7
Une foule de pensées ultrarapides traversèrent le cerveau interdit de James Mowry tandis qu’il se tenait les bras tendus au-dessus de la tête. Dieu merci, il n’avait plus l’argent ; ils se seraient montrés désagréablement curieux au sujet d’une si grosse somme en une seule liasse. S’ils recherchaient Shir Agavan, ils n’avaient aucune chance. En tout cas, il n’allait pas les laisser l’embarquer, ne fût-ce que pour un interrogatoire. Mieux valait encore rompre le cou à celui qui le fouillait et s’enfuir ventre à terre.
« Si les flics m’abattent, ce sera une fin plus rapide et plus simple. Lorsque Terra ne recevra plus mes messages, Wolf choisira mon successeur et débitera à un malheureux le même…
— Hi ? L’agent du Kaïtempi interrompit ses pensées en ouvrant le portefeuille de Mowry et en fixant avec surprise la carte de Sallana qui y reposait. L’expression sévère s’évanouit comme par miracle de ses traits pesants. L’un des nôtres ? Un officier ? Il le regarda de plus près. Mais je ne vous reconnais pas.
— Bien sûr, fit Mowry avec le degré voulu d’arrogance. J’arrive aujourd’hui du QG de Diracta. Il fit une grimace. Et voilà comment je suis reçu !
— On n’y peut rien, s’excusa l’agent. Le mouvement révolutionnaire doit être supprimé à tout prix, et il est aussi menaçant ici que sur les autres planètes. Vous savez comment c’est sur Diracta… eh bien, ça ne va pas mieux sur Jaimec.
— Ça ne durera pas ! répondit Mowry avec un air autoritaire. Sur Diracta, on s’attend à procéder à un coup de balai efficace dans le proche avenir. Quand on coupe la tête, le corps doit mourir.
— J’espère que vous avez raison. La guerre Spakum suffit sans qu’il y ait des traîtres qui nous tirent dans le dos. » L’argent secret referma le portefeuille et le lui rendit. Son autre main tenait les documents de Krag Wulkin, qu’il n’avait pas encore regardés. Ayant attendu que Mowry ait rempoché son portefeuille, il lui retourna ses autres papiers et dit sur un ton joyeux : « Voilà vos faux papiers !
— Ce qui a été officiellement délivré ne peut être faux, le reprit Mowry en fronçant les sourcils d’un air désapprobateur.
— Oui, en effet. Je n’avais pas envisagé la chose sous cet angle. L’agent secret se recula. Désolé de vous avoir importuné. Je vous suggère de rendre visite au quartier général aussitôt que possible pour que l’on fasse circuler votre photo, afin que nous vous reconnaissions. Autrement, vous risquez d’être arrêté et fouillé à maintes reprises.
— C’est entendu, lui promit Mowry, ne pouvant imaginer chose qu’il pût moins désirer.
— Excusez-moi… il faut que je m’occupe des autres. » L’agent du Kaïtempi attira l’attention du policier le plus proche et désigna Mowry. Puis il s’intéressa à un civil à l’air grincheux qui attendait d’être fouillé. À contrecœur, celui-ci leva les mains en l’air.
Mowry s’avança vers le cordon de policiers qui s’ouvrit et le laissa passer. À un tel instant, songea-t-il, on est censé se montrer calme, rayonnant dans tous les azimuts une confiance suprême. Il ne se sentait pas du tout dans cet état ; au contraire, il avait les jambes en coton et un peu mal au cœur. Il lui fallut faire un effort pour continuer à avancer régulièrement avec ce qui paraissait une nonchalance totale.
Il parcourut deux cents mètres et atteignit le coin de la rue avant que quelque instinct ne l’incite à se retourner. Les policiers bloquaient toujours la rue, mais quatre membres du Kaïtempi s’étaient mis à discuter ; l’un d’eux, l’agent qui avait relaxé Mowry, le désigna du doigt. Suivirent alors dix secondes de discussion violente avant d’arriver à une décision.
