « Oh ! et puis flûte ! je le cloue comme c’est là, on verra bien ce que ça donnera. »
Le fond, c’est une grande boîte à peu près de la taille d’une remorque-roulotte et, dessus, il y a une autre boîte. Rien n’est encore fini et, par endroits, on y voit au travers. D’abord, un tas de planches ont de grands trous dedans, des trous ronds, et d’autres en demi-lunes. Le bonhomme est perché sur un échafaudage haut comme le toit d’une auto. Il nous tourne le dos et s’occupe à boucher le trou d’une planche avec une planche plus petite.
Il n’a pas dû nous entendre venir. Pop stoppe juste dans son dos et se penche par la portière :
— Hé ! Où il est, Sagamore ?
L’homme se retourne même pas.
— Hé ! vous, là-haut ! beugle Pop.
Le bonhomme continue à clouer sa planche. Pop et moi, on se regarde. Puis on descend et Sig Fride aussi saute par terre et se met à courir de tous les côtés en s’arrêtant pour regarder en l’air et aboyer après le bonhomme.
Pop se décide à corner. L’homme ne se retourne toujours pas. Il s’arrête un moment de clouer pour se reculer un peu et regarder son travail. Ensuite, il secoue la tête, il arrache la planche avec les crocs de son marteau et se remet à la reclouer quelques centimètres plus loin.
« Coin ! coin ! coin ! coin ! » fait Pop avec sa trompe. L’homme examine sa planche encore un coup, mais là non plus ça lui plaît pas, alors il recommence à l’arracher. La planche s’en va en miettes, à force.
— Ça peut durer longtemps, dit Pop en se grattant le menton. Si on veut lui parler, va falloir monter là-haut.
Il grimpe donc l’échelle ; moi je monte derrière lui sur l’échafaudage. De là, on voit le bonhomme de côté, ce qui est déjà mieux que de dos. Il est plus vieux que Pop et il est nu-pieds. Il porte une salopette sur une chemise blanche qu’a plus de manches et un faux col dur avec une cravate qui passe sous le devant de sa salopette. Il a une petite bordure de cheveux blancs autour de la tête, juste au-dessus des oreilles, et, quand il se tourne vers nous, il me fait penser à un type qui gueule après les autos dans un embouteillage, le genre fou furieux. Mais il n’a pas l’air de nous avoir vus.
— Il est trop tard ! il crie, en agitant son marteau devant la figure de Pop.
— Trop tard pour quoi ? demande Pop, qui se recule et me butte dessus.
— Pas la peine de venir maintenant. Je vous avais prévenus. Tous. Mais personne n’a voulu m’écouter. Trop occupés à chasser le dieu dollar, à boire, à mentir et à forniquer dans tous les coins. Et maintenant, il est trop tard.
— Où est Sagamore ? lui crie Pop dans l’oreille.
— Le péché et la corruption font craquer la terre. L’heure est venue. Je vous avais avertis. Armageddon arrive !
— Pop, je demande, qu’est-ce que c’est, Armageddon (6)?
— J’en sais foutre rien. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il l’entendra pas venir quand ça viendra, à moins que ça ne lui passe dessus.
Et Pop se penche, colle sa bouche sur l’oreille du bonhomme et beugle :
— Je cherche après Sagamore Noonan ! Je suis son frère Sam !
— Trop tard, fait l’homme en recommençant à agiter son marteau. Je ne prends pas de pécheurs ni de mécréants avec moi. Vous périrez noyés, tous !
Pop pousse un soupir et se retourne vers moi :
— Je crois savoir qui c’est, ce vieux crâne d’œuf. C’est Finley, le frère à ta tante Bessie. Un ancien prédicateur marron. Sourd comme un pot. Plus de vingt ans qu’il s’est pas entendu parler.
— Qu’est-ce qu’il construit, selon toi ?
— Peut pas savoir, mais à en juger comme ça, il ne doit pas être très fixé, lui non plus.
Il redescend l’échelle et moi je saute en bas. Et juste à ce moment, on prend une pleine bouffée de l’odeur dans les narines.
— Tu crois pas qu’il y a quèqu’chose de mort, là-bas ? je demande à Pop.
Il regarde vers la maison et moi aussi. Toujours personne.
— Peut-être un de ses mulets, il répond.
On remonte en auto et on regrimpe la pente, pendant que le vieux sur son échafaudage continue à clouer et à marmotter tout seul. Pop amène l’auto et la remorque en douceur sous le gros arbre devant la maison et stoppe. On s’apprête à se boucher le nez. Mais avec le petit vent qui vient du lac, on ne sent rien. Pas au début.
