CHAPITRE XIII

Une femme brune aux fortes mains gantées prit le volant du gros puffin en tête de colonne et fit un geste vers les cavaliers, rangés à gauche le long d’un sentier abrupt.

— Bonne chance !

Je sautai dans la voiture que les rebelles de Maidzun m’avaient réservée une confortable lucine à quatre places. Mon chauffeur était une très jeune fille blonde, rieuse, qui partait à la guerre comme à son premier bal. Un bruit de galop sur les pierres du sentier Dann surgit, chevauchant un étalon gris. Il prit aussitôt la tête de ses vingt cavaliers et la troupe s’élança sur la pente dans un énorme fracas de sabots ferrés. Avant de disparaître au milieu des fourrés, il se retourna et balança son chapeau d’un geste généreux.

Les cinq véhicules du convoi motorisé s’alignaient sur un chemin plus large, en contrebas. Une muraille rocheuse à l’est et une rangée de grands arbres à l’ouest le dissimulaient aux avions impériaux. Du moins on pouvait l’espérer…

— Je m’appelle Nila, dit la jeune fille au volant. Vous êtes le premier hexarque Lejeran ?

— Il paraît. Tu sais ce qu’on attend pour filer d’ici ?

— Vous êtes pressé ? On doit laisser les cavaliers prendre un peu d’avance. Ce sont les ordres du commandant Dann. Il a servi dans l’armée impériale. Il sait ce qu’il fait… Vous voulez me montrer votre anneau de pouvoir ?

Je lui tendis ma main avec un ricanement de gêne et en regardant de côté. Je ne me sentais pas une âme d’évêque. Est-ce qu’il y a encore des évêques sur cette Terre ? Nila me pétrit les doigts comme si c’étaient des choses comestibles, en reniflant pour s’assurer qu’ils n’étaient pas avariés. Je me jurai de la renvoyer dans le rang dès qu’on aurait assez de chauffeurs dans l’armée de libération. Puis je m’aperçus qu’elle pleurnichait d’émotion. Je coinçai une larme avec mes cils. Ô soleil, ô patrie.

Le gros puffin devant nous démarra avec une secousse en faisant un bruit de turbine très impressionnant. « On y va ! » s’écria Nila en soufflant fort. Un eider à chenilles nous suivait de près.

Je grognai comme un chien. Tout va bien, camarades. Les soldats impériaux ont sagement attendu que nous partions pour se manifester. Ils commencent à tirailler à l’autre bout du village. Et les avions de reconnaissance sarrens font semblant de regarder ailleurs.

Peut-être est-ce une heureuse coïncidence…

Tout à coup, l’évidence me saisit. Personne n’avait envie de se battre. Difficile de réinventer la guerre après des siècles de paix. Et d’ailleurs, était-ce vraiment nécessaire ?

Quand je voulais négocier avec les dirigeants impériaux, j’avais sans doute raison… Enfin, oui et non. Négocier, O.K., mais en position de force. Et pour la force, ça commençait bien nous étions déjà presque une centaine contre les deux ou trois millions d’hommes de l’armée impériale !

— La grande prêtresse s’est tirée en ballon ? demanda Nila dans une sorte d’argot yonkaï, tout en mâchant un paquet de gomme.

Je répondis sur un ton solennel :

— Oui, soldat. Elle est partie en ballon pour le sanctuaire de la montagne.

— Je ne suis pas idiote, hexarque. Ce ballon est en réalité une machine spéciale des prêtresses un léso, quoi.

J’en convins.

— Un léso, quoi. Fais attention où tu roules, sinon je te renvoie dans l’infanterie. Qu’est-ce qu’un léso ?

— Un oiseau magique sans ailes et sans bec.

— Tu te fous de moi ?

— Je t’admire, hexarque ça sera dur pour toi. Je ne crois pas à la magie, mais j’espère bien que si un avion impérial nous attaque, tu le descendras avec le microlaser de ta bague. Encore un truc des prêtresses !

