CHAPITRE VII

Nous traversions maintenant une région d’élevage. D’immenses troupeaux de chevaux, de vaches et de moutons paissaient en semi-liberté.

— Nous pourrions facilement nous procurer des chevaux pour continuer le voyage, dit Ellen.

— En les attrapant au lasso ? demanda Tradaï.

— En nous les faisant prêter. Ou même en les achetant. J’ai de l’argent.

— Excuse-moi, dit Tradaï. Je ne sais pas monter à cheval.

Je n’eus pas à étaler ma propre expérience. Elle n’insista pas. Je lui demandai une fois par heure si ses enfants ne lui manquaient pas. Elle éclata soudain :

— J’ai menti. Je suis seule. Je peux te suivre au bout du monde !

— Au Sa Huvlan, par exemple ?

— Oui, au Sa Huvlan.

On voyait aussi des porcs, des chèvres, des dromadaires. Des nuées de gros canards bruns survolaient la plaine.

Ellen nous guidait. Je la sentais de plus en plus tendue et inquiète. Elle ne cherchait pas seulement la direction du sud, mais un point précis, où nous attendait peut-être un nouveau compagnon de voyage.

— Nous sommes loin à l’intérieur du Yonk, dit-elle.

Tradaï hocha la tête.

— Il n’y a plus de Yonk. Nous sommes à l’intérieur de Sar. Qu’en dis-tu, Lejeran ?

Je m’adossai à un arbre, cachai mon visage dans mes mains. Mise à l’épreuve ? Effort de Tradaï pour me lâcher la bride ? Il insista.

— Qu’est-ce que tu décides ?

J’en avais assez. Que ferait Tradaï si je lui disais « Terminé pour moi. Je vais chercher le poste de police sarren le plus proche et me rendre aux Impériaux… » Je déclencherais saris doute une réaction programmée. Ou bien il sortirait son couteau et me tuerait sans hésiter et sans perdre une seconde. Ou bien il essaierait de me ramener dans le bon chemin… et puis il se tiendrait sur ses gardes, prêt à me tuer au prochain signe de faiblesse.

« Il me tuerait, pensai-je. Une réaction sûre et efficace ne peut être qu’un réflexe brutal, incontrôlé. Il me tuerait et après il pleurerait sur mon corps, sans comprendre…

Je me tournai vers Ellen.

— J’aimerais dormir dans un vrai lit, la nuit prochaine. Ce sera peut-être la dernière fois avant longtemps.

Bonne réponse. Ils se regardèrent tous les deux d’un air faussement innocent. Tradaï fit un petit signe des paupières, presque imperceptible. Ellen soupira.

— Je connais un endroit où nous devrions être en sécurité. Au moins pour une nuit.

Les fermes et les villages étaient de moins en moins denses. Nous les évitions le plus possible. Ellen se chargeait seule de renouveler nos provisions. Tradaï et moi l’attendions cachés dans un bosquet ou au milieu des roseaux, près d’un étang. Je me demandais si elle était tout à fait consciente du rôle qu’on lui avait imparti. Autrement dit quel était son degré d’éveil ?

Pour être plus précis encore : si je venais à me battre avec Tradaï, que ferait-elle ? Était-elle libre de choisir entre nous deux ?

Nous progressions parallèlement à une ligne de collines que nous avions observée depuis la forêt. L’air était vif, le ciel clair. Il faisait beau ; on ne sentait pas encore l’automne.

Bientôt, de petits groupes de cavaliers apparurent ici et là. Nous les avions pris d’abord pour des vaqueros, les bergers des troupeaux que nous croisions sans cesse et que nous dérangions parfois. Mais les bergers montaient plutôt des dromadaires ou bien conduisaient des petites jeeps électriques. Et les cavaliers portaient le fusil à l’épaule. Tapis derrière une haie touffue, nous les avions vus passer à cinquante mètres de nous et nous avions reconnu l’uniforme bleu-vert de certains corps impériaux. Maintenant, ils étaient des milliers entre la plaine et les collines.

