14. LA SOURIS ET L’ÉLÉPHANT

 

Lucrèce Nemrod enfourna dans sa bouche un gros chewing-gum noir à la réglisse, puis aspira une grande bouffée d’air froid. Rien de mieux pour se calmer les nerfs. Ensuite seulement, elle frappa à la lourde porte métallique du château d’eau d’Isidore Katzenberg.

Pas de réponse, mais elle constata que la porte n’était pas fermée. Elle entra donc et trouva Isidore Katzenberg, debout dans la salle conique, en train de lire un livre posé sur un lutrin de chêne. Cette fois, il était en pleine lumière et elle put enfin le regarder de haut en bas.

Il leva la tête à son approche et l’observa en retour.

Ils se considérèrent mutuellement pendant une longue minute de silence.

Isidore Katzenberg était plus grand et plus gros encore que Lucrèce Nemrod ne l’avait estimé lors de sa première visite. Un mètre quatre-vingt-quinze pour un poids de cent vingt kilos, sans doute. Son corps, sphère lisse, était enveloppé d’amples vêtements de popeline beige clair. Pas de ceinture, pas de montre, pas de lacets. « La non-violence, Katzenberg l’applique déjà dans sa façon de s’habiller », pensa-t-elle.

Le crâne était presque chauve. Les oreilles étaient grandes, le front large, les lèvres charnues. De petites lunettes dorées surplombaient un nez fin. Il ressemblait assez à un bébé démesuré.

Ses yeux étaient sans cesse en mouvement, à la recherche de mille détails.

« Un éléphant solitaire et inquiet »… L’idée lui tourna un moment dans la tête jusqu’à ce qu’une autre prenne le relais. En fait, Katzenberg lui faisait penser à Ganesh, ce dieu de la mythologie hindoue avec une tête d’éléphant.

— Vous êtes en train de vous dire que je suis pareil à un éléphant, énonça-t-il. Comment je le sais ? Vous regardez fixement mes larges oreilles. Quand on fixe ainsi mes oreilles, c’est qu’on me compare à un éléphant.

— Je pensais au dieu indien Ganesh.

La masse se détourna pour fouiller dans un tas de livres et en tirer une statuette de la divinité.

— Ganesh, dieu du savoir et de la rigolade. Dans sa main gauche, un livre, dans sa main droite, un pot de confiture. Mais connaissez-vous la légende de Ganesh ? demanda-t-il.

La jeune fille secoua la tête.

— Son père Shiva, rentrant un jour plus tôt qu’à son habitude, découvrit tout à coup l’enfant et s’imagina que c’était un amant de sa femme, Parvati. Aussitôt il dégaina son épée et le décapita. Parvati lui expliqua que c’était son propre fils qu’il avait ainsi mutilé. Navré, le père s’excusa et lui promit de remplacer la tête perdue de l’enfant par celle du premier individu qui pénétrerait dans la pièce. Il advint que ce fut un éléphant.

Lucrèce Nemrod désigna quelque chose qui ressemblait à un petit rongeur aux pieds de la statuette de bronze.

— Et ça, c’est quoi ?

— Sa monture. Ganesh est un éléphant qui voyage debout sur une souris.

Il observait la jeune fille rousse avec intensité, absorbant rapidement l’ensemble des photons qui rebondissaient sur sa peau et ses vêtements. Qu’est-ce que c’était que cette gamine impertinente qui s’obstinait à le poursuivre dans sa tanière ?

Il la passa en revue. Un petit gabarit. Un mètre soixante, cinquante kilos. Des bras musclés. Seins pommés. Grands yeux vifs, couleur émeraude. Longs cils roux. Longue chevelure rousse. Petits pieds. Respiration ample et régulière. Une sportive. Regard fixe. Chewing-gum dans la bouche. Joli port de tête. Elle avait dû faire de la danse classique très jeune pour être dotée d’un aussi gracieux maintien.

Quel couple mal assorti ils formeraient s’ils entreprenaient de travailler ensemble, songeait Lucrèce Nemrod. Une version inédite de Laurel et Hardy.

Elle soupira.

— Je suis venue m’excuser. Je vous ai manqué de respect, la dernière fois.

— Je vous ai également manqué de respect, répliqua-t-il. Nous sommes quittes.