Je ravalai ma colère. Depuis toujours, les Yonkaïs avaient la dent dure contre les placides serelleniens. Cette gamine en savait plus que moi sur le monde que j’allais gouverner. Normal, après tout. On n’est pas un vrai chef sans une dose d’ignorance. Les prêtresses avaient glissé subrepticement beaucoup de trous dans mes souvenirs. Tout de même, je savais une chose que la petite Nila semblait ignorer les balles, comme les bombes, tuent, et ça fait souvent très mal pour mourir. La mort est triste, sale, désespérée et laide.

Syris a voulu que je le sache. Merci.

Gênée par mon silence, Nila tourna la tête pour voir si je n’avais pas commencé une sieste de dirigeant.

— Tu sais, Lejeran, je rigole pas. Tout le monde sait qu’il y a un microlaser dans l’anneau du pouvoir et des trucs encore plus terribles. Tu vas être un homme puissant. J’aimerais bien rester tout le temps ton chauffeur… Oh, et puis non, je veux pas être planquée avec le type du gouvernement. Je veux me battre, moi !

— O.K., dis-je. Quand tu auras cinq blessures, la croix de guerre et une jambe de bois, tu me feras signe !

 

En fin de journée, nous avions rejoint les cavaliers sur une corniche boisée à environ mille huit cents mètres d’altitude. Les avions nous avaient survoles à plusieurs reprises, de très haut, sans manifester une grosse curiosité à notre égard. Trop beau pour être vrai. L’état-major impérial pouvait difficilement ignorer notre position. Dann cracha par terre, fourragea dans ses cheveux et caressa son poing mutilé comme si c’était un animal familier.

— T’inquiète pas, Lejeran. Ils viendront pas nous attaquer ici. Et s’ils viennent…

— Qu’est-ce qui les empêche de nous bombarder ?

— S’ils avaient voulu nous bombarder, ils l’auraient fait dans la vallée. Ici, il y a des grottes où on peut s’abriter. Il y en a même une où on peut rentrer les véhicules.

— Qu’est-ce qu’on attend pour le faire ?

Dann fronça ses gros sourcils, gonfla ses narines un peu épatées pour se donner l’air hostile. Pouvoir militaire contre pouvoir civil. J’avais l’anneau, mais lui était le chef de l’armée de libération du Serellan et du Yonk.

— Figure-toi que le sanctuaire est encore à quatre heures de route.

— Quatre heures dans la nuit ?

— Exactement.

— Tous feux éteints ?

— Pourquoi donc ? Les avions impériaux rentrent à la niche dès le crépuscule. Ils nous laisseront tranquilles. Ici, j’ai juste prévu un bivouac de trois quarts d’heure. Nous repartirons donc à la tombée de la nuit.

— Tu penses que les Impériaux ont renoncé à nous poursuivre ? Définitivement ?

— Ils nous ont fait cadeau de la montagne. Ils pourraient s’en repentir.

Mon jeune chauffeur me prit par la main pour m’entraîner vers la caverne éclairée par un grand feu, où se préparaient les agapes du commando.

— Fais pas la tête, hexarque. Si le commandant dit qu’on est tranquilles, c’est qu’on est tranquilles. Il faut avoir confiance aux militaires.

À ce moment, Dann me frappa l’épaule avec sa main mutilée. J’eus l’impression de recevoir un coup de marteau.

— Lejeran, je dois savoir. Est-ce vrai que tu peux abattre un avion en plein vol avec le microlaser de ta bague ?

Je retins mon souffle et levai les yeux vers le ciel voilé par le crépuscule et déserté par les faucons à la croix potencée.

— Un avion en plein vol n’est pas une cible facile, dis-je.