Le soleil monta. L’après-midi devint brûlant. Nous nous arrêtâmes près d’un étang, à l’abri d’une végétation dense d’arbustes et de roseaux. Tradaï manipulait fébrilement la radio de poche qu’il avait achetée avant de prendre le train. Je ne distinguais qu’un grésillement irritant, coupé parfois de piaillements incompréhensibles. Il se mit à l’écart pour écouter. Comme s’il se méfiait de moi… Une troupe de cavaliers défila à moins de deux cents mètres. Je ne pouvais me défendre de l’impression que l’étau se resserrait.

Que cherchaient donc les soldats ? Tout ce déploiement de forces pour nous, pour moi ? Impossible. Mais ces escadrons qui battaient systématiquement la plaine ne ressemblaient pas à une armée d’occupation ordinaire. « Est-ce qu’ils nous suivraient à la trace depuis Nezren ? Ou même depuis le temple de Raënsa ? Non, c’est très peu plausible. À moins que… À moins qu’ils n’aient découvert d’une façon ou d’une autre l’itinéraire programmé par l’Archum solaire pour me conduire du temple Sa Huvlan ! »

Difficile de croire que j’avais une telle importance pour eux. Est-ce qu’ils redoutaient à ce point l’éveil du pouvoir au Serellen ?

Tradaï revint un moment après, l’air préoccupé.

— La moitié de la cavalerie impériale cavale après toi, Lejeran !

— Je propose de gagner les collines. Elles semblent très boisées. Nous pourrons nous cacher plus facilement. Tant pis si elles ne sont pas dans la bonne direction.

Ellen acquiesça d’un signe de tête.

— C’est ce que j’allais proposer.

Tradaï parut soulagé.

— De toute façon, nous ne pouvons pas continuer vers le sud à travers cette armée.

— Crois-tu qu’ils cernent toute la région ?

Ellen s’énerva soudain, tapa du pied.

— Qu’est-ce qu’ils vous veulent ? Qui êtes-vous ?

Tradaï lui caressa la hanche en riant. Elle recula et serra contre ses jambes la courte jupe de chasse qu’elle avait volée à un étendage.

D’après ma théorie, elle aurait dû savoir. Jouait-elle à l’innocente pour me donner le change ? Mais non. Elle avait été préparée à une tâche précise par l’Archum solaire, mais sans explications superflues. Et elle commençait à s’affoler devant l’ampleur que prenait l’affaire. Sa mise en condition était visiblement insuffisante.

Je regardai Tradaï.

— Je crois que nous lui devons des explications.

Il se frappa le front.

— Je ne sais pas pourquoi je…

Il n’acheva pas sa phrase. Jetant son sac sur son épaule, il se mit en route dans la direction des collines, sans s’occuper de nous, marchant si vite qu’il nous fallut plusieurs minutes pour le rejoindre. Je n’arrivais pas à deviner la nature du conflit qui se jouait en lui. Mais je le sentais déchiré, en proie à une lutte intérieure douloureuse, dominé comme moi, peut-être, par une pulsion à demi consciente.

Notre souci immédiat restait d’échapper aux cavaliers impériaux. J’étais presque décidé à me rendre ; mais je ne voulais pas être capturé. Difficile de croire au danger dans un paysage si beau, si émouvant, si doux. Nos pieds foulaient l’herbe veloutée, la mousse dorée des sentiers, les cailloux ronds des chemins creux.

Nous avancions maintenant le long d’un ruisseau, sous une voûte de feuillages rougissants. Une jeune bergère, tout de noir vêtue, montée sur une mule grise, nous envoya un baiser avant de s’enfuir au petit trot de la bête. Puis elle se retourna et cria.

— Je n’ai vu personne.