C’est rudement tranquille. Tellement, même, qu’on s’entend respirer. Moi, ça me plaît bien ; ça change des grandes villes bruyantes comme Acqueduct. Je regarde autour de moi. La cour de devant, c’est pas autre chose que de la terre battue avec une voyette au milieu marquée par des bouteilles brunes et carrées enfoncées à même la terre. La porte d’entrée sur la véranda est ouverte, mais on ne voit personne dedans. Il sort toujours un peu de fumée blanche du tuyau de cheminée, mais moins qu’avant.
— Holà ! crie Pop. Holà ! Sagamore !
Personne ne répond.
— Pourquoi on n’entre pas ? je fais.
Pop secoue la tête :
— Non, ça pourrait le surprendre.
— C’est pas bien de faire des surprises aux gens ?
— Certaines gens, oui. Pas Sagamore.
— En tout cas, y a personne.
Pop regarde autour de lui, l’air étonné :
— Bizarre. Pourtant Bessie devrait bien être là... Oh ! nom de Dieu de nom de Dieu !
Et le voilà qui se bouche le nez et qui s’évente avec son chapeau. Moi aussi, je commence à suffoquer :
— Pop, je lui dis, ça vient de là-bas. Tu vois tous ces bacs, près du puits ?
— Va voir si tu peux t’approcher d’assez près pour y jeter un coup d’œil.
Après cinq ou six bouffées, ça fait un peu moins d’effet, alors je peux m’approcher. C’est vers l’autre bout de la véranda. Il y a une corde à linge tendue entre deux poteaux et les bacs sont alignés au soleil, de ce côté-ci de la corde, le long de la maison, six en tout. Des espèces de baquets en zinc. En arrivant tout près, je suis forcé de me reboucher le nez.
Il y a quelque chose dedans, pas de doute là-dessus. Je vois pas bien ce que c’est. Un genre d’eau brune avec de l’écume et des espèces de grosses bulles qui flottent dessus. Et puis, j’aperçois quelque chose en dessous. Alors, j’attrape un bâton et je farfouille dedans jusqu’à ce que j’aie ramené quelque chose. C’est une peau de vache avec les poils qui se décollent de dessus. Je la laisse retomber et toute cette cochonnerie se met à bouillonner. C’est affreux.
Je regarde les autres baquets et c’est tout pareil. Je crie la chose à Pop. Il s’avance en s’éventant. Sig Fride s’est coulé sous la maison et pousse des petits cris plaintifs. J’en pêche une autre dans un bac et Pop regarde et hoche la tête :
— Il tanne des peaux, il fait, l’air pas très étonné.
— Il est tanneur, mon oncle Sagamore ?
Pop paraît réfléchir à quelque chose.
— Quoi donc ? Ah !... non... première nouvelle. Peut-être que c’est un p’tit extra, pour lui.
— Mais pourquoi il les a mis tout contre la maison ? On les verrait plutôt à deux ou trois kilomètres, non ?
— Je ne sais pas trop. Peut-être pour faire enrager Bessie. En tout cas, moi, à ta place, je ne poserais pas de questions là-dessus. Sagamore, il aime pas bien ça. Quand on le trouvera, fais comme si tu ne t’étais aperçu de rien.
Je m’apprêtais à lui demander comment on pourrait s’apercevoir de rien, vu que les bacs puent si fort, mais je dis rien parce que Pop, pour ce qui est de répondre aux questions, il est pas très d’accord. Ça doit tenir de famille.
Je me suis mis à chercher mon oncle Sagamore. Le soleil tapait dur. Y avait un genre de bestiole qui zizillait dans les arbres. Je marchais par derrière la maison, quand j’ai cru entendre bouger quelqu’un en dedans. J’ai écouté, mais je n’ai plus rien entendu, à part la bestiole, qui faisait bzzz... bzzz... quelque part dans le bas de la colline.
La porte de la cuisine était ouverte. J’ai monté sur la marche de bois et j’ai regardé dedans. Mais comme je ne voyais rien, je suis entré. Sig Fride a fait un bond sur la marche et m’a suivi. Il y avait un poêle de cuisine dans un coin, une table recouverte d’une toile cirée et des chaises.
Sur le poêle, y avait un pot. J’ai soulevé le couvercle, des fois qu’il y aurait eu quelque chose à manger dedans. Et il y en avait. C’était blanc et on aurait dit des morceaux de pommes de terre. J’ai pris une cuiller sur la table et j’ai piqué dedans. Mais c’était pas des pommes de terre. Ça avait plutôt le goût de rutabaga. C’était pas très bon.
