Chapitre II

Afin de vous faire une idée bien nette de ce que fut, pour les enfants Baudelaire, la longue ascension de l’escalier du 667, boulevard Noir, je suggère que vous lisiez ce chapitre les yeux fermés. La lueur des maigres bougies posées au sol de loin en loin était si pâlotte, en effet, que les enfants avaient beau écarquiller les yeux, il leur semblait gravir ces marches en aveugle.

Chaque spire de la longue spirale s’achevait sur un palier, au fond duquel on devinait des portes – porte de l’appartement de l’étage et double porte de l’ascenseur. Pas un son ne se faisait entendre, bien sûr, du côté de l’ascenseur, celui-ci étant condamné. En revanche, toutes sortes de bruits s’échappaient des appartements. Au septième étage, par exemple, les orphelins sursautèrent lorsque deux hommes éclatèrent de rire, comme si l’un d’eux venait d’en raconter une bien bonne. Au douzième, ils perçurent des clapotis, sans doute quelqu’un qui prenait son bain. Au dix-huitième, ils entendirent une voix de femme déclarer : « Eh bien ! qu’ils mangent de la brioche ! » avec un accent étranger.

— Je me demande ce que les gens entendront aux portes du dernier étage, dit Violette, maintenant que nous allons y habiter.

— J’aimerais qu’ils entendent tourner des pages, dit Klaus. Peut-être que Mr et Mrs d’Eschemizerre ont des tas de livres passionnants.

— Et moi, j’aimerais qu’ils entendent un bruit de clé à molette. Peut-être que Mr et Mrs d’Eschemizerre ont des tas d’outils en tout genre, qu’ils me permettront d’emprunter.

— Criff ! dit Prunille en contournant prudemment, de sa démarche de chiot, une bougie larmoyante.

Violette baissa les yeux vers sa petite sœur.

— Oh ! pour ça, je ne m’en fais pas trop.

De quoi ronger, en général, tu trouves… N’oublie pas de nous prévenir quand tu voudras qu’on te porte.

— Pfff ! fit Klaus en s’appuyant à la rampe. C’est moi qui aimerais bien qu’on me porte, oui ! Je commence à avoir les pattes en compote.

— Moi aussi, un peu, admit Violette. Pas comme si on était rouillés, pourtant, après tous ces tours de piste qu’Olaf nous a fait faire au collège ! Au fait, on est à quel étage, là, maintenant ?

— Aucune idée. Je n’ai pas compté, et les paliers ne sont pas numérotés.

— Tant pis, décida Violette. De toute façon, pas moyen de se tromper ; comme c’est au dernier étage, aucun danger de monter trop haut. Quand l’escalier s’arrêtera, on sera arrivés, voilà tout.

— Trop bête que tu ne puisses pas inventer un truc pour nous transporter là-haut.

Violette sourit – sourire invisible dans l’obscurité.

— Ce truc-là a déjà été inventé, je te rappelle. Il y a longtemps. Il s’appelle un ascenseur. Mais les ascenseurs sont out, tu sais bien.

— Et les ampoules sont in, dit Klaus, souriant dans le noir à son tour. Mais seulement les ampoules aux pieds.

— Tu te souviens, reprit Violette, de la fois où nos parents avaient couru les Onze Kilomètres du Onzième ? Ils avaient les pieds tellement en bouillie, en rentrant, que Papa avait préparé le dîner assis par terre !

— Et on n’avait mangé qu’une salade, parce qu’aucun d’eux n’avait plus la force de se traîner jusqu’au fourneau.

— Oui. Ça aurait fait un menu parfait pour tante Agrippine, dit Violette, repensant soudain à leur séjour au-dessus du lac Chaudelarmes[1]. La pauvre ! Tu te souviens de sa sainte terreur que le fourneau explose ?

— Poufflim, fit Prunille d’une petite voix triste.

Autrement dit : « Et pourtant, ce n’était pas le fourneau qu’elle aurait dû craindre. »

— C’est vrai, reconnut Violette.