J’observai une sorte de thuya géant, de forme conique, planté de guingois à l’extrême bord de la falaise. Ses branches basses frôlaient le sol et sa cime se perdait dans la brume à plus de cinquante mètres de hauteur. Je levai mon poing gauche fermé, le petit doigt replié dégageant les deux phalanges centrales. Et je pointai l’anneau du pouvoir sur la cime de l’arbre. Une seconde passa, deux, trois, cinq. Je voyais du coin de l’œil le sourire sarcastique de Dann se creuser et s’agrandir. Je serrai le poing avec force, tendis les muscles de mon poignet et de mon bras.

Un rayon bleu jaillit, vira aussitôt au jaune, pâlit et s’éteignit alors qu’une boule de feu avalait la brume. Le thuya se dressait décapité au deux tiers de sa hauteur, et roussi jusqu’au sol. Je baissai la main. Mon cœur battait dans ma bouche comme un morceau de chair déchirée. Une odeur presque aromatique de résine brûlée se répandit dans l’air.

Un silence total se fit sur la corniche. Un corbeau s’envola en croassant. Je touchai ma bague pour voir si elle n’avait pas chauffé. Elle me parut au contraire très froide.

Je sentais venir la fin de l’aventure. La musique grêle de la peur jouait sous mon crâne. J’avais l’impression que mes os détachés flottaient dans mon corps.

Nila me prit fermement le bras.

— Fini de méditer sur le poids des étoiles, cher hexarque ? Que le Cheval-Soleil me pardonne, j’ai la dent !

— Tu crois au Cheval-Soleil ?

— Ne pose pas de questions idiotes. Je crois au soleil quand il brille et au cheval quand il bande ! Allez, viens.

Elle s’assit près de moi sur une pierre moussue. Elle engloutit une galette de maïs farcie au porc et un bol de chua tiède. Je touchai à peine à ma part. Notre siège n’était pas tout à fait assez large pour nous deux et Nila dut passer une jambe par-dessus mon genou. La caverne soufflait une haleine tiède. Elle se mit à l’aise en relevant ses manches sur ses coudes et son pantalon jusqu’aux genoux.

Ses longs cheveux blonds s’étaient dénoués, elle me pria de l’aider à les rattacher sur sa nuque. Mes doigts tremblaient et s’empêtraient dans les fils d’or.

— C’est l’anneau du pouvoir qui te gêne. J’ai peur qu’on ne puisse jamais faire l’amour, cher hexarque, tant que tu auras ce machin au doigt !

Elle se leva sans attendre ma réponse. Je ne pus m’empêcher de jeter un regard à ma bague, seule D.C.A. de l’armée de libération. Nila s’approcha d’une lampe à gaz portative, accrochée à la muraille par un de nos hommes. Alors, elle se retourna vers moi, les mains sur la tête. Sa veste s’ouvrit, ses seins pointaient haut sous sa chemise de soldat. Je la rejoignis pour m’assurer de la couleur de ses yeux.

— Ils sont gris. C’est bête, hein ?

— Comment sais-tu que…

— Écoute !

— Un avion impérial !

Les hommes de Dann se bousculaient pour sortir de la grotte. Le commandant cria des ordres et repoussa vers l’intérieur ceux qui n’étaient pas déjà dehors. Le bruit de l’appareil enflait très vite. Les dernières flammes du jour planaient au-dessus des cimes, éclairant la corniche à travers les arbres qui la bordaient.

— Les Impériaux peuvent encore nous voir ! gronda le commandant.

Il me prit par l’épaule, à sa façon toujours chaleureuse et brutale.

— Il est très bas. Tu pourrais peut-être le descendre ?

— Ils sauront que nous sommes ici. Mais ils le savent déjà. Bon !

Je sortis le poing gauche tendu vers le ciel.

— Un bimoteur.

— Diable, ils sont deux !

L’écho de la montagne multipliait l’infernal fracas d’une escadrille en train de virer sur l’aile au-dessus de la corniche. Le rayon bleu fila vers le ciel. Je bougeai lentement le bras en balayant l’espace à la verticale.