A gauche, il y avait une porte et une autre qui donnait sur le devant. J’ai regardé par celle de gauche. J’ai vu un lit, mais c’était plutôt un genre de resserre. Des sacs de sucre étaient empilés par terre et des tas de vieux harnais et d’affaires usées pendaient au mur. Je suis sorti de là et je m’apprêtais à aller voir derrière l’autre porte, quand je me suis arrêté en me rappelant une drôle de chose : ce rutabaga blanc. Il était froid. Pourtant, le pot était sur le feu.
Je suis retourné au poêle regarder dans le pot encore un coup. Et j’ai tâté le poêle. Il était froid. Alors j’ai soulevé les ronds : les cendres aussi étaient froides. Pourtant j’avais vu de la fumée sortir du tuyau. Je suis retourné dans la cour pour voir. Mince alors ! Y avait plus de fumée. Pourtant j’en avais vu. J’en étais sûr. Décidément, il s’en passait de drôles, chez mon oncle Sagamore. En revenant sur la véranda, ça s’est remis à puer. C’était pire que tout, dans ce coin-là. J’ai couru à l’auto. Pop s’éventait toujours avec son chapeau en marmonnant des jurons, l’air dégoûté de tout.
— Qu’est-ce que je suis venu foutre ici, au lieu d’aller à Narraganset Park (7), il fait.
— Oh ! Pop. Moi, je m’y plais bien, à part que ça pue.
— Ouais, mais qu’est-ce qu’on va faire ? Sagamore est pas là. Il a dû être rappelé. Y a personne, à part c’te vieux ouistiti qu’est là-bas en train de clouer ses planches. Et d’ici, on ne peut aller nulle part.
Juste derrière nous, quelqu’un fait :
— Ça va, Sam ?
On se retourne pile et on voit un bonhomme adossé au montant de la porte, un fusil au creux de son bras. Moi, j’écarquille les yeux parce que je vois pas d’où il a pu sortir, vu que la maison était vide la minute d’avant et qu’on ne l’avait pas entendu venir.
Il est grand et fort ; plus grand que Pop, et il porte une salopette sur un tricot. Il a des petits yeux tout noirs et un grand nez crochu, avec une barbe qui lui monte jusqu’aux yeux, une barbe pleine de sueur qui lui cache presque toute la figure. Ses cheveux noirs broussailleux commencent à blanchir et ils poussent longs et drus jusque sur ses oreilles, mais il a une grande tache blanche toute dégarnie depuis le front jusque derrière la tête. Sur le devant de la salopette, on voit des longs poils noirs qui couvrent sa poitrine et lui ressortent dans le cou par l’ouverture du tricot.
Ses petits yeux noirs, brillants et durs, ont l’air de rigoler en nous regardant, mais avec quelque chose qui rappelle un loup. Il a une grosse bosse à la joue gauche, et tout d’un coup, sans bouger la tête ni rien, il pince les lèvres et un gros paquet de jus de chique raide comme une balle vole à travers la véranda pardessus les marches et atterrit dans la cour : « Ptt. -flac ! »
— En visite ? il demande.
— Sagamore ! fait Pop. Vieux bandit !
« Tiens, c’est mon oncle Sagamore », je me dis. Mais je voyais toujours pas d’où il pouvait sortir, ni comment il s’était trouvé là tout d’un coup sans qu’on l’entende.
Il pose le fusil contre le mur et il regarde Pop :
— Ça fait une tirée qu’on ne t’a pas vu, Sam.
— Dans les dix-huit ans, j’ai idée.
On monte tous les trois sur la véranda, ils se serrent la main et on s’accroupit sur les talons devant la porte.
— D’où que t’es sorti, mon oncle Sagamore ? je demande. J’étais dans la maison y a pas une minute et je t’ai pas vu. Et qu’est-ce qu’il construit, ce bonhomme, là-bas près du lac ? Et pourquoi que t’as pas été mettre tes peaux de vaches plus loin de la maison ?
Il se tourne vers moi, après quoi il regarde Pop :
— Ton garçon, Sam ?
— Ouais, c’est Billy.
Mon oncle Sagamore hoche la tête d’un air entendu :
— Il fera quelqu’un de capable plus tard. Il en pose, des questions ! Pour peu qu’il se trouve quelqu’un pour lui répondre, il finira par en savoir plus long qu’un juge de paix.