Hela, 2727
Rashmika vit la caravane avant les autres. Elle était à cinq cents mètres devant eux, sur la piste, à moitié dissimulée derrière une série de congères. Elle semblait avancer très lentement par rapport au tasse-neige de Crozet, mais elle comprit, lorsqu’ils se rapprochèrent, que ce n’était pas le cas : c’était sa taille qui faisait paraître majestueuse sa progression.
La caravane était un chapelet d’un quart de kilomètre, composé d’une douzaine de véhicules se suivant à un mètre ou deux de distance, sur deux colonnes de front. À première vue, il n’y avait pas deux véhicules exactement semblables, mais on avait par moments l’impression qu’ils avaient dû être plus ou moins identiques au départ, et qu’ils avaient été customisés, modifiés et généreusement rebidouillés par leurs propriétaires. Ils étaient surmontés par une sorte de galerie constituée d’un ramassis confus de constructions supportées par des échafaudages. Des symboles d’affiliation ecclésiastique avaient été peints au pochoir sur toutes les surfaces libres, souvent sous forme de chaînes complexes dénotant des allégeances mouvantes entre les églises principales. Sur les toits de beaucoup de ces engins étaient placés des sortes d’énormes lutrins inclinés à l’aide de vérins selon un angle identique. Des centaines d’évents crachaient des nuages de vapeur.
Les véhicules de la caravane se déplaçaient pour la plupart sur six ou huit roues grandes comme des maisons. Quelques-uns étaient munis de chenillettes, ou de jeux de pattes articulées. D’autres véhicules avançaient sur des skis, selon le même mouvement rythmique que le tasse-neige de Crozet. L’un des engins se propulsait à la façon d’une limace, des ondes faisant avancer son corps mécanique segmenté. Pour certains, elle n’avait pas idée de la façon dont ils se mouvaient. Mais, en dépit de leur conception disparate, toutes ces machines avançaient exactement à la même vitesse. La coordination de l’ensemble était si parfaite que des passerelles et des galeries avaient été jetées par-dessus le vide qui séparait ses différents éléments. Si la distance variait de quelques dizaines de centimètres, elles craquaient, grinçaient et fléchissaient, mais sans jamais céder ni se briser.
Crozet guida son tasse-neige le long de la caravane, sur la largeur restante de la piste. Les roues grondantes dominaient largement le petit véhicule. Rashmika regarda avec appréhension les mains de Crozet posées sur les commandes. Un faux mouvement, un moment d’inattention, et ils seraient écrasés sous les roues. Crozet semblait assez calme. Sans doute avait-il déjà effectué la manœuvre une centaine de fois.
— Qu’est-ce que vous cherchez ? demanda Rashmika.
— La voiture-reine, répondit Crozet d’un ton égal. La réception. L’endroit d’la caravane où on fait du bizness. Ça s’trouve normalement à l’avant. Mais c’est un grand rassemblement. Y a des années que j’en avais pas vu d’aussi important.
— Je suis très impressionnée, fit Rashmika, les yeux levés sur le mastodonte mécanique qui dominait le petit tasse-neige de toute son immensité mécanique.
— Eh ben, t’laisse pas trop impressionner, répondit Crozet. Les cathédrales, les vraies cathédrales, sont bien plus grandes que ça. Elles s’déplacent lentement, mais elles s’arrêtent jamais. Elles peuvent pas… enfin, si, mais ça leur poserait trop d’problèmes. Autant essayer d’arrêter un glacier. Près d’ces grosses mères, même moi je m’sens pas très à l’aise. Ça s’rait moins dur si elles bougeaient pas…
— Tiens, voilà la reine ! fit Linxe en tendant le doigt vers un véhicule de la première colonne. De l’autre côté, mon z’amour. Il va falloir que tu fasses le tour…
— Et merde ! J’aime vraiment pas ça.
— Ne prends pas de risque. Tu n’as qu’à passer par-derrière.