« Arrêtez-le ! »
Le policier le plus proche se retourna, étonné, à la recherche d’une proie en fuite. Les jambes de Mowry furent alors envahies d’un besoin presque irrésistible de courir. Il se força cependant à leur conserver leur rythme régulier.
Il se trouvait un certain nombre de personnes dans la rue, certaines se contentant de regarder bouche bée le piège en action, d’autres allant dans la même direction que Mowry. La plupart de celles-ci ne voulaient rien avoir à faire avec ce qui se passait plus loin et jugeaient utile d’aller se promener ailleurs. James Mowry les suivit sans montrer de hâte. Les policiers furent interloqués ; pendant quelques précieuses secondes, ils ne bougèrent pas, la main sur le pistolet, vainement à la recherche d’un signe visible de culpabilité.
Ce qui lui permit de tourner au coin de la rue et de disparaître. Les membres du Kaïtempi se rendirent alors compte que les policiers avaient été eus ; ils perdirent patience et se lancèrent dans un sprint affolé. Une demi-douzaine de flics pesants les accompagnèrent au passage.
Rattrapant un adolescent qui cheminait en somnolant, Mowry lui assena un grand coup dans le dos.
« Vite !… ils te poursuivent ! Le Kaïtempi !
— Mais je n’ai rien fait ! Je…
— Combien de temps leur faudra-t-il pour en être convaincus ? Cours, idiot ! »
L’autre gaspilla quelques instants à rester bouche bée avant d’entendre le martèlement des pas bruyants et les cris des poursuivants à proximité. Il pâlit et se mit à foncer avec une vélocité qui était un tribut à son innocence. Il aurait sans aucune difficulté rattrapé et dépassé un lièvre en pleine course.
Pénétrant dans une boutique, Mowry s’informa d’un regard de ce qu’elle contenait et annonça calmement : « Je voudrais dix de ces petits gâteaux couronnés de noisettes, et… »
Les vingt bras de la loi prirent le virage sur les chapeaux de roues. La meute dépassa la pâtisserie, les hommes de tête aboyant de plaisir à la vue de la silhouette du malheureux fugitif. Mowry les fixa, médusé. Le Sirien replet, derrière le comptoir, jeta un coup d’œil résigné par la vitrine.
« Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Mowry.
— Ils en ont après quelqu’un, diagnostiqua le Gros. Il soupira et frotta son ventre proéminent. Ils en ont toujours après quelqu’un. Quel monde ! Quelle guerre !
— C’est fatigant, hi ?
— Aïe, ouin ! Il y a toujours quelque chose, tous les jours, à tous les instants. La nuit dernière, suivant les médias, ils ont détruit pour la dixième fois la grande flotte spatiale spakum. Aujourd’hui, ils sont à la poursuite des vestiges de ce qu’ils ont dit avoir détruit. Depuis des mois, on effectue des retraites triomphales devant un ennemi démoralisé qui avance dans un désordre total. D’une main potelée, il eut un geste nettement désabusé. Je suis gras, comme vous le voyez. Ça fait de moi un idiot. Vous désirez ?…
— Dix de ces petits gâteaux couronnés de noisettes… »
Un retardataire en uniforme passa devant la vitrine. Il se trouvait à deux cents mètres derrière le peloton et il était hors d’haleine. Tout en avançant pesamment, il lâcha deux coups de feu en l’air.
« Vous voyez ce que je veux dire ? fit le Gros. Vous désirez ?…
— Dix de ces petits gâteaux couronnés de noisettes. Je voudrais aussi commander un gâteau spécial pour une fête qui aura lieu dans quinze jours. Peut-être que vous pouvez me montrer quelque chose, ou me faire une suggestion, hi ? »
Il s’arrangea pour passer vingt minutes à l’intérieur de la boutique, et elles valaient bien les quelques guilders qu’elles lui coûtèrent. Vingt minutes, estima-t-il, permettraient à l’excitation locale de se calmer tandis que la chasse continuait ailleurs.