Mais sa voix fut entièrement couverte par un éternuement explosif, de l’autre côté d’une porte.

— Je me demande bien à quoi ressemblent les d’Eschemizerre, s’avisa Klaus.

— Ils ne sont pas sur la paille, en tout cas, pour habiter boulevard Noir, dit Violette. Surtout au dernier étage.

— Akrofil, dit Prunille, autrement dit : « Et pas sujets au vertige, non plus. »

Klaus baissa les yeux vers elle.

— Tu as l’air un peu fatiguée, Prunille. Violette et moi, on va te porter, maintenant. À tour de rôle. Trois étages chacun, d’accord ?

Violette acquiesça en silence, puis elle se souvint qu’on ne la voyait pas et confirma à voix haute :

— D’accord.

Ils continuèrent de monter, et je suis au regret de dire que chacun des aînés Baudelaire vit revenir bien des fois son tour de porter Prunille. S’ils avaient gravi un escalier de hauteur normale, je pourrais me contenter d’écrire : « Ils gravirent des marches et des marches » et j’en aurais terminé. Dans le cas présent, il me faudrait écrire : « Ils gravirent des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches », le tout sur au moins quarante-huit lignes – si ce n’est quatre-vingt-quatre – avant de les faire déboucher sur le tout dernier palier. Mais ce serait à mourir d’ennui.

De temps à autre, ils croisaient une ombre qui descendait, mais ils étaient trop fatigués pour dire bonjour – et, plus tard, bonsoir – aux autres usagers de l’escalier. Ils commençaient à avoir faim. Ils commençaient à avoir mal partout. Ils commençaient à se lasser de poser les yeux sur les mêmes bougies, les mêmes marches, les mêmes portes.

Pour finir, alors qu’ils n’en pouvaient plus, ils posèrent les yeux sur une bougie de plus, une marche de plus, une porte de plus… et, après cinq étages encore, l’escalier prit fin sans prévenir. Les trois enfants exténués se retrouvèrent sur un palier éclairé d’une dernière bougie, dans un joli chandelier, au milieu de la moquette. À la lueur de cette bougie, ils virent la porte de leur nouveau logis, face aux portes d’ascenseur côte à côte, avec leurs boutons à flèche.

— Vous vous rendez compte ? souffla Violette un peu hors d’haleine, en déposant Prunille à terre. Si les ascenseurs avaient été in, on serait arrivés ici en deux minutes, trois à tout casser.

— Allons, dit Klaus. Si ça se trouve, ils vont être de nouveau in très bientôt. Bon, cette porte doit être celle de l’appartement, j’imagine. Frappons.

Ils frappèrent, et aussitôt la porte s’ouvrit largement sur un grand monsieur en costume rayé, de ces fines rayures qu’on voit d’ordinaire sur les gens chics – stars de cinéma ou gangsters.

— Il me semblait bien que j’avais entendu quelqu’un approcher, dit-il avec un si large sourire qu’on voyait ses dents luire dans la pénombre. Entrez vite. Je m’appelle Jérôme d’Eschemizerre, et je suis très, très heureux que vous veniez vivre avec nous.

— Enchantée de faire votre connaissance, Mr d’Eschemizerre, dit Violette, le souffle un peu court, et elle s’avança, suivie de ses cadets, dans un vestibule guère mieux éclairé que l’escalier. Je suis Violette Baudelaire, et je vous présente mon frère, Klaus, et ma petite sœur, Prunille.

— Bonté divine, s’écria Mr d’Eschemizerre, vous m’avez l’air un peu essoufflés, tous les trois. Par bonheur, j’ai deux remèdes à cela. Le premier sera de cesser de m’appeler Mr d’Eschemizerre et de dire Jérôme, tout simplement. De mon côté, je vous appellerai par vos prénoms, et ce sera du souffle économisé pour nous quatre. Le deuxième remède sera un bon martini bien frappé, que je vais vous préparer illico. Venez, les enfants, suivez-moi.