— Nan, fit Crozet, exhibant une rangée de dents terribles. J’vais leur montrer qui c’est qu’a des couilles, ici !
Rashmika sentit le dossier de son fauteuil se plaquer sur son dos alors que Crozet mettait les gaz. La colonne glissa sur le côté tandis qu’ils dépassaient les véhicules, l’un après l’autre. Ils étaient plus rapides, mais pas tellement. Rashmika pensait que la caravane avancerait en silence, comme la plupart des choses sur Hela. Du reste, elle ne l’entendait pas véritablement, mais elle la sentait : un grondement au niveau des infrasons, un chœur de composants soniques qui remontait de la glace par l’intermédiaire des patins des skis et du système de suspension compliqué du tasse-neige. Il y avait le grondement régulier des roues, qui faisait comme un million de pieds chaussés de bottes frappant impatiemment en rythme. Il y avait le chtonk, chtonk, chtonk des plaques de chenillettes mordant la glace. Il y avait le grattement des pieds mécaniques qui s’arc-boutaient pour tracter ces énormes masses sur le sol glacé. Il y avait le gémissement rauque, craquant, de l’engin segmenté, et une douzaine d’autres bruits qu’elle ne pouvait isoler. Et derrière tout ça, telle une musique d’orgue, Rashmika entendait gronder d’innombrables moteurs.
Le tasse-neige de Crozet prit un peu d’avance sur les deux machines de tête. Des batteries de projecteurs éclairaient la piste devant la caravane, plongeant le véhicule de Crozet dans une lumière bleue, dure. Rashmika voyait de petites silhouettes bouger derrière les vitres et dans les superstructures, appuyées à des rambardes. Elles portaient des combinaisons pressurisées ornées d’emblèmes religieux.
Les caravanes faisaient partie du paysage, sur Hela, mais Rashmika n’avait qu’une faible connaissance de leur fonctionnement. Enfin, elle le connaissait dans les grandes lignes. Les caravanes étaient les agents mobiles des églises, les organismes qui alimentaient les cathédrales. Forcément : si ces dernières se déplaçaient – lentement, comme l’avait dit Crozet –, elles étaient pratiquement confinées à la ceinture équatoriale de la Voie Permanente. Et lorsqu’elles s’en écartaient, ce qui arrivait parfois, elles n’allaient jamais aussi loin au nord ou au sud.
Les caravanes tout-terrain étaient beaucoup plus libres de leurs déplacements. Elles étaient rapides, elles pouvaient s’éloigner de la Voie et rattraper leurs cathédrales-mères au cours d’une révolution. Elles se divisaient et se recombinaient au gré de leurs déplacements, envoyant de petites expéditions en éclaireurs, fusionnant avec d’autres pendant une partie de leur trajet. Il arrivait souvent que trois ou quatre églises différentes soient représentées dans une même caravane, des églises qui pouvaient avoir des visions fondamentalement différentes du miracle de Quaiche et de son interprétation. Mais toutes les églises avaient des besoins identiques en pièces détachées et en travailleurs. Tout le monde avait besoin de recrues.
Le tasse-neige de Crozet était au beau milieu de la piste, juste devant le convoi. Ils avaient rencontré une légère montée, et, en pente, l’engin perdait son avance par rapport à la caravane, qui poursuivait son chemin comme si de rien n’était, indifférente au changement de dénivellation.
— Fais attention, marmonna Linxe entre ses dents.
Crozet appliqua une poussée au manche et l’arrière du tasse-neige partit en dérapage. Le nez suivit et les patins vinrent se loger avec un choc sourd dans les ornières laissées dans la glace par une précédente caravane. Lentement, avec l’inertie implacable d’un glissement de terrain, les véhicules de tête les rattrapèrent puis les dépassèrent.
— C’est bien la reine, nota Crozet. Regardez, ils nous attendaient.