À mi-chemin, il eut la tentation de faire don de ses gâteaux à un flic à la mine abattue, mais il se retint. Plus il lui fallait éviter les gestes frénétiques des autorités, plus il devenait difficile de se conduire comme une guêpe qui se riait de la chose.
Dans sa chambre, il s’affala tout habillé sur son lit et résuma les actions de la journée. Il avait échappé à un piège, mais de justesse. Ce qui prouvait que l’on pouvait se tirer de ce genre de piège… mais pas à coup sûr. Qu’est-ce qui les avait fait lui courir après ? Il supposa qu’il s’agissait de l’intervention d’un personnage trop zélé qui l’avait remarqué en train de franchir le cordon de police.
« Qui c’est, ce type que tu as laissé partir ?
— Un officier, mon capitaine.
— Qu’est-ce que tu veux dire, un officier ?
— Un officier du Kaïtempi, mon capitaine. Je ne le connais pas, mais sa carte était en règle. Il a dit qu’il venait d’être muté de Diracta.
— Une carte, hi ? Tu as remarqué son numéro matricule ?
— Je n’avais aucune raison de l’apprendre par cœur, mon capitaine. Elle était manifestement authentique. Mais, voyons un peu… ouin… c’était SXB 80-313. Ou peut-être SXB 80-131. Je ne suis pas sûr.
— La carte du major Sallana avait le numéro SXB 80-131. Espèce de soko retardé, c’est peut-être son assassin qui t’est passé entre les mains !
— Arrêtez-le ! »
Maintenant, par le simple fait qu’il s’était échappé, plus celui de ne pas être allé au quartier général pour distribuer sa photo, ils seraient sûrs d’avoir eu dans leurs rets le meurtrier de Sallana. Auparavant, ils ignoraient par où commencer, sinon par les rangs du fuyant DAG. Mais, ils savaient désormais que l’assassin se trouvait à Pertane ; ils avaient son signalement ; et un agent du Kaïtempi au moins était sûr de pouvoir le reconnaître.
En d’autres termes, ça commençait à barder. Dorénavant, à Pertane du moins, sa tâche serait plus compliquée, avec la menace de plus en plus proche du tourmenteur et du garrot. James Mowry émit un grognement en y songeant. Il n’avait jamais demandé grand-chose de la vie, et il se serait contenté de rester vautré sur un trône doré, livré aux caresses de quelques sycophantes. Se retrouver plongé dans une fosse sirienne, raide mort et violet, était à l’opposé même de cette conception.
Pour contrebalancer cette lugubre perspective, il y avait une chose quelque peu réjouissante : un bout de conversation.
« Le mouvement révolutionnaire… est aussi menaçant ici que sur les autres planètes. Vous savez comment c’est sur Diracta… eh bien, ça ne va pas mieux sur Jaimec. »
Voilà qui était révélateur ; le Dirac Angestun Gesept n’était donc pas simplement un cauchemar du cru de Wolf destiné à troubler le sommeil des politicards de Jaimec. Il englobait tout l’Empire, couvrait plus de cent planètes, et sa force – ou plutôt sa pseudo-force – était gigantesque sur la planète-mère Diracta, centre nerveux et cœur palpitant de toute l’espèce sirienne. Il était cent fois plus puissant que Mowry ne l’avait cru d’après ses propres efforts.
Aux yeux des autorités siriennes, le DAG était un péril d’envergure qui s’attaquait à la porte de derrière tandis que les Terriens enfonçaient celle de devant. Il y avait d’autres guêpes à l’œuvre…
Parmi le Haut Commandement sirien, un psychologue ou un cynique avait compris que plus on harcelait la population civile, plus son moral baissait. Le flot continu de nouveaux ordres, règlements, restrictions d’urgence, les activités continues de la police et du Kaïtempi, leurs arrestations, perquisitions et interrogatoires, tendaient à créer la résignation morose et pessimiste dont avait fait montre le Gros dans sa pâtisserie. Il fallait un antidote.