— Un martini ? s’alarma Klaus. Ce n’est pas une boisson alcoolisée ?

— Ordinairement si, reconnut Jérôme. Mais ces temps-ci, non. Les martinis alcoolisés sont out. Ce qui est in, ce sont les martinis à l’eau, autrement dit, de l’eau bien froide servie dans un verre à apéritif, avec une olive dedans. Il est donc parfaitement légal d’en servir aux enfants.

— Je n’ai encore jamais bu de martini à l’eau, dit Violette, mais je veux bien essayer.

— Ah ! se réjouit Jérôme, tu as le sens de l’aventure ! C’est un trait de caractère qui me plaît. Ta mère aussi était téméraire. Savez-vous, nous étions grands amis, elle et moi, dans le temps. Nous avions même fait l’ascension du mont Augur, avec une bande d’amis… Bon sang, ça doit remonter à vingt ans au moins. Le mont Augur avait la réputation de pulluler de bêtes féroces, mais il en fallait plus pour arrêter votre mère. Et puis voilà qu’en piqué…

— Jérôme ? héla une voix depuis la pièce voisine. Oui était-ce, à la porte ?

Et une grande dame toute mince apparut, vêtue d’un tailleur élégant – à fines rayures également. Ses ongles effilés étaient si bien polis qu’ils étincelaient dans le clair-obscur.

Jérôme eut un petit rire.

— Et qui veux-tu que ce soit ? Les orphelins Baudelaire, pardi !

— Mais ce n’est pas aujourd’hui qu’ils arrivent !

— Bien sûr que si, c’est aujourd’hui ! J’attends ce jour depuis des semaines ! Vous savez, dit Jérôme en se retournant vers les enfants, moi, j’étais prêt à vous adopter du jour où j’ai appris la nouvelle de l’incendie. Malheureusement, il n’y avait pas moyen.

— Les orphelins étaient out, trancha la dame. Personne n’y pouvait rien. Alors qu’à présent ils sont in.

— Ma femme suit de très près tout ce qui est in ou out, reprit Jérôme. Pour ma part, je ne m’en soucie pas trop, mais Esmé si, énormément.

C’est elle qui a tenu à ce que l’ascenseur soit condamné. Esmé, je m’apprêtais à leur faire des martinis à l’eau ; en veux-tu un aussi ?

— Bien volontiers, répondit Esmé. Les martinis à l’eau sont in !

Elle s’avança vers les enfants d’un pas vif et les inspecta tour à tour de la tête aux pieds.

— Je me présente : Esmé Gigi Geniveve d’Eschemizerre, sixième conseiller Financier de la ville par rang de chiffre d’affaires, annonça-t-elle d’un ton altier. Et quatrième fortune du pays, mais vous pouvez m’appeler Esmé. J’apprendrai vos noms plus tard. Je suis très heureuse de vous avoir ici, parce que les orphelins sont in, tout ce qu’il y a de plus in, et quand mes amis vont savoir que j’ai trois vrais orphelins chez moi, ils vont en faire une maladie. N’est-ce pas, Jérôme ?

— J’espère bien que non, répondit Jérôme, en faisant signe aux enfants de le suivre.

Et il ouvrit la voie le long d’un couloir ténébreux, puis dans une immense pièce ténébreuse, meublée d’une armada de fauteuils et de canapés chics flanqués de tables basses non moins chics. Le mur du fond était presque entièrement fait de baies vitrées, toutes obturées de stores hermétiques afin d’éliminer le moindre filet de jour.

— J’espère bien que non, répéta Jérôme. Je n’aime pas l’idée de gens malades, et encore moins malades de jalousie. Tenez, prenez un siège, les enfants, que nous parlions un peu de votre nouveau logis.

Les enfants s’enfoncèrent dans trois fauteuils profonds, et leurs pieds trouvèrent bon de ne plus toucher le sol. Jérôme gagna une table basse garnie d’un pichet d’eau, d’une coupelle d’olives et d’un service de verres ultra-chics, et, d’une main experte, il prépara les martinis à l’eau.

