PREMIÈRE PARTIE
LE COSMOS
Je ne puis croire que Dieu joue aux dés avec le cosmos.
ALBERT EINSTEIN, dans l’Observer de Londres, 5 avril 1964.
Sur la terre existe la vie. Une vie seule et unique qui englobe chaque animal, chaque plante de la planète. Le temps l’a divisée en plusieurs millions de parties, mais chacune est partie intégrante de l’ensemble. Une rose est une rose, mais c’est aussi un rouge-gorge et un lapin. Nous sommes tous une seule chair, tirée du même creuset.
On compte dans la nature 92 éléments chimiques, mais un petit groupe de 16 d’entre eux seulement forment la base de toute matière vivante. L’un des 16, le carbone, joue un rôle central en raison de sa capacité de former des chaînes et maillons complexes, qui peuvent s’assembler en une immense quantité de composés. Pourtant, sur les milliers de combinaisons possibles, seuls 20 aminoacides se sont révélés être les composants primaires de toutes les protéines. Plus significatif encore, ces protéines sont produites au bon endroit, au bon moment, par une suite bien ordonnée d’événements que gouverne un code contenu dans quatre molécules seulement appelées bases nucléotides, et cela, que la protéine soit destinée à devenir bactérie ou chameau. Les instructions pour toute vie sont rédigées dans le même langage simple.
Les activités de la vie sont gouvernées par la seconde loi de thermodynamique. Elle dit que l’état naturel de la matière est le chaos et que toutes choses ont tendance à se désagréger, à s’abandonner au hasard et au désordre. Les systèmes vivants sont formés de matières hautement organisée ; ils créent de l’ordre à partir du désordre, mais non sans une lutte constante contre le processus de désintégration. L’ordre est maintenu par l’absorption d’énergie extérieure qui fait fonctionner le système. Ainsi les systèmes biochimiques échangent-ils constamment de la matière avec ce qui les entoure – ce sont des processus thermodynamiques ouverts, par opposition à la structure thermostatique fermée des réactions chimiques ordinaires.
Tel est le secret de la vie. Cela signifie qu’il existe une communication continue, non seulement entre toutes les créatures vivantes et leur environnement, mais entre toutes les créatures qui vivent dans cet environnement. Un complexe réseau d’interactions relie toute vie en un seul et vaste système indépendant. Chaque partie se trouve reliée à toutes les autres, et tous nous faisons partie de l’ensemble, partie de la Surnature.
Je vais, dans cette première partie, examiner comment, dans certains cas, notre système biologique se trouve influencé par son environnement.