Des dizaines de fleurs blanches scintillaient dans le soleil couchant. Je baissai la main. Je n’avais pas le droit de tuer ces hommes… Mais avais-je le droit d’épargner ces ennemis en train de pleuvoir sur nous pour nous massacrer ? Je relevai le poing.

— Les parachutistes ! cria Nila derrière moi.

— Ils en lâchent d’autres sur le plateau ! annonça un de nos hommes.

Dann s’avança à la tête d’une section. Il porta la main à sa tête en me regardant.

— Je regrette, Lejeran. Tu avais raison.

— Ils nous ont laissé filer pour repérer notre base. Ils croient que c’est ici. On a une chance.

Le commandant brandit un énorme pistolet dans sa main gauche gantée.

— Occupe-toi des avions. Je me charge des parachutistes !

Le cœur mordu par la souffrance, je continuai de balayer le ciel avec le rayon bleu de l’anneau. Une flamme éphémère s’allumait chaque fois que le trait touchait un homme suspendu sous sa corolle.

Nila battait des mains à côté de moi. J’avais envie de la gifler.

Le rayon bleu croisa la trajectoire d’un avion qui avait largué ses vingt ou trente passagers et virait en montrant son ventre. L’appareil fut coupé en deux comme une verrue par un rasoir. Les deux morceaux explosèrent chacun de son côté.

— Merveilleux ! s’exclama Nila. Qu’est-ce qu’il y a dans cette saleté de bague ?

— Un amplificateur d’énergie psychique, je suppose. La magie du Cheval-Soleil, si tu préfères !

Je fis demi-tour. Le rayon s’éteignit une seconde. Je n’eus qu’à serrer le poing, et la flamme bleue s’envola de nouveau par-dessus les sapins, frôlant le rebord du plateau qui dominait les cavernes. Le rayon trancha net l’avant d’un bimoteur pansu. Le moteur gauche prit feu instantanément et l’appareil piqua vers la terre.

Je hurlai un avertissement.

— Attention !

Je plongeai sous un rocher rond, fauchant Nila au passage pour la faire tomber avec moi. Elle s’abattit contre mon épaule en criant de terreur.

Un volcan s’ouvrit à cinquante mètres de nous, du côté des cavernes. Je sentis une onde de chaleur sur ma nuque, puis une forte brûlure au bras. Une tornade de fer et de feu passa au-dessus de nos têtes. Je me soulevai un peu sur mes mains. Je vis un parachutiste sarren atterrir et se mettre à brûler aussitôt. Puis le parachute recouvrit les flammes et plus rien ne bougea.

Des coups de feu éclatèrent de tous les côtés à la fois.

— J’en ai eu deux ! cria Dann. Par ici, camarades.

J’aidai Nila à se relever et la poussai vers l’abri d’une caverne. L’avion abattu avait détruit notre voiture en explosant. Il me sembla que Dann et le gros de sa troupe avaient la situation en main du côté extérieur de la corniche. Le ciel s’était vidé de ses avions et fortement assombri. Les flammes éclairaient le minuscule champ de bataille, un hectare au plus. Un sapin flambait par la pointe, comme une torche. La chaleur rayonnait par bouffées.

Les parachutistes impériaux largués sur le plateau surgissaient par petits groupes au bord de la falaise, trente ou quarante mètres au-dessus de l’ouverture des cavernes.

Quelques-uns entreprirent de dévaler la pente abrupte, sur le flanc de laquelle se creusait un sentier de chamois. Les autres commencèrent à lâcher des rafales en tir plongeant sur les véhicules rangés devant les cavernes, au pied de la falaise.

Un ordre jeté en sarren, d’une voix rauque, tarit net le feu. Les hommes des deux camps s’affrontaient au corps à corps, mêlés, entre les sapins clairsemés et dans les rochers éboulés.

Les dernières lueurs du couchant dessinaient une frange sanglante sur le rebord du plateau tout au long, se détachaient comme des insectes épinglés une quinzaine d’hommes en uniforme gris foncé.