Devant une cabane de pierre et de terre sèche, un vieil homme assis sur un banc de bois tenait une sorte de guitare. Mais il ne jouait pas. Il nous regardait. À côté de lui, quatre ou cinq enfants se livraient une activité que je ne pus identifier, car un petit mur les cachait à moitié. Tradaï s’approcha du vieil homme.

— Tu n’as vu personne.

— Personne. Jamais. Je suis aveugle.

Nous marchions aussi vite que possible, malgré la chaleur et la fatigue, en rasant les haies ou les bosquets. Par quel miracle avions-nous échappé jusqu’ici à la traque des soldats impériaux ? En réalité, ces hommes accomplissaient avec mépris ce travail de gendarmes qu’on leur avait demandé. Ils faisaient seulement semblant de nous chercher.

Nous dûmes nous frayer un passage dans une prairie humide, à travers les joncs et les prêles. Des palmipèdes au plumage bleu vif s’envolaient devant nous et allaient se poser un peu plus loin, à peine effrayés. Les chants d’oiseaux s’interrompaient dix secondes à notre passage et reprenaient aussitôt.

Le paradis perdu.

 

Et toujours, au loin, plus près parfois, ces patrouilles de cavalerie, qui nous forçaient à nous cacher, parfois à nous jeter dans les hautes herbes, à attendre toujours. Tradaï taillait des morceaux de bois pour se calmer.

— Nous ne passerons pas. Ils cernent toute la région.

J’essayai de le provoquer :

— Prions le Cheval-Soleil.

— Il y a mille ans que personne n’y croit plus.

— Parle pour toi.

— Moi j’y crois, dit Ellen. Le Cheval-Soleil, c’est la vie, la chaleur, l’espoir. Comment ne pas croire à ces choses ?

À mon sens, ils avaient raison tous les deux. Une adhésion intellectuelle avait succédé à la foi païenne des anciens temps. Elle avait moins de force et de générosité. Le Cheval-Soleil n’était plus un dieu, mais un symbole : les foules du Serellen ne se mobiliseraient pas derrière lui.

Ainsi s’expliquait pour une part l’échec de Syris et de l’Archum, échec à mon sens irrémédiable.

Nous foulions de nos pieds meurtris la terre de l’éden.

Le soleil rougeoyait devant nous, s’abaissait lentement vers les sommets arrondis qui étaient notre horizon et notre destination. Nous tournions résolument le dos au Sa Huvlan. Nous serions là-haut avant la nuit… à moins que les cavaliers nous tombent dessus à l’heure propice du crépuscule. On entendait parfois hennir leurs chevaux à quelques centaines de pas. Les ailes d’un moulin grinçaient sur un tertre nu.

Un léger vent d’ouest nous soufflait à la figure, gonflait les cheveux d’Ellen et étirait son foulard.

Tradaï se retourna et s’adossa au tronc écailleux d’un gros araucaria.

— Aucun doute ils nous cherchent, hein ?

J’en convins. Il me regarda fixement, d’un air agressif, presque haineux.

— À toi de décider, hexarque Lejeran. Qu’est-ce qu’il faut faire si nous sommes capturés ?

Je pris Ellen par les épaules. Que pouvais-je faire pour la sauver ? Que pouvais-je faire pour épargner à mon vieux compagnon Tradaï un sort pire que la mort – en clair la torture et la mutilation que lui infligerait sans doute la police impériale ?

— Les Impériaux nous cherchent. Tu l’as dit. Ils nous ont probablement repérés et identifiés depuis longtemps. Si nous sommes pris, les interrogatoires risquent d’être très durs. Mieux vaut parler tout de suite, raconter ce que nous savons. Je ne vois aucun intérêt à nous faire torturer.

Ellen sursauta, pâlit.

— Torturer comment ?

— Je souhaite que tu ne l’apprennes jamais !

 

Nous sommes repartis. Les collines étaient maintenant très proches. Les troupeaux devenaient plus nombreux. Une odeur de cuir et de suint se mêlait à l’épaisse senteur végétale de la forêt résineuse.