En conséquence, un grand spectacle fut organisé. Radio, vidéo et journaux firent grand battage pour attirer les foules.
GRANDE VICTOIRE DANS LE SECTEUR
DU CENTAURE
Hier, de puissantes forces spatiales terriennes ont été encerclées dans la région d’Alpha du Centaure, et une bataille féroce a fait rage alors qu’elles tentaient de se dégager. Les IVe, VIe et VIIe Flottes siriennes, grâce à une manœuvre magistrale, ont contré leurs efforts. L’ennemi a subi de nombreuses pertes. Les chiffres précis ne sont pas encore disponibles, mais les derniers rapports de la zone de combat annoncent de notre côté la perte de quatre vaisseaux et un croiseur léger, dont les équipages ont pu être sauvés. Plus de soixante-dix vaisseaux de guerre terriens ont été détruits.
Et ainsi de suite, sur plusieurs colonnes bien remplies, avec photographies de l’astronef Hashim, du croiseur lourd Jaimec, de quelques membres de leurs équipages en permission un an auparavant, du contre-amiral Pent-Gurhana en train de saluer un prospère fournisseur de la marine, de la Statue de Jaime projetant son ombre sur un drapeau terrien soigneusement déployé, et – la touche la plus admirable – une photo datant de cinq siècles représentant une troupe menaçante et crottée de bandits mongols qu’une source bien informée appelait « fantassins spatiaux terriens que nous avons sauvés de la mort alors que leur nef s’abattait dans le soleil. »
Un journaliste, admettant volontiers une absence de renseignements à laquelle il substituait des avis autorisés, consacrait une demi-page à une description colorée du sauvetage in extremis auquel s’étaient livrés in vacuo d’héroïques astronautes. Quel bonheur pour les vils Terriens, proclamait-il, de se trouver opposés à un ennemi aussi audacieux et magnanime. C’est alors qu’il laissait la place à HVIT, le remède miracle contre le mal au ventre.
Mowry ne put savoir si les chiffres des pertes avaient été inversés ou si un combat avait effectivement eu lieu. Rejetant tout ceci avec un reniflement, il parcourut le restant du journal et découvrit un petit article en dernière page.
Le colonel Hage-Ridarta, officier commandant la 77e Compagnie de la MS, a été trouvé mort dans sa voiture, hier à minuit. Il avait reçu une balle dans la tête. Un pistolet se trouvait à proximité. La police repousse l’hypothèse d’un suicide et continue son enquête.
L’action Gurd-Skriva avait donc été rapide ; ils avaient achevé leur travail quelques heures seulement après l’avoir accepté. Ouin, l’argent, c’est chouette, surtout lorsque les graveurs et les imprimeurs terriens peuvent le produire en quantité illimitée, sans problème et à bas prix.
Cette rapidité inattendue posait un nouveau problème à James Mowry. Pour que soient répétés de tels actes, il allait devoir payer la grosse somme et risquer ainsi de tomber dans un nouveau piège en se rendant au lieu de rendez-vous. Pour l’instant, il n’osait plus montrer la carte de Sallana à Pertane, bien qu’elle pût toujours être utile en d’autres endroits. Ses papiers de Krag Wulkin, correspondant spécial, pourraient le tirer d’embarras… si les enquêteurs ne le fouillaient pas pour le trouver couvert de guilders qui entraîneraient des questions gênantes.
En l’espace d’une heure, le Haut Commandement eut résolu son problème. Un véritable cirque apparut sous forme de parade victorieuse. Au rythme assourdissant d’une douzaine de musiques, une longue colonne de fantassins, de tanks, de camions, d’unités radar mobiles, de lance-flammes, de batteries de fusées, de lance-gaz, de véhicules de récupération et autre attirail, se glissa dans Pertane d’ouest en est avec force cliquetis et vrombissements.