Rashmika n’avait pas idée de ce qu’il pouvait bien raconter, mais elle vit deux grues pivoter sur le toit de l’un des véhicules qui passaient devant eux. Il en tomba deux câbles terminés par des grappins. Deux silhouettes en combinaison descendirent audacieusement le long des câbles, les pieds appuyés sur les crochets. Elle les perdit de vue, et il ne se passa rien pendant plusieurs secondes, puis elle entendit des pas lourds sur le toit du tasse-neige. Il y eut ensuite des bruits de pièces métalliques entrechoquées, et tout mouvement cessa, comme dans un rêve. On les avait soulevés de la glace, suspendus sur le côté de la caravane.
— Quels frimeurs ! Ils nous font chaque fois l’coup, dit Crozet. Mais ça sert à rien d’discuter avec eux. C’est à prendre ou à laisser.
— Au moins, on va pouvoir se dégourdir les jambes, fit Linxe.
— Alors, on est dans la caravane, maintenant ? demanda Rashmika. Officiellement, je veux dire ?
— On est dedans, confirma Crozet.
Rashmika étouffa un soupir de soulagement. Ils étaient hors d’atteinte de la police de Vigrid. Ils n’avaient pas vu la queue d’un de ses agents, mais elle les imaginait à deux virages de là, derrière le tasse-neige de Crozet.
Elle ne savait pas encore quoi penser de leur attitude. Elle s’était attendue à ce que sa fugue fasse un peu de grabuge. Mais, en dehors d’un avis de recherche – assorti de l’ordre de la renvoyer dans les malterres si on la retrouvait –, elle ne pensait pas qu’on ferait trop d’efforts pour la retrouver. Or c’était pire que ça : on associait sa fuite au sabotage de l’entrepôt d’explosifs. Ils devaient croire que c’était elle qui avait fait le coup. Ils se trompaient, évidemment, mais elle faisait la suspecte idéale, et elle n’avait aucun moyen de se disculper.
Par bonheur, Crozet et Linxe lui laissaient le bénéfice du doute. Ou alors, ils se fichaient qu’elle soit coupable ou non. Enfin, au moins, elle pouvait cesser de redouter qu’un barrage de police n’arrête le tasse-neige avant qu’il ait rejoint la caravane.
La manœuvre d’amarrage ne prit qu’un instant. Il semblait que Crozet n’ait pas son mot à dire dans toute l’affaire. Sans que Rashmika le voie faire quoi que ce soit, elle sentit, à un claquement de ses tympans, que la pression d’air s’était modifiée, puis elle entendit un bruit de pas. On montait à bord.
— Y veulent qu’on sache qui c’est les chefs, nota Crozet. Bah, t’inquiète pas, Rashmika. Y font les gros bras, mais y z’auront toujours besoin de culs-terreux dans not’ genre !
— Oh, pour ça, je ne suis pas inquiète, répondit-elle.
Un homme fit irruption dans la cabine comme s’il était chez lui. Il avait une grosse face de grenouille, adipeuse, sous une mousse de cheveux rouges, et un vilain nez aplati, au dessous désagréablement luisant. Il portait un long manteau de tissu violet, épais, au col et aux poignets matelassés, énormes, et un béret incliné sur l’oreille, orné d’un petit emblème compliqué. Ses doigts disparaissaient sous les bagues rococo. Il tenait un compad dont l’écran affichait des colonnes de chiffres dans une écriture antique. Rashmika remarqua, sur son épaule droite, un étrange échafaudage de tiges et de tubes d’un vert brillant. Elle se demanda si c’était une décoration ou un accessoire médical complexe.
— Monsieur Crozet ! lança l’homme. Quelle surprise ! J’ai bien cru que vous n’y arriveriez pas, cette fois…
Crozet haussa les épaules. Rashmika vit qu’il faisait de son mieux pour avoir l’air nonchalant et désinvolte, mais ce numéro exigeait un certain effort.
— Un homme de valeur s’en sort toujours, Questeur.