Quand nous tournions la tête, nous apercevions derrière nous, de tous côtés, de petits groupes de cavaliers à casquette, le fusil en bandoulière. Ils se rassemblaient autour des villages, s’avançaient au milieu des troupeaux, visitaient les maisons isolées. On eût dit que les consignes s’étaient brusquement renforcées, que les chefs craignaient de nous laisser échapper à la faveur de la nuit. Une conspiration du silence nous protégeait encore. D’instinct, les paysans du Yonk refusaient de livrer les fugitifs.

La nuit et les collines nous sauveraient-elles ?

Les avions surgirent à l’est, fonçant sur nous. Une fois de plus, j’en eus le cœur écrasé de rage et d’envie. Ces appareils symbolisaient la puissance mieux que le Cheval-Soleil. Ils ne firent que passer.

Le soleil se couchait. Nous étions enfin aux collines. Mais les soldats, comme s’ils nous avaient suivis puis dépassés, semblaient occuper les sommets. Nous avions désormais bien peu de chances de leur échapper.

Épuisés, nous suivions en trébuchant un sentier plaqué sur le flanc d’un coteau touffu. Une coulée de lumière rasante cuivrait les pentes devant nous et au-dessous, jusqu’à la plaine, arrachant à la cime des arbres de chatoyantes éclaboussures. Mais nous n’avions ni le temps ni l’envie d’admirer cette calme féerie.

Nous marchions. S’il le fallait, nous marcherions toute la nuit. Ou nous essaierions. Peut-être pourrions-nous sortir avant le jour du périmètre bouclé.

 

Nous avions suivi un troupeau d’une vingtaine de moutons, menés par un chien peu farouche, un gros berger à poil ras. Nous avions aperçu la lumière en même temps que le chien un feu flambait près d’une petite ferme de briques rouges. Trois autres chiens nous avaient accueillis avec des jappements sans colère et ils avaient fait la fête à leur congénère.

Un vieillard s’était levé du siège garni de laine brute qu’il occupait près du feu. D’un geste, il avait apaisé les chiens, puis nous avait tendu la main avant de se présenter :

— Ken Mellen, mentor. Vous êtes peut-être ceux que cherchent les Impériaux ?

— Comment…

L’homme sourit, nous montra un gros tube accroché à une branche, devant la maison « Mon poste. » Ellen s’exclama :

— C’est vrai, nous sommes en plein pays des mentors ! La région du… J’ai passé plusieurs mois ici dans mon enfance.

Mellen hocha la tête. Les flammes illuminaient son visage cisaillé de rides sous une épaisse chevelure blanche.

— Oui, nous sommes la principale richesse du pays, après les troupeaux.

Deux enfants surgirent. Un garçon, une fille, huit à neuf ans. Le garçon bronzé et blond, la fille noire et brune.

— Vous n’avez pas de cheval ? demanda le garçon.

Réponse souriante, mais négative. La fille insista :

— Même pas un cheval pour vous trois ?

— Pas de cheval du tout, dis-je. Nous avons peut-être sauté d’un avion, figure-toi. Tu as vu les avions ?

— Ils étaient à peine gros comme un sabot. Trop petits pour qu’il y ait quelqu’un dedans.

— Si vous aviez sauté d’un avion, dit le garçon, vous vous seriez cassés en tombant. Le chien Goumi nous aurait apporté une chaussure.

— Tu n’as jamais entendu parler de parachute ?

— Ce sont des blagues.

Le mentor rompit notre dialogue par un claquement de mains.

— La plupart des enfants rentrent au village pour la nuit. Ce soir, Nad et Nelle sont restés avec moi. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.

— Nous voudrions un peu de lait et du pain, dit Tradaï. Et si vous pouviez nous montrer un endroit tranquille pour nous reposer un moment avant de repartir…

— Venez.