— J’ignorais que vous étiez adepte de la non-violence.

— Ça change quoi ?

— Les non-violents reçoivent les gifles sur la joue droite et tendent leur joue gauche.

— Démodé, tout ça. Les nouveaux non-violents baissent la tête pour éviter la gifle. Ainsi, l’agresseur n’a même pas la gêne d’avoir commis un acte de violence.

— Je vous ai insulté. Je vous ai traité d’imbécile, d’être stupide, d’idiot et de con.

La face lunaire arbora une expression gourmande :

— Vous savez d’où vient le mot « imbécile » ? De imbecille, qui n’a pas de bâton. Allusion au fait qu’il est toujours nécessaire d’être soutenu par une béquille si on ne veut pas choir. Vivre sans s’appuyer sur aucun dogme, aucun principe rigide, aucun tuteur, c’est courageux, non ? J’espère être un imbécile et le rester le plus longtemps possible.

Lucrèce Nemrod hocha respectueusement la tête.

— Je me reconnais aussi dans le terme « stupide », poursuivit Katzenberg. « Stupide », du latin stupidus. Frappé de stupeur. Le stupide est celui qui s’étonne de tout, et donc s’émerveille de tout. J’espère rester longtemps stupide. « Idiot » signifie particulier en grec. Un idiotisme c’est une particularité de la langue. J’espère être quelqu’un de particulier. Quant à « con », eh bien, il s’agit du sexe de la femme. Traiter quelqu’un de « con », n’est-ce pas l’associer à ce qui existe de plus charmant et de plus fertile ? J’espère vraiment être un con, doublé d’un stupide idiot imbécile.

Elle avança ses petits pieds parmi les livres.

— A la rédaction, les autres disent que c’est la lecture d’un livre qui vous a transformé. C’était quoi, ce livre ?

Apparemment, il s’y retrouvait dans son capharnaüm. Il alla droit vers un ouvrage placé au milieu d’un amoncellement Il le lui montra. Sur la couverture, des êtres se dirigeaient vers un soleil qui se levait à l’horizon. Le volume avait davantage une allure de roman d’aventures que d’un manuel de savoir-vivre.

— Ce livre est disponible dans n’importe quelle librairie. Il n’a rien d’exceptionnel. En fait, on peut le considérer comme un ouvrage plutôt idiot, stupide, con et imbécile.

Il le lui tendit.

— Vous entendez par là qu’il est à la fois particulier, étonnant, féminin et non dogmatique, résuma-t-elle.

Elle feuilleta le livre tandis qu’Isidore Katzenberg lui expliquait qu’il contenait, entre autres, deux notions selon lui particulièrement intéressantes.

Il commença par la première, la VMV : la Voie de Moindre Violence.

— Qu’est-ce que la VMV ?

— L’homme souffre parce qu’il est continuellement en état de violence contre lui-même, contre ses congénères et contre l’univers tout entier. Pour s’en sortir, il importe donc de prévoir les effets de chacun de nos actes en s’attachant à anticiper la cascade de violences qu’il risque d’entraîner.

Comme pour illustrer ses paroles, Isidore Katzenberg reposa le livre au sommet d’une pile qui s’écroula aussitôt sans qu’il y prête la moindre attention.

— Seconde notion primordiale : l’« évolution du monde selon les chiffres ».

La jeune fille s’installa le plus confortablement qu’elle put dans un fauteuil-bibliothèque aux arêtes douloureuses.

— Suivez-moi bien. Ces dessins qui constituent nos chiffres et que nous utilisons mille fois par jour sans même y réfléchir comportent en eux-mêmes tout un enseignement. Ils ont été inventés par les Indiens. La courbe est signe d’amour, le trait horizontal : d’attachement, et le croisement : de choix.

« 1, c’est le stade minéral.

Pour qu’elle le visualise mieux, il dessina le chiffre dans l’air.

— … 1 se dresse, immobile, comme un monolithe. 1 ne ressent rien. Il est là. Pas de courbe, pas de trait horizontal, pas de croisement. Donc pas d’amour, pas d’attachement, pas de choix. Au stade minéral, nous nous trouvons dans l’ici et le maintenant, sans penser.