— Ouais, peut-être. Dites donc, Crozet, reprit l’homme en jetant un coup d’œil à l’écran, avec une moue comme s’il avait mordu dans un citron, vous arrivez bien tard, et les trouvailles sont maigres. Vous risquez d’être déçu.
— Ma vie est une série d’déceptions, Questeur. Enfin, j’m’y suis fait.
— Espérons-le, Crozet. Connaître sa place, c’est important dans la vie.
Crozet manipula le tableau de bord, sans doute pour couper le moteur du tasse-neige.
— Sûr que j’connais la mienne, Questeur. Bon, maintenant, vous voulez faire des affaires ou non ? Vous m’impressionnez pas, avec vot’ numéro de froideur distante.
— Ça, Crozet, c’est un accueil chaleureux, répliqua l’homme avec un imperceptible sourire. La froideur, ç’aurait été si on vous avait laissés sur la glace, ou si on vous était passés dessus.
— J’devrais donc m’estimer heureux, c’est ça ?
— Qui êtes-vous ? demanda soudain Rashmika, s’étonnant elle-même.
— C’est le Questeur…, commença Linxe.
— Questeur Rutland Jones, la coupa l’homme d’un ton déclamatoire, comme s’il jouait devant un auditoire. Maître des Approvisionnements Auxiliaires, Superintendant des Caravanes et autres Unités Mobiles, Légat Itinérant de la Première Église Adventiste. Et vous ? fit-il, tourné vers Rashmika.
— Les Premiers Adventistes ? releva-t-elle, feignant d’avoir mal entendu.
Les Premiers Adventistes avaient fait de nombreux émules. Certains avaient fondé des églises, parfois assez importantes et influentes, et qui portaient des noms tellement voisins qu’il était facile de les confondre. Mais la Première Église Adventiste était celle qui l’intéressait.
— La plus ancienne église ? Celle des tout débuts ?
— À moins que je ne me trompe complètement sur mes employeurs, oui. Mais vous n’avez pas répondu à ma question.
— Rashmika. Rashmika Els.
— Els, répéta l’homme comme s’il mâchait cette syllabe. C’est un nom assez répandu dans les malterres de Vigrid, me semble-t-il. Mais je ne crois pas avoir rencontré d’Els si loin au sud.
— Vous auriez pu, une fois, répondit Rashmika.
En réalité, la caravane que son frère avait rejointe était également affiliée aux Adventistes, mais il était peu probable que ce soit celle-ci.
— Je crois que je m’en souviendrais.
— Rashmika voyage avec nous, reprit Linxe. Rashmika est… une fille intelligente. N’est-ce pas, mon chou ?
— Ça va, répondit Rashmika.
— Elle espère trouver sa place au sein d’une église, poursuivit Linxe.
Elle se lécha les doigts et arrangea ses cheveux afin de couvrir sa tache de naissance.
— Sa place ? releva l’homme en reposant son compad.
— Un poste technique, précisa Rashmika.
Elle avait répété des douzaines de fois cette rencontre, se voyant toujours tenir la dragée haute à son interlocuteur, mais ça ne se passait pas comme elle l’avait imaginé : tout ça allait trop vite.
— Il y a toujours du travail pour les jeunes filles futées. Pour les gars, aussi, ajouta le questeur en fouillant dans sa poche poitrine. Tout dépend de vos aptitudes précises.
— Je n’ai pas d’aptitudes précises, articula Rashmika comme s’il avait proféré une obscénité. Mais il se trouve que je sais lire, écrire et compter. Je sais programmer la plupart des modèles de droïdes. Je connais bien les études sur les Shifteurs, et j’ai mon idée sur leur extinction. Ça devrait intéresser quelqu’un dans les églises.
— Elle se dit qu’elle pourrait peut-être trouver un poste dans l’un des groupes de recherches archéologiques financés par les églises, fit Linxe.
— Vraiment ? susurra le questeur.