— Voilà, dit-il, tendant un verre à Esmé, puis à chacun des enfants. Et maintenant, voyons-voyons. Commençons par le commencement. Si jamais vous vous perdiez, souvenez-vous que vous habitez au 667, boulevard Noir, dernier étage, l’appartement avec terrasse.

— Oh ! pourquoi leur dis-tu des choses aussi sottes ? coupa Esmé, agitant ses longs doigts griffus comme pour chasser une mite. Les enfants, écoutez plutôt ce qu’il faut savoir. Le noir est in. La lumière est out. Les escaliers sont in. Les ascenseurs sont out. Les rayures fines sont in. Les vêtements hideux que vous avez sur le dos sont out.

— Ce qu’Esmé entend par là, s’empressa de dire Jérôme, c’est que nous tenons à ce que vous vous sentiez chez vous, ici.

Violette avala une gorgée de son martini à l’eau. Comme elle s’en était doutée, il avait surtout goût d’eau, avec peut-être un soupçon d’olive. Franchement, il y avait plus savoureux, mais au moins c’était désaltérant après un long grimper d’escalier.

— C’est gentil à vous, dit-elle.

— Mr Poe m’a raconté par quoi vous êtes passés, reprit Jérôme, hochant la tête. Quand je pense que nous aurions pu veiller sur vous dès le début !

— Nous NE le pouvions PAS, coupa Esmé. Quand les choses sont out, elles sont out. Les orphelins étaient out.

— Quoi qu’il en soit, poursuivit Jérôme, pour ce comte Olaf, je sais tout de lui. J’ai dit au gardien de l’immeuble de ne laisser entrer personne, strictement personne qui lui ressemble de près ou de loin. Vous n’aurez donc rien à craindre de ce scélérat.

— C’est rassurant, dit Klaus.

— De toute manière, intervint Esmé, à l’heure qu’il est, ce sale bonhomme est au diable, au sommet de je ne sais quelle montagne. Tu te souviens, Jérôme ? Cet espèce de banquier nous a dit qu’il allait là-bas, en hélicoptère je crois, pour tenter de retrouver les jumeaux kidnappés par ce triste individu.

— En fait, précisa Violette, Duncan et Isadora ne sont pas des jumeaux, mais des triplés. Ils ont perdu leur frère Petipa. Et leurs parents, aussi. Ce sont nos meilleurs amis.

— Mes pauvres enfants, compatit Jérôme. Vous devez vous faire un sang d’encre !

— Perdu leurs parents ? s’émerveilla Esmé. En ce cas, si jamais on les retrouve, pourquoi ne pas les adopter aussi ? Cinq orphelins ! Personne ne sera plus in que moi !

— Ce qui est sûr, enchaîna Jérôme, c’est que nous avons de quoi les loger. Savez-vous, les enfants ? Vous êtes ici dans un appartement de soixante et onze chambres ; vous n’aurez que l’embarras du choix pour la vôtre. Klaus, ce Mr Poe nous a dit que tu aimais bien inventer des choses, ou je me trompe ?

— Euh, répondit Klaus, l’inventrice, c’est ma grande sœur. Moi, je suis plutôt porté sur la recherche, les lectures et tout ça.

— Ah ! parfait, dit Jérôme. Tu n’auras qu’à prendre la chambre qui jouxte la bibliothèque, et Violette pourra s’installer dans celle qui dispose d’un grand établi, parfait pour ranger toutes sortes d’outils. Et la chambre entre les deux sera idéale pour Prunille, qu’en pensez-vous ?

L’arrangement semblait parfait, bien sûr, mais les enfants n’eurent pas le temps de le dire, car le téléphone sonna.

— Je prends ! s’écria Esmé, bondissant à travers la pièce pour décrocher le combiné. Allô, oui ? Résidence d’Eschemizerre… Oui, oui, elle-même. Oui. Oui. C’est vrai ? Oh ! merci, merci ! (Elle raccrocha et se tourna, radieuse, vers Jérôme et les enfants.) Vous savez quoi ? Devinez ! J’ai une nouvelle fracassante, merveilleuse, éblouissante. C’est à propos de l’un de nos sujets de conversation à l’instant !