« 2, continua-t-il en mimant de nouveau le chiffre, c’est le stade végétal. Avec une tige courbe comme celle d’une fleur et un trait comme racine. 2 est attaché au sol. La fleur ne peut donc pas se déplacer. Il y a une courbe dans la partie supérieure : 2 aime le ciel. La fleur se veut belle, ornée de couleurs et de nervures harmonieuses afin de plaire à la dimension supérieure.

« 3, c’est le stade animal. Avec ses deux courbes en haut et en bas, précisa-t-il en s’aidant de ses pouces et de ses index pour former un trois, il aime le ciel et il aime la terre.

— On dirait deux bouches ouvertes superposées, remarqua Lucrèce Nemrod.

— La bouche qui embrasse empilée sur la bouche qui mord, confirma Isidore Katzenberg. 3 ne vit que dans la dualité. « J’aime/je n’aime pas. » Pas de traits horizontaux, donc pas d’attachement ni au sol ni au ciel. L’animal est perpétuellement mobile. Il vit sans attaches, uniquement mû par la peur et le désir. 3 se laisse mener par ses instincts. Il est donc le perpétuel esclave de ses sentiments.

Le gros homme croisa ses deux index.

— 4, c’est le stade humain. Avec le symbole de la croix qui signifie le carrefour. Carrefour, donc choix. A condition de s’y prendre convenablement, ce carrefour nous permettra de quitter le stade animal pour passer au stade suivant. Du stade animal du 3 à celui du 5. Il nous est possible de ne plus être ballottés par la peur et l’envie, de cesser de ne réagir qu’aux émotions instinctives. On peut sortir du dilemme « j’aime/je n’aime pas » comme de « j’ai peur, je fais peur ».

— En parvenant à l’étape au-dessus, le 5 ?

— 5, c’est le stade spirituel. L’homme évolué. 5 possède un trait horizontal en haut, il est donc attaché au ciel. Il est nanti d’une courbe dirigée vers le bas, il aime donc ce qu’il y a au-dessous, la terre. 5 est l’exact contraire de 2. Le végétal est cloué au sol. L’homme spirituel est soudé au ciel. Le végétal aime le ciel, l’homme spirituel aime la terre. C’est ce qu’entendait André Malraux avec son fameux « Le troisième millénaire sera spirituel ou ne sera pas. » L’homme sera 5 ou ne sera pas.

« Tel est l’objectif à atteindre : nous libérer de nos émotions, contrôler nos réactions instinctives et devenir spirituels.

Lucrèce Nemrod resta un instant silencieuse. Elle réfléchit puis demanda :

— Et le 6 ?

L’expression d’Isidore Katzenberg se fit mystérieuse.

— Trop tôt pour en parler. Comprenez déjà les cinq premiers chiffres et vous aurez accompli un énorme bond en avant. Si tout mon travail ne sert qu’à faire comprendre cela, j’aurai l’impression d’avoir été utile.

Elle les dessina tour à tour devant elle.

— Un… deux… trois… quatre… cinq… C’est curieux. Nous avons les chiffres en permanence sous les yeux, sans penser à y voir d’autres informations qu’en matière de calcul.

— Les gens ne font pas suffisamment attention aux choses qui les entourent, déplora Isidore Katzenberg. Ils fonctionnent selon leurs préjugés et s’imaginent déjà tout savoir.

Il secoua ses formes rebondies.

— J’espère en tout cas que ce petit exposé sur les chiffres, qui nous montrent la voie vers l’avenir, vous aura convaincue que la seule question importante n’est pas « D’où venons-nous ? » mais bien au contraire, « Où allons-nous ? »

Elle déplia son corps menu, se leva, enjamba des livres et marcha à travers la pièce pour mieux examiner les murs recouverts de tableaux aimantés sur lesquels étaient apposés des coupures de presse, des photos, des dessins aussi bien que des listes de commissions.

— Au contraire, émit-elle, pensive. Vous m’avez davantage convaincue encore du bien-fondé de ma démarche. Il faut d’abord comprendre le passé si on veut ensuite comprendre l’avenir.

Isidore Katzenberg s’empara d’un pense-bête sur l’un des tableaux, puis sortit un caddie de dessous un tas de livres.

— Où allez-vous ? demanda la jeune fille.

— Ah, enfin, la bonne question. Vous voyez que vous y arrivez quand vous voulez. Où vais-je ? Eh bien, tout bonnement faire mon marché. C’est l’heure, j’ai besoin de légumes et de fruits frais.

— Je peux vous accompagner ?

Ils poursuivirent leur conversation au-dehors, lui tirant son caddie dans un couinement de roues rouillées. Aux friches envahies d’herbes hautes et d’orties succédèrent des rues bordées de pavillons de banlieue. Ils débouchèrent enfin sur une place où, face à une petite église sans âge, de solides maraîchères aux joues rouges se tenaient derrière leurs étals.

Isidore Katzenberg n’était pas homme à acheter ses provisions à la va-vite. Il huma longuement des melons, soupesa soigneusement des mangues, discuta des derniers arrivages avec un maraîcher puis tâta des tomates, des avocats et flaira des oignons. Tout en choisissant soigneusement ses prochaines nourritures terrestres, il poursuivit son raisonnement :

— Ce qui ralentit l’homme dans sa progression, c’est sa fascination pour son propre passé. (Je prends ces deux bottes de radis, là. Les bien rouges.) S’il ne considérait que son avenir, il serait plus léger. Croyez-moi, la catastrophe, la vraie, c’est la fascination pour le passé. (Elles sont toutes aussi mûres que cela, vos poires ?) Considérez tous ces pays qui s’imaginent redécouvrir leur identité propre en retournant à des systèmes arriérés. En Mongolie, ils se mettent à revendiquer l’héritage de Gengis Khan. En Afghanistan, ils veulent remettre en vigueur des lois datant de l’an 800. En Russie, ils appellent de leurs vœux un nouveau tsar. (Je vous dois combien ?)

Isidore Katzenberg tira un billet froissé de son portemonnaie, y remit les petites pièces qu’on lui tendit puis fourra ses sacs de fruits et légumes dans son caddie sans cesser son discours :

— Du passé, il faut faire table rase. C’est comme la psychanalyse. Les gens n’en finissent pas de s’enfoncer dans leur passé pour mieux le triturer et le décortiquer. Plutôt que de regarder en arrière, ils feraient mieux de regarder devant eux.

Comme il prononçait ces mots, il accéléra, prenant un peu d’avance sur Lucrèce Nemrod qui trottinait pour le rejoindre.

Au détour d’un pâté de maisons, une automobile surgit soudain, une portière s’ouvrit vivement, deux bras en sortirent et happèrent la jeune fille vers l’intérieur. Avant que Lucrèce ait pu comprendre ce qui lui arrivait, un bâillon s’enfonçait dans sa bouche et un bandeau lui barrait les yeux.

Isidore Katzenberg ne s’était aperçu de rien et continuait d’expliquer :

— Jamais, jamais ne regarder en arrière. A force, on oublie de regarder devant soi. Ainsi, par exemple, si je cessais de regarder devant moi, je prendrais probablement ce réverbère en pleine figu…

La portière se referma dans un claquement sec, des pneus crissèrent, la voiture bondit. A travers les vitres de l’automobile qui le dépassait maintenant à grande vitesse, Isidore Katzenberg aperçut Lucrèce Nemrod qui se débattait entre des bras vigoureux appartenant à des individus aux visages recouverts de masques de singes.

 

Le Père de nos pères
titlepage.xhtml
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_037.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_038.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_039.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_040.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_041.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_042.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_043.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_044.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_045.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_046.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_047.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_048.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_049.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_050.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_051.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_052.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_053.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_054.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_055.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_056.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_057.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_058.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_059.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_060.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_061.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_062.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_063.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_064.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_065.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_066.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_067.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_068.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_069.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_070.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_071.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_072.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_073.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_074.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_075.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_076.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_077.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_078.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_079.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_080.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_081.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_082.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_083.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_084.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_085.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_086.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_087.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_088.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_089.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_090.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_091.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_092.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_093.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_094.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_095.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_096.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_097.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_098.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_099.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_100.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_101.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_102.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_103.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_104.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_105.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_106.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_107.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_108.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_109.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_110.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_111.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_112.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_113.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_114.html
Werber,Bernard-[les aventuriers de la science-1]Le Pere de nos peres(1998).French.ebook.AlexandriZ_split_115.html