Je levai le bras gauche. Mon poing, au bout, pesait cent livres. Je me contraignis à garder les yeux ouverts pour voir mourir ceux que je me préparais à massacrer.

Nila me donna un petit coup dans le dos.

— Tue-les ! Tue-les !

L’ordre s’arracha à regret de mon cerveau, chemina lentement dans mes nerfs et se figea en atteignant les muscles de mon poignet.

Une balle, entre mille, siffla à mon oreille et claqua sur un rocher. Je pris conscience du tintamarre que l’écho avalait et recrachait sans arrêt autour de nous coups de feu isolés, rafales grelottantes, chuintement des lance-flammes, cris des combattants, plaintes des blessés, explosions assourdies et ronflement des véhicules que les conducteurs essayaient de mettre à l’abri…

— Tue-les ! Tue-les ! répétait inlassablement Nila.

L’odeur de la chair et des vêtements grillés se mêlait à celles de la poudre, de l’essence et de la résine. Le vent s’était levé et brassait le tout avec les âmes des morts ! Je me demandai comment il pouvait rester un seul vivant sur la corniche.

— Tue-les ! Tue-les !

Mon regard s’accrochait à ces quinze ou vingt soldats de l’Empire qui dominaient la scène comme sur un balcon de théâtre et je m’étonnais de leur immobilité. Peut-être le temps s’était-il arrêté pour moi seul.

— Tue-les !

Ce cri, Nila ne l’avait lancé qu’une fois et il se répercutait à l’infini dans ma tête.

Mais si je tardais une seconde de plus, les miens seraient exterminés. Pour les sauver, je devais tuer, tuer encore.

L’ordre de tir bloqué à mon poignet fusa jusqu’à mon poing serré, activa l’arme. Le rayon bleu jaillit une fois de plus, invincible et fidèle. La frange rougeoyante au bord du plateau se colora soudain en mauve pâle. Les silhouettes humaines parurent alors sculptées dans l’air en noir brillant. Et elles s’évanouirent en fumée.

 

Je courus vers la falaise où un petit groupe des nôtres affrontait en combat rapproché les parachutistes sarrens disséminés sur la pente, le fusil court sur la hanche, tirant presque sans discontinuer. Je ne pouvais plus me risquer au balayage.

Je brandis mon poing gauche comme un pistolet. Le rayon bleu toucha encore deux ou trois soldats impériaux. Les autres refluèrent. Leur position était difficile. Pour remonter sur le plateau, il leur fallait soit tourner le dos et tenter de fuir le plus vite possible ; soit reculer lentement, en profitant de la moindre aspérité pour se hisser un peu plus haut, tout en tiraillant sans arrêt – mais au risque d’une chute mortelle.

Tous ceux qui le pouvaient choisirent de se replier en toute hâte et bondirent sur le sentier. Quelques-uns, collés à la paroi, protégeaient la retraite générale avant de se faire fusiller par les nôtres.

Je reçus un éclat de pierre au visage, assez près de l’œil. Je portai la main à ma pommette droite et la ramenai poissée de sang. Une minute plus tard, un projectile apparemment dévié m’écorcha le dessous du bras. La douleur m’aveugla un instant et je trébuchai sur le corps d’un soldat mort, un parachutiste sarren. Mon genou cogna contre la crosse de son fusil. Je ramassai l’arme et me relevai.

Je ne voulais plus me battre avec l’anneau tueur vissé à mon doigt. Le désir de renoncer à la lutte ne cessait de me hanter. Je sondai le crépuscule troué de flammes et cherchai en vain un endroit pour me terrer et disparaître. Une pensée de suicide me fit monter la bile jusqu’à la gorge. Non, non, je ne pouvais pas abandonner mes compagnons d’aventure de cette façon. Ni d’aucune autre. Syris m’attendait au Sa Huvlan et… Nila bien plus près, dans une caverne tiède.