— Les Beauxdraps sont retrouvés ? hasarda Klaus, plein d’espoir.

— Les quoi ? Ah, eux. Non, non, pas encore. Il ne faut tout de même pas rêver. Jérôme, les enfants, écoutez bien : le noir est out ! L’éclairage normal est in !

— Bien, commenta Jérôme. À défaut d’être éblouissant, ça va être un mieux très net. On va y voir plus clair dans cet appartement. Tenez, jeunes Baudelaire, venez m’aider à remonter les stores, que vous puissiez contempler la vue. On a un joli panorama d’ici, vous allez voir !

— Et moi, je cours allumer dans toutes les pièces, dit Esmé d’un trait. Vite, avant que les gens ne voient que nous sommes encore dans le noir !

Elle se rua vers le corridor. Jérôme eut un petit sourire en coin à l’intention des Baudelaire, et il gagna la fenêtre la plus proche. Les enfants l’aidèrent à remonter les stores, clignant des yeux comme des hiboux dans le soleil couchant. S’ils s’étaient retournés pour regarder la pièce baignée de lumière, ils auraient été éblouis par les canapés brodés d’argent, les chaises dorées à la feuille, les tables basses en bois précieux ; mais ils n’avaient d’yeux que pour la grande cité à leurs pieds.

— Spectaculaire, hein ? dit Jérôme, et ils opinèrent en silence.

C’était comme de regarder une ville en modèle réduit, si miniaturisée que les immeubles avaient l’air de boîtes d’allumettes, et les avenues de bandelettes. Tout en bas, de minuscules rectangles colorés glissaient le long des bandelettes, puis se rangeaient contre les boîtes ; c’étaient des bus et des voitures, dont sortaient des grains de sable qui devaient être des gens. Les enfants eurent tôt fait de repérer le quartier où ils avaient habité du vivant de leurs parents, et au loin, très loin, vers l’horizon, un bandeau bleu : le bord de mer où, un triste jour, ils avaient appris la nouvelle par laquelle avaient débuté leurs malheurs.

— Je le savais, dit Jérôme, que cette vue vous plairait. Habiter le dernier étage d’un immeuble pareil n’est pas donné, mais, à mon avis, la vue à elle seule vaut la dépense. Regardez, là-bas, ces drôles de boîtes rondes : c’est la conserverie de jus d’orange. Le petit cube mauve bizarre, sur la gauche – oui, juste à côté du parc –, c’est mon restaurant favori. Oh, et vous avez vu, en bas ? Ils sont déjà en train d’abattre ces arbres hideux qui obscurcissaient le boulevard.

— Évidemment qu’ils les abattent, dit Esmé, regagnant la pièce pour souffler trois bougies sur le manteau de la cheminée. L’éclairage normal est in. Comme les martinis à l’eau, les rayures fines et les orphelins.

Les enfants allongèrent le cou pour regarder à l’aplomb de l’immeuble et virent que Jérôme disait vrai. Un escadron de jardiniers pas plus gros que des pucerons s’affairait bel et bien à tronçonner ces arbres étranges qui, l’après-midi même, avaient encore noyé de leur ombre les trottoirs du boulevard Noir. Vus d’aussi haut, à vrai dire, les géants terrassés ressemblaient plutôt à des cure-pipes ; mais c’était bien dommage de les abattre tous, même s’il était exact qu’ils dévoraient la lumière.

Les trois enfants échangèrent un regard, puis contemplèrent à nouveau le massacre en contrebas.

Les arbres du boulevard Noir n’étaient plus in et devaient donc disparaître sans délai. Violette, Klaus et Prunille aimaient mieux ne pas songer à ce qui risquait d’arriver le jour où les orphelins, à leur tour, auraient cessé d’être in.

Ascenseur pour la peur
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