Nous sommes entrés dans une salle commune spacieuse et tiède, meublée de belles pièces d’ébénisterie, quelques-unes en cours d’achèvement. Le garçon nommé Nad s’est mis à polir un pied de table. Mellen l’a arrêté et a demandé aux deux enfants de mettre le couvert « pour nos hôtes qui sont pressés de repartir ».

Pouvions-nous prendre le risque de nous installer autour d’une table, avec les soldats impériaux patrouillant aux abords ? Tradaï m’interrogea du regard. Le mentor surprit notre échange.

— Ils sont déjà passés ici. Ils ne reviendront pas. Du moins pas avant un bon moment.

Les mentors jouaient un grand rôle dans le système éducatif du Yonk. Des gens d’âge et d’expérience recevaient de jeunes enfants, dans le calme et l’isolement, pour leur transmettre un savoir-faire, une sagesse unanimement reconnus… Mellen nous raconta qu’il savait assez bien la langue sarren, ce qui lui avait permis de suivre toute la journée les communications échangées par les unités impériales. Les soldats recherchaient un groupe de personnes – de deux à six – qui avaient quitté le train entre Jonoem et Anjiak.

— Ils ont dit que vous alliez peut-être vous séparer. En réalité, les chefs savent sans doute que vous êtes trois, mais ils n’ont pas voulu le dire aux soldats pour ne pas restreindre leur vigilance. De toute façon, ils comptent bien vous capturer cette nuit. Je vous conseille fortement de vous cacher jusqu’à l’aube.

Il offrit de nous héberger. Au matin, des enfants nous guideraient hors du périmètre dangereux.

Peut-être sous-estimait-il l’étendue de ce périmètre et l’acharnement des Impériaux. Mais j’acceptai sa proposition et Ellen me remercia d’un regard. Tradaï, mal à l’aise, baissa le nez sur son assiette. Il se sentait visiblement coupable. Mais de quoi ?

Un chien aboya. Le jeune Nad sauta de son banc.

— Écoutez. On dirait un moteur hydro ?

Mellen marcha calmement vers la fenêtre, écarta le rideau. Nad et Nelle coururent à la porte. Le grondement du moteur se rapprocha, couvrant tous les autres bruits. Le vieil homme revint vers nous, hésita, puis se dirigea vers le fond de la pièce et nous fit signe de le suivre.

— N’oubliez pas vos sacs.

Je respirai et tentai de ralentir les battements désordonnés de mon cœur. J’y réussis presque. Je pensais : « Le moment est arrivé ! » Je me sentais plus excité qu’effrayé. Je croyais même savoir exactement ce que je devais faire si j’étais pris. Le sort de Tradaï et d’Ellen m’inquiétait davantage.

Mellen nous fit traverser un couloir et passer dans une resserre où une grande quantité de provisions étaient entassées. Il prit une lampe de poche dans un trou du mur, l’alluma, fit pivoter une étagère couverte de bouteilles. Le faisceau de la lampe s’abaissa, révélant la porte d’une trappe, avec un anneau de métal… Je n’aurais pas imaginé qu’une pareille cache pût exister dans tout le Yonk !

— Il n’y a pas d’échelle, dit le mentor. Que le plus souple d’entre vous saute. Il aidera les autres : ça fait deux mètres. Vite !

Tradaï se laissa tomber en s’accrochant au rebord. Il reçut Ellen dans ses bras. Je les rejoignis quelques secondes plus tard sur un sol de terre sèche. Je respirai une odeur de moisissure.

— Je viens vous chercher dès que possible, souffla Mellen.

Il rabattit la trappe. Nous n’osions prononcer un mot et nous retenions notre souffle. Le réduit avait un volume d’environ vingt mètres cubes. Je résistai à une absurde sensation d’étouffement.

Je dus lutter aussi contre l’anxiété qui me gagnait si Mellen ne revenait pas, pour une raison ou pour une autre, pourrions-nous ouvrir la trappe et sortir sans aide ?