Les hélicoptères et les jets volaient en rase-mottes et un petit nombre d’éclaireurs rapides passèrent à haute altitude avec un bruit de tonnerre. Des milliers de citoyens emplissaient les rues et applaudissaient, plus par habitude que par pur enthousiasme.
Voilà, se rendit-il compte, un don du ciel. Les contrôles surprises avaient beau continuer dans les petites rues et dans les quartiers mal famés de la ville, ils étaient quasi impossibles sur l’artère centrale, avec toute cette circulation militaire. S’il pouvait traverser la ville selon cet axe, il se retrouverait en sécurité hors de Pertane.
Il versa à son logeur cupide deux mois d’avance sans créer en lui plus qu’une surprise joyeuse. Puis il jeta un coup d’œil à ses faux papiers. Il bourra rapidement son paquetage de guilders, d’une cargaison d’étiquettes, de deux autres petits paquets, et il sortit.
Aucun piège ne s’ouvrit soudain sous ses pieds, même s’ils tournaient en rond comme des toupies, les policiers ne pouvaient être partout à la fois. Dans l’artère est-ouest, il transporta son bagage sans se faire remarquer, car il était moins qu’un grain de sable dans la cohue. Mais, du même coup, son avance était lente et difficile.
De nombreuses boutiques, sur son chemin, avaient leur vitrine couverte de planches, preuve qu’elles avaient reçu les faveurs de sa propagande. D’autres possédaient une vitrine neuve ; il apposa de nouvelles étiquettes sur vingt-sept d’entre elles tandis qu’une horde de témoins potentiels se tenaient sur la pointe des pieds à contempler le défilé militaire de leurs semblables. Il alla jusqu’à coller une étiquette sur le dos d’un policier dont la veste large et noire s’avéra irrésistible.
Qui paiera pour la guerre ?
Ceux qui l’ont déclarée devront payer.
De leur argent… et de leur vie.
Dirac Angestun Gesept.
Au bout de trois heures d’avance furtive ou moins furtive et de collage d’étiquettes rapide, Mowry arriva aux limites de la ville. La queue du défilé était toujours en train de cheminer bruyamment. Les spectateurs s’étaient faits plus rares, et seul un petit groupe marchait encore au pas avec les fantassins.
Autour de Mowry, se trouvaient les maisons d’un faubourg trop huppé pour mériter l’attention de la police et du Kaïtempi ; devant lui, s’étendaient la campagne et la route de Radine. Il continua à marcher en suivant l’arrière-garde jusqu’à ce que les troupes tournent à gauche en direction de la grande forteresse de Khamasta. Les autres civils s’arrêtèrent alors et les regardèrent disparaître avant de retourner à Pertane. Valise à la main, Mowry arpenta la route de Radine.
La mélancolie l’envahit, l’idée qu’il avait été chassé de la ville, ne fût-ce que pour un temps, l’obsédait maintenant, et cela ne lui plaisait pas. Chaque pas lui paraissait un triomphe pour l’ennemi, une nouvelle défaite pour lui-même.
Au centre où il avait reçu son entraînement, on l’avait sermonné à maintes reprises sur ce sujet : « Peut-être que ça vous plaît d’avoir une tête de mule. Dans certains cas, on appelle ça du courage ; dans d’autres cas, c’est de la bêtise caractérisée. Il faut résister à la tentation de se livrer à des audaces inutiles. Ne vous départez jamais de votre prudence, même lorsque vous avez l’impression que c’est de la lâcheté. Il faut de l’estomac pour sacrifier son ego à sa tâche. Un héros mort ne nous sert à rien ! »
Ouais, tiens ! facile à dire ! Il était toujours sous pression lorsqu’il atteignit une borne placée au bord de la route et dont la plaque de permacier indiquait : Radine 33-den. Il regarda dans les deux sens et n’aperçut rien. Il ouvrit sa valise, prit un paquet dedans et l’enterra au pied de la borne.