Rashmika opina du chef. De son point de vue, les recherches commanditées par les églises étaient une vaste fumisterie, et se bornaient à cautionner la doctrine quaichéiste sur les Shifteurs. Mais il fallait bien commencer par quelque chose. Son but réel était d’entrer en contact avec Harbin, pas d’avancer dans ses travaux sur les Shifteurs. Cela dit, il lui serait sûrement plus facile de le retrouver si elle intégrait l’un des groupes d’études, par exemple, que si elle occupait un poste subalterne à la réparation de la Voie.
— Je crois que je pourrais vous être précieuse, dit-elle.
— Ce n’est pas pareil de bien connaître les études portant sur un sujet et d’en savoir long sur le sujet proprement dit, lâcha le questeur avec un sourire complaisant.
Il tira de sa poche poitrine une poignée de graines. La chose verte qu’il avait sur l’épaule s’anima, se déplaçant avec une curieuse inertie qui rappela à Rashmika la raideur d’une créature gonflable. C’était un animal, mais Rashmika n’en avait jamais vu de pareil. Cela dit, elle reconnaissait bien volontiers qu’elle avait une expérience limitée en la matière. Elle vit alors qu’à un bout du plus gros tube se trouvait une tête pareille à une tourelle, avec des yeux à facettes et une bouche délicate, à l’aspect mécanique. Le questeur lui offrit ses doigts avec une moue encourageante. La bestiole s’étira le long de son bras et attaqua la pincée de graines avec une délicatesse un peu chichiteuse. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Le corps et les pattes étaient ceux d’un insecte, mais la queue en forme de ressort étiré, enroulée plusieurs fois autour du bras du questeur, rappelait plutôt un reptile. Et ça picorait comme un oiseau. Elle avait vu, elle ne savait plus où, des oiseaux d’un bleu cobalt avec une queue qui se déployait en éventail et une crête brillante. Des paons. C’est ça. Mais où avait-elle bien pu voir des paons ?
Le questeur regarda son animal familier en souriant.
— Vous avez sûrement lu bien des livres, fit-il en jetant à Rashmika un regard en coulisse. C’est tout à votre honneur.
Elle regarda la bestiole avec méfiance.
— J’ai grandi dans les chantiers de fouilles, Questeur. J’ai participé aux travaux d’excavation des Shifteurs. On pourrait dire que je suis tombée dans la marmite quand j’étais petite.
— Ça n’a malheureusement rien de très exceptionnel. Combien de fossiles shifteurs avez-vous examiné ?
— Aucun, répondit Rashmika après un instant de réflexion.
— Alors…, fit le questeur en portant son index à la bouche de la bestiole, ou du moins à ce qui en tenait lieu. Allez, Peppermint, ça suffit.
Crozet toussota.
— Dites, on pourrait pas continuer cette conversation à bord d’la caravane ? Écoutez, Questeur, on a des tas d’choses à voir ensemble, et j’voudrais pas trop m’éloigner d’chez nous, si ça n’vous fait rien.
Ayant achevé son festin, la bestiole – Peppermint – remonta le long du bras du questeur et entreprit de se nettoyer le museau avec ses petites pattes avant, pareilles à des ciseaux.
— Vous êtes civilement responsable de cette jeune fille, Crozet ? reprit le questeur.
— Non, pas vraiment, répondit-il, avant de regarder Rashmika et de rectifier : Enfin, si, j’veux dire. J’m’occupe d’elle jusqu’à c’qu’elle arrive à destination, et j’en f’rais une affaire personnelle si quelqu’un tentait d’lui nuire. Mais c’qu’elle fait d’sa vie m’concerne pas.
— Quel âge avez-vous ? demanda le questeur à Rashmika.
— L’âge qu’il faut, répliqua-t-elle.
La bestiole verte fit pivoter la tourelle qui lui tenait lieu de tête et riva sur elle ses yeux ternes, facettés, pareils à des mûres.