LES LUXEMBOURGEOIS
Les Luxembourgeois sont appelés ainsi en hommage à Guy Lux, le sympathique inventeur des « Noeuds sans frontières ». la fameuse émission échangiste internationale qui a plus fait pour le rapprochement des peuples européens que la tentative malchanceuse de Marché commun national-socialiste qu'Adolf Hitler ne put jamais mener à bien malgré l'appui des autorités françaises et l'immense ferveur de l'amitié franco-allemande.
Le Luxembourg est un pays tout à fait insignifiant. S'il disparaissait du jour au lendemain dans quelque cataclysme local, personne au monde ne s'en apercevrait. C'est comme les petits enfants du monde qui meurent par milliers sans pleurer, le ventre tordu et les boyaux collés entre eux par le vide. Dans le journal de 20 heures du dimanche, le tiercé et Saint-Étienne-Sochaux prennent beaucoup de place, on ne peut pas aborder tous les problèmes.
Le Luxembourg compte 335 000 habitants, femmes comprises. Les Luxembourgeois parlent trois langues. C'est grotesque. Ces langues sont : le français, l'allemand et un dialecte atroce dont un Breton ne voudrait pas.
Parmi les curiosités touristiques du Luxembourg, on peut citer la forêt, les cultures céréalières, les bovins et la grande-duchesse de Luxembourg dont nous pouvons admirer les portraits dans Point de vue et Images du monde, le journal des grandes-duchesses de Luxembourg au bras de leurs grands-ducs.
La grande-duchesse de Luxembourg est très aimée de son peuple. C'est une personne très simple. Quelquefois même, elle dit bonjour à des ouvriers. Pourtant, elle est infiniment distinguée et ne fait jamais caca. Elle sort peu de son palais de marbre rose aux hauts murs lambrissés où les toiles impressionnistes les plus rares voisinent avec les tapisseries de Reiser, dans un décor de rêve, quoique jonché des crottes de Lascaux, le braque belge de l'infante Zézette de Luxembourg.
Le grand-duc et la grande-duchesse sortent très peu de leur palais. Non point qu'ils craignent le contact avec le peuple, mais pour ne pas abîmer leurs pieds au contact de la rue dont le bitume peut avoir été manipulé par des Arabes. En résumé, on peut dire que le grand-duc et sa dame ne sortent que les jours où la reine d'Angleterre accole un de ses singes avec une gourde.
Je ne sais pas pourquoi, ce papier me fait penser